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L'Internationale

L'Internationale, 1983. Le premier numéro d'un journal paraît, qui reprend le titre de celui publié en 1915 par Rosa Luxemburg - emprisonnée - alors que s'affrontaient les peuples entraînés dans la plus grande des boucheries par le capitalisme, l'impérialisme, et alors que s'étaient ralliés à celle-ci les partis de l'Internationale. En 1919, ceux-ci mettront à mort celle qui avait résisté et qui pour cela avait été emprisonnée. L'internationale 1983 comptera 11 numéros, avant de devoir s'arrêter momentanément : Il témoignera de luttes - et certains qui menèrent ces luttes sont encore aujourd'hui emprisonnés. Il réfléchira à l'évolution du capitalisme - et cette réflexion reste toujours aussi nécessaire. Le blog linter est la chronique d'un journal, c'est par là même la chronique des luttes menées alors, cela pourra être aussi la chronique de luttes menées ... aujourd'hui.

      

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Texte libre

Aux camarades, visiteurs du blog, bienvenue ...
Aux camarades qui viennent de rejoindre le blog, bienvenue. A ceux aussi qui lui rendent visite à l'occasion, bonjour. Le combat n'est jamais un échec, s'informer est déjà un pas vers la conscience. L'ordre et la sécurité ne sont pas le désir de tous, s'aliéner par tous les moyens de la société d'aujourd'hui ne nous intéresse pas. Nous ne cherchons pas à exploiter l'autre. Nous ne tournons pas la page des combats passés, ils sont partie de nous. Et chaque mot que nous lisons, chaque image  que nous voyons, contribue à nous former. Nous ne sommes pas dupes. Nous sommes solidaires. Nous chassons les chasseurs d'enfants. Et nous sommes  le jour face à la nuit sans cesse renouvelée de la violence et de l'oppression. Il n'y a pas d'âge pour la révolte. Et 68 rejoint l'esprit de la Bastille de ce 6 mai où les pavés ont su de nouveau voler. La révolte est une et se rit de toutes les différences.

Pour tous ceux qui viennent sur ce blog, qui font "la route des insoumis" que décrit Nathalie, qui sont et seront les révolutionnaires de demain dont parle Jean-Marc, qui se reconnaissent ce droit à l'insurrection que revendique Georges. Pour chacun, ce collage de Joëlle, mieux qu'un bras d'honneur, à tous ceux qui sont ce que nous refusons.

La queue de la baleine, Nathalie, nous ne la lâcherons pas!

Archives

Joëlle Aubron

Sur ce collage, un poème. linter
C'est l'automne, et ce n'est pas l'automne,
Ces femmes qui marchent
Des combattantes?
Des femmes qui marchent?
Vie de tous les jours ou vie d'exception?
Guerre d'Espagne,
Journées d'après occupation?
Journées d'après l'occupation?
La vie est simple
comme l'est souvent le combat

Entre l'or du feuillage
et le noir et blanc de la vie
Cette image sensible

Georges lors d'une audience devant le JAP en 2005
En tout premier lieu, du fait qu'il va être question ici de mes inclinaisons politiques et de mon évolution depuis 1987 au sein du monde carcéral, je tiens à faire une déclaration de principe : ainsi, conformément à la Constitution de la République française de 1792, repris par l'Article 35 du 26 Juin 1793 *, stipulant un droit à l'insurrection, qui a servi à Valmy pour sauvegarder et étendre la révolution, qui a servi en 1871 avec la Commune de Paris contre l'occupation Prussienne, qui a encore servi en 1940 contre l'occupation national-socialiste allemande et la collaboration pétainiste française, et pour encore servir concrètement après 1968 dans la plupart des pays d'Europe de l'Ouest avec l'insurrection armée larvée et latente contre chaque Etat capitaliste en place et contre l'OTAN ; une Constitution qui après avoir servi depuis son avènement de réfèrent à la plupart des peuples de par le monde pour se libérer des différents maux entretenus que sont, soit l'occupation étrangère, soit l'oppression de classe, soit l'exploitation de l'homme par l'homme jusqu'à l'esclavagisme, leur a ouvert une perspective politique. Et dès lors dans l'assurance qu'elle restera de même une référence au futur pour tous les peuples épris de Liberté, d'Egalité, de Fraternité et de Démocratie, conformément à cette Constitution de 1792 donc, je me refuse à abjurer ces moments historiques comme je me refuse à abjurer la stratégie de Lutte Armée pour le communiste, qui en est une expression particulière.
(
Georges Cipriani  MC Ensisheim, 49 rue de la 1ère armée 68 190 Ensisheim)


Jean-Marc dans une interview en 2005

C'est la question centrale (la question du repentir) depuis notre premier jour de prison. Et c'est le pourquoi de nos condi­tions de détention extraordi­naires, des restrictions actuelles sur le droit de communiquer ou de la censure des correspon­dances. Dans aucune des lois de l'application des peines, il n'est stipulé que le prisonnier doit ab­jurer ses opinions politiques. Mais pour nous, certains procu­reurs n'hésitent pas à affirmer que les revendications du com­munisme impliquent une récidive. Je sais bien que si nous nous repentions, nous serions soudai­nement adulés par la bonne so­ciété, mais ce n'est pas notre vi­sion de la responsabilité poli­tique. Notre engagement n'est pas à vendre ni à échanger contre un peu de liberté.
(Jean-Marc Rouillan 147575 Cd des baumettes, 230 Chemin de Morgiou Marseille Cedex 20

Joëlle à sa sortie le 16 juin 2004
Je suis fatiguée, aussi je dirai seulement trois choses :
La première est d'être bien sûr contente d'avoir la possibilité de me soigner.
La seconde est que l'application de la loi de mars 2002 reste cependant pour de nombreux prisonnières et prisonniers très en deça de son contenu même.
La troisième est ma conscience de ce que la libération de mes camarades est une bataille toujours en cours. Régis est incarcéré depuis plus de 20 ans, Georges, Nathalie et Jean-Marc, plus de 17. Je sors de prison mais je dois d'abord vaincre la maladie avant de pouvoir envisager une libération au sens propre. L'objectif reste ainsi celui de nos libérations.

Nathalie, en février 2007

Cependant, pour nous, militant-e-s emprisonné-e-s du fait du combat révolutionnaire mené par l’organisation communiste Action directe, nous sommes sûrs de notre route : celle des insoumis à l’ordre bourgeois. Tant que des femmes et des hommes porteront des idées communistes, les impérialistes au pouvoir frémiront jusqu’à ce que la peur les gèle dans leurs manoirs sécurisés à outrance.

23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 19:52
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C'était publié le 16 juin sur rap conscient.

