Nous avons publié le compte-rendu des camarades allemands. Mais nous avons reçu depuis celui de camarades de stopextraditions qui étaient présents et dont le récit est essentiel puisque parlant la langue, ils ont pu suivre précisément le témoignage du policier, témoignage d'autant plus essentiel qu'il remet en cause les déclarations de Klein lors des audiences précédentes auxquelles nous avons assisté. Et que malgré les pressions de la cour et du parquet, il est resté ferme sur ses déclarations appuyées sur le procès-verbal.
Audience du tribunal de Francfort du 23 août 20013 : H.J Klein a menti !
Il s’est passé quelque chose de très important lors de cette audience.
Patrick Martin, 57 ans, policier retraité, ex-chef-adjoint de la brigade anti-terroriste de Paris été appelé comme témoin.
Le rappel de l’interrogatoire qu’il a mené en 1998 avec Hans-Joachim Klein contredit sur des points majeurs les déclarations que ce même Klein a faites lors du procès de Francfort.
Le policier français fait un rappel du contexte général ayant conduit à la décision d’interroger HJ. Klein, puis il rappelle les principaux éléments recueillis par lui et son collègue Arnaud Vallès lors de cet interrogatoire. Les voici en substance :
P. Martin : « Nous sommes à l’automne 1975, W. Böse propose à HJK de participer à une prise d’otages des ministres de l’OPEP. HJK hésite, trouve l’opération hasardeuse, mais lorsque Böse lui dit qu’il a un informateur libyen fiable, HJK accepte. Ce sont les RZ qui participent à l’opération, en lien avec le FPLP de Waddi Haddad. Böse téléphone alors en Allemagne pour que quelqu’un leur apporte des armes. Arrive une femme avec les armes, « plus âgée » que lui selon Klein qui a alors 28 ans. Il ne la connait pas. Mais les armes de Libye arrivent. La femme repart en train vers l’Allemagne avec les armes. L’opération sera repoussée au 21. Carlos achève un agent de sécurité libyen blessé. HJK est blessé grièvement au ventre et à la jambe au cours de l’opération menée par la police autrichienne, il perd connaissance pour se réveiller dans un lit d’hôpital en Algérie. Soigné, il part alors à Aden. Il se dit dégoûté par la violence de la tuerie et pendant toute l’année 1976, il tente d’intégrer sans succès un autre groupe d’extrême-gauche, le mouvement du 2 juin. En 1976, on propose à HJK de participer à l’opération d’Entebbe, il refuse car il est convalescent. Les Israéliens tueront Böse. En 1997 il décide avec l’aide de Cohn-Bendit de se rendre, et fait savoir aux journaux qu’il renie son passé terroriste.
Il s’apprête à rentrer en Allemagne quand il est arrêté en Normandie en septembre 1998. Il est interrogé une première fois à la prison de Caen puis deux autres fois au commissariat de la même ville. La présidente Stock : « Vous avez dit que la femme qui a apporté les armes était âgée ? » P. Martin : « Il a dit qu’elle était plus âgée que Klein, peut-être la trentaine. » Stock : « Lui avez- vous montré des photos de Sonja Süder ? » P. Martin : « Non, nous ne la connaissions pas, ce n’était pas notre enquête, on lui a montré des photos de gens que l’on connaissait, soupçonnés dans des affaires en France, il y avait peu d’Allemands sauf B. Kuhlmann. « Je n’ai pas le souvenir de lui avoir fait voir la photo de Sonja, si ça avait été le cas, ce serait inscrit au procès-verbal de l’interrogatoire ». Les services… A l’époque Sonia, on ne la connaissait pas ».
HJK [On se souvient que HJK a déclaré lors du procès en cours a Frankfurt qu’il avait reconnu Sonja sur une photo que lui aurait montrée la police française en 1998, c’était donc totalement faux. De même HJK a récemment dit que c’était Sonja qui l’avait fait entrer aux RZ. Le policier a déclaré ne pas avoir recueilli cette information lors du long interrogatoire de 1998 sur sa participation aux RZ].
Le Procureur interroge le témoin : « ??? » [Traduction des questions inaudibles]. P. Martin : « Je n’ai pas l’impression que HJK connaissait Sonja plus que ça. L’audition s’est passée dans les meilleures conditions. HJK avait envie de solder son passé, il savait qu’il serait extradé et qu’il devrait payer sa dette. Ce qu’il nous a dit a été communiqué aux services allemands. Dans un premier temps HJK ne se souvenait pas du nom de la femme qui transportait les armes, puis au bout d’un moment il a dit que c’était Sonja Süder. Nous ne la connaissions pas avant la demande d’extradition. Cependant son nom me disait quelque chose, il me titillait. Je n’en suis pas bien sûr, mais il me semble que je l’avais entendu peut-être comme étant celui d’une personne qui avait rendu visite en prison à C. Fröhlich. Le juge Bruguière nous avait demandé d’interroger toutes les personnes qui avaient rendu visite en prison à cette personne. »
Le Procureur : « ???? » P. Martin : « HJK m’a dit qu’il ne savait pas s’il y avait d’autre personne avec Böse et Pullmann lors de la réunion dans la forêt. Il m’a dit : « Je n’y étais pas, j’ignore s’il y avait une autre personne».
Prochaine audience le 10 septembre. Calendrier des audiences : Septembre : 10 – 13 – 17 – 20 – 27 - Octobre : 1 – 8 – 11 - 29 – Novembre : 1 – 5 – 8 – 12 - 15