
Actualité de la résistance anti-impérialiste, 5 mai 1978
Le transit des avions français s'est fait par Dakar, où Yvon Bourges (ministre dela défense) se rendra bientôt. En tout, il y aura une vingtaine d'avions français sous les ordres des autorités tchadiennes.
Le 20 février, la ville de Faya-Largeau avait été reprise par le FROLINAT après une cuisante défaite des troupes du général Malloum. Les conditions posées par les représentants du FROLINAT lors des négociations avec le Conseil supérieur militaire (qui ont eu lieu du 23 au 27 mars à deux endroits de Lybie) n'ont pas été respectées par le gouvernement tchadien, bien conseillé par la France. L'assistance financière française est aussi primordiale pour l'armement tchadien dont se sert une armée en déroute: en 76, 80 millions de francs pour le matériel de guerre. En 77, 160 millions.
Il est intéressant de rappeler qu'aux termes des accords de coopération technique établis lors d'un voyage de Chrirac, au Tchad en mai 76, il était prévu un droit de survol et d'escale pour les avions militaires militaires français se dirigeant vers Djibouti et l'Océan Indien. Lors de ces accords, il était aussi convenu qu'un comité militaire constitué par la Lybie et le Niger devait "se rendre compte de la présence ou non de troupes ou de bases militaires étrangères au Tchad. "La coopération française" comportant l'apport de légionnaires, paracommandos, pilotes, mercenaires, avions d'appui au sol, bombardiers, ... ne rentre-t-elle pas dans cette catégorie?
Après douze ans de combat, quelle que soit la taille de l'ennemi à affronter, le FROLINAT n'a pas l'intention d'abandonner les succès obtenus. Le FROLINAT a déclaré entendre déjouer le piège des propositions de cessez-le-feu dont les ennemis ne respectent pas les conditions. A Habéché, Bongor, Noussoro, Lère et Pala, des manifestations massives ont lieu en protestation contre la présence militaire française. La résistance du FROLINAT aux multiples formes de l'agression perpétrée par la junte tchadienne et son aide-conseil française près de Salal et Guéréda montre que le combat est loin d'être abandonné et que les combattants du FROLINAT sont peu disposés à poser les armes.