Ne comprend-on pas mieux à la lecture de ces conditions de vie ce qui s'est passé à Vincennes? Pas besoin de pousser qui  que ce soit comme le pouvoir voudrait le faire croire pour préparer mieux la criminalisation des soutiens. En prison, combien de prisonniers, se sont mutilés, suicidés, ont mis le feu à leur matelas. C'est bien pour ça que dans les mitards, on supprime tout. Parce que le pouvoir a peur de tout!
Entre détenus et retenus, il n'y a qu'une lettre et elle n'est qu'administrative. les sans-papiers dans les centre de rétention ne sont rien d'autres que des prisonniers ...

Dernières nouvelles du centre de rétention de Vincennes, le lundi 16 juin 2008
Enregistré dans : Prise de position — skalpel @ 6:58 pm

CRA 2:

« Quand je suis arrivé il y a une semaine et demi, on a essayé de faire une grève pour essayer de faire connaître les conditions de vie ici. Quand on veut faire un mouvement on arrive pas à faire bloc, les différences de nationalité posent problème, par exemple les russes et puis quelques arabes disent qu’ils suivent pas. C’est même pas parrapport à la communication, on essaye de prendre un représentant de chaque pays pour faire savoir ce qu’on veut faire.Ils m’ont arrêté à la gare du Nord, c’était un contrôle d’identité, les policiers étaient 4, ils arrêtaient que les gens de couleurs, arabes,noirs.

Ils étaient en civil. Je les ai remarqués, ils étaient avec une fourgonnette marquée « police », les gens autour se rendaient pas compte, donc ils réagissaient pas. J’ai passé une journée à Cité en garde à vue. J’ai demandé à voir un médecin, la policière m’a répondu « vous n’avez pas besoin de médecin, vous êtes sportif ». C’était la première fois que j’étais arrêté donc je savais pas que c’était illégal, c’est après le procès verbal que j’ai eu un avocat et je me suis rendu compte.

Ici c’est invivable, on voit de tout, il y a des mecs qui ont rien à faire là. Par exemple il y a un mec qui a été opéré du cerveau, il avait des cicatrices, il a été arrêté en pleine convalescence deux jours après être sorti de l’hôpital où il était resté un mois et demi, il doit se faire encore opérer le 20 juin. Sa tête continue à enfler ici. Ça fait cinq jours qu’il est dans le CRA. Il y a pleins de cas comme ça, il y a un gars qui a mal aux dents, son visage est enflé, il dort pas la nuit, il a vu un dentiste il y a une semaine, qui lui a dit que pour le moment il pouvait pas lui arracher ses dents et après il est revenu au centre, ils lui donnent des calmants mais c’est vraiment le minimum parce que depuis ça désenfle pas.

On a pas le droit de faire entrer de la bouffe, comme quoi ça pourrait nous empoisonner alors qu’ils nous donnent des rasoirs bic, c’est quand même beaucoup plus dangereux! Ils nous foutent des distributeurs: c’est un gros marché, un buisness. Il n’y a à vendre que des choses pour le goûter, chocolat, coca, c’est que de la confiserie. Même en prison les mecs ont le droit qu’on leur ramène des paquets de clopes. Ils vendent ici les clopes et la nourriture au même prix qu’à l’extérieur. Je pense que GEPSA , qui s’occupe ici de la bouffe de la cantine, s’occupe aussi de ces machines.

L’OMI [Office des Migrations Internationales] dit qu’on peut leur faire acheter des choses, du tabac cartes téléphoniques, ça marche mais on peut pas commander de la nourriture. C’est l’enfer la nuit il y a plein de moustiques, les murs sont couverts de sang des moustiques écrasés. Il y a des tentatives de suicide tous les jours, peut être trois par jour. Un mec qui devait prendre son vol a avalé une lame, il s’est coupé sur le ventre. C’est d’abord les policiers qui sont venu le voir, je les ai vu lui mettre des baffes [la communication a coupé] »

CRA1
« Il y a des tentatives de suicide très souvent, presque tous les jours. Quand quelqu’un s’évanouit, ils viennent le prendre et l’emmènent à l’hôpital, et puis très souvent on entend que la personne a été expulsée, elle s’en va sans s’en rendre compte. Vendredi dernier c’est arrivé à un jeune malien, le lendemain un frère nous a appelés et nous a dit qu’il était dans son pays d’origine, il est arrivé là bas sans chaussures. Quand quelqu’un fait une tentative de suicide, les policiers le mettent dans un drap ou sur un brancard, ils minimisent l’acte, ils disent qu’il a bu seulement du shampoing, « c’est rien ».

Tout le monde est pas pareil dans le centre, on arrive pas à faire un mouvement parce que bon nombre de gens sont pas motivés, ils ont peur des représailles, moi je leur dit qu’on peut pas sanctionner un groupe si ya pas de chef. Il y en a qui peuvent pas bien parler le français et pour faire une grève et écrire des revendications c’est difficile. On est obligé de fermer les yeux et la bouche, je trouve ça aberrant. On discute tout le temps entre noirs africains, on sait que derrière il y a des gens qui nous soutiennent et on en est très content mais il faut aussi se battre soi-même. On voudrait que nos pays d’origine sachent nos conditions de détention, et pas rétention (parce qu’avec ce mot ils masquent nos conditions de prisonniers), et se mobilisent devant les ambassades françaises.

La manifestation de samedi a été très bien, on a entendu leurs voix. Les retenus ont crié et secoué la grille qui se trouve près de l’accueil et d’où on entend à l’extérieur. Un responsable a essayé de nous faire taire, il en a attrapé deux, les meneurs, mais ils se sont dégagés. Les mobilisations à l’extérieur sont nécessaires, ça nous incite beaucoup à faire des actions, à dénoncer les choses. Et vouloir la fermeture.

J’ai entendu pendant une visite les policiers parler entre eux de 17 travestis arrivés au CRA 2. Ici c’est l’angoisse totale, quand on a son voisin de chambre qui se fait réveiller à 4h du matin emmené sans chaussures, attaché, bâillonné.

On nous envoie à la justice comme si on était de très grands criminels, menottés, dans un fourgon avec des cages à l’intérieur, on nous enferme dedans. Je suis rentré 3 fois dans ce fourgon pour aller au tribunal, à chaque fois que j’y rentre je dis au policier « Nous sommes traités comme du bétail », le policier rigole. En cas d’accident, on peut pas être sauvé.

Le combat doit continuer! »

fermeturetention@yahoo.fr

source ccc forum

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23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 07:00
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C'est dans les nouveaux locaux hypersécurisés des services de renseignement de la police nationale à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) que j'ai été interrogé par la nouvelle alliance des services de sécurité. Celle-ci comprend la Direction de Surveillance du Territoire (DST), la Direction Centrale des Renseignements Généraux (DCRG), les Renseignements Généraux de la Préfecture de Police (RGPP), la Sous-direction antiterroriste de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) et la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale (DGGN). Faisant suite aux attentats de Londres, l'alliance de ces services a été ratifiée par la loi antiterroriste de Sarkozy du 23 janvier 2006.

