Pour consulter le blog: linter.over-blog.com
Bien sûr, cela ramène immanquablement nos pensées vers Joëlle Aubron. Nous exprimons nos condoléances à sa famille, ses amis, ses camarades.
MORT DE L'ANCIEN PRISONNIER POLITIQUE BASQUE MIKEL IBAÑEZ
Le 7 avril dernier, Mikel Ibañez, qui avait obtenu la liberté conditionnelle en janvier dernier en raison des graves maladies dont il souffrait, a été retrouvé mort par son fils à son domicile.
Mikel a eu un parcours qui représente celui de milliers de Basques.
Il doit fuir Euskal Herria en 1989, après l'apparition de son nom dans des témoignages arrachés sous la torture. Il est arrêté en 1992 en Uruguay, avec d'autres militants basques. L'Espagne demande leur extradition. En 1994, Mikel et deux autres priosnniers politiques basques sont emmenés à l'hôpital de Filtro à la suite d'une longue grève de la faim. Ils trouvent un très large soutien en Uruguay. La même année, il est extradé vers l'Espagne, et est remis en liberté après sa comparution devant le juge. Il retourne en Uruguay où il a fondé une famille. En mars 2007, alors qu'il arrive de là-bas, il est arrêté à l'aéroport à Paris. Il est incarcéré à la Santé puis est remis à l'Espagne et incarcéré à Soto-del-Real (Madrid).
En 2008, ses compagnons de cellule le trouvent sans connaissance. Il est hospitalisé et une tumeur est diagnostiquée. Il bénéficie d'un “régime allégé”, il est assigné à son domicile avec de strictes mesures de surveillance, notamment l'interdiction totale de sortir de chez lui et une garde policière constante.
En avril 2009, il est amené en ambulance au Tribunal où il est condamné à 27 ans de prison. Son état de santé est très grave et il est régulièrement hospitalisé. En juillet 2010 il fait un infarctus et est à nouveau hospitalisé. En août le Procureur qui estime qu'il n'est pas assez gravement malade demande sa réincarcération, il est emprisonné à Martutene.
En septembre 2010, on lui accorde à nouveau un “régime allégé”. Il est assigné à son domicile avec un bracelet électronique et peut sortir à certaines heures.
En janvier 2011, il obtient la remise en liberté conditionnelle. Il doit informer le juge de ses changements d'adresse et a l'interdiction de donner des interviews ou d'apparaître dans des actes politiques.
Il meurt trois mois plus tard.
Askatasuna exprime toutes ses condoléances à la familles et aux amis de Mikel et salue le courage avec lequel celui-ci a fait face à une vie entière de répression sauvage.
Les dures conditions de détention, l'absence de suivi médical sérieux, l'interdiction de voir un médecin de confiance, la négligence des juges et de l'administration pénitentiaire, les séquelles des luttes que les prisonniers sont amenés à endurer, ainsi que le refus de l'Espagne de libérer ceux d'entre eux qui sont gravement malades au mépris de sa propre loi ont encore tué un militant basque. Ils ont tué Mikel.
Nous exigeons le respect de tous les droits des prisonniers politiques basques, parmi lesquels celui de vivre dans des conditions dignes et d'avoir accès à des soins médicaux corrects, ce que Mikel n'a pu connaître ni en prison, ni assigné chez lui. Nous exigeons également la libération immédiate de tous les prisonniers atteints de maladies graves et incurables (7 d'entre eux sont concernés, ainsi que 6 autres assignés à leur domicile).
INOCENCIO SORIA VALDERRAMA EN GRÈVE DE LA FAIM CONTRE SA REMISE AUX AUTORITÉS ESPAGNOLES
Le prisonnier politique basque Inocencio Soria Valderrama (Urretxu-Gipuzkoa), qui se trouve actuellement séparé des autres prisonniers basques à la prison de Perpignan, est entré en grève de la faim le 7 avril dernier.
Arrêté par la police française en avril 2004, il a été condamné à 10 ans de prison. Sa peine prendra fin le 19 avril prochain, et comme la plupart des prisonniers politiques basques de nationalité espagnole, il devrait être remis aux autorités espagnoles par la police française à sa sortie de prison, en vertu de l'interdiction de territoire français dont les juges ont assorti sa condamnation.
Inocencio revendique le droit d'être, comme tout prisonnier, libéré à la fin de sa peine et celui de vivre libre dans son propre pays, Euskal Herria, du côté des Pyrénées qu'il aura choisi. Par cette lutte, il souhaite également protester contre le risque de mauvais traitements qu'il encourt entre les mains des agents espagnols.
BEÑAT LIZEAGA ET BERGOI MADERNAZ REMIS À L'ESPAGNE
Les prisonniers politiques basques Beñat Lizeaga et Bergoi Madernaz, deux des jeunes de SEGI qui étaient apparus à Ispoure pour revendiquer leur droit à vivre et à défendre librement leurs opinions politiques, ont été transférés de la prison de Mont-de-Marsan, où ils avaient été récemment amenés, à celle de Soto del Real (Madrid). Ils devraient comparaître devant un juge du tribunal d'exception Audiencia Nacional demain.
Ainsi, ils sont en passe d'être condamnés à de longues années de prison pour leur simple appartenance à un mouvement politique de jeunes indépendentistes. Et ce, nous le rappelons, avec l'assentiment le plus hypocrite des autorités françaises, qui se cachent courageusement derrière la procédure du mandat d'arrêt européen, selon laquelle “entre pays démocratiques” il n'y a aucune raison d'examiner le fond des dossiers.
Nous appelons les citoyens et les acteurs politiques et sociaux à prendre part aux mobilisation qui auront lieu dans les semaines et mois qui viennent contre le MAE pour les droits civils et politiques.
SOUTIEN À ITZIAR MORENO ET OIER GOMEZ ARRÊTÉS HIER EN CORRÈZE
Une manifestation de soutien à Itziar Moreno et Oier Gomez, militants de l'ETA arrêtés hier en Corrèze et toujours en garde-à-vue, aura lieu ce soir à 20h à Gasteiz-Araba (départ de Korreos).
Nous exigeons la fin des arrestations et des incarcérations pour motifs politiques et l'implication de l'Etat français dans la résolution du conflit politique dans lequel, malgré ses dénégations, il tient un rôle prépondérant et porte de lourdes responsabilités.
HOMMAGE A JON ANZA
Un des nombreux exemples de cette lourde responsabilité, les efforts stupéfiants faits par les administrations policière et judiciaire française, et notamment par Michèle Alliot-Marie (successivement à l'Intérieur et à la Justice) avec l'aide zélée de la Procureur de Bayonne Anne Kanayakis, pour dissimuler ce qui est arrivé au militant basque Jon Anza, disparu en avril 2009 entre Bayonne et Toulouse et dont le corps avait été retrouvé 11 mois plus tard dans la morgue d'un hôpital toulousain.
NOUS VOULONS LA VÉRITÉ!
Le Collectif Jon Anza lui rendra un hommage dimanche prochain au Berttoli d'Urrugne à 11h. L'hommage sera suivi d'un repas à 14h (repas cidrerie, tickets en vente dans les bars Xaia de Pausu et Tana de Ziburu).
Eukal Herria, le 11 avril 2011