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L'Internationale

L'Internationale, 1983. Le premier numéro d'un journal paraît, qui reprend le titre de celui publié en 1915 par Rosa Luxemburg - emprisonnée - alors que s'affrontaient les peuples entraînés dans la plus grande des boucheries par le capitalisme, l'impérialisme, et alors que s'étaient ralliés à celle-ci les partis de l'Internationale. En 1919, ceux-ci mettront à mort celle qui avait résisté et qui pour cela avait été emprisonnée. L'internationale 1983 comptera 11 numéros, avant de devoir s'arrêter momentanément : Il témoignera de luttes - et certains qui menèrent ces luttes sont encore aujourd'hui emprisonnés. Il réfléchira à l'évolution du capitalisme - et cette réflexion reste toujours aussi nécessaire. Le blog linter est la chronique d'un journal, c'est par là même la chronique des luttes menées alors, cela pourra être aussi la chronique de luttes menées ... aujourd'hui.

      

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Aux camarades, visiteurs du blog, bienvenue ...
Aux camarades qui viennent de rejoindre le blog, bienvenue. A ceux aussi qui lui rendent visite à l'occasion, bonjour. Le combat n'est jamais un échec, s'informer est déjà un pas vers la conscience. L'ordre et la sécurité ne sont pas le désir de tous, s'aliéner par tous les moyens de la société d'aujourd'hui ne nous intéresse pas. Nous ne cherchons pas à exploiter l'autre. Nous ne tournons pas la page des combats passés, ils sont partie de nous. Et chaque mot que nous lisons, chaque image  que nous voyons, contribue à nous former. Nous ne sommes pas dupes. Nous sommes solidaires. Nous chassons les chasseurs d'enfants. Et nous sommes  le jour face à la nuit sans cesse renouvelée de la violence et de l'oppression. Il n'y a pas d'âge pour la révolte. Et 68 rejoint l'esprit de la Bastille de ce 6 mai où les pavés ont su de nouveau voler. La révolte est une et se rit de toutes les différences.

Pour tous ceux qui viennent sur ce blog, qui font "la route des insoumis" que décrit Nathalie, qui sont et seront les révolutionnaires de demain dont parle Jean-Marc, qui se reconnaissent ce droit à l'insurrection que revendique Georges. Pour chacun, ce collage de Joëlle, mieux qu'un bras d'honneur, à tous ceux qui sont ce que nous refusons.

La queue de la baleine, Nathalie, nous ne la lâcherons pas!

Archives

Joëlle Aubron

Sur ce collage, un poème. linter
C'est l'automne, et ce n'est pas l'automne,
Ces femmes qui marchent
Des combattantes?
Des femmes qui marchent?
Vie de tous les jours ou vie d'exception?
Guerre d'Espagne,
Journées d'après occupation?
Journées d'après l'occupation?
La vie est simple
comme l'est souvent le combat

Entre l'or du feuillage
et le noir et blanc de la vie
Cette image sensible

Georges lors d'une audience devant le JAP en 2005
En tout premier lieu, du fait qu'il va être question ici de mes inclinaisons politiques et de mon évolution depuis 1987 au sein du monde carcéral, je tiens à faire une déclaration de principe : ainsi, conformément à la Constitution de la République française de 1792, repris par l'Article 35 du 26 Juin 1793 *, stipulant un droit à l'insurrection, qui a servi à Valmy pour sauvegarder et étendre la révolution, qui a servi en 1871 avec la Commune de Paris contre l'occupation Prussienne, qui a encore servi en 1940 contre l'occupation national-socialiste allemande et la collaboration pétainiste française, et pour encore servir concrètement après 1968 dans la plupart des pays d'Europe de l'Ouest avec l'insurrection armée larvée et latente contre chaque Etat capitaliste en place et contre l'OTAN ; une Constitution qui après avoir servi depuis son avènement de réfèrent à la plupart des peuples de par le monde pour se libérer des différents maux entretenus que sont, soit l'occupation étrangère, soit l'oppression de classe, soit l'exploitation de l'homme par l'homme jusqu'à l'esclavagisme, leur a ouvert une perspective politique. Et dès lors dans l'assurance qu'elle restera de même une référence au futur pour tous les peuples épris de Liberté, d'Egalité, de Fraternité et de Démocratie, conformément à cette Constitution de 1792 donc, je me refuse à abjurer ces moments historiques comme je me refuse à abjurer la stratégie de Lutte Armée pour le communiste, qui en est une expression particulière.
(
Georges Cipriani  MC Ensisheim, 49 rue de la 1ère armée 68 190 Ensisheim)


Jean-Marc dans une interview en 2005

C'est la question centrale (la question du repentir) depuis notre premier jour de prison. Et c'est le pourquoi de nos condi­tions de détention extraordi­naires, des restrictions actuelles sur le droit de communiquer ou de la censure des correspon­dances. Dans aucune des lois de l'application des peines, il n'est stipulé que le prisonnier doit ab­jurer ses opinions politiques. Mais pour nous, certains procu­reurs n'hésitent pas à affirmer que les revendications du com­munisme impliquent une récidive. Je sais bien que si nous nous repentions, nous serions soudai­nement adulés par la bonne so­ciété, mais ce n'est pas notre vi­sion de la responsabilité poli­tique. Notre engagement n'est pas à vendre ni à échanger contre un peu de liberté.
(Jean-Marc Rouillan 147575 Cd des baumettes, 230 Chemin de Morgiou Marseille Cedex 20

Joëlle à sa sortie le 16 juin 2004
Je suis fatiguée, aussi je dirai seulement trois choses :
La première est d'être bien sûr contente d'avoir la possibilité de me soigner.
La seconde est que l'application de la loi de mars 2002 reste cependant pour de nombreux prisonnières et prisonniers très en deça de son contenu même.
La troisième est ma conscience de ce que la libération de mes camarades est une bataille toujours en cours. Régis est incarcéré depuis plus de 20 ans, Georges, Nathalie et Jean-Marc, plus de 17. Je sors de prison mais je dois d'abord vaincre la maladie avant de pouvoir envisager une libération au sens propre. L'objectif reste ainsi celui de nos libérations.

Nathalie, en février 2007

Cependant, pour nous, militant-e-s emprisonné-e-s du fait du combat révolutionnaire mené par l’organisation communiste Action directe, nous sommes sûrs de notre route : celle des insoumis à l’ordre bourgeois. Tant que des femmes et des hommes porteront des idées communistes, les impérialistes au pouvoir frémiront jusqu’à ce que la peur les gèle dans leurs manoirs sécurisés à outrance.

14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 20:50
Pour consulter le blog : linter.over-blog.com

Sur le blog liberonsgeorges, un long article informe avec précision sur la loi et sur le CNO, citant les textes et en étudiant les conséquences. Pour le consulter : liberonsgeorges.over-blog.com. Afin que nous puissions prendre conscience et agir.


(Le collage est de Joëlle Aubron)


Lundi 14 juillet 2008
En ce jour de commémoration de la prise de la Bastille, un article du blog « liberongeorges » qui prend le temps de revenir sur la loi de rétention de sureté, sur la commission pluridisciplinaire chargée d'évaluer la « dangerosité » de certains détenus et sur le Centre National d'Observation.

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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 20:39
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Pour obtenir l’abandon du fichier EDVIGE

instituant le fichage systématique et généralisé, dès l’âge de 13 ans, par la police des délinquants hypothétiques et des militants syndicaux, politiques, associatifs et religieux

Sans débat public préalable, le gouvernement, par un décret publié au Journal officiel du 1er juillet 2008, a considérablement accru les capacités de fichage de nos concitoyens. Ce fichage sera assuré, à l’avenir, par la Direction centrale de la sécurité publique (fusion des Renseignements Généraux et de la DST).