Tout a commencé le lundi 9 Juin 2008 à 6h10 du matin, quand un commando de 6 personnes cagoulées et armées jusqu'aux dents ont fait irruption à mon domicile à Blois. Alors que mon épouse et moi-même qui dormions paisiblement étions complètement inoffensifs, les assaillants ont braqué leurs armes en direction de ma tête et ont hurlé: « Restez calme. Police ».

Je leurs ai répondu : « C'est à vous de vous calmer. Mon épouse et enceinte, alors calmez vous ». Ils m'ont ensuite menotté puis m'ont fait asseoir sur mon canapé.

Je leurs ai demandé le motif de leur présence et ils m'ont répondu « un avis de recherche a été lancé a votre encontre pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes au nom de l'organisation DHKP-C et pour financement du terrorisme. En clair, j'étais soupçonné d'être un terroriste. Rien que ça !

Après avoir effectué une fouille minutieuse de mon domicile, ils m'ont emmené dans leurs locaux à Levallois. Chez moi ils ont pris pour preuve que j'étais bien un terroriste et que j'appartenais bien au DHKP-C des livres, des revues culturelles, des revues politiques, notamment l'hebdomadaire (légal, même en Turquie) Yürüyüs, un classeur contenant des poèmes écrits par mon épouse, mon disque dur, des clés USB, une clé Wifi, une clé bluetooth, quelques papiers avec des chiffres mentionnés dessus, mon disque dur externe et 2 photos prises lors d'un concert.

A peu près une demie heure après m'avoir placé en cellule, ils sont venus me chercher pour un interrogatoire très court. En retournant dans ma cellule, j'ai pu apercevoir quelques amis et connaissances dans les autres cellules. Là, j'ai compris que cette opération a été lancée contre l'Association anatolienne de culture et de solidarité à Paris située au Faubourg St Denis et dont je suis adhérent.

Cette association est bien entendu tout à fait légale et démocratique. Solidaire des luttes sociales en Turquie, elle défend les droits et les libertés des travailleurs et des diverses communautés de Turquie en France, se bat pour le droit d'asile, contre le racisme et pour une culture populaire et progressiste.

J'ai rapidement compris que le but de toute cette opération était une énième tentative de criminalisation des défenseurs des droits et des libertés, reposant sur la fabrication de liens entre des associations démocratiques et des mouvements prétendument terroristes.

Le second jour, les enquêteurs m'ont posé des questions auxquelles je m'attendais, non pas par expérience pratique mais par connaissance du système dans lequel nous vivons et des récentes machinations orchestrées par les diverses polices européennes à l'encontre des démocrates et des progressistes de Turquie.

Avant de poursuivre avec les questions posées, je souhaiterais revenir sur ce qui m'est arrivé le soir du lundi 9 juin dans ma cellule qui est sous surveillance vidéo 24h24. Le matin, je suis reçu par un médecin de l'établissement. Je l'informe de la maladie dont je suis atteint, nommément l'algie vasculaire de la face. Je lui explique que lorsque j'ai des crises, si je ne me fais pas mon injection, je me cogne brutalement la tête contre les murs et que donc, il suffit juste de me retenir pour éviter que je me blesse. Le médecin me répond qu'il connaît cette maladie, qu'il aviserait les policiers de faire le nécessaire en cas de crise et que par conséquent, je ne devais pas m'inquiéter.

Après la visite médicale, un des enquêteurs vient me voir et me dit : « ça va, tu n'as pas mal à la tête? Ne t'inquiète pas le médecin m'a dit ce qu'il y a à faire et je l'ai dit a l'équipe donc pas de souci ». Je lui dit : « OK, merci, c'est gentil ».

Le soir, je suis pris d'une crise. Je me cogne la tête contre le mur. Le gardien ouvre la porte de la cellule et commence à crier (sachant que le bruit et la lumière me dérangent beaucoup quand je suis en crise) et là, il me donne un grand coup de pied à la hanche. Perdant équilibre, je tombe sur la tête et perds connaissance. De la brutalité du gardien, je garderai un hématome sur le front puis un autre sur la hanche.

Lorsque j'ouvre mes yeux, quelques instants plus tard, j'aperçois les pompiers à mes côtés. Ils m'emmènent à l'hôpital...

Le lendemain, les enquêteurs viennent me récupérer de l'hôpital et là, je leurs annonce mon intention de porter plainte contre le gardien qui m'a brutalisé pour coups et blessures et non-assistance à personne en danger. Ils me répondent laconiquement que ce n'est pas possible. Je leur rétorque que je refuse de m'alimenter tant que je n'aurai pas pu porter plainte. Ma grève de la faim, je l'ai poursuivie jusqu'au jour de mon transfert au parquet de Paris.

Durant ces jours, je n'ai bu que de l'eau et n'ai pas absorbé de sucre.

Pour en revenir aux questions posées, elles étaient pour le moins prévisibles et surtout ridicules, du genre : « faites-vous partie du DHKP-C ? » ; « Savez-vous que l'association dont vous faites partie est la vitrine légale du DHKP-C ? » ; « Le concert auquel vous avez participé a été organisé par le DHKP-C, le saviez vous? » etc.

Ensuite, ils me montrent une feuille couverte de la photo de 13 personnes en me demandant ceux que je connaissais. Je leur répondis tout en sachant que la plupart dentre eux était aussi en garde a vue, et, qui plus est, dans les cellules avoisinant la mienne.

Pour me déstabiliser et me démoraliser en semant le doute et la suspicion sur mes amis interrogés, les enquêteurs m'ont posé des questions commençant par : « certains de vos amis disent de vous que? »

J'ai été bombardé de questions jusqu'à mon transfert au tribunal de Paris soit la nuit du jeudi à vendredi vers 01h00. Au tribunal de Paris, j'ai pu enfin voir mes amis et savoir combien nous étions : 8 inculpés au total.

Après le relevé de nos empreintes digitales et de notre ADN, j'ai été placé dans une cellule déplorable où j'ai manqué d'eau et ce, jusqu'au vendredi soir à 21h, une cellule dans laquelle il faisait froid mais où il n'y avait pas de couverture pour se réchauffer, une cellule où la sonnette pour appeler le gardien ne fonctionnait pas.

Je passe finalement devant un juge qui me pose les mêmes questions que les enquêteurs. Il me dit : « Je n'arrive pas à vous cerner, vous parlez et vous vous comportez comme un militant (...) Je vais pour une fois faire quelques chose que je n'ai jamais fait jusqu'ici : je vais laisser le choix au procureur de la république de décider de votre sort, ce sera lui qui prendra la décision. »

Puis, le procureur m'a mis en liberté sous contrôle judiciaire.

