Ce que la presse appelle « les nouvelles tensions entre la France et
l’Italie » à propos de « l’affaire Battisti » est un archétype de ce que
des États peuvent faire de pire quand, pour des raisons de propagande
interne, fait du prince, ils effacent sereinement l’esprit des lois, le
respect de la parole donnée et celui du temps passé qui ne permet plus,
de donner sens aux faits dans leur contexte. En l’occurrence, ici, celui
d’une puissante lame de fond de révolte populaire multiforme contre un
régime politique compromis dans les pires alliances politiques et
maffieuses, mouvement de masse qui a duré plus de 10 ans dans les années
70/80 en Italie. Ce contexte, jamais analysé dans les médias italiens,
est devenu illisible pour beaucoup aujourd’hui, des générations pour
lesquelles le simple mot « terroriste » est devenu un interdit de
penser.
Aujourd’hui ce sont 14 réfugié-e-s en France dont le ministre de
l’Intérieur Salvini envisagerait de réclamer l’extradition.
Il s’agit en fait, monté comme un spectacle de Cirque Romain, de
mettre en pièces des femmes et des hommes qui depuis des dizaines
d’années, autorisé.e.s au plus haut niveau de l’État à vivre chez nous,
se sont reconstruites psychologiquement dans des relations sociales et
familiales. Ces personnes qu’on enverrait «pourrir en prison», comme l’a
déclamé Salvini en direct à la télévision, à propos de Cesare Battisti,
ne sont pas « des terroristes » mais des êtres humains forgés par leur
vie de réfugiés.
Nous invitons toutes celles et ceux qui seront d’accord pour signer,
faites circuler le texte qui suit et inviter chaque signataire à faire
de même… Il y a urgence, ce mercredi 13 février, une rencontre entre les
ministres de la justice italien et français est déjà prévue pour
envisager comment conclure leur sordide commerce de vies humaines.
Pour accéder à la pétition :
https://www.change.org/p/claire-auzias-not-in-my-name
Pour info :Sur la mise en scène de l’arrivée de Cesare Battisti à
l’aéroport, transmise en direct sur toutes les chaines télé, réalisée
pour le ministère de l’intérieur italien et diffusée à la télévision et
sur tous les réseaux sociaux, Alain Brossat a réalisé un travail « Ceci
n’est pas un documentaire », consultable ici :
https://lundi.am/Arrestation-de-Cesare-Battisti
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