sur les perquisitions, arrestations, inculpations qui avaient suivi.
Un communiqué informe sur le procès qui doit avoir lieu en septembre.
A Fresnes comme ailleurs, solidarité
Dans un monde où les conditions de survie sont toujours plus
insupportables, où quelques uns continuent à s’enrichir en exploitant la
misère, la prison est un des dispositifs qui garantit la paix sociale
lorsque les médiations institutionnelles (syndicats, partis politiques,
associations, médias) ou les psychotropes ne suffisent plus. Agissant
aussi bien comme menace permanente sur la tête de chacun que comme
instrument d’élimination physique et psychologique des plus
récalcitrants, elle est le reflet d’une société carcérale où les désirs
de liberté n’ont pas de place. L’Etat affine et renforce sans cesse son
arsenal de moyens de contrôle et de peines tout en construisant toujours
plus de prisons (pour mineurs, pour sans-papiers, pour “ fous ”...) qui
débordent à leur tour. C’est le prix à payer du paradis de la démocratie
marchande. Ainsi, la question des prisons est d’abord celle du monde qui
les produit : il ne peut pas plus exister de prison décente que de
capitalisme à visage humain.
Des fugues et des révoltes dans les prisons pour mineurs (Porcheville,
Meyzieu...) aux affrontements, saccages ou incendies en centres de
rétention, les prisonniers eux-mêmes posent régulièrement la critique en
actes de la prison. Après six mois de tensions et de multiples
résistances, les détenus ont fait partir en fumée le centre de rétention
de Vincennes, démontrant par là même qu’il n’y a de prison qui tienne
que celles réduites en cendre. Il n’y a qu’une cervelle de juge ou de
flic pour penser que la révolte a besoin d’incitation pour se
développer. La solidarité qui s’est manifestée à de nombreuses reprises
avec les prisonniers en lutte est aussi pour nous le partage d’un même
sentiment de rage contre les différentes cages qui nous enferment au
quotidien.
voire de participer, à sa propre domination, plusieurs camarades sont
emprisonnés sous juridiction antiterroriste, accusés de possession de
chlorate, de clous tordus, de manuels de sabotage, de plans de prison ou
d’une tentative d’incendie d’un véhicule de police. Le 2 juillet 2008,
sous les murs de la prison de Fresnes, un rassemblement est donc venu
exprimer une fois de plus cette solidarité avec tous les prisonniers qui
refusent de se plier à l’ordre pénitentiaire, et notamment avec Isa et
Juan embastillés pour ces affaires-là. Des tracts aux parloirs, des
fumigènes et une banderole “ Comme à Vincennes... feu aux prisons ” sont
venus rappeler que les taules ne se réforment pas mais se détruisent.
en garde à vue pour 48 heures. Leurs appartements ont été
perquisitionnés. Elles passeront en jugement le 3 septembre, accusées
d’incitation à l’émeute, d’ “outrage” et de “port et transport
d’artifices non détonants pour des motifs illégitimes” pour l’une
d’entre elles, de refus de signalisation (photos et empreintes
digitales) et de refus de prélèvement ADN pour toutes.
fichage génétique, conduisant à près de 30 000 nouveaux prélèvements ADN
chaque mois, ce qui porte aujourd’hui à plus de 700 000 le nombre de
personnes fichées. Le refuser n’est pas une simple défense face aux
prérogatives de l’Etat sur notre corps, c’est aussi concrètement lui
enlever des possibilités de contrôle. Cela relève enfin d’un refus plus
général de participer à notre propre servitude.
CHAMBRE DU TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE CRETEIL A 13H30.
Cette journée doit être l’occasion d’exprimer sa solidarité partout et
de toutes les manières possibles avec ces quatre camarades, ainsi
qu’avec celles et ceux qui, dedans ou dehors, luttent contre le système
carcéral, comme les quatre personnes inculpées suite à l’incendie de
Vincennes.