D'après mon avocat, il n'y avait aucune chance que je sorte car le scénario était déjà préparé. Pour eux, Ilker Alcan est le numéro un du DHKP-C en France, Erdogan Cakir le numéro deux et moi, le numéro trois et qu'en plus, mon domicile serait soi-disant utilisé comme un bureau de réunion où toutes sortes de décisions seraient prises.
Après tout cela, Erdogan Cakir, Sefik Sarikaya, Veli Yati et Nihat Karakaya ont été placés en détention provisoire. Özgür et Hanim (dont j'ignore les noms de famille), Kemal Balkan, Dayimi Aktepe et moi-même avons été libérés sous contrôle judiciaire.

En fin de compte, je déduis de mon expérience que l'Etat français enfreint ses propres lois en criminalisant des membres d'une association légale qui n'ont commis aucun acte illicite si ce n'est s'exprimer et se réunir de manière démocratique. J'estime que l?Etat français devrait immédiatement libérer les personnes incarcérées au cours de cette opération et faire ses excuses à toutes les personnes arrêtées, à leurs familles et à leurs proches. Je demande à tous les démocrates, progressistes, défenseurs des droits et des libertés, à dénoncer et condamner cette opération soi-disant antiterroristes et ces arrestations infondées et antidémocratiques.

PS : Je tiens a remercier le Comité belge pour la liberté d?expression et d'association (CLEA) ainsi que tous les amis, camarades, associations qui nous ont soutenu, nous soutiennent et nous soutiendront.
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21 juin 2008 6 21 /06 /juin /2008 08:30
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Sur le blog liberonsgeorges, les informations concernant les prisonniers politiques et les mobilisations seront régulièrement mises à jour. Ici le lien pour accéder à ces informations: s'informer                  

Il indique ainsi concernant Georges qu'il a été transféré. Il entre donc dans cette phase d'observation prévue dans la loi Dati dont nous avons souvent parlé sur le blog.


Georges a été transféré le 20 juin à Fresnes.  Numéro d'écrou : 938327


Collage de Joëlle Aubron


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21 juin 2008 6 21 /06 /juin /2008 07:38
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Un car entier a en effet amené des proches et familles basques devant la prison où se trouvaient Joëlle et Nathalie (manifestation en février 2007)

 et où se trouvent toujours des militantes politiques, actuellement une prisonnière basque.


 


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20 juin 2008 5 20 /06 /juin /2008 19:16
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Témoignages

Mercredi 4 juin 17 h 50

En sortant de la réunion de rédaction de la revue Commune, je reçois ce texto : « Attention  Métro la Chapelle rafle en cours ». Impossible d’être partout : une marche est prévue à Montreuil entre les foyers de travailleurs immigrés pour protester contre les contrôles et les ar­restations de sans-papiers qui se multiplient aux abords de leur domicile. Depuis trois semai­nes, nous nous rassemblons chaque mercredi, comité anti-ex­pul­sion, collectif de soutien aux sans-pa­piers, parents d’élèves de RESF et syndicalistes. Nous nous or­­ga­ni­sons contre les rafles et les expulsions, faisant du bruit autour des foyers pour aver­ti­r les voi­sins que des rafles ont quotidiennement lieu dans leur quartier et leur montrer qu’il est pos­si­ble de s’organiser pour empêcher ces arrestations.

 Retour en arrière

À la fête des foyers, le samedi 31 mai, une camarade a pris la parole pour demander que la mairie de Montreuil, et plus particulièrement Dominique Voynet, affiche clairement et de façon visible, son opposition aux rafles qui se sont déroulés sur la ville. Mme la maire débarque, s’empare du micro et s'adresse très agressivement à notre camarade en disant qu'elle et son équipe ont agi pour que M. Dramé ne soit pas expulsé. Elle rejette la faute de l'expulsion sur le collectif de sans-papier de Montreuil qui ne lui aurait pas fourni les trois fiches de salaire réclamées par le préfet mais « des bouts de papier ». De fait, Mme Voynet n'a pas répondu à la question ; elle a parlé de l'expulsion de Dramé pour faire croire qu'elle s’activait, tout en incriminant le collectif qui n'aurait pas fourni ce sésame de trois fiches de salaire.

Après sa prise de micro quelques échanges ont lieu entre l'équipe municipale (vingt personnes à peu près) et notre camarade. Ce ne sont que des attaques personnelles associées à des sketchs d’auto congratulation : « MOI j'étais à Saint-Bernard. MOI ceci, MOI cela... ça ». Signe des temps, on se croirait au Sarko show. La meute des bobos est prête à mordre et Mme Voynet n’est pas en reste.

— Qu’est-ce qui les a rendus si niaiseux ? demande une de ces sympathisantes.
— On sait que le pouvoir rend
obtus, mais il peut aussi rendre dangereux !  remarque une autre camarade.

Mercredi 4 juin 18 h 10

Une heure avant la marche prévue, un sans-papier est arrêté. Les « gardiens de la paix » de Montreuil se sont hâtés de pratiquer un contrôle au faciès, provocation évidente de la  part du commissaire principal Bérot qui nous quitte le mois prochain, individu qui s’illustra lors du CPE et de l’affaire du Gazomètre qui fit de nombreux blessés.

J’en garde en moi-même un souvenir cuisant et gage que cet énergumène veut quitter la ville sur un coup de  panache.

Cependant, venant du foyer de Rochebrune, dans le haut-Montreuil, la manifestation descend la rue Paul-Vaillant-Couturier et s’arrête devant le commissariat, avec une ban­de­­ro­le :

 Liberté de circulation !

Aux fenêtres du premier et du deuxième étage, les photographes de la police mitraillent avec des appareils numériques. Une voiture de ronde stoppe devant le portail électrique du commis­­sariat, des membres de la BAC se ruent pour protéger l’entrée, car il est évident, n’est-ce-pas, (lire Le Parisien) que nous voulions l’attaquer !

Le rassemblement augmente, scandant : « Libérez notre camarade ! » ; certains chantent, timi­­dement, la Semaine sanglante, « …les mauvais jours finiront… gare à la revanche quand tous les pauvres s’y mettront ! » ; d’autres essaient d’obtenir un contact avec la mairie, mais les numéros des élus sont sur messagerie.

Devant le commissariat, la foule grossit. Nous voyons les policiers s’agiter derrière les fenêtres comme des pantins. On se croirait dans un film de René Clair.

19 h

Soudain, le sémillant commissaire Bérot, grotesque avec son écharpe tricolore à pompons dorés, apparaît derrière une vitre avec un porte-voix. Au pre­mier rang on ne perçoit, à peine audibles, que les mots : « Dernière Sommation ! » (Il n’y en a pas eu d’autres). Ses hom­mes, chauffés à blanc, n’atten­daient que ça pour foncer.

