
Le Liban
De Beyrouth à Kaboul, d'Asmara à Koramchar, le jeu de la stratégie impérialiste se déroule au-dessus des peuples, qui en sont les victimes. Les seules forces populaires qui s'insurgent les armes à la main contre cet état de fait subissent la plus terrible répression.
Sabra et Chatila entrent dans la logique de massacre et de pacification entreprise par l'impérialisme américain, européen et sioniste. L'enjeu est de forcer les Palestiniens à accepter le plan Reagan avec l'aide des pays arabes les plus réactionnaires.
On ne peut résoudre le "problème" israélo-palestinien en restant dans une logique d'Etat. Seule une guerre de classe permettrait d'entrevoir la possibilité d'une cohabitation judéo-arabe dans un Proche-Orient débarrassé des requins, des valets et de l'oligarchie corrompue. Pour l'heure, les socialistes ont participé au replâtrage actif d'un Etat libanais moribond, mettant en selle l'extrême-droite religieuse phalngiste, dont ils ont bien vite "oublié" qu'elle puise ses racines dans le courant national-socialiste des années trente. Voici quelles sont les forces souillées de sang qui vont dans les mois à venir assurer la paix et la sécurité des citoyens libanais!
Alors? Après que la FINUL se soit ridiculisée sur la frontière israélo-libanaise, que les peuples libanais et palestinien aient subi plusieurs mois de massacres, que des milliers de prisonniers, dont le seul crime est d'être Palestinien, croupissent dans les camps de concentration où les organismes internationaux n'ont pas accès, c'est vraiment prendre les gens pour des cons que de leur faire croire que l'armée française part là-bas pour maintenir la paix, pour remplir une mission humanitaire dans un pays confié à la gestion d'un parti fasciste.
Stratégie
. La modernisation de l'appareil répressif d'Etat s'intégrant dans le vieux projet de coordination opérationnelle des Etats européens (la RFA étant le maître d'oeuvre)
. L'informatisation donnera la possibilité à tout moment de centraliser la répression internationale permettant aux Etats d'écraser dans l'oeuf toute tentative de soulèvement contre son Ordre et sa réalité.
Au niveau national, le gouvernement, qui s'était taillé une réputation de "démocratie" en manifestant l'intention de supprimer les brigades spéciales, n'a fait en réalité que les maintenir et en créer de nouvelles plus performantes avec l'aide de la B.R.I., des super-gendarmes, des super-espions, gang d'assassins du groupe "Action" de la D.G.S.E.. Le résultat? La création d'une police politique plus puissante que jamais, dont l'activité est dirigée essentiellement contre le mouvement révolutionnaire.
Que redoute tant l'Etat pour développer un tel appareil?
L'impérialisme n'est pas un monstre abstrait, trônant au sommet de la pyramide sociale. L'impérialisme, c'est le système d'exploitation capitaliste qui a étendu ses rets sur toute la planète et qui domine tous les rapports sociaux. C'est un système totalitaire et sa guerre sera totale.
Dans les démocraties occidentales comme dans les pays dépendants, l'impérialisme ne peut défendre sa logique interne qu'en développant une guerre sans merci contre ses ennemis, n'hésitant pas à balayer les acquis des luttes du prolétariat: droit au travail, formes de protection de la reproduction des forces de travail (santé, logement, éducation).
Les luttes quotidiennes qui s'épuisent en formes multiples et éclatées sont l'expression de la résistance à l'ordre impérialiste.
Etre révolutionnaire aujourd'hui, c'est établir des lignes stratégiques, liens entre ces luttes parcellaires et leur volonté d'émancipation, de libération totale de l'exploitation de l'homme par l'homme.
Cette lutte sera internationale ou ne sera pas.
Dans les quartier, les usines, les régions, doit se développer une guérilla périphérique qui permettra l'encerclement de l'ennemi. Ce combat, nous le mènerons jusqu'à la victoire.
Octobre 1982
Action directe