A cette fin, un nouveau fichier policier sera mis en place sous le nom d’EDVIGE (Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale). Il recensera, de manière systématique et généralisée, toute personne « ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif ». Sans exception, toutes les personnes engagées dans la vie de la cité sont donc visées.

En outre, ce fichage vise à permettre la collecte de renseignements identitaires sur les « suspects » (personne mais également groupe) simplement considérés, par la police, comme susceptibles, à l’avenir et de manière totalement hypothétique, de porter atteinte à « l’ordre public ».

Il permettra de compiler toutes les notes de renseignements telles que : état civil, photographie mais aussi fréquentations, comportement, déplacements, appartenance ethnique, vie sexuelle, opinions politiques, philosophiques, religieuses, appartenances syndicales et associatives …

La police sera autorisée à consulter ce fichier en cas d’enquêtes administratives pour l’accès à certains emplois.

Les mineurs ne seront pas épargnés puisque fait sans précédent dans notre République et particulièrement choquant, leur fichage sera autorisé dès l’âge de 13 ans et cela sans qu’aucune infraction n’ait été commise et sur la seule base de leur dangerosité présumée.

Cette initiative gouvernementale, porteuse à l’évidence de nombreuses dérives, s’inscrit résolument dans le cadre de la mise en place d’une politique sécuritaire ouvertement revendiquée.

Le gouvernement est passé outre aux réserves émises par la Commission nationale Informatique et Libertés concernant ce fichier qui, dès sa parution, a suscité les plus vives réprobations de multiples organisations associatives, syndicales et politiques.

C’est pourquoi les organisations et les personnes signataires de cet appel :

- exigent le retrait du décret autorisant la mise en place du fichier EDVIGE qui institue un niveau de surveillance des citoyens totalement disproportionné et incompatible avec une conception digne de ce nom de l’état de droit,

- sollicitent le soutien et la signature de tous nos concitoyens et de toutes les organisations attachées aux libertés publiques, au respect de la vie privée et des droits de l’enfant,

- s’engagent à se constituer, dès le mois de septembre 2008, sous forme de Collectif afin de prendre toute initiative utile visant à obtenir des pouvoirs publics qu’ils renoncent à la mise en place du fichier EDVIGE.

http://nonaedvige.ras.eu.org/


Ceci est une initiative proposant aux partis, groupes, syndicats de s'opposer à Edvige en intégrant un collectif. C'est aussi une information précise sur ce fichier

Collage de Joëlle Aubron
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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 20:08
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Cinq prisonniers libanais devraient être libérés dont Samir Kantar, le plus ancien détenu libanais en Israël. Enfin...

Pour Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné depuis près de 25 ans, la mobilisation reste cependant toujours aussi nécessaire.





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13 juillet 2008 7 13 /07 /juillet /2008 21:04
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Cette lettre écrite au lendemain de la révolution de 1905 montre combien Rosa Luxemburg a pu souvent se trouver isolée dans sa réflexion politique, contre le réformisme et l'opportunisme de mise hier (comme aujourd'hui?) et son action révolutionnaire.


Chère Clara,

Je viens de lire ta dernière lettre à Kostia et j’ai un impérieux besoin de t’écrire. L’appel du Comité directeur m’a fait le même effet qu’à toi - c’est tout dire. Depuis mon retour de Russie, je me sens assez seule dans ce contexte. J’ai conscience, plus brutalement et plus douloureusement que jamais auparavant, de la pusillanimité et de la mesquinerie qui règnent dans notre parti, mais je ne me mets pas en colère comme tu le fais à ce sujet, parce que j’ai déjà compris - c’est d’une clarté effrayante - que ces choses et ces gens ne pourront changer, tant que la situation n’aura pas changé du tout au tout. Et même alors - je me le suis déjà dit en y réfléchissant froidement, et c’est une chose, pour moi, entendue - il nous faut compter avec la résistance inévitable de ces gens-là, quand nous voudrons faire avancer les masses. La situation est simple : August [Bebel] et tous les autres bien plus encore se sont dépensés sans compter pour le parlementarisme et s’y sont donnés tout entiers. Si les événements prennent une tournure qui déborde les limites du parlementarisme, ils ne seront plus bons à rien ; qui plus est, ils chercheront à tout ramener à l’aune parlementaire, traiteront donc d’« ennemi du peuple » et combattront avec rage tout mouvement et tout homme qui voudra aller plus loin. Les masses, et plus encore la grande masse des camarades, en ont assez, au fond d’eux-mêmes, du parlementarisme ; j’en ai le sentiment. Un courant d’air frais dans notre tactique leur arracherait des cris de joie : mais ils subissent encore le poids des vieilles autorités et plus encore celui de la couche supérieure des rédacteurs en chef, des députés et des leaders syndicaux opportunistes. Notre tâche à nous, actuellement, consiste simplement à agir contre l’encroûtement de ces autorités en protestant aussi vigoureusement que possible : et dans cette action, selon la situation, nous aurons contre nous, non pas tant les opportunistes que le Comité directeur et August. Aussi longtemps qu’il s’agissait de se défendre contre Bernstein et Cie, August et Cie acceptaient avec plaisir notre compagnie et notre aide - d’autant que tout au début, ils ont fait dans leur culotte. Si on en vient à une offensive contre l’opportunisme, alors les vétérans seront avec Ede [Bernstein], Vollmar et David, contre nous. C’est comme ça que je vois la situation et voilà l’essentiel : retrouve ta santé et ne te mets pas en colère ! Ce sont là des tâches qui se calculent sur de longues années. Porte-toi bien, je t’embrasse chaleureusement [3].

(Sur le site Smolny)
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13 juillet 2008 7 13 /07 /juillet /2008 20:11

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Le blog avait reproduit le texte sur Longwy de Gérard Noiriel. Il y  en a très peu de disponibles et il est essentiel que passe la mémoire de cette restructuration. Car elle marque fortement le début de ce processus que l'on appelle mondialisation et qui n'est qu'une étape du processus capitaliste, qu'un temps on a nommé impérialisme liant ainsi la compréhension du processus économique d'accumulation et son expression politique.

Ici, un autre texte de Noiriel, qui peut être l'objet de réflexions multiples sur l'histoire du mouvement ouvrier. (http://barthes.ens.fr/clio/revues/AHI/articles/volumes/agreg.html)