Finita la comædia, la bouffonnade tourne au  tragique. Un gradé désigne les manifestants à arrêter. Nous essayons de contenir les flics afin de laisser du temps aux sans-papiers de se ré­fu­­gier à l’écart, mais la charge est d’une violence extrême. Les commis de la BAC se lâchent allé­gre­ment, ils frappent en dehors de tout processus d’arrestation, en public, sans se gêner. Ils envoient les la­cry­mos au visage, cognent les têtes contre les vitrines, coincent contre les voitures en stationnement, tapent dans le tas au ha­­s­ard. Ils matraquent côtes et crânes, jouent du tonfa dans nos tibias pour nous faucher — au sol, un manifestant est plus facile à rosser.

Des excités du flash ball ju­bi­lent de tirer des balles caoutchouc à bout portant. Ils s’en don­nent à cœur joie, les keufs ! On sent qu’on leur a laissé toute liberté de se défouler pour réprimer ceux qui à Montreuil, dans les foyers, dans les quartiers, jour après jour, s’organisent con­­tre les rafles, contre les expulsions. Il s’agit de nous faire baisser la tête par les coups, les humiliations, l’enfermement.

Des manifestants, sauvagement interpellés, sont emmenés au commissariat à coups de ma­traques. Huit arrestations dont trois sans-papiers. Les pompiers sont appelés pour les bles­sés. Un sans-papier part à l'hôpital à la suite d’un tir de flash ball dans les testicules. Alors qu'elles s’in­­terpo­saient pour empêcher quatres fonctionnaires de la BAC de tabasser un sans-pa­pier à terre, des ca­ma­rades sont sonnées à coups de tonfa. L'avocate du collectif des sans-papiers a reçu de violents horions. Bien que très choquée, elle reste toute le nuit au com­mis­sa­riat pour recevoir les dépositions et PV des policiers. Un grand merci à Me Elise Vallois !

19 h 30

Retour au calme. Les nez de boeufs sont rentrés à l’étable. Mais les habitants sont des­cen­dus de chez eux. Sur la chaus­sée et le trottoir en face du commissariat, le rassemblement ne cesse de grossir. Nous sommes à ce moment-là environ 300.

Un médecin de passage dans la rue se présente et demande à voir les blessés. Il est refoulé. Nous reprenons nos slogans pour demander la libération des camarades, tandis qu'au carrefour un grand feu est allumé et entretenu avec les poubelles du quartier. Les pompiers viennent à plusieurs reprises évacuer des personnes blessées et détenues en garde-à-vue. Révoltés par les violences policières, les habi­tants de l'immeuble situé en face du commissariat n’ont cessé de prendre des photos et des vidéos.

Je cause avec un riverain qui aurait été probablement molesté sans la présence du chien qu’il tient en laisse. Il se dit effaré du total manque de professionnalisme et de formation des jeunes policiers. « Ils se baladaient en tous sens dans la foule sans manœuvre clairement organisée, alors l’isolement d’un ou plusieurs policiers dans une foule hostile risque de les amener à utiliser leurs armes ». Mon interlocuteur ne comprend pas que ceux-ci procèdent à des arrestations sans savoir que faire que faire de tous ces manifestants, lesquels protestent somme toute contre une arrestation d’une personne qui se trouve dans le commissariat : « Pour moi, une telle incompétence dans l’action et dans le commandement mèneront à des actes irréversibles. Le caractère massif et permanent de la répression contre les étrangers provoquera inévi­ta­­ble­ment des réactions et des évènements du type guerre civile… C’est une grave irresponsabilité du pouvoir, pour autant qu’il n’y ait pas volonté de multiplier les situations pousse-au-crime dans le but de recourir à nouveau à des procédures d’état d’urgence. »

20h 50

De plus en plus de monde devant le commissariat, quatre-cents personnes environ. Les poubelles continuent à brûler au milieu de la rue. Beaucoup de tension, des flics très remontés. Ils ont sorti les chiens et se mettent en tenue de com­bat : casques, boucliers, ma­tra­­ques, ga­zeuses, flash-balls. Ils sont sur le point de charger de nou­veau tandis que d’autres flics se préparent dans les rues adjacentes. Les slogans reprennent, de plus en plus fort :

Police partout, justice nulle part !

Libérez nos camarades !

21 h

Dominique Voynet déboule au pas de charge. La tension retombe pendant que la maire discute avec le commissaire. Elle veut visiter les camarades arrêtés, mais le policier refuse l’entrée de son commissariat au premier magistrat de la commune. Survient, Jean-Pierre Brard, l’ancien maire, à qui ce privilège est accordé — privilège de l’ancienneté ? Ensuite Mme Voynet peut entrer à son tour.

Le Conseil municipal se déploie dans la foule, écharpe bien en vue. Le message circule : « Voynet parle avec le préfet. »

22 h

Après négociation avec Dominique Voynet, l'avocate de retour de l'hôpital peut entrer à son tour dans le commissariat pour rencontrer les gardés-à-vue.

Le calme perdure, hormis quelques bousculades et les interventions de certaines personnes pour éviter que tout dégénère, mais tous sont conscients du sentiment d'injustice qui frappe les sans-papiers et leurs soutiens.

Scènes de magie à Montreuil 

Cette nuit-là, nous avons vu de bien belles images : ainsi celle de ces élus arrêtant un camion de pompiers venus éteindre notre joli feu de camp montreuillois, les bloquant par une ribambelle d’écharpes tricolores faisant la chaine !

Si la nouvelle maire de Montreuil a servi de tampon, elle a fait de son mieux, mais en Sarko­zie l’impuissance des élus n’est plus une secret. Mise de côté par les policiers, la première magistrate de la commune n’a pu qu’assister, impuissante, aux charges de la BAC de sa bonne ville, d'une violence inouïe, flash-balls et lacrymos à tout va. La raton­nade prend pour première cible un groupe de jeunes dont l’un deux, fils d'un militant associatif de Mon­­treuil, filmait ce qui se passait. Arrêté, il est accusé d’avoir lancé un projectile sur la police — on ne dira jamais assez que la caméra est une arme !

La colère continue de monter. Les nouvelles continuent de se propager. Des centaines de personnes affluent de Montreuil et des environs, alimentant le feu allumé au milieu du carrefour.

En revanche, les lampadaires de la rue Paul-Vaillant-Couturier sont éteints pour empêcher la police de filmer depuis les toits.

Près de la mairie où les palissades du Cœur de ville sont mises à terre, d’autres poubelles brûlent. La police charge de nouveau et repousse une partie des manifestants jusqu’à la Croix de Chavaux.

