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Georges Cipriani est donc depuis aujourd'hui semi-libre.
C'est un moment aussi inouï dans ses sensations que lors de la décision pour Nathalie Ménigon. Que l'on se souvienne, les rassemblements à répétition à Bapaume. dans le Nord. Les différentes instances, et enfin la première décision favorable et Nathalie qui nous dit de sa prison:
Nous avons saisi la queue de la baleine, ne la lâchons pas.
Et c'était un message pour nous dire qu'elle tenait et que nous devions tenir aussi.
Alors la queue de la baleine, les camarades emprisonnés ne l'ont pas lâchée, Et nous ne l'avons pas lâchée.
Et ce matin, nous étions nombreux en pensée avec Georges Cipriani.
Nombreux depuis plusieurs jours à essayer d'imaginer ce qu'il pouvait ressentir. Et à nous rappeler ce qu'il avait vécu comme ses camarades: les 23 années de prison et de mesures d'exception. Sa résistance et la fierté légitime de sa sortie comme le reconnaît même une décision officielle "sans avoir renié ses choix politiques".
Choqués un peu de savoir que c'est archimenotté
que s'est fait ce transfert en premier jour de semi-liberté, charge à nous de ne jamais oublier que la semi-liberté, c'est la semi-détention, un aménagement de peine -que nos camarades semi-libérés, en libération conditionnelle sont toujours prisonniers.
Et qu'elle est octroyée au prix d'un silence imposé.
Car si l'Etat n'a pu obtenir la condamnation de leur action politique par ces militants, en échange de leur libération, il leur impose, on le sait, le silence politique sur l'engagement. qui les a conduits en prison. Militants d'Action directe, ils sont, militants d'Action directe, ils restent. Pour l'Etat, un symbole qu'il convient toujours de baîllonner.
Georges Cipriani, militant d'Action directe semi-libre,
c'est un moment essentiel pour la libération de tous les prisonniers d'Action directe, la fin d'un long chemin, un espoir réel maintenant pour la libération de Jean-Marc Rouillan.
En ce jour, merci Georges pour ce moment que nous pouvons partager avec toi.
linter
le 14 avril 2010
Nous faisions référence à une décision officielle. Il s'agit des attendus du délibéré du 1er avril qui consitue un désaveu cinglant de l'avis émis par le CNO - et Georges Cipriani s'est battu avec force sur ce terrain. Il était important pour lui que soit analysé et dénoncé officiellement le contenu de cet avis, pour cela il avait entamé une procédure en cassation. Pour lui et pour d'autres car voici ce qui est indiqué dans les attendus et qui peut faire jurisprudence:
"Que force est de constater que la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté qui, aux termes des textes en vigueur, ne peut qu'émettre un avis sur la dangerosité criminologique du condamné dont le cas lui est soumis, a outrepassé sa mission en émettant un avis défavorable à la libération conditionnelle, qu'au surplus, elle s'est fondée à cet effet, plus sur des considérations d'ordre moral, reprochant au condamné son absence de remords ou de compassion pour les victimes, que sur une appréciation objective de so
n éventuelle dangerosité. (...)"
Ne lâchez pas !
On a attrapé la queue de la baleine, il ne nous reste plus
qu'à monter
dessus pour cheminer tous ensemble.
Liberté et Combat !
Nathalie Ménigon, Prison de Bapaume, le 19 mai 2007
(collage de Nathalie Ménigon)
Georges semi-libre, une étape du combat que mena Joëlle Aubron
jusqu'à sa disparition. Déclaration à sa sortie le 16 juin 2004:
Je suis fatiguée, aussi je dirai seulement trois choses :
La seconde est que l'application de la loi de mars 2002 reste cependant pour de nombreux prisonnières et prisonniers très en deça de son contenu même.