Gérard NOIRIEL, 1997

1. Introduction

Avant d'entrer dans le vif du sujet, je voudrais rappeler à partir de quelles préoccupations j'ai entrepris mes travaux sur l'histoire du monde ouvrier français. Toute recherche, en effet, est conditionnée par le point de vue et les hypothèses adoptés au départ. Un historien qui privilégie l'analyse microhistorique en examinant les relations que les ouvriers ont nouées entre eux au niveau de leur atelier ou de leur quartier ne produira pas le même type de connaissances que celui qui inscrit sa recherche dans la "longue durée" et dans un cadre national. Les deux types d'approches sont parfaitement légitimes, mais il convient de les distinguer pour éviter d'alimenter des polémiques sans intérêt sur les mérites respectifs des approches "micro" et "macro". C'est pourquoi j'ai tenu, dans l'introduction de cet exposé, à évoquer rapidement la problématique qui a toujours sous-tendu mes recherches sur l'histoire ouvrière française. Le point de départ était tributaire du contexte à la fois intellectuel et politique de la fin des années 1970. Au niveau des questionnements, comme au niveau des méthodes, l'histoire ouvrière était alors dominée par les élèves d'Ernest Labrousse (directs ou indirects), comme Yves Lequin, Michelle Perrot, Madeleine Rebérioux, Rolande Trempé...L'objectif était d'appréhender l'histoire ouvrière comme un "fait social total" en combinant des approches quantitatives (fondées sur l'exploitation des statistiques fournies par les recensements, les registres du personnel...) et qualitatives (histoires de vie...); l'histoire des techniques et l'anthropologie historique, voire la sociologie de "terrain". Néanmoins, cette perspective ne permettait pas de résoudre tous les problèmes que je rencontrais dans ma thèse. Ayant choisi d'étudier l'histoire des "hommes du fer" dans la région de Longwy, à un moment où éclatait les grandes grèves de 1979-80 contre les fermetures d'usines, mon souci était de montrer que l'histoire du monde du travail pouvait contribuer à expliquer pourquoi les sidérurgistes faisaient preuve d'un tel acharnement pour empêcher le processus de restructuration industrielle dans lequel la France toute entière était alors engagée. Le caractère le plus frappant de ce mouvement social était que les ouvriers du fer, issus dans leur majorité de l'immigration, se mobilisaient en faisant appel à des "traditions" et à des symboles qui n'appartenaient pas à leur histoire personnelle ou familiale, mais qui reprenaient pour l'essentiel les thèmes folkloriques sur la Lorraine rurale qui avaient été élaborés à la fin du 19ème siècle par la droite nationaliste contre les "étrangers". J'ai essayé d'expliquer, dans l'ouvrage tiré de ma thèse sur le bassin de Longwy, les raisons historiques qui pouvaient expliquer ce paradoxe. J'ai emprunté la même démarche régressive dans ma synthèse sur l'histoire des ouvriers en France, publiée en l986. En partant du constat que les ouvriers britanniques ou allemands réagissaient de façon très différente à la crise profonde qui a bouleversé le monde industriel dans les années 1980, je voulais comprendre en quoi ces contrastes pouvaient s'expliquer par la spécificité des histoires ouvrières nationales. Par rapport aux autres grands pays industrialisés, la classe ouvrière française s'est illustré par la faiblesse de ses organisations syndicales. Ses capacités de mobilisation ont toujours été incomparablement plus faibles qu'en Grande-Bretagne, comme le montrent les différences dans le nombre et l'ampleur des grèves. En Allemagne, aujourd'hui encore, les organisations ouvrières ont la possibilité d'intervenir réellement sur le processus de production, dès le niveau de l'atelier, alors que les rapports sociaux dans l'entreprise restent marqués, en France, par une conception très hiérarchisée. L'essentiel se traite au sommet, au niveau de l'élite technicienne; la majorité des ouvriers étant réduits au rôle d'exécutants. Plus généralement, un simple regard comparatif montre que l'impact de la culture ouvrière dans l'ensemble de la société, son rayonnement au-delà des frontières de classe, est beaucoup plus réduit en France (par exemple le football est un sport beaucoup plus lié au monde ouvrier en Grande-Bretagne qu'en France). Ces réflexions m'ont amené à envisager l'histoire du monde ouvrier comme une composante essentielle de son identité collective et à développer l'hypothèse que plus les traditions du groupe ont été préservées, plus cette identité collective est forte (et plus, par conséquent, les capacités de résistance au changement sont importantes). Mais les sociologues ont montré que les traditions d'un groupe social peuvent se transmettre de deux façons :  par la voie "généalogique" (transmission directe d'une mémoire collective et d'une culture spécifique d'une génération à l'autre) et par la voie "institutionnelle" (quand des éléments importants de l'histoire et la culture de classe sont fixés par écrit ou dans des formes matérielles :  aménagement de l'espace, organisations, dispositions juridiques, ...). Ce qui m'a conduit à l'hypothèse qu'une "culture ouvrière" a d'autant plus de chances d'être solide et durable que se conjuguent en elle les deux principes qui définissent toute tradition sociale :  le principe "généalogique" et le principe "institutionnel". Le cas anglais est sans doute le meilleur exemple d'une tradition forte. D'abord, la construction ("making") de la classe ouvrière est consécutive à une très forte rupture sociale. La prolétarisation massive de millions de paysans est l'élément fondamental qui explique l'autonomisation progressive, au sein des classes populaires, d'un groupe ouvrier relativement homogène. Rupture que l'on constate non seulement dans le changement de la nature et du lieu de travail (terre/usine), mais aussi dans l'adoption des modes de vie urbains et salariés qui découlent de l'exode rural. Cette radicalité de la prolétarisation (que l'on retrouve un demi-siècle plus tard en Allemagne), favorise l'institutionnalisation des pratiques de classe, marquée notamment par la naissance d'un mouvement ouvrier suffisamment puissant et enraciné dans le monde du travail pour atténuer ou même "digérer" les bouleversements de la composition "technique" et sociale de la classe (rationalisation du travail, mobilité professionnelle). Par ailleurs, la force des frontières du groupe (consécutive à la fois à la brutalité de sa formation et à son poids décisif dans la population active) tend à limiter l'interpénétration entre les classes. D'où l'importance de la reproduction généalogique du statut ouvrier sur plusieurs générations qui contribue à maintenir vivante les traditions et l'identité collectives. L'étude du cas français m'a amené à conclure que cette formation de classe à l'anglaise n'avait pas été possible; du fait même que la révolution industrielle n'avait jamais occasionné des ruptures sociales aussi radicales qu'en Grande-Bretagne ou en Allemagne. Le rapport des forces issu de la Révolution française a eu pour effet d'atténuer ces ruptures. C'est pourquoi, le monde ouvrier français a toujours étét beaucoup plus hétérogène et instable que ses voisins, ce qui n'a pu qu'affaiblir l'identité collective du groupe. C'est ce qui explique, en dernière analyse, le paradoxe d'un pays où la classe ouvrière a joué un grand rôle politique, alors que socialement elle a été marginalisée.

Si j'ai tenu à rappeler les grandes lignes de la problématique que j'ai développée dans mes travaux, c'est parce qu'elle met en relief les liens étroits qui existent selon moi, partout en Europe, entre d'une part les rythmes et les formes prises par l'industrialisation et, d'autre part, les caractéristiques que présentent les principaux groupes sociaux. C'est ce que je voudrais essayer de montrer dans la suite de ce texte

