Depuis plusieurs semaines se tient à Francfort le procès de Sonja Suder, militante révolutionnaire d’extrême-gauche accusée d’appartenance aux Cellules Révolutionnaires (RZ) dans les années 70. Elle est accusée avec Christian Gauger d’avoir participé à des actions contre l’industrie d’armement, les restructurations urbaines et le commerce nucléaire avec l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid et pour ce qui la concerne d’avoir fourni des armes pour l’action contre l’OPEP en 1975, cette dernière accusation faisant suite notamment à des propos dénonciateurs d’un repenti pour acheter sa sortie de prison.
Alors que Sonja et son compagnon étaient réfugiés en France depuis plusieurs dizaines d’années, la succession de lois européennes liberticides (Schengen, accords de Dublin, MAE…) a permis à l’Etat allemand de demander l’extradition de Sonja à l’Etat français. Ce dernier toujours friand de plus de sécurité s’est exécuté lors de la gouvernance de l’ex-empereur Naboléon III.
Revenons à l’audience du 25 janvier, Sonja arrive digne, droite, « éclatante ». Entre ensuite la juge qui dévisage et fixe les nouveaux visages du public présent à l’audience. En effet la solidarité joue et une trentaine de compagnons et camarades révolutionnaires sont dans la salle venant de Cologne, Francfort et même de France.
Ambiance, ambiance !!!!
L’audience commence par une requête de la défense concernant l’exclusion de militants lors de la dernière audience suite à une manifestation de soutien à Sonja à l’intérieur du tribunal. Requête rejetée !
S'en suit l’interrogatoire de « Klein » (ex-militant révolutionnaire repenti et accusateur) au sujet de différents attentats notamment celui de Vienne en 75 (préparation, déroulement…). Ce dernier à la limite de l’exaltation se lance dans de longues litanies décrivant à certaines reprises les faits de manière ultra-détaillée. 37 après quelle mémoire !!! Alors que par moment il est incapable de dire qui est venu le chercher à des rendez vous !!! Etonnant, non? Mémoire sélective !!!
On a l’impression qu’il se convainc lui-même en récitant un livre appris par coeur.
On nage en totale irrationnalité!!
La juge, elle, continue de l’interroger avec ce sentiment d’avoir sa conclusion. Et l’accusation continue face à un témoin qui répond plus que demandé.
Bref, Klein toujours exalté délire avec des propos hors de contexte provoquant à 10 minutes de la fin de l’audience un mouvement spontané de la trentaine de militants révolutionnaires passablement énervés de l’incohérence de ce procès ahurissant et quittent la salle ensemble en criant « Freiheit fur Sonja » et « Dehors, les dénonciateurs »..
Procès qui n’est ni plus ni moins qu’une vengeance d’Etat.
Tu cherches à comprendre, tu commences à désobeir, tu te bats contre le capital, l’Etat et son exploitation, ses injustices… Tu rêves d’un monde sans classes, plus solidaires, plus égalitaire, plus libre…
Que ce soit hier ou aujourd’hui, le capital et son bras armé l’Etat te le fait payer !!!
Ferme ta gueule et bosse pour ton pouvoir d’achat misérable !!!
Procès irrationnel ! Vengeance d’état !!
Hoch die Internationale solidarität
Arrêt de ce procès, 37 ans après les faits au-delà de toutes les règles habituelles de prescription. Fondé d’une part sur les déclarations d’un homme séquestré et interrogé dans des conditions qui relèvent de la torture (Hermann F.) puis sur celle d’un repenti qui a « économisé » au bas mot 15 années de prison en donnant un nom: celui de Sonja Suder!
Liberté immédiate pour Sonja et Christian
Lapoudre (de retour de Francfort)