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Nous avons pu nous rendre avec un camarade à l'audience du 12 avril. Nous avons pu constater de nouveau l'importance d'être présents à toutes les audiences dans la mesure des possibilités de chacun bien entendu. C'est ce que font les camarades allemands, les groupes sont mobilisés et indiquent quels jours ils peuvent être là et il y a toujours un militant qui établit le compte rendu précis. Pour nous, militants de linter, de stopextraditions et d'autres camarades, nous parvenons à nous rendre nous aussi très régulièrement au procès. Nous assurons pour ceux qui le souhaitent une participation importante au coût du trajet, nous assurons aussi hébergement et traduction.Et cette présence régulière de personnes venant de l'étranger est importante. Importante car elle permet de ne pas confiner l'audience en Allemagne. Importante face au juge. Importante par rapport à la publicité des débats remise en cause par elle. Importante pour nos camarades accusés et aussi pour nous, pour avoir une compréhension plus fine de l'action des Etats dits démocratiques face aux militants révolutionnaires.
Premier point important: Christian Gauger a été dispensé d'audience compte tenu de son état de santé : la juge n'avait pas hésité à lancer l'accusation sachant pourtant la gravité de son état! Mais on sait que le pouvoir n'a aucun état d'ame, comme on l'a vu autrefois avec Feiling dans ce même dossier. Mais elle est rattrapée par la réalité des avis médicaux depuis la suspension du procès ces dernières semaines. C'est un soulagement de savoir qu'il n'a pas à comparaître.
Mais bien entendu cela a des conséquences importantes pour la défense de Sonja Suder qui doit faire face seule à la cour. Or, cela demande une vigilance et une combativité de tous les instants. Il lui faut batailler pour le moindre droit de la défense et être attentif à tout.
Nous l'avons encore vécu lors de cette audience. Ainsi, comme toujours dans ce procès, l'ambiance est surréaliste. Les avocats s'étaient aperçus qu'il y avait dans le dossier du parquet des éléments dont ils n'avaient pas connaissance. L'avocate de Sonja Suder en avait donc demandé dans l'audience du 9 la communication à la défense. La traduction rapide ci-dessous du compte rendu du camarade de verdammtlangquer indique ce dont il s'agit. Vous pourrez lire que sur l'ensemble des documents, cela n'a été accepté que pour ceux concernant un prétendu dépôt d'armes des RZ découvert à Wiesbaden.
Mais vous pourrez lire aussi qu'il a fallu que les trois avocats bataillent ferme pour avoir un temps suffisant pour les examiner. Dans le compte rendu, cela peut sembler presque ridicule, mais il s'agit quand même de documents qui sont versés au dossier d'accusation! Et c'est incroyable que la juge puisse même envisager que la défense ne prenne pas le temps de les examiner! Pour nous, dans la salle, c'était absurde, la juge pleurnichant auprès de Me Hartmann, répétant à plusieurs reprises " Vous aviez pourtant dit que vous interrogeriez Klein", comme si pour elle il ne cherchait qu'à ennuyer le pauvre petit Klein. Il est difficile de reproduire le ton larmoyant de la juge, mais c'était vraiment absurde. De même il y a eu un échange long et tout aussi improbable sur les modalités de transmission des documents, le parquet semblant penser que les avocats avaient tout leur temps pour s'occuper de les récupérer auprès de lui (il faut savoir que les avocats n'habitent pas Francfort et que de plus les documments doivent être transmis à leur cliente).
C'est donc bien d'abord un vrai combat pour les droits de la défense qui se mène dans le prétoire!
(Petite précision: Nous nous sommes fait expliquer le processus et donc le pourquoi de cette requête de Me Verleih. Il n'y a pas d'instruction au sens de la procédure française si nous avons bien compris. Donc ce sont d'abord les policiers qui enquêtent, puis le parquet. Le parquet, à partir de tous les éléments qu'il a, établit l'acte d'accusation et communique l'ensemble au juge qui décide d'engager la procèdure et sur quels points. Et les éléments et dossiers concernés sont communiqués à la défense qui établit avec son mandant sa stratégie. Donc, il ne peut y avoir d'éléments du dossier servant dans le procès dont la défense n'aurait pas connaissance. D'où l'importance, on le comprend de cette requête! Et la remarque du juge reprise dans le compte rendu prend dans ce contexte tout son sel quand elle dit qu'elle part du fait que le parquet a communiqué à la cour toutes les pièces importantes au tribunal! C'est la loi, on peut donc espérer qu'elle est respectée!).