2. L'hétérogénéité du monde ouvrier jusque dans les années l880

Pour comprendre les particularités françaises de la deuxième industrialisation, il faut absolument avoir présente à l'esprit la façon dont les chefs d'entreprise ont essayer de résoudre les problèmes de main d'oeuvre qu'ils ont rencontré tout au long du XIXe siècle. Jusque dans les années 1880, le monde ouvrier est extrêmement hétérogène. On peut néanmoins distinguer deux pôles, tous deux hérités de l'Ancien Régime :  les ouvriers de l'artisanat, que l'on rencontre surtout dans les villes, et les ouvriers de la grande industrie, qu'on trouve principalement dans les zones rurales, en majorité des ouvriers-paysans qui ont profité de la diffusion du travail textile et métallurgique dans les campagnes. Cette situation perdure jusqu'à la fin du Second Empire car l'agriculture et l'artisanat sont toujours les deux principaux moteurs de l'économie française. Les activités industrielles nouvelles (liées à la première industrialisation, fondée surtout sur le textile) ont un rôle secondaire et surtout, elles se développent majoritairement dans les campagnes. C'est ce qui explique la faiblesse de l'exode rural en France et le paradoxe du Second Empire où l'activité industrielle progresse fortement, sans que le nombre des ouvriers augmente. En l880, la moitié des actifs travaillent encore dans l'agricuture (ils ne sont plus que 25% dans ce cas en l840 en Grande-Bretagne, proportion que la France n'atteindra qu'en l950). Parler alors de la classe ouvrière n'a guère de sens et les observateurs les plus avertis, comme Frédérique Le Play, emploient toujours le pluriel. Les gens de métier, forment l'élite ouvrière. Ils sont enracinés dans leurs quartiers, souvent depuis plusieurs générations, fréquentent les milieux intellectuels militants, ont conservé la mémoire des luttes révolutionnaires passées. Ils entretiennent des liens étroits avec le monde de la boutique et du petit patronat (auquel ils accèdent fréquemment, avant de retomber, en bien des cas, dans le salariat). Les campagnes sont peuplées d'une multitude de petits propriétaires qui s'accrochent à leur lopin; tentent de l'arrondir en profitant de la vente des Biens Nationaux. C'est vers eux essentiellement que se tourne la grande industrie mécanisée. D'une part parce que le rapport de force entre classes issu de la Révolution ne permet pas aux patrons d'obtenir un déracinement massif du prolétariat paysan vers les villes. D'autre part parce que le système des valeurs qui domine encore la société française n'est pas celui du capitalisme. Les grosses fortunes s'orientent volontiers vers l'achat de biens fonciers, mais relativement peu vers l'industrie. Ceci laisse le champ libre à la petite bourgeoisie d'affaire qui trouve dans l'industrie rurale un moyen de limiter les dépenses en "capital fixe" et en salaires (le cas le plus flagrant étant le travail à domicile extrêment répandu en ce qui concerne le textile et la petite métallurgie). Par ailleurs, la répétition des journées révolutionnaires à Paris (ou à Lyon) amène la classe dirigeante à encourager des formules qui maintiennent les paysans à la campagne. De même, depuis les grandes enquêtes de la Monarchie de Juillet, le paupérisme est considéré comme le facteur essentiel des révolutions. D'où l'encouragement des formes diverses de pluri-activité qui caractérisent les classes populaires de cette époque (à la ville comme à la campagne). Même des saint simoniens comme Emile Martin, directeur des forges de Fourchambault (parmi les plus modernes de France au milieu du 19ème siècle), théorisent la pluri-activité comme forme originale de mode de production industriel. La petite propriété terrienne, doit permettre à l'ouvrier de se stabiliser; donner du travail à la femme, aux enfants, aux vieux et à l'ouvrier lui-même pendant les périodes de chômage. Pour la majorité des petits paysans la présence d'une "fabrique" dans la région est une aubaine. Elle fournira le numéraire dont le paysan a besoin pour acheter un lopin supplémentaire, pour rembourser des dettes... Pendant la morte saison d'hiver, elle permet de ne pas rester sans ressources. Le travail à domicile, distribué dans les campagnes par les marchands-fabricants, fournit les mêmes "avantages". Quant aux paysans qui ne trouvent pas ces compléments d'activité sur place, ils vont les chercher au loin, dans le cadre des migration saisonnières ou temporaires, si nombreuses dans la France du temps et qui constituent comme le trait d'union entre le monde urbain et le monde rural. Ce système industriel atteint son apogée sous le Second Empire. Il explique, à mon sens, le relatif consensus politique dont bénéficie Napoléon III jusque dans les années l860 et la faiblesse du mouvement ouvrier français. Que ce soit au Creusot, à Valentigney (chez Peugeot) ou ailleurs, l'immense majorité des ouvriers d'industrie, ne se reconnait pas dans les luttes développées par les ouvriers de l'artisanat urbaine. Culturellement et politiquement, ils continuent à se conduite comme des paysans. L'atonie du développement urbain et des échanges monétaires, autre conséquence très importante du faible exode rural, empêche l'éclosion des espaces propres au prolétariat industriel, limite les contacts entre l'élite des métiers et les travailleurs de l'industrie. La pluri-activité multiplie le nombre des individus qui eux-mêmes ne sont fixés ni dans le salariat, ni dans la classe ouvrière.

3. Le processus d'ouvriérisation entre 1880 et 1930 et les nouveaux clivages du monde du travail

On pourra opposer à ces remarques que l'Angleterre est un cas unique par la précocité de son industrialisation. En Allemagne, les mutations décisives du capitalisme ne se produisent qu'à la fin du 19ème siècle. Mais la comparaison France/Allemagne confirme l'hypothèse de l'impossible prolétarisation massive dans le cas français. Dans les années l880, l'économie européenne est frappée de plein fouet par la Grande Dépression, qui remet en cause tout le système de pluri-activité décrit plus haut. L'unification du marché national (suite à l'achèvement du réseau ferré) et l'afflux des marchandises fabriquées dans des pays où les règles de la production capitalistes sont déjà largement appliquées (traités de libre-échange de l860) sont des facteurs essentiels d'une crise qui touche d'abord les paysans. Leurs revenus diminuent dans des proportions dramatiques suite à la baisse des prix des céréales, aux catastrophes naturelles (phylloxéra) et à la faillite de l'industrie rurale (forges, textile à domicile) qui prive les paysans pauvres des ressources complémentaires indispensables. Les conditions économiques semblent ainsi remplies pour que se produise la rupture qui permettrait la construction d'une classe ouvrière homogène. D'autant plus que dès les années l890, la France connait une nouvelle phase de développement économique intense (début de la "deuxième industrialisation"), fondé sur la métallurgie et les constructions mécaniques, qui entraine un appel de main d'oeuvre considérable. De fait, l'on observe une intensification de l'exode rural, puisque la population urbaine passe de 30,5% à 42,1% entre l866 et 1906 et qu'environ 500 000 ouvriers agricoles quittent la campagne. Et pourtant, la lecture des statistiques fournies par les recensements montre que dans les dernières décennies du 19ème siècle, le nombre des ouvriers d'industrie stagne. Mieux! Dans la même période, la totalité de l'exode rural est absorbé par le seul secteur des "services" dont les effectifs double en vingt ans. Les effectifs des professions libérales, du commerce, les "travailleurs isolés" augmentent d'un tiers. Et au même moment, le Comité Central des Houillères se lamente car il manque 15 000 mineurs, 10% de la main d'oeuvre totale dans les mines, pour satisfaire les commandes. Le développement industriel français reste profondément marqué par les conditions dans lesquelles s'est déroulée la première industrialisation. L'implantation en zône rurale d'un grand nombre d'entreprises a empêché la formation d'une main d'oeuvre qualifiée et même d'un prolétariat n'ayant que sa force de travail à vendre. A la fin du 19ème siècle, la croissance des emplois dans l'industrie coincide avec l'extension du secteur des "services", consécutif au progrès scientifique (médecins), à l'élévation du niveau de vie (commerçants) et à l'émergence de l'Etat-Providence (fonctionnaires). Le malthusianisme démographique, le maintien d'une population paysanne pléthorique aggrave le déficit en main d'oeuvre et favorise l'instabilité ouvrière. Ainsi, dans les années qui précèdent la Première guerre, dans le Valenciennois, la moitié des mineurs changent de profession. A l'usine métallurgique de Decazeville, 65% des ouvriers quittent leur emploi l'année de leur embauche. Le patronat et la classe dirigeante se heurtent à un autre obstacle pour alimenter le marché du travail ouvrier :  les traditions démocratiques sur lesquelles la IIIe République naissante a fondé sa légitimité. Les solutions autoritaires à la Bismarck sont exclues dans le cas français. Et le fait que le suffrage universel ait précédé les grandes mutations capitalistes donne au groupe d'électeurs le plus nombreux, la petite paysannerie, une arme très efficace pour freiner les évolutions en cours (cf. les lois protectionnistes de Méline à la fin du siècle).