Il y a de nouvelles arrestations pendant la nuit, mais Montreuil reste debout et la mobilisation ne faiblit pas cependant que les habitants du « neuf trois » continuent d’arriver devant le commissariat. Cris pour la libération des camarades interpellés, contre les rafles, les expulsions, la police.

Jeudi 5 juin 02 h

À deux heures du matin, devant l’ampleur de la mobilisation, la police cède, libérant six personnes ; deux autres seront relâchées le matin, l’une avec une convocation. Ces délinquants sont accusés d'avoir participer à une manifestation armée, car brandir des casseroles en tapant dessus est devenu par magie une arme « par destination » La gent policière semble décidée à blinder les dossiers d'accusations. À Montreuil, comme partout, le gouvernement continue à montrer son visage antisocial et répressif...

Vendredi 6 juin

À la première heure, C. dépose une plainte à Bobigny avec son certificat médical et il y a d’au­tres voix pour se révolter contre ces violences abjectes. Il reste trois personnes détenues, toutes sans-papiers. Quand les plus écrasés sortent de l’ombre et s’organisent contre le sort qui leur est réservé, c’est sur eux que la répression s’abat le plus brutalement. Nous ne sommes pas encore assez nombreux, nous avons besoin de tous pour libérer nos camarades et continuer d’empêcher les rafles.

Aux dernières nouvelle, tous les sans-papiers arrêtés mercredi à Montreuil et passant en comparution immédiate à Bobigny à la 17e chambre ont été relâchés. L'un des trois devait comparaître devant la 17e chambre du Tribunal de Bobigny, mais il a été hospitalisé pour une pathologie respiratoire et l'audience compromise. Dans l'attente d'un procès le 4 juillet, tous ont été remis en liberté. Cette mesure exceptionnelle confirme l'utilité des mobilisations en cours pour que tous soient libérés, leurs chefs d'inculpations retirés et que des mesures d'expulsions ne soient pas prononcées.

Pour conclure, ultime scène de magie, au matin dans le Parisien (Seine-Saint-Denis), cette déclaration de David Skuli, directeur départemental de la sécurité publique : « La police a agi avec calme et n’a pas été violente. Elle a permis d’éviter des dérapages plus importants. » Rien de surprenant : le chien ne sait qu’aboyer qu’avec la Voix de son maître.

Jean-Pierre Bastid, 9 juin 2008

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20 juin 2008 5 20 /06 /juin /2008 18:12

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DECLARATION DE PIERRE CARETTE
A SA SORTIE DE LA PRISON DE FOREST LE 18 JUIN 2008.

Jeudi 5 juin 2008. Je suis réveillé à l’aube par un boucan violent et des hurlements. La porte de mon petit appartement est enfoncée et des individus cagoulés et armés se ruent dans ma chambre. Je suis menotté et aveuglé dans mon lit. On m’habille sommairement et on m’emmène. J’apprends à la prison de Forest que j’ai été arrêté pour non respect de mes conditions de libération.

J’ai été libéré en février 2003, après plus de dix-sept années d’un emprisonnement d’exception pour mon engagement dans les Cellules Communistes Combattantes. Je mène depuis lors une existence légale, je travaille, je milite en soutien aux prisonniers révolutionnaires dans le comité Solidarité / Liberté. Je n’enfreins d’aucune façon mes conditions de libération et rien ne peut justifier mon arrestation ni sa brutalité.

Au cours de la journée, j’apprends qu’une opération de police plus large est en cours et je comprends que mon arrestation est une manœuvre destinée à la dramatiser, à la surdimensionner. Les roquets de la presse se déchainent : amalgames, calomnies, stupidités, tout y passe comme à l’habitude. La désinformation bat son plein.
Le parquet n’est pas en reste, il déclare que j’ai enfreint l’interdiction de rencontrer mes anciens camarades de lutte. Cette interdiction n’existe pas telle qu’elle dans mes conditions de libération. Le parquet ment.

Quand à partir de 1995 la question de nos libérations s’est posée, nous avons déclaré que nous refuserions toute condition à incidence politique, toute condition réduisant les libertés formelles conquises dans la lutte des classes : liberté d’expression, d’association, de circulation, etc.
Dans mon cas, la commission de libération a marqué son accord le 5 mars 2003 « pour que l’intéressé fréquente ses complices de manière naturelle dans le cadre de ses activités de militant. »

L’opération de police déclenchée le 5 juin s’avère rapidement suspecte. Les nombreuses perquisitions sont infructueuses, les éléments à charge sont insignifiants, les inculpations reposent sur la nouvelle et funeste législation « antiterroriste ».
Mercredi 11 juin, la chambre du conseil le confirme en libérant trois des quatre inculpés. Le parquet s’acharne et se pourvoit en appel.

Mercredi 18 juin 2008. Le tribunal d’application des peines rejette les allégations du parquet et rétablit ma libération conditionnelle. J’ai été jeté en prison pendant quatorze jours, de la façon la plus brutale et arbitraire, à la seule fin de promouvoir une instruction judiciaire bancale et de créer un climat propice à l’application de lois infâmes.
Cela s’appelle une prise d’otage. Son auteur a pour nom : le parquet du service fédéral justice.

La leçon à tirer de ces événements, et d’autres comme par exemple les manœuvres contre Bahar Kimyongür et ses camarades ( procès DHKP-C ), c’est la tendance réactionnaire à la répression politique, sur le modèle américain, dans notre pays. Manifestation de la crise générale dans laquelle s’enfonce la société capitaliste, cette répression va aller croissant. Nous vivons désormais à l’ombre menaçante des Guantanamo, des Abou Graib, des vols secrets vers les salles de torture.

Tous ceux qui se posent la question de la justice sociale, la question des libertés conquises dans la lutte des classes, tous ceux qui comprennent à présent qu’un autre monde est nécessaire doivent refuser cette tendance réactionnaire. Ils ont pour responsabilité de réunir les forces qui la renverseront. Sur ce plan, il n’y a rien d’autre à discuter.

Liberté pour les arrêtés du 5 juin 2008 en Belgique !

Liberté pour les arrêtés du 12 février 2007 en Italie !

Et je veux ajouter :
Liberté pour Georges Ibrahim Abdallah, camarade libanais emprisonné en France depuis vingt-cinq ans pour son juste combat antisioniste et anti-impérialiste !

Vive la solidarité internationale !

Pour le communisme, Pierre Carette.


Pour s'informer deux sites : solidarité et liberté, secours rouge


Quatre militants du secours rouge restent encore emprisonnés:

Maintien en détention pour Bertand Sassoye, libération pour les 3 autres militants, mais le parquet ayant interjeté appel , ils resteront en détention préventive jusqu'à leur comparution devant la Chambre des mises en accusation.

