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L'audience du 2 novembre a atteint, du côté de la justice, un nouveau summum d'ignominie. La tactique du juge reste la même: adopter une attitude attentive, voire pleine de compassion pour mieux appliquer la pire des pressions sur les accusés et les témoins.
Ainsi, n'hésite-t-elle pas à fait citer le médecin de Christian Gauger, sans concertation aucune, pour que celui-ci, après l'opération de son patient, vienne témoigner de sa possibilité de comparaître. Christian Gauger a pris sa décision d'assister à cette audience en toute lucidité, la juge tente de cette manière de prendre contrôle sur lui (et finalement de désolidariser les procédures contre les deux militants). Le médecin bien sûr ne viendra pas.
Interroger Hermann F. ... par vidéo
C'est la même tactique qu'elle emploie quelques minutes après et qui démontre toute la perversité de sa démarche.
Ainsi, elle propose que Hermann F. soit interrogé .... par vidéo pour lui éviter la confrontation avec et dans la salle d'audience. On voit là le triple but de la juge:
- Isoler Hermann Feiling en le faisant comparaître seul, loin de contacts humains directs favorables (les camarades, les avocats, le public), face à des machines, qu'il ne maîtrise ni ne comprend.
. Faire apparaître les deux camarades comme une menace pour lui: l'argument de la juge étant de lui éviter la "confrontation directe". Utiliser pour cela les arguments de la défense en les transformant. Ce que l'avocat de Hermann F. avait demandé c'était la non comparution de son client comme témoin.
. Poursuivre envers et contre tout sa volonté de faire comparaître Hermann F. comme témoin.
Et cela rappelle étrangement en fait de ce qui avait été mis en place en 1978:
- Profiter de l'état physique de Hermann F.,
- Faire pression sur lui, en le mettant dans une situation de stress absolu
- L'isoler, supprimer tous les contacts humains autres que ceux qui doivent profiter de lui (cette fois-ci, ils ne
peuvent pas, c'est vrai, supprimer, le défenseur!)
- Créer un environnement technique, qu'il ne peut maîtriser (la video pour une personne aveugle, est un outil
particulièrement déstabilisant, car il n'y a qu'une source de son par exemple ...)
- Dénoncer les camarades comme des menaces
Il s'agissait là d'une tentative de la juge. Peut-elle être suivi d'effet? Ce procès est un véritable combat de chaque instant de chaque audience. Mais on voit là de nouveau l'extrême perversité de la démarche de la juge.
linter - le 02 novembre 2012
Pour s'informer sur le blog, consulter le dossier: Christian Gauger Sonja Suder
Ce procès a été aussi marqué par le combat de la défense et du public
Suspension de la lecture du témoignage de Kuhn
La défense mène un combat acharné. Elle a ainsi pu lors de cette audience faire suspendre la lecture des éléments du témoignage du juge Kuhn en montrant qu'il s'agissait d'un document établi par le témoin lui-même sur son action auprès de Hermann F. et qu'elle devait prendre connaissance de l'ensemble de son témoignage. Elle est revenue aussi sur le funeste rôle joué par ce magistrat dans ces années noires (isolement, interrogatoire de personnes blessées...)
Dans la salle d'audience: un combat acharné et constant contre la torture
Mais il est essentiel que nous, nous amplifiions la mobilisation. Car, aucun de nous je pense ne peut imaginer ce dont est capable ce tribunal.
Devant le tribunal, nous avons pu ajouter notre banderole (et des tracts), à celle préparée par des camarades qui sont restés devant le tribunal durant toute l'audience.
Le tribunal de Francfort, complice de la torture. Manifestation lors de la 7ème audience du procès
contre Sonja Suder et Christian Gauger.
Et dans la salle d'audience, aussi, des camarades ont entamé un combat acharné et constant contre la torture.
Ainsi, alors que la juge entamait de nouveau la lecture d'un témoignage choisi par elle (son but est de banaliser ce qui s'est passé en 1978, pour pouvoir utiliser les témoignages de l'époque de Hermann F., surtout dans la mesure où elle ne parvient pas à faire parler "les" témoins), ils ont pu brandir une banderole et lancer des slogans.
Ils ont pu s'échapper sans être contrôlés. Cependant, alors que la salle se vidait en partie de son public, la juge s'est écriée: "Plus il y en a qui sortent, mieux c'est". Alors qu'une personne du public demandait que ce soit inscrit au procès-verbal, la juge exigeait qu'on prenne son identité! Un témoignage de plus de sa relation à la publicité des débats. La défense lira ensuite une requête pour dénoncer cette attitude. La procureure soutiendra la juge en s'étendant sur le soutien et les nouvelles technologies! Et la juge mettra fin ... brusquement et avant l'heure à l'audience!
La lecture des morceaux choisis de la juge, cependant, était ainsi de nouveau interrompue! La banalisation voulue par elle remise en question!
De l'importance donc de ce combat que nous avons entamé en France aussi. Et que nous devons ... amplifier.