Pourtant, les bouleversements économiques apparus vers l900 s'accélèrent encore dans les décennies suivantes, surtout après la guerre. En l930, on peut estimer que la France a enfin accompli sa mutation industrielle. Pour la première fois, la population urbaine dépasse la population rurale. Plus de 50% des salariés travaillent dans des établissements de plus de 200 personnes et un quart dans des établissements de plus de 500. En une trentaine d'années, 40% des travailleurs "isolés" (petits artisans...) ont disparu. De plus, cette période voit le triomphe des grandes usines, notamment dans la sidérurgie, l'industrie chimique, la construction automobile...Dans le même temps, les exigences nouvelles de rentabilité imposent une rupture de l'entreprise avec son environnement rural, alors que jusqu'ici ces deux univers avaient toujours été complémentaires. Cette rupture se concrétise par la construction de hauts murs d'enceinte qui matérialisent l'espace usinier, par des mesures répressives fixées dans les règlements d'atelier pour empêcher l'absentéisme (notamment à l'époque des moissons...). La clôture de l'espace de travail s'accompagne des premières tentatives patronales pour élaborer des projets de "carrières ouvrières", fondées sur la pyramide hiérarchique, afin que les salariés s'identifient à l'entreprise, y investissent toute leur énergie. Si le clivage central de l'époque précédente ouvrier urbain/ouvrier rural s'atténue fortement, d'autres formes d'hétérogénéité apparaissent qui correspondent aux diverses solutions que le patronat français a imaginé pour résoudre son lancinant problème de main d'oeuvre. Au cours de cette période se constituent plusieurs marchés du travail ouvrier fortement cloisonnés et n'ayant guère de rapports entre eux. L'ancien secteur des métiers urbains se maintient, même s'il est marginalisé et replié sur lui-même. De même, le monde textile, né dans les décennies précédentes, tend à se stabiliser et à prendre la physionomie qu'il conservera jusque dans les années l950 (petites usines de 200 à 300 ouvriers, patronat "paternaliste", fréquence des implantations en zônes rurales...). La deuxième industrialisation provoque une importante expansion des "services" (notamment des transports) où l'on rencontre un monde ouvrier relativement protégé car bénéficiant des garanties de l'Etat (notamment en matière d'emploi). Deux branches industrielles profitent surtout de cette expansion économique :  Au bas de l'échelle, cumulant l'éloignement des centres urbains et les métiers les plus durs, on trouve les zônes d'industrie lourde qui sont le lieu d'un formidable renouvellement de population (accentué par la guerre) lié à l'immigration de masse. A l'autre bout de la chaine, la construction mécanique et électrique qui emploie encore à cette époque beaucoup d'ouvriers qualifiés et qui attire nombre de fils de mineurs de Denain ou d'ouvriers du Creusot passés par les centres d'apprentissage.

Chacun de ces grands marchés du travail ouvrier a sa propre histoire, ses caractéristiques professionnelles et régionales qui rendent particulièrement difficiles les tentatives d'unification sous une même bannière de classe. Néanmoins, c'est au tournant du siècle que se situe la véritable émergence du mouvement ouvrier moderne. Comme l'a montré Michelle Perrot dans sa thèse, le double processus démocratique qui s'épanouit alors :  débats parlementaires où s'illustrent les porte parole parlant au nom de l'ouvrier et explosion de la presse populaire de masse qui diffuse dans toute la France l'image du "prolétaire" - jouent un rôle essentiel dans la construction sociale du groupe ouvrier. Ce phénomène est fortement accentué par la multitude des grandes grèves durables (parfois pendant un an) et violentes (l'intervention de la troupe n'est pas rare) qui secouent la vie politique et qui, relayés par la grande presse, imposent dans l'opinion l'image des nouvelles figures ouvrières comme celle des mineurs. Désormais ce n'est plus le monde des métiers qui constitue l'élément moteur des luttes sociales, mais la grande industrie (elle fournit à elle seule 35% de l'ensemble des grévistes à la fin du siècle). Ces conflits trouvent maintenant un écho considérable au Parlement grâce à la naissance du parti socialiste qui s'implante durablement dans un grand nombre de municipalités ouvrières, notamment dans le Nord. La logique même du jeu politique veut que ceux qui souhaitent capter les suffrages ouvriers parlent au nom de l'ensemble de la classe et s'efforcent de gommer les différences entre les catégories. Ce travail d'homogénéisation est renforcé par la nécessité dans laquelle se trouvent les "élus du peuple" d'obtenir des améliorations tangibles de la "condition ouvrière" pour justifer leur fonction d'élu. D'où l'important développement de la législation sociale qui s'accompagne d'un premier grand travail de codification des rapports sociaux. L'activité juridique de la fin du 19ème siècle contribue à "découper" dans la "réalités sociales" des ensembles jusque là peu différenciés. C'est à ce moment-là qu'est réellement définie l'activité salariée (par opposition au "chômage"). Cette frontière est accentuée par les lois sociales; comme la Retraite Ouvrière et Paysanne de l910 qui instaure des régimes juridiques différents entre salariés et "indépendants". Comme le dit un député opposé à cette loi à la Chambre, ces mesures contribuent puissamment à la "construction" de classes sociales immuables. Tout ceci aboutit à une spectaculaire différenciation, au sein des classes populaires, entre le monde de la boutique et de l'artisanat et le monde ouvrier. Jusqu'à la Commune, ces deux groupes étaient encore très liés entre eux; mais leurs divergences s'accroissent de plus en plus à la fin du 19ème siècle (le monde des petits producteurs indépendants évoluant vers les partis de droite, voire d'extrême droite). Si bien qu'on peut penser que la constitution du mouvement ouvrier à la fin du 19ème siècle se fait, non pas dans le prolongement de la mobilisation artisanale développée sous la Monarchie de Juillet, mais contre les formes d'organisation, les signes identitaires et les valeurs que ceux-ci avaient élaborés dans les décennies antérieures. Les multiples péripéties qui agitent le mouvement ouvrier français avant 1914, notamment l'opposition entre les partisans des syndicats de métier et ceux d'un syndicat de branche industrielle, illustrent l'affrontement entre ces deux définitions contradictoires de la classe ouvrière. Si la victoire des partisans du syndicalisme "moderne" est acquise dès les années qui précèdent la guerre de l4, la puissance du mouvement ouvrier français est incomparablement moins grande qu'en Grande Bretagne ou en Allemagne.

Les mêmes facteurs qui expliquent cette faiblesse institutionnelle - prolétarisation limitée, hétérogénéité et instabilité du monde ouvrier - doivent être mentionnés en ce qui concerne l'autre véhicule des traditions ouvrières :  la reproduction généalogique. Etant donné la situation du marché du travail, beaucoup d'ouvriers voient s'ouvrir de nombreuses possibilités d'ascension sociale (de type père mineur dans le Nord, fils ajusteur chez Renault, ou père ouvrier, fils gendarme; père ouvrier-artisan dans les métiers parisiens, fils petit patron d'une entreprise travaillant comme sous-traitant pour l'automobile...). L'ampleur des destructions des sites industriels dans le Nord et l'Est, la disparition d'environ 10% de la main d'oeuvre pendant la guerre, l'exode massif vers la région parisienne, achèvent de briser dans les anciens foyers industriels les canaux généalogiques de la transmision de la culture de classe.