Bertrand Sassoye
Prison de Forest
Avenue de la Jonction 52
1190 Bruxelles
Wahoub Fayoumi
Prison de Berkendael
Rue de Berkendael 44
1190 Bruxelles

Abdallah Ibrahim Abdallah
Prison de Saint-Gilles
Avenue Ducpétiaux 106
1060 Bruxelles

Constant Hormans
Prison de Saint-Gilles
Avenue Ducpétiaux 106
1060 Bruxelles

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20 juin 2008 5 20 /06 /juin /2008 18:06
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Une fois n'est pas coutume. Sur le blog, la déclaration d'un chef d'Etat!

Parce qu'il est rare de trouver un texte aussi précis et synthétique sur l'immigration. Quelle réponse à l'alignement honteux de chiffres entendu aujourd'hui à longueur d'ondes de Monsieur Boutefeux!




L'appel de Evo Morales Le président Bolivien Evo Morales vient de lancer un appel à la conscience des dirigeants et citoyens d’Europe pour que soit abandonné la "directive retour". Un texte remarquable publié lundi dans l’Humanité.

 "Au nom du peuple de Bolivie, de tous mes frères du monde, je fais appel à la conscience des dirigeants et citoyens pour que ne soit pas approuvé le texte de la « directive retour ». Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe était un continent d’émigrants. Des dizaines de millions d’habitants partirent pour les Amériques, pour coloniser, échapper aux famines, aux crises financières, aux guerres ou aux totalitarismes européens et à la persécution des minorités ethniques. Aujourd’hui, je suis avec préoccupation le processus de ladite « directive retour ». Ce texte, validé le 5 juin dernier par les ministres de l’Intérieur des 27 pays de l’Union européenne, doit être approuvé le 18 juin par le Parlement européen. Je perçois qu’il durcit de manière drastique les conditions de détention et d’expulsion des migrants sans papiers, quel qu’ait été leur temps de séjour dans les pays européens, leur situation de travail, leurs liens familiaux, leur volonté et le succès de leur intégration. Les Européens sont arrivés dans les pays d’Amérique latine et d’Amérique du Nord en masse, sans visa, ni conditions imposées par les autorités. Ils furent toujours bienvenus, et le demeurent, dans nos pays du continent américain, qui absorbèrent alors la misère économique européenne et ses crises politiques. Ils vinrent sur notre continent en exploiter les richesses et les transférer en Europe, avec un coût très élevé pour les peuples premiers de l’Amérique. Comme par exemple dans le cas de notre Cerro Rico de Potosi et de ses fabuleuses mines qui donnèrent sa masse monétaire au continent européen entre le XVIe et le XIXe siècle. Les personnes, les biens, les droits des migrants européens furent toujours respectés. Aujourd’hui, l’Union européenne est la principale destination des migrants du monde, conséquence de son image positive d’espace de prospérité et de libertés publiques. L’immense majorité des migrants vient dans l’Union européenne pour contribuer à cette prospérité, non pour en profiter. Ils occupent les emplois de travaux publics, dans la construction, les services aux personnes et dans les hôpitaux, que ne peuvent ou ne veulent occuper les Européens. Ils contribuent au dynamisme démographique du continent européen, à maintenir la relation entre actifs et inactifs qui rend possible ses généreux systèmes de solidarité sociale et dynamisent le marché interne et la cohésion sociale. Les migrants offrent une solution aux problèmes démographiques et financiers de l’UE. Pour nous, nos émigrants représentent l’aide au développement que les Européens ne nous donnent pas - vu que peu de pays atteignent réellement l’objectif minimum de 0,7 % du PIB d’aide au développement. L’Amérique latine a reçu, en 2006, 68 milliards de dollars de transferts financiers de ses émigrés, soit plus que le total des investissements étrangers dans nos pays. Au niveau mondial, ces transferts atteignent 300 milliards de dollars, qui dépassent les 104 milliards de dollars octroyés au nom de l’aide au développement. Mon propre pays, la Bolivie, a reçu plus de 10 % de son PIB en transferts de fonds des migrants (1,1 milliard de dollars), soit un tiers de nos exportations annuelles de gaz naturel. Il apparaît que les flux de migration sont bénéfiques pour les Européens et, de manière marginale, aussi pour nous du tiers-monde, vu que nous perdons des millions de personnes de main-d’oeuvre qualifiée en laquelle, d’une manière ou d’une autre, nos États, bien que pauvres, ont investi des ressources humaines et financières. Il est regrettable que le projet de « directive retour » complique terriblement cette réalité. Si nous concevons que chaque État ou groupe d’États puisse définir ses politiques migratoires en toute souveraineté, nous ne pouvons accepter que les droits fondamentaux des personnes soient déniés à nos compatriotes et à nos frères latino-américains. La directive retour prévoit la possibilité d’un enfermement des migrants sans papiers jusqu’à dix-huit mois avant leur expulsion - ou « éloignement », selon le terme de la directive. Dix-huit mois ! Sans procès ni justice ! Tel qu’il est, le projet de directive viole clairement les articles 2, 3, 5, 6, 7, 8 et 9 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Et en particulier l’article 13 qui énonce : "1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État. 2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » Et, pire que tout, il existe la possibilité d’emprisonner des mères de famille et des mineurs sans prendre en compte leur situation familiale ou scolaire, dans ces centres de rétention où nous savons que surviennent des dépressions, des grèves de la faim, des suicides. Comment pouvons-nous accepter sans réagir que soient concentrés dans ces camps nos compatriotes et frères latino-américains sans papiers, dont l’immense majorité travaillent et s’intègrent depuis des années ? De quel côté est aujourd’hui le devoir d’ingérence humanitaire ? Où est la « liberté de circuler », la protection contre les emprisonnements arbitraires ? Parallèlement, l’Union européenne tente de convaincre la Communauté andine des nations (Bolivie, Colombie, Équateur, Pérou) de signer un « accord d’association » qui inclut en son troisième pilier un traité de libre-échange, de mêmes nature et contenu que ceux qu’imposent les États-Unis. Nous subissons une intense pression de la Commission européenne pour accepter des conditions de profonde libéralisation pour le commerce, les services financiers, la propriété intellectuelle ou nos services publics. De plus, au nom de la protection juridique, on nous reproche notre processus de nationalisation de l’eau, du gaz et des télécommunications réalisés le Jour des travailleurs. Je demande, dans ce cas, où est la « sécurité juridique » pour nos femmes, adolescents, enfants et travailleurs qui recherchent un horizon meilleur en Europe ? Promouvoir d’un côté la liberté de circulation des marchandises et des flux financiers, alors qu’en face nous voyons des emprisonnements sans jugement pour nos frères qui ont essayé de circuler librement… cela est nier les fondements de la liberté et des droits démocratiques. Dans ces conditions, si cette « directive retour » devait être approuvée, nous serions dans l’impossibilité éthique d’approfondir les négociations avec l’Union européenne et nous nous réservons le droit d’imposer aux citoyens européens les mêmes obligations de visa qui nous ont été imposées le 1er avril 2007, selon le principe diplomatique de réciprocité. Nous ne l’avions pas exercé jusqu’à maintenant, attendant justement des signaux positifs de l’UE. Le monde, ses continents, ses océans, ses pôles connaissent d’importantes difficultés globales : le réchauffement global, la pollution, la disparition lente mais sûre des ressources énergétiques et de la biodiversité, alors qu’augmentent la faim et la misère dans tous les pays, fragilisant nos sociétés. Faire des migrants, qu’ils soient sans papiers ou non, les boucs émissaires de ces problèmes globaux n’est en rien une solution. Cela ne correspond à aucune réalité. Les problèmes de cohésion sociale dont souffre l’Europe ne sont pas la faute des migrants, mais le résultat du modèle de développement imposé par le Nord, qui détruit la planète et démembre les sociétés des hommes. Au nom du peuple de Bolivie, de tous mes frères du continent et des régions du monde comme le Maghreb et les pays de l’Afrique, je fais appel à la conscience des dirigeants et députés européens, des peuples, citoyens et militants d’Europe, pour que ne soit pas approuvé le texte de la « directive retour ». Telle que nous la connaissons aujourd’hui, c’est une directive de la honte. J’appelle aussi l’Union européenne à élaborer, dans les prochains mois, une politique migratoire respectueuse des droits de l’homme, qui permette le maintien de cette dynamique profitable pour les deux continents, qui répare une fois pour toutes l’énorme dette historique, économique et écologique que les pays d’Europe ont envers une grande partie du tiers-monde et qui ferme définitivement les veines toujours ouvertes de l’Amérique latine. Vous ne pouvez pas faillir aujourd’hui dans vos « politiques d’intégration » comme vous avez échoué avec votre supposée « mission civilisatrice » du temps des colonies. Recevez tous, autorités, eurodéputés, camarades, un fraternel salut depuis la Bolivie. Et en particulier notre solidarité envers tous les « clandestins ».

