e, un poème.
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Le premier chef d'inculpation contre Sonja Suder est selon les accusations de Hans-Joachim Klein, la présence de Sonja Suder lors des rencontres dans la forêt de Francfort, où on lui aurait parlé de l'action contre l'OPEP. (Nous n'aimons pas le mot recrutement ou enrôlement qui sont des termes militaristes du pouvoir).
Nous avons repris la lecture de "La mort mercenaire", publié au Seuil en 1980, traduction du livre de Hans-Joachim Klein "Retour vers l'Humanité". Livre que nous possédons depuis ces années 80, où ce livre a été utilisé au mieux par les Cohn-Bendit, Glücksmann, comme quoi l'on risque toujours de devenir le mercenaire de quelqu'un ! Après un prologue "à ceux qui sont impatients de remplir les taules ou les morgues", qui donne le ton en condamnant sans appel les militants de la lutte armée, le premier chapître est consacré à la marche vers "Vienne": "Je vais donc commencer à coucher sur le papier le chemin qui m'a conduit de Francfort jusqu'au siège de l'OPEP à Vienne ..."P 43. On n'échappe pas à la description de ce chemin qui va de l'enfance, l'adolescence, à la "conscience", à la "rencontre avec la famiille" (les RZ). Dans la plus pure des traditions des médias et pseudo-psychologues qui ne se lassent pas de chercher dans nos enfances et adolescences les racines de nos engagements, en faisant soigneusement l'économie de ce qui est le centre de nos prises de conscience: l'économie capitaliste, l'exploitation, le fascisme, les boucheries, l'abrutissement du monde.
Mais là n'est pas l'objet de cet article.
Le 2 ème homme de cette rencontre dans les bois était ... un homme
linter - 17 février 2013
Dans le passage intitulé "rendez-vous dans les bois" (P 75/76), Hans-Joachim Klein écrit:
"Je m'étais arrêté en disant que les deux étaient entrés dans la "clandestinité" [il s'agit de Wilfried Böse et Gabriele Kröcher- Tiedemann] et qu'il s'était de nouveau passé différentes choses.
Je me rendis, ainsi que je le faisais assez fréquemment, à une rencontre dans les bois et là je trouve Brigitte [Gabriele Kröcher-Tiedemann] et un autre gars des CR [souligné par nous]. A vrai dire, je ne m'étais pas attendu à les voir [souligné par nous]. Brigitte rentrait justement d'un pays arabe et elle était manifestement très pressée. Pas de grandes phrases, simplement comment ça va, et on en vint directement au fait.
"La situation pour la résistance palestinienne, n'a encore jamais été aussi pourrie. A Beyrouth se mène dit-on, l'ultime bataille. Lentement, mais sûrement le rôle d'Assad devient clair. Cette fois, c'est lui qui joue le rôle de Hussein et de Rabin. Les Etats pétroliers se tiennent à l'écart de toute l'affaire: en partie, ils sont même en faveur d'une reddition de la vallée du Jourdain, pourvu que ce soit fait, cette fois, de manière parfaite. Le nombre de morts a d'ores et déjà atteint le double du massacre de Jordanie. Et les Israéliens déversent massivement des armes dans le camp phalangiste, qu'ils soutiennent y compris par des tirs d'artillerie. En même temps, ils arraisonnent les bateaux qui assurent les approvisionnements vitaux pour la résistance de la gauche. Dans les camps des camarades palestiniens, la situation est infernale. C'est pourquoi le FPLP projette une opération destinée à ranimer l'intérêt des Etats pétroliers pour ses problèmes et ceux de tout le peuple palestinien, et à les rappeler à leur bon souvenir."
"Nous avons promis que quelqu'un de chez nous y participerait. Tout cela est prévu à très brève échéance et, de ce fait, nous avons quelques problèmes. Le FPLP insiste: seuls peuvent y prendre part des camarades ayant déjà une formation militaire. C'est pourquoi Carlos à dit qu'il trouverait ça très bien si Angie (c'était alors mon nom de guerre) était de la partie; il se serait montré très sûr et très sérieux à Londres. Si tu ne participes pas, il nous faudra trouver une autre solution; c'est simplement très difficile, parce que nous devrions commencer par envoyer un autre de nos camarades à ... pour qu'il reçoive une formation militaire. Pratiquement, cela signifierait que l'opération ne se ferait sans doute pas. Il y aura aussi quelqu'un qui parle assez l'allemand, en sorte qu'il ne devrait pas y avoir de trop gros problèmes de langue pour toi."
Je demandai alors de quel genre d'opérations il s'agissait et m'entendis répondre: "enlever tous les ministres pétroliers à la prochaine conférence de l'OPEP à Vienne.." J'en restai tout d'abord pantois. Jamais de la vie un tel coup ne pourrait marcher. Et c'est ce que je dis.
"Si, ça marchera, des informations plus précises ne te seront cependant fournies qu'une fois que tu seras décidé à participer." Quand même, ça n'était pas aussi simple que ça et je dis qu'il me fallait quelques jours pour retourner tout ça dans ma tête."
C'est là le récit fait dans son livre de la première rencontre dans les bois. On voit qu'il est assez fluide et circonstancié. Qu'il donne les raisons de l'action de manière très tranquille et politique.
D'autre part, il est fait peu de temps après l'action si l'on compare aux déclarations de 2000.
Alors pourquoi Hans-Joachim Klein aurait-il parlé pour cette rencontre d'un homme. D'autant que dans un chapitre précédant, il indique qu'il emploiera le mot "personne" quand il ne voudra pas dévoiler s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme, pour ne pas donner de piste à la police*.
D'autre part, on voit que dans ce récit, il ne donne la parole qu'à Gabriele Kröcher-Tiedemann. Et l'on sent moins de violence par rapport à elle que par rapport à d'autres militants des RZ. Le récit est plus calme.
Hans-Joachim Klein, à de nombreuses reprises, dit que son récit de l'action de Vienne dans son livre est exact jusque dans les moindres détails.
La lecture de cette rencontre dans la forêt, contrairement à d'autres passages du livre, ne laisse-t-elle pas une impression de plus grande objectivité, moins passionnelle, moins agressive? Moins c'est certain que ses déclarations au procès!
N'est-il donc pas normal de croire le Hans-Joachim Klein de ce passage plutôt que celui qui ne sort le nom de Sonja Suder de son chapeau qu'une fois acculé dans son procès en 2 000!
Le 2 ème homme de cette rencontre dans les bois était ... un homme. Un homme qu'il connaissait et ne s'attendait pas à voir, peut-être parce que clandestin. Il dit bien en effet je ne m'attendais pas à les voir. On a le sentiment aussi que les deux personnes sont très liées. Dans un premier temps, il a parlé d'ailleurs de W. Böse, puis d'autres militants des RZ.
Beaucoup de choses vont se jouer pour Sonja Suder sur ce point. La lecture du livre ne laisse pourtant aucun doute. A chacun de nous de lire, relire, en juger et se mobiliser.
linter.
* P 61 : (Si, ici et plus loin, je parle souvent de "la personne" ou de "la personne propriétaire", ce n'est pas parce que je suis sonné, mais pour éviter de donner aux flics ne serait-ce qu'un repère masculin/féminin; car ils lisent aussi ce texte)