4. L'unification communiste

La période 1914-l936 doit être vue comme une nouvelle phase de rupture considérable des traditions propres au monde ouvrier français. Les grandes corporations militantes, appartenant à la grande industrie, qui étaient péniblement parvenues à marginaliser les "gens de métier" dans les organisations et les représentations collectives de la classe à la fin du 19ème siècle, sont très affaiblies à partir de 1914. Les pertes matérielles et humaines dues à la guerre, l'extraordinaire renouvellement du monde ouvrier de l'industrie lourde dans les années vingt, provoquent un affaiblissement considérable du mouvement ouvrier. C'est pourquoi, dans les années vingt, la base ouvrière de la CGT et de la SFIO, tend de plus en plus à se limiter au secteur "protégé" du monde du travail, que les statistiques du temps appellent les ouvriers des "services" (essentiellement les transports). Avec la crise des années l930, les ouvriers des nouveaux bassins industriels (les banlieues et les cités pour faire vite) commencent à leur tour à s'enraciner. Le retournement de la conjoncture économique stimule leur combativité. Mais ils ne se reconnaissent pas dans le mouvement ouvrier "réformiste". C'est dans ces lieux neufs et tout particulièrement dans les grandes usines métallurgiques de banlieue qu'émerge une nouvelle génération de militants qui trouvent dans le parti communiste l'instrument grâce auquel, en l936, il vont étendre leur hégémonie sur l'ensemble du mouvement ouvrier. Entre le Front Populaire et la Guerre froide sont construits tous les signes essentiels de la nouvelle identité ouvrière :  constituée autour de l'image du "métallo" parisien (cf. Gabin au cinéma), elle intègre les valeurs du courage, du refus de la compromission, une vision simple de l'ennemi, une croyance (fondée sur l'expérience de l936) qu'on peut tout obtenir des patrons par la lutte collective, une survalorisation du combat politique au détriment des luttes d'atelier; ce qui laisse une place essentielle aux porte-parole, aux appareils et à la délégation de pouvoir. Cette vision du monde devient d'autant plus générale, qu'elle est colportée par les intellectuels (ceux qui ne voulaient pas "désespérer Billancourt") et surtout en partie institutionnalisée au moment où des représentants de ce groupe ouvrier hégémonique accèdent au pouvoir d'Etat. Le communiste Ambroise Croizat, ministre du travail à la Libération, joue comme on sait un grand rôle dans l'élaboration des conventions collectives qui sont la source des nomenclatures professionnelles mises en place alors par l'INSEE. Or désormais, l'enregistrement statistique a une importance décisive. Jusque là en effet, on peut considérer que les statistiques professionnelles produites par les services de la Statistique Générale de la France constituaient un regard "externe" sur le monde du travail, qui l'affectait relativement peu. Désormais, au contraire, la définition statistique, du fait même qu'elle structure des groupes ou des sous-groupes d'"ayants droit", des privilèges et des honneurs sociaux, affecte l'identité ouvrière de l'intérieur; ce qui accentue les effets de mobilisation de l'ensemble de la classe autour de ses figures de prou. C'est sans doute au cours des deux décennies qui ont suivi la deuxième guerre mondiale que l'homogénéité du groupe ouvrier, sous l'influence dirigeante du PCF, a été la plus importante en France. Néanmoins, la faiblesse native du mouvement ouvrier français comparé à ses homologues européens demeure. D'une part, les divisions entre communistes et socialistes sont la trace du décalage chronologique et des contrastes régionaux qu'a connus le processus d'institutionnalisation du monde du travail. D'autre part, l'hégémonie du PCF à partir de l936 marque le triomphe définitif d'une homogénéisation de classe faite "par en haut", c'est à dire consécutive à des événements politiques (Front Populaire, Résistance, Guerre froide). Mais ce type d'unification symbolique ou fondé sur la participation à des événements exceptionnels reste finalement assez extérieur à la culture de classe de la majorité des ouvriers. La faible ancienneté de la fraction du groupe ouvrier sur laquelle s'appuye principalement les organisations communistes accentue la faiblesse de l'enracinement syndical dans les ateliers et écarte la possibilité d'une homogénéisation de classe fondée sur les pratiques quotidiennes et la culture d'atelier. D'où la faiblesse chronique des effectifs et l'ampleur de la délégation de pouvoir en faveur des porte-parole. Dans ces conditions, en dépit de l'apparence de force qui se dégage du mouvement communiste à son apogée, le processus de segmentation et de recomposition que nous avons constaté pour les périodes précédentes réapparait très vite. Le mouvement ouvrier reste trop faiblement institutionnalisé pour pouvoir s'y opposer. Conséquence à long terme de l'absence d'exode rural massif au 19ème siècle et du recours précoce à l'immigration, il existe encore dans les années l950, un important "réservoir" de main d'oeuvre rurale que l'industrie standardisée (automobile, équipement ménager...) utilise à son profit pour "contourner les forteresses ouvrières" des banlieues et des cités et pour créer par conséquent de nouveaux lieux neufs d'industrialisation. Un nouveau recours massif à l'immigration permet une nouvelle fois de renouveller les échelons inférieurs du monde du travail; composés de ceux qu'on appelle désormais les OS, produits de la nouvelle phase de rationalisation technique. Ce processus favorise la mobilité sociale de la fraction la plus ancienne de la classe ouvrière. La nouvelle hétérogénéité du monde ouvrier (que ce soit au niveau des espaces et des postes de travail ou de l'origine ethnique des nouveaux ouvriers) provoque de nouvelles divisions du mouvement ouvrier, illustrées par la naissance de la CFDT.

En conclusion, la principale caractéristique de la classe ouvrière française sur la longue durée tient à mon sens à la constante faiblesse de son autonomisation en tant que groupe social, du fait de l'impossible rupture initiale par rapport à son environnement rural. Chaque période de forte industrialisation s'est concrétisée par l'apparition d'espaces ouvriers nouveaux, donc sans passé et sans mémoire (cités paternalistes de l'industrie lourde à la fin du 19ème siècle, banlieues de l'industrie automobile dans l'entre-deux-guerres, usines standardisées de l'électro-ménager dans les années l960). La faiblesse de l'identité de classe a été constamment entretenue également par l'incertitude des frontières du groupe ouvrier. Régulièrement renouvelée par le bas (constance d'un exode rural limité numériquement et de l'immigration étrangère), la culture "ouvrière" a toujours été, en France, fortement imprégnée des diverses formes de culture rurale. Mais l'afflux incessant de nouveaux entrants dans le groupe a favorisé la perméabilité de la classe également dans ses échelons supérieurs; donnant ainsi quelque consistance au mythe d'une école républicaine facteur d'égalité et de promotion sociale.
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11 juillet 2008 5 11 /07 /juillet /2008 12:44
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La multiplication des informations sécuritaires est impressionnante. Ainsi les poursuites pour manif (à Fresnes)

LES POURSUITES

Compte-rendu de la situation judiciaire des 6 interpellés suite à la manif de Fresnes.

Résumé...

Le 2 juillet, peu après 15h, plus d’une vingtaine de personnes se sont retrouvées derrière la prison de Fresnes, où Juan est incarcéré depuis le 21 juin (1). Une banderole « Comme à Vincennes... feu aux prisons ! » a été accrochée au grillage, tandis qu’une dizaine de fumigènes étaient allumés malgré la pluie battante.
« Liberté pour Juan, liberté pour tous », « Mur par mur, brique par brique, détruisons toutes les prisons », « Liberté pour tous les prisonniers, et feu aux prisons » ont notamment été scandés pendant un quart d’heure, provoquant quelques cris et tee-shirt aux fenêtres du côté de plusieurs cellules.
Le groupe solidaire s’en est alors retourné vers Paris comme il était venu, malgré l’intimidation d’une voiture de flics en civil armés de flash ball et jouant aux cow-boys. Peu après, de très nombreuses patrouilles ont sillonné la ville de Fresnes en tous sens, particulièrement aux alentours de la prison, et procédé à des dizaines de contrôles d’identité, notamment des voyageurs de la gare RER. 6 personnes ont alors été arrêtées et embarquées par la flicaille.