Appel publié dans l’Humanité du lundi 16 juin 2008.
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20 juin 2008 5 20 /06 /juin /2008 18:00
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Ce mercredi 11 juin 2008, s’ est tenu un rassemblement, place Sèvres-Babylone, contre le décret félon d’ extradition de Marina Petrella. Le triste sire qui invoque, sans cesse, le devoir de mémoire, se doit de respecter la parole donnée.
De la prison de Fresnes, M. Petrella écrivait le premier janvier 2008 :Je porte en moi une responsabilité à la fois personnelle et collective, issue d’une histoire que j’assume car elle est l’histoire de ma vie. La parole donnée de l’Etat français d’octroyer asile aux réfugiés italiens a représenté une deuxième chance de vie pour nous tous. Je fais le voeu que la France, mon pays d’asile, ne renie pas les engagements pris et respectés pendant 20 ans, de n’extrader aucun d’entre nous.Je fais des voeux de justice et d’espoir pour vous toutes et tous.Quelques images :

(JPEG)
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A quelques stations de métro de là, les sans papiers se rassemblaient devant la Préfecture pour exiger la régularisation globale de tous les sans papiers.

(JPEG)
EUROPE FORTERESSE, EUROPE PRISON.

A voir sur : http://www.hns-info.net

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20 juin 2008 5 20 /06 /juin /2008 17:57
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Un combat qui ne cesse pas

d'être actuel
Contre l'OTAN
Une affiche sur un site (artrouge.chez-alice.fr)
Notre combat d'aujourd'hui est la paix de demain

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20 juin 2008 5 20 /06 /juin /2008 17:48
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Militants d'AD

Situation des  MILITANTS

Nathalie Ménigon

Georges Cipriani

en libération conditionnelle

Jean-Marc Rouillan

en semi-liberté 

NOS COMBATS

(avril 2010)

Après la semI-liberté de Georges Cipriani, la campagne continue pour la libération de Jean-Marc Rouillan
et encore et toujours  
Pour une solidarité avec ces militants en semi-liberté, en libération conditionnelle et au-delà car le but reste le même: leur permettre de préserver leur identité politiqe et de vivre matériellement, politiquement.

(septembre 2008)

Contre le risque de peine infinie pour les prisonniers révolutionnaires - contre la rétention de sûreté - contre le CNO
Pour une libération complète et sans condition des prisonniers révolutionnaires
Pour une solidarité avec ces militants en semi-liberté, en libération conditionnelle et au-delà car le but reste le même: leur permettre de préserver leur identité politiqe et de vivre matériellement, politiquement.

  (août 2009)


Le combat pour la libération des prisonniers d'Action directe doit donc continuer et se renforcer ...
Après la réincarcération de Jean-Marc Rouillan, nous avons appris ce 20 août, le refus brutal et tellement politique de la libération conditionnelle pour Georges Cipriani.

Alerte: La santé, la vie de Jean-Marc Rouillan sont menacées, il doit être libéré.
Liberté pour Georges Cipriani'

C. GAUGER ET S. SUDER

PROCES CONTRE C. GAUGER ET S. SUDER

Pour suivre le procès : lire

 

LIBERATION DE SONJA SUDER

EMPRISONNEE DEPUIS SEPTEMBRE 2011 POUR DES FAITS REMONTANT A PLUS DE TRENTE ANS ET SUR LES SEULES ACCUSATIONS D'UN TEMOIN REPENTI HANS-JOACHIM KLEIN.

 

ARRET DES POUSUITES CONTRE CHRISTIAN GAUGER ET SONJA SUDER

ENGAGEES AU MEPRIS DE TOUTE PRESCRIPTION

SUR LES SEULES BASES DE DECLARATIONS OBTENUES SOUS LA TORTURE D'UNE PART ET D'UN REPENTI D'AUTRE PART

 

NON A LA TORTURE - NON A LA CITATION COMME TEMOIN D'HERMANN F.

Militant grièvement blessé en 1978, interrogé dès le lendemain d'une opération où il a perdu ses deux yeux et a été amputé des deux jambes, séquestré durant quatre mois sans mandat d'arrêt par la police, maintenu à l'iolement, et dont le tribunal prétend aujourd'hui utiliser les déclarations, qu'il a remis en cause dès qu'il a qu'il a pu être libéré des griffes des policiers.

 

LIBERATION DE SIBYLLE S., ARRETEE LE 9 AVRIL EN PLEIN PROCES POUR REFUS DE TEMOIGNER :

 

condamnée il y a plus de trente ans sur la base des déclarations de son ex-compagnon Hermann F., elle est restée proche de lui toutes ses années et refuse qu'on utilise ces déclarations qui lui ont été extorquées au prix de traitements inhumains.

 


Liberté pour Sibylle et Sonja 2