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L'Internationale

L'Internationale, 1983. Le premier numéro d'un journal paraît, qui reprend le titre de celui publié en 1915 par Rosa Luxemburg - emprisonnée - alors que s'affrontaient les peuples entraînés dans la plus grande des boucheries par le capitalisme, l'impérialisme, et alors que s'étaient ralliés à celle-ci les partis de l'Internationale. En 1919, ceux-ci mettront à mort celle qui avait résisté et qui pour cela avait été emprisonnée. L'internationale 1983 comptera 11 numéros, avant de devoir s'arrêter momentanément : Il témoignera de luttes - et certains qui menèrent ces luttes sont encore aujourd'hui emprisonnés. Il réfléchira à l'évolution du capitalisme - et cette réflexion reste toujours aussi nécessaire. Le blog linter est la chronique d'un journal, c'est par là même la chronique des luttes menées alors, cela pourra être aussi la chronique de luttes menées ... aujourd'hui.

      

       SONJA SUDER EST LIBRE         Procès C. Gauger, S. Suder: Une page pour s'informer 

   PALESTINE - Une carte à ne jamais oublier

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Texte libre

Aux camarades, visiteurs du blog, bienvenue ...
Aux camarades qui viennent de rejoindre le blog, bienvenue. A ceux aussi qui lui rendent visite à l'occasion, bonjour. Le combat n'est jamais un échec, s'informer est déjà un pas vers la conscience. L'ordre et la sécurité ne sont pas le désir de tous, s'aliéner par tous les moyens de la société d'aujourd'hui ne nous intéresse pas. Nous ne cherchons pas à exploiter l'autre. Nous ne tournons pas la page des combats passés, ils sont partie de nous. Et chaque mot que nous lisons, chaque image  que nous voyons, contribue à nous former. Nous ne sommes pas dupes. Nous sommes solidaires. Nous chassons les chasseurs d'enfants. Et nous sommes  le jour face à la nuit sans cesse renouvelée de la violence et de l'oppression. Il n'y a pas d'âge pour la révolte. Et 68 rejoint l'esprit de la Bastille de ce 6 mai où les pavés ont su de nouveau voler. La révolte est une et se rit de toutes les différences.

Pour tous ceux qui viennent sur ce blog, qui font "la route des insoumis" que décrit Nathalie, qui sont et seront les révolutionnaires de demain dont parle Jean-Marc, qui se reconnaissent ce droit à l'insurrection que revendique Georges. Pour chacun, ce collage de Joëlle, mieux qu'un bras d'honneur, à tous ceux qui sont ce que nous refusons.

La queue de la baleine, Nathalie, nous ne la lâcherons pas!

Archives

Joëlle Aubron

Sur ce collage, un poème. linter
C'est l'automne, et ce n'est pas l'automne,
Ces femmes qui marchent
Des combattantes?
Des femmes qui marchent?
Vie de tous les jours ou vie d'exception?
Guerre d'Espagne,
Journées d'après occupation?
Journées d'après l'occupation?
La vie est simple
comme l'est souvent le combat

Entre l'or du feuillage
et le noir et blanc de la vie
Cette image sensible

Georges lors d'une audience devant le JAP en 2005
En tout premier lieu, du fait qu'il va être question ici de mes inclinaisons politiques et de mon évolution depuis 1987 au sein du monde carcéral, je tiens à faire une déclaration de principe : ainsi, conformément à la Constitution de la République française de 1792, repris par l'Article 35 du 26 Juin 1793 *, stipulant un droit à l'insurrection, qui a servi à Valmy pour sauvegarder et étendre la révolution, qui a servi en 1871 avec la Commune de Paris contre l'occupation Prussienne, qui a encore servi en 1940 contre l'occupation national-socialiste allemande et la collaboration pétainiste française, et pour encore servir concrètement après 1968 dans la plupart des pays d'Europe de l'Ouest avec l'insurrection armée larvée et latente contre chaque Etat capitaliste en place et contre l'OTAN ; une Constitution qui après avoir servi depuis son avènement de réfèrent à la plupart des peuples de par le monde pour se libérer des différents maux entretenus que sont, soit l'occupation étrangère, soit l'oppression de classe, soit l'exploitation de l'homme par l'homme jusqu'à l'esclavagisme, leur a ouvert une perspective politique. Et dès lors dans l'assurance qu'elle restera de même une référence au futur pour tous les peuples épris de Liberté, d'Egalité, de Fraternité et de Démocratie, conformément à cette Constitution de 1792 donc, je me refuse à abjurer ces moments historiques comme je me refuse à abjurer la stratégie de Lutte Armée pour le communiste, qui en est une expression particulière.
(
Georges Cipriani  MC Ensisheim, 49 rue de la 1ère armée 68 190 Ensisheim)