Et suite...
Deux ont été rapidement relâchées après un contrôle d’identité.
Quant aux quatre autres, l’une se fait embarquer sans ménagement puis trois autres suivent, après une vérification d’identité sommaire à la gare RER de Croix de Berny. Elles sont conduites au commissariat de L’Hay les Roses (94), puis placées en garde-à-vue vers 15h45 à celui de Villejuif. Toutes quatre refusent de déclarer quoi que ce soit, tout comme elles refusent le prélèvement ADN, la prise d’empreintes digitales et la photo signalétique. C’est le SRPJ de Créteil qui s’occupe alors de l’histoire.
Le lendemain matin 3 juillet vers 8h, quatre appartements sont perquisitionnés pendant plusieurs heures : des ordinateurs et pas mal de papiers sont saisis. Y assistent un membre des RG (ou de l’anti-terrorisme ?), cagoulé dans un des cas, et qui bien sûr n’apparaissent pas sur le PV de perquisition, pas plus que le matos qu’ils ont saisi en rab...
La garde-à-vue est ensuite renouvelée pour 24h supplémentaires, suivie d’une nouvelle tentative d’interrogatoire infructueuse, tandis qu’un petit rassemblement se déroule devant le commissariat de Villejuif.
Le lendemain enfin, 4 juillet, après une hésitation du parquet qui penchait pour une comparution immédiate à Créteil pour 13h, tous les quatre sont relâchés, avec une convocation le 3 septembre 2008 à 13h30 devant la 11e chambre du TGI de Créteil.
Tous quatre sont accusés d’avoir :
- « par des écrits, imprimés, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images exposées devant la Maison d’Arrêt de Fresnes, directement provoqué à la commission de vols, extorsions, destructions, dégradations et détériorations volontaires dangereuses pour les personnes, en l’espèce « le feu au prison » [sic] ».
- « refusé de se soumettre à un prélèvement biologique destiné à permettre l’analyse et l’identification de son empreinte génétique »
- « refusé de se soumettre à des relevés signalétiques, notamment par prises d’empreintes digitales, palmaires ou de photographies »
L’une d’elles est en plus accusée d’un délit d’outrage sur un flic, et de « port ou le transport, sans motif légitime, d’artifices non détonants » (relevant du code de la Défense), en l’occurrence des douilles de fumigènes industriels.
Voilà pour un bref compte-rendu des faits, d’autres textes suivront. En attendant, on ne peut que récidiver d’un « feu à toutes les prisons » et « liberté pour toutes et tous ». La lutte continue...
Quelques amis et compagnons, 5 juillet 2008



LA MANIF

Prison de Fresnes : manifestation pour la libération de Juan et Isa

Paris-Fresnes, malgré la flicaille

Aujourd’hui, mercredi 2 juillet, s’est déroulée à Fresnes l’action de solidarité avec Isa, Juan et tous les incarcérés.

Au rendez-vous public à 13h30 au métro La Chapelle (Paris), près d’une dizaine de cars de CRS et d’innombrables policiers en civil attendaient les individus solidaires venus au rendez-vous. 6 personnes ont été arrêtées et retenues deux heures au commissariat de la place d’Italie au prétexte d’un « rassemblement illégal ». Toutes les autres ont échappé au dispositif policier.

Peu après 15h, plus d’une vingtaine de personnes se sont retrouvées derrière la prison de Fresnes, où Juan est incarcéré depuis le 21 juin. Une banderole « Vincennes crame – feu aux prisons ! » a été accrochée au grillage, tandis qu’une dizaine de fumigènes étaient allumés malgré la pluie battante.

« Liberté pour Juan, liberté pour tous », « Mur par mur, brique par brique, détruisons toutes les prisons », « Liberté pour tous les prisonniers, et feu aux prisons » ont notamment été scandés pendant un quart d’heure, provoquant quelques cris et tee-shirt aux fenêtres du côté de plusieurs cellules.

Le groupe solidaire s’en est alors retourné vers Paris comme il était venu, malgré l’intimidation d’une voiture de flics en civil armés de flash ball et jouant aux cow-boys. Peu après, de très nombreuses patrouilles ont sillonné la ville de Fresnes en tous sens, particulièrement aux alentours de la prison, et procédé à des dizaines et dizaines de contrôles d’identité, notamment des voyageurs de la gare RER dans les deux sens.

C’est là qu’au moins 5 personnes ont alors été arrêtées et embarquées par la flicaille. Il n’y a pas plus d’infos pour le moment.

Nous reproduisons ci-dessous le tract qui a été distribué aux familles venues au parloir, de l’autre côté de la prison, au même moment :

Brisons l’isolement

On nous parle une fois de plus d’une nouvelle réforme pour les taules. Ce n’est pas la première et ce ne sera pas la dernière. Et comme d’habitude, on nous vend tout un ensemble de mesures souhaitant « répondre à des nécessités pour mieux enfermer » dans une belle optique humaniste. En attendant, ce qui reste et qui ne change pas, c’est la taule en elle-même, et la dynamique actuelle qui va vers toujours plus d’enfermement. Dans cette société fondée sur l’exploitation et la course au profit, où les riches ne cessent de s’enrichir et les pauvres finissent toujours plus pauvres, l’Etat a pour rôle d’accroître la répression afin de mater toute former de déviance sociale.

C’est dans cette situation-là que des luttes et des révoltes prennent forme, à l’intérieur comme à l’extérieur, contre tous les types d’enfermement. C ’est par exemple le cas autour des centres de rétentions (CRA). Après six mois de tension et de multiples formes de résistance, le CRA de Vincennes est incendié par les prisonniers. Il est en ruine.

Autour de ces luttes, la répression s’abat. Deux prisonniers sont accusés de l’incendie du CRA. Ils ont été libérés, mais une instruction reste ouverte. En janvier dernier, Bruno, Ivan et Damien ont été arrêtés et deux d’entre eux jetés en prison parce qu’ils se rendaient à une manifestation devant le CRA de Vincennes munis de fumigènes et de clous destinés aux pneus des véhicules de police. Saisie alors d’un délire antiterroriste, la justice s’est également jetée sur trois autres personnes, Farid*, Isa* puis Juan*, accusées elles aussi de vouloir s’en prendre à une prison pour mineurs ou à un véhicule de police. Isa* et Juan* demeurent incarcérés, respectivement à Lille et à Fresnes. Les quatre autres sont sous contrôle judiciaire.

Il est plus que jamais nécessaire que toutes les formes de résistance continuent à l’intérieur comme à l’extérieur. Brisons l’isolement.

La répression ne cassera pas les luttes !

Solidarité active avec Juan*, Isa* et tous les prisonniers !

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10 juillet 2008 4 10 /07 /juillet /2008 06:55
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A Bruno Baudrillart, dispau il y a un an.

Le rouge est mis. Partout
La révolution, du beau du solide
Osons

Il y a les mots,
Il y a les images

Sur les cartes de prison
de Bruno,
la révolution est là.

Que seraient devenus
les projets?

Si ces camarades de linter
Joëlle, Bruno
étaient encore présents.

Si Martin, si proche, si constant
était à nos côtés.

Questions tordues?

Il y a un an disparaissait Bruno

Le rouge est toujours mis
L'espoir de révolution toujours là.





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10 juillet 2008 4 10 /07 /juillet /2008 06:52
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Un an bientôt
De semi-liberté
Une audience
Et peut-être à partir d'août enfin
une libération conditionnelle.


Collage de Joëlle Aubron


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9 juillet 2008 3 09 /07 /juillet /2008 21:25
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On a parlé des mineurs et c'était normal, mais ce fichier concerne beaucoup, beaucoup de monde!! A lire.



