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Ekaiza, journal basque a déjà consacré deux longs articles au procès contre Christian Gauger et Sonja Suder.Pour leur parution de demain, nous leur avons soumis cet article après l'audience de vendredi (18 janvier 2013), à laquelle nous nous sommes rendus avec des camarades destopextraditions.
Pas de condamnation sur la base de dénonciations ! L’audience du 18 janvier 2012
Publicité des débats
Tout d’abord, la publicité des débats est toujours aussi bafouée. Alors que le règlement prévoit que si des places réservées à la presse restent libres, elles doivent être données aux personnes attendant d’entrer, venus de France à plusieurs, nous resterons dehors jusqu’à la pause. Un journaliste, pénétrant avec fracas dans la salle, pourra, lui, se faire entendre grâce à son statut, n’ayant pas été admis avant le début de l'audience. Puis, nous continuons aussi, à devoir donner nos papiers qui sont photocopiés sans que nous puissions savoir ce que deviennent les photocopies durant notre présence dans la salle d’audience. Enfin, des mouvements divers ayant eu lieu durant l’audience, la juge exclut cinq personnes qui n’auront plus le droit de rentrer, sans justifier sa demande.
L’abandon (?) des tentatives d’utiliser les déclarations de Hermann F.
Faut-il y voir l’impuissance de la juge où enfin la reconnaissance implicite de sa difficulté à s'appuyer sur des déclarations obtenues dans les conditions souvent décrites. Sans rien dire, la cour abandonne ce qu’elle tentait d'imposer pourtant depuis le début par tous les moyens, même les plus abjects: faire témoigner Hermann F. son ex-compagne, lire des documents prétendant justifier l’utilisation de ces témoignages. Mais, elle ne dit rien, ne prend pas de décision, elle laisse tout simplement tomber en plein milieu de la procédure ! Quelle légalité peut avoir cette manière de mener le procès !
On passe à Klein
En fait, la juge espère bien redorer son blason grâce au témoignage de Hans-Joachim Klein, certainement donner de Sonja Suder une image qui justifie son procès. Bien sûr pour nous, ici, Klein est particulièrement connu, figure utilisée dès les années 80 par tous ces intellectuels qui justifient maintenant les pires crimes impérialistes, comme épouvantail contre les mouvements révolutionnaires. Son livre lui avait valu tous les applaudissements et Cohn Bendit avait dit, affirmé de manière péremptoire dans sa préface, qu'il ne trahirait jamais.
Or arrêté en 1998, extradé, il donne des noms à son procès en échange d’une peine plus que réduite. Lui, qui est accusé de deux meurtres et une tentative, qui a participé directement à l’action de l’OPEP sera condamné à neuf ans dont il ne fera que quatre ans et demi. Ceci en vertu d’une législation spécifique à l’Allemagne (ou à l’Angleterre) : "témoin de la couronne" (selon la dénomination allemande), il est inscrit dans la loi que son aide vaut une telle mansuétude. "15 ans pour un nom", comme disent les camarades allemands.
Klein, cependant, tente de donner une justification morale, comme il l'avait fait déjà dans son livre à ses dénonciations. Il aurait pris ses responsabilités en dénonçant les dérives de son parcours, les autres doivent le faire aussi ! Incroyable justification!
Mais, pour nous, c’est surtout indépendamment de la personnalité de Klein, l’utilisation de dénonciations qui ont été obtenues contre ces contre-parties que nous dénonçons ! Pas de condamnation sur dénonciation.
Lutter contre ce procès
Ce procès pose tous les problèmes possibles de ce que peuvent faire les démocraties pour lutter contre ceux qui combattent: les législations européennes sur les extraditions, les possibilités de report de la prescription jusqu’à 40 années, le maintien en détention (ici de Sonja Suder en raison même de son âge), l’utilisation d’interrogatoires illégaux et inhumains, la conduite aberrante du procès et maintenant l’utilisation d’un témoin qui accuse en échange de sa liberté !
C’est l’enjeu même de ce procès : obtenir l’arrêt de cette procédure, la libération immédiate de S. Suder, c’est lutter contre cette Europe dite démocratique et des droits de l’Homme mais qui montre son visage répressif sans aucune vergogne !