Jean-Marc dans une interview en 2005

C'est la question centrale (la question du repentir) depuis notre premier jour de prison. Et c'est le pourquoi de nos condi­tions de détention extraordi­naires, des restrictions actuelles sur le droit de communiquer ou de la censure des correspon­dances. Dans aucune des lois de l'application des peines, il n'est stipulé que le prisonnier doit ab­jurer ses opinions politiques. Mais pour nous, certains procu­reurs n'hésitent pas à affirmer que les revendications du com­munisme impliquent une récidive. Je sais bien que si nous nous repentions, nous serions soudai­nement adulés par la bonne so­ciété, mais ce n'est pas notre vi­sion de la responsabilité poli­tique. Notre engagement n'est pas à vendre ni à échanger contre un peu de liberté.
(Jean-Marc Rouillan 147575 Cd des baumettes, 230 Chemin de Morgiou Marseille Cedex 20

Joëlle à sa sortie le 16 juin 2004
Je suis fatiguée, aussi je dirai seulement trois choses :
La première est d'être bien sûr contente d'avoir la possibilité de me soigner.
La seconde est que l'application de la loi de mars 2002 reste cependant pour de nombreux prisonnières et prisonniers très en deça de son contenu même.
La troisième est ma conscience de ce que la libération de mes camarades est une bataille toujours en cours. Régis est incarcéré depuis plus de 20 ans, Georges, Nathalie et Jean-Marc, plus de 17. Je sors de prison mais je dois d'abord vaincre la maladie avant de pouvoir envisager une libération au sens propre. L'objectif reste ainsi celui de nos libérations.

Nathalie, en février 2007

Cependant, pour nous, militant-e-s emprisonné-e-s du fait du combat révolutionnaire mené par l’organisation communiste Action directe, nous sommes sûrs de notre route : celle des insoumis à l’ordre bourgeois. Tant que des femmes et des hommes porteront des idées communistes, les impérialistes au pouvoir frémiront jusqu’à ce que la peur les gèle dans leurs manoirs sécurisés à outrance.

20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 22:15

Pour consulter le blog: linter.over-blog.com

 

A lire sur le site du bds

 

Angela Davis parle avec précision et infiniment de sensibilité et de compréhension politique de Mandela, elle analyse cet autre apartheid, celui imposé en Palestine, elle dénonce ici une entreprise israélienne de "sécurité" G4S.

 

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  "C’est dans ce contexte que je voulais me joindre à vous, une fois encore, pour intensifier les campagnes contre un autre régime d’apartheid, et en solidarité avec les luttes du peuple palestinien."

 

Angela Davis :


Tout d’abord, merci pour ce merveilleux accueil (à Londres). Et merci à Brenna pour son excellente introduction. Je vois que je suis le professeur ce soir. Et merci à vous, Rafeef, et à vous, Frank.


Et merci à toutes celles et ceux qui sont venus ce soir. C’est une rencontre importante, en un sens, un début important. Je suis heureuse de voir que tant de personnes déjà impliquées dans la campagne contre G4S sont présentes aussi ce soir. Vous nous motivez pour continuer notre action.


Il m’a été demandé, pour la première fois, de participer à cette rencontre en soulignant l’importance du boycott de la société transnationale de sécurité G4S. Je ne pouvais pas savoir que cette réunion allait coïncider avec le décès et la commémoration de Nelson Mandela. Et alors que je songe à l’héritage des luttes que nous associons à Mandela, je ne peux pas ne pas rappeler ces luttes qui ont contribué à forger la victoire de sa liberté, et donc l’arène sur laquelle l’apartheid sud-africain a été démantelé.


Et ainsi, je me souviens de Ruth First et de Joe Slovo, et je me souviens de Walter et d’Albertina Sisulu, et de Govan Mbeki, et d’Oliver Thambo et Chris Hani, et encore de beaucoup d’autres qui nous ont quittés. En accord avec l’insistance de Mandela à toujours se placer dans un contexte de lutte collective, il convient, je pense, d’évoquer les noms de ces autres qui ont joué un rôle important dans la destruction de l’apartheid.


Bien qu’il soit émouvant d’assister à cette effusion unanime et continue d’éloges pour Nelson Mandela, je pense que nous devons aussi nous interroger sur le sens de cette sanctification.