Article 1 

Le ministre de l'intérieur est autorisé à mettre en œuvre un traitement automatisé et des fichiers de données à caractère personnel intitulés EDVIGE (Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale) ayant pour finalités, en vue d'informer le Gouvernement et les représentants de l'Etat dans les départements et collectivités :
1. De centraliser et d'analyser les informations relatives aux personnes physiques ou morales ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui jouent un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif, sous condition que ces informations soient nécessaires au Gouvernement ou à ses représentants pour l'exercice de leurs responsabilités ;
2. De centraliser et d'analyser les informations relatives aux individus, groupes, organisations et personnes morales qui, en raison de leur activité individuelle ou collective, sont susceptibles de porter atteinte à l'ordre public ;
3. De permettre aux services de police d'exécuter les enquêtes administratives qui leur sont confiées en vertu des lois et règlements, pour déterminer si le comportement des personnes physiques ou morales intéressées est compatible avec l'exercice des fonctions ou des missions envisagées.


Article 2 
Conformément aux dispositions de l'article 6 de la loi du 6 janvier 1978 susvisée, et dans la stricte mesure où elles sont nécessaires à la poursuite des finalités mentionnées à l'article 1er du présent décret, les catégories de données à caractère personnel enregistrées dans le traitement mentionné à l'article 1er et concernant des personnes physiques âgées de treize ans et plus sont les suivantes :

― informations ayant trait à l'état civil et à la profession ;
― adresses physiques, numéros de téléphone et adresses électroniques ;
― signes physiques particuliers et objectifs, photographies et comportement ;
― titres d'identité ;
― immatriculation des véhicules ;
― informations fiscales et patrimoniales ;
― déplacements et antécédents judiciaires ;
― motif de l'enregistrement des données ;
― données relatives à l'environnement de la personne, notamment à celles entretenant ou ayant entretenu des relations directes et non fortuites avec elle.

Les données collectées au titre du 1 de l'article 1er du présent décret ne peuvent porter ni sur le comportement ni sur le déplacement des personnes.

Le traitement peut enregistrer des données à caractère personnel de la nature de celles mentionnées à l'article 8 de la loi du 6 janvier 1978 susvisée. Celles de ces données autres que celles relatives aux opinions politiques, philosophiques ou religieuses, ou à l'appartenance syndicale ne peuvent être enregistrées au titre de la finalité du 1 de l'article 1er que de manière exceptionnelle. Il est interdit de sélectionner une catégorie particulière de personnes à partir de ces seules informations.

Le traitement ne comporte pas de dispositif de reconnaissance faciale à partir de la photographie.
Les données concernant les mineurs de seize ans ne peuvent être enregistrées que dans la mesure où ceux-ci, en raison de leur activité individuelle ou collective, sont susceptibles de porter atteinte à l'ordre public.
Les données collectées pour les seuls besoins d'une enquête administrative peuvent être conservées pour une durée maximale de cinq ans à compter de leur enregistrement ou de la cessation des fonctions ou des missions au titre desquelles l'enquête a été menée.

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9 juillet 2008 3 09 /07 /juillet /2008 19:35
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C'est en France (!) et cela fait du chiffre. Bon pour l'objectif 25 000 et plus! La chasse aux clandestins se poursuit à Mayotte. Lire sur le blog, les différents articles et en particulier celui sur le livre publié chez Agone. Ecoeurement et une réalité à ne jamais oublier où se mêlent impérialisme et néo-colonialisme à la française.


"En quatre jours, les autorités françaises ont intercepté au large de Mayotte huit kwassa en provenance d'Anjouan, soit un nombre total de près de 280 passagers. Un chiffre exceptionnel.
Le 3 juillet à 22 heures, les effectifs de la brigade nautique de la gendarmerie de Mayotte ont intercepté une embarcation à l’extérieur du lagon, pilotée par un passeur et transportant 30 passagers. Quelques heures plus tard, le 4 juillet à 2H30, la vedette de la Brigade nautique de la PAF a intercepté une seconde embarcation à l’extérieur du lagon, qui transportait 29 passagers. Ce même 4 juillet au soir (vers 23h30), les effectifs de la Gendarmerie maritime de Mayotte ont intercepté une embarcation à l’intérieur du lagon, pilotée par deux passeurs et transportant 36 passagers.
Dimanche 6 juillet, le ballet des interceptions a débuté à 20h25 lorsque la Gendarmerie a intercepté un kwassa à l'extérieur du lagon, chargé de 42 passagers et d'un passeur. Quelques heures plus tard à 00h15, elle a arrêté un autre kwassa piloté par deux passeurs et transportant 38 passagers. A 1 heure, elle a intercepté un kwassa chargé de 35 personnes dont un passeur. 25 minutes plus tard, les services de la PAF cette fois ont arraisonné un kwassa avec à son bord 43 personnes dont deux passeurs. Enfin à 3h26, les effectifs de la Brigade nautique de la PAF ont intercepté une dernière embarcation de type pilotée par un passeur et transportant 31 passagers." Infos zpajol.
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Militants d'AD

Situation des  MILITANTS

Nathalie Ménigon

Georges Cipriani

en libération conditionnelle

Jean-Marc Rouillan

en semi-liberté 

NOS COMBATS

(avril 2010)

Après la semI-liberté de Georges Cipriani, la campagne continue pour la libération de Jean-Marc Rouillan
et encore et toujours  
Pour une solidarité avec ces militants en semi-liberté, en libération conditionnelle et au-delà car le but reste le même: leur permettre de préserver leur identité politiqe et de vivre matériellement, politiquement.

(septembre 2008)

Contre le risque de peine infinie pour les prisonniers révolutionnaires - contre la rétention de sûreté - contre le CNO
Pour une libération complète et sans condition des prisonniers révolutionnaires
Pour une solidarité avec ces militants en semi-liberté, en libération conditionnelle et au-delà car le but reste le même: leur permettre de préserver leur identité politiqe et de vivre matériellement, politiquement.

  (août 2009)


Le combat pour la libération des prisonniers d'Action directe doit donc continuer et se renforcer ...
Après la réincarcération de Jean-Marc Rouillan, nous avons appris ce 20 août, le refus brutal et tellement politique de la libération conditionnelle pour Georges Cipriani.

Alerte: La santé, la vie de Jean-Marc Rouillan sont menacées, il doit être libéré.
Liberté pour Georges Cipriani'

C. GAUGER ET S. SUDER

PROCES CONTRE C. GAUGER ET S. SUDER

Pour suivre le procès : lire

 

LIBERATION DE SONJA SUDER

EMPRISONNEE DEPUIS SEPTEMBRE 2011 POUR DES FAITS REMONTANT A PLUS DE TRENTE ANS ET SUR LES SEULES ACCUSATIONS D'UN TEMOIN REPENTI HANS-JOACHIM KLEIN.

 

ARRET DES POUSUITES CONTRE CHRISTIAN GAUGER ET SONJA SUDER

ENGAGEES AU MEPRIS DE TOUTE PRESCRIPTION

SUR LES SEULES BASES DE DECLARATIONS OBTENUES SOUS LA TORTURE D'UNE PART ET D'UN REPENTI D'AUTRE PART

 

NON A LA TORTURE - NON A LA CITATION COMME TEMOIN D'HERMANN F.

Militant grièvement blessé en 1978, interrogé dès le lendemain d'une opération où il a perdu ses deux yeux et a été amputé des deux jambes, séquestré durant quatre mois sans mandat d'arrêt par la police, maintenu à l'iolement, et dont le tribunal prétend aujourd'hui utiliser les déclarations, qu'il a remis en cause dès qu'il a qu'il a pu être libéré des griffes des policiers.

 

LIBERATION DE SIBYLLE S., ARRETEE LE 9 AVRIL EN PLEIN PROCES POUR REFUS DE TEMOIGNER :

 

condamnée il y a plus de trente ans sur la base des déclarations de son ex-compagnon Hermann F., elle est restée proche de lui toutes ses années et refuse qu'on utilise ces déclarations qui lui ont été extorquées au prix de traitements inhumains.

 


Liberté pour Sibylle et Sonja 2