Pour suivre le procès contre C. Gauger et S. Suder sur le blog : lire
Le R.A.V. (Association des avocates et avocats républicains) est préoccupé par le fait que des déclarations obtenues par des traitements inhumains puissent être utilisées dans un procès relevant de la sécurité de l'Etat à Francfort. A lire sur verdammtlangquer.
Le texte en allemand est joint, il s'agit d'un texte important qui pourrait être porté à laconnaissance d'associations de juristes français, merci donc de proposer vos corrections.
Publié le 26 mars 2013
Communiqué de presse do 26 mars 2013 : le procès contre Sonja Suder et Christian Gauger.
Déclaration du "RAV". Procès contre Sonja Suder et Christian Gauger
Depuis septembre de l'année passée se tient le procès contre Sonja Suder et Christian Gauger On leur reproche d'avoir participé dans les années 70 àplusieurs actions des Cellules révolutionnaires (RZ).
Ce tribunal semble avoir l'intention d'utiliser comme preuves dans ce procès les déclarations de l'ancien membre des Cellules révolutionnaires, Hermann Feiling, que celui aurait fait après le grave accident dont il a été victime en juin 1978. Un engin explosif, avec lequel il voulait protester contre la dictature militaire en Argentine avait explosé dans ses mains.
Du fait des blessures causées par cette explosion, Monsieur Feiling a été amputé des deux jambes et les deux globes oculaires lui ont été enlevés. De plus il a souffert de graves brûlures et de crises d'épilepsie. Malgré tout, les interrogatoires de la police et des services du procureur ont commencé aussitôt après l'accident alors qu'il était encore en soins intensifs à l'hôpital. Ils se sont poursuivis tout le temps du séjour à l'hopital puis dans les casernements de la police à Münster et Oldenburg jusqu'en octobre 1978, sans qu'un mandat d'arrêt ait été émis. Son avocat, ses amies et amis ne purent lui rendre visite.
Selon des expertises qui ont été établies deux années après l'accident, il ressort qu'entre le 24 juin et le 7 juillet 1978, Monsieur Feiling n'était pas en état d'être entendu et de comparaître. Une autre expertise établie en décembre 1978 constate que la liberté de témoigner de Hermann Feiling était limitée durant tout le temps où il a été retenu par la police; il n'était pas en mesure de prendre librement la décision de témoigner ou non. Cependant, les 1300 pages de ces prétendues déclarations, établies par la police devraient être utilisées aujourd'hui.
Le tribunal de Francfort se refuse à examiner si, Hermann Feiling était en mesure d'être interrogé, voire de comparaître, en prenant en compte l'état des connaissances médicales actuelles et avant tout d'après l'état de la recherche sur les traumatismes, et s'il était en mesure de prendre librement la décision de faire des déclarations ou non. De même, n'a pas été examiné le fait qu'il se soit trouvé de fait en détention à l'hôpital de Heidelberg et dans les casernements de la police, ceci dans des conditions relevant de l'isolement.
Le R.A.V. est profondément inquiet, étant donné ces faits, de voir que le tribunal régional de Francfort, envisage d'utiliser des éléments provenant des intrrogatoires de Hermann Feiling, dont les conditions doivent être considérées comme relevant d'un traitement inhumain et donc relever d'une interdiction quant à leur utilisation selon le §136 du Code de procédure.
"Il est manifestement plus important pour les autorités d'obtenir par tous les moyens une condamnation que de s'assurer de la constitutionnalité des chefs d'accusation. De ce fait, les droits fondamentaux de Monsieur Feiling sont de nouveau foulés aux pieds", déclare Monsieur Heiming, Président fe l'association des Avocates et avocats républicains
RAV-Pressemitteilung vom 26.3.13: Prozess gegen Sonja Suder und Christian Gauger
Bereits seit September des vergangenen Jahres läuft vor dem Landgericht Frankfurt/Main der Prozess gegen Sonja Suder und Christian Gauger. Ihnen wird vorgeworfen, in den 1970er Jahren an mehreren Anschlägen der ›Revolutionären Zellen‹ (RZ) beteiligt gewesen zu sein.
Die Staatsschutzkammer scheint zu beabsichtigen, Angaben des damaligen RZ-Mitglieds Hermann Feiling, die dieser nach einem schweren Unfall im Juni 1978 gemacht haben soll, als Beweismittel in dem Verfahren zu verwenden. Feiling war am 23. Juni 1978 ein Sprengsatz auf dem Schoß explodiert, mit dem gegen die damalige Militärdiktatur in Argentinien protestiert werden sollte.
Aufgrund der erlittenen Verletzungen mussten Herrn Feiling beide Beine amputiert und beide Augäpfel entfernt werden. Zudem erlitt er schwere Verbrennungen und hatte epileptische Anfälle. Trotzdem begannen unmittelbar nach dem Unfall und noch auf der Beatmungsstation des Krankenhauses die Verhöre durch Polizei und Staatsanwaltschaft. Sie wurden während des gesamten stationären Aufenthaltes im Krankenhaus und anschließend in den Polizeikasernen Münster und Oldenburg bis Ende Oktober 1978 fortgesetzt, ohne dass ein Haftbefehl verkündet war. Sein Vetrauensanwalt, seine Freundinnen und Freunde hatten keinen Zugang zu ihm.
Aus Sachverständigen-Gutachten, die zwei Jahre nach dem Unfall erstellt worden waren, geht hervor, dass in der Zeit vom 24. Juni bis 7. Juli 1978 weder eine Vernehmungs- noch Verhandlungsfähigkeit von Herrn Feiling vorgelegen hat. Ein weiteres Gutachten vom Dezember 1978 stellte zudem fest, die Aussagefreiheit von Hermann Feiling sei in der gesamten Zeit seiner ›Verwahrung‹ eingeschränkt gewesen; er sei nicht in der Lage gewesen, zu entscheiden, ob er eine Aussage überhaupt machen wolle. Trotzdem sollen die 1.300 Seiten angeblicher Aussagen, die von der Polizei gefertigt wurden, in das Verfahren eingeführt werden.
Das Landgericht Frankfurt/Main weigert sich bisher, zu prüfen, ob nach heutigem medizinischen Kenntnisstand und vor allem der Traumaforschung Hermann Feiling überhaupt vernehmungs- bzw. verhandlungsfähig gewesen und ob er in der Lage gewesen sei, eine freie Entscheidung darüber zu treffen, auszusagen oder nicht. Auch der Sachverhalt einer faktischen Polizeihaft im Krankenhaus von Heidelberg und in den Polizeikasernen, deren Umstände und Organisation unter Isolationsbedingungen, wurde nicht geprüft.
Der RAV ist vor diesem Hintergrund ernsthaft besorgt, dass das Landgericht Frankfurt/Main beabsichtigt, vermeintliche Erkenntnisse aus den Vernehmungen von Herrmann Feiling zu verwenden, deren Umstände als unmenschliche Behandlung angesehen werden müssen und daher einem Verwertungsverbot nach § 136a StPO unterliegen.
„Den Strafverfolgungsbehörden ist es offenbar wichtiger, mit allen Mitteln eine Verurteilung herbeizuführen, als sich über die Rechtsstaatlichkeit der Beweiserhebung zu vergewissern. Damit werden die Menschenrechte von Herrn Feiling ein weiteres Mal mit den Füssen getreten“, so Rechtsanwalt Martin Heiming, Vorsitzender des Republikanischen Anwältinnen- und Anwälteverein