Dans la salle, bien que cela ait été une audience nous dirions courante, il y avait un petit groupe de jeunes camarades, venus d'une autre ville qui ont découvert avec effarement le procès et le comportement du juge!
Compte-rendu sur verdammtlangquer de l'audience du 12 avril 2013.
Au début de l'audience, Me Hartmann a critiqué la manière dont le tribunal a agi par rapport à la publicité des débats lors de la précédente audience: après que le tribunal a prononcé une peine de détention contre le témoin Sibylle S. pour refus de témoigner et a fait emmener Sibylle S. menottée, une partie du public a réagi bruyamment contre cette mesure totalement inappropriée. La juge a alors interrompu l'audience durant une demi-heure et a exigé de faire évacuer la salle. Après la pause, toutes les personnes concernées se sont vues interdire l'entrée de la salle d'audience, ce qui revenait de fait à l'exclusion de toute publicité des débats.
Ensuite, la juge a lu une déclaration du parquet en réponse à la requête de Me Verleih du 9 avril 2013, demandant la communication de nouveaux dossiers. Le Parquet aurait en effet demandé auprès du Parquet Fédéral des dossiers concernant une affaire de prétendu dépôt d'armes des RZ dans un appartement de Wiesbaden. Ce sur quoi, la Cour s'est retirée pendant presque deux heures.
Après la pause, la juge a proclamé plusieurs décisions. Elle a refusé la requête de Me Verleih concernant la communication de ces dossiers, en dehors de celui concernant le "dépôt d'armes" de Wiesbaden.
Elle a justifié cette décision en indiquant que tous les éléments importants pour le procès comme par exemple ceux concernant le procès Klein-Schindler, auraient été communiqués par le tribunal. Ensuite Stock a indiqué qu'elle partait du principe que le parquet avertirait le tribunal si elle avait connaissance de nouveaux éléments importants pour le procès. La requête de la défense d'inscrire dans le procès verbal quelles photographies ont été présentées à quels témoins a été refusée de même que la demande d'interrompre le procès pour permettre à la défense de prendre connaissance des nouveaux dossiers communiqués concernant le dépôt d'armes. La juge a répondu à cela que la défense disposait de suffisamment de temps jusqu' à la prochaine audience prévue le16 avril. Si ce n'était pas le cas, le témoin Klein pourrait être de nouveau cité à la mi-mai.
Lorsque la juge Stock a fait appeler le témoin Klein, Me Hartmann est intervenu pour demander une copie de la décision et 15 minutes de réflexion. Après cette courte interruption, il a demandé à pouvoir consulter les nouveaux dossiers avant de continuer à interroger Klein. Les questions qu'il avait à lui poser pouvant être modifiées du fait des informations et faits contenus dans ceux-ci. La juge a été manifestement énervée par le fait qu'un défenseur puisse demander à pouvoir examiner un dossier afin de déterminer sa stratégie de défense. Inquiète de ce que pouvait ressentir son témoin ("Je ne veux pas que Monsieur Klein ait l'impression qu'on se moque de lui"), elle a tenté de faire changer d'avis la défense - en vain. Me Bremer a soutenu son collègue et a ajouté que pour lui - contrairement à que la décision du juge affirmait - le temps jusqu'au 16 avril était trop court pour étudier de manière correcte les documents. De même Me Verleih a indiqué que ses questions au témoin rejoignaient celles de son collègues Hartmann. Mais que si cela devait ne plus être le cas, elle devrait elle aussi revoir sa défense.
Le Parquet n'étant pas intéressé pour interroger Klein à ce moment-là, la juge a posé elle même une question, à avoir s'il serait en mesure de reconnaître la valise dans laquelle Sonja aurait soi-disant transporté les armes, ce à quoi il a répondu que non.
L'audience a alors été levée.
Tous sont tombés d'accord pour abandonner la date du 16 avril. Le procès continue donc le 19 avril avec l'audition de Klein. Ce jour-là l'audience sera plus longue: elle durera de 9 heures à 15 heures.