Je sais que lui-même aurait insisté pour ne pas être élevé à cette sorte de sainteté laïque, en tant qu’individu unique, et qu’il aurait toujours demandé un espace pour ses camarades de lutte et qu’ainsi, il aurait sérieusement contesté ce processus de sanctification. C’est vrai qu’il était extraordinaire, mais en tant qu’individu, il était surtout remarquable parce qu’il s’insurgeait contre l’individualisme, lequel l’aurait mis en avant au détriment de toutes celles et ceux qui étaient toujours à ses côtés.


Et je pense que sa profonde individualité résidait précisément dans son refus critique d’adopter l’individualisme qui une composante idéologique si centrale du néolibéralisme. Et, par conséquent, je voudrais profiter de l’occasion pour remercier les innombrables personnes, ici au Royaume-Uni, et notamment les nombreux membres alors en exil de l’ANC et du Parti communiste d’Afrique du Sud, qui ont construit un mouvement anti-apartheid vraiment puissant et exemplaire dans ce pays.


Étant venue ici à de nombreuses occasions durant les années soixante-dix et quatre-vingt pour participer à toute une série d’évènements anti-apartheid, je remercie les femmes et les hommes qui étaient inébranlables dans leur engagement pour la liberté, comme l’a été Nelson Mandela. Et je veux dire que cette participation dans ces mouvements de solidarité ici au Royaume-Uni a été au cœur de ma propre formation politique, peut-être plus même que les mouvements qui m’ont sauvé la vie.


Et alors que je pleure la disparition de Nelson Mandela, j’exprime ma profonde gratitude à toutes celles et ceux qui ont maintenu vivante la lutte anti-apartheid pendant tant de décennies, toutes ces décennies qu’il a fallu pour débarrasser le monde de l’apartheid. Et je voudrais évoquer l’esprit de la Constitution sud-africaine et son opposition au racisme et à l’antisémitisme, de même qu’au sexisme et à l’homophobie.


C’est dans ce contexte que je voulais me joindre à vous, une fois encore, pour intensifier les campagnes contre un autre régime d’apartheid, et en solidarité avec les luttes du peuple palestinien. Comme l’a dit Nelson Mandela, nous savons trop bien que notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens.


L‘évolution politique de Mandela s’est faite dans le contexte d’un internationalisme qui nous a toujours exhorté à relier les luttes pour la liberté, le combat des Noirs dans le sud des États-Unis et les mouvements de libération africains, ceux par exemple conduits par l’ANC évidemment en Afrique du Sud, mais aussi par le MPLA en Angola, la Swapo en Namibie et le Frelimo en Mozambique et le PAIGC en Guinée-Bissau et au Cap-Vert. Et ces solidarités n’ont pas existé seulement parmi des populations d’origine africaine, mais aussi dans des luttes en Asie et en Amérique latine, continuant la solidarité avec la révolution cubaine. Et bien sûr, la solidarité avec le peuple qui luttait encore contre l’agression militaire états-unienne au Vietnam.


Et ainsi, presque un demi-siècle plus tard, nous avons hérité de ce que nous ont transmis ces solidarités, et même si certaines luttes spécifiques ont pu plus ou moins bien se terminer, ce sont ces solidarités qui ont généré espoir et inspiration. Et qui ont contribué à créer les conditions réelles pour avancer.


Donc, maintenant, il nous revient à nous d’agir pour aider nos sœurs et nos frères en Palestine, alors qu’ils se battent contre l’apartheid israélien. Leurs luttes ont de nombreuses similitudes avec celles menées contre l’apartheid sud-africain. L’une des plus saillantes étant la condamnation idéologique de leurs efforts pour leur liberté sous la désignation de terrorisme. Et je comprends qu’une preuve existe sur la collaboration historique entre la CIA – eh oui, nous savions que la CIA collaborait avec le régime d’apartheid sud-africain –, et il apparait que c’est un agent de la CIA qui a donné aux autorités sud-africaines l’endroit où se trouvait Nelson Mandela en 1962, et qui a conduit directement à sa capture et à son emprisonnement.


Et il a fallu attendre l’année 2008 – ça fait cinq ans, d’accord ? – pour que son nom soit retiré de « liste des terroristes à surveiller ». Quand George W. Bush – peut-être vous rappelez-vous de lui – a signé un projet de loi qui enfin l’en retirait ainsi que d’autres membres de l’ANC… autrement dit, quand Mandela s’est rendu aux États-Unis à plusieurs reprises après sa libération en 1990, il était encore sur la liste des terroristes, il devait y être, mais l’obligation lui interdisant d’entrer aux États-Unis avait dû être expressément écartée.


Le point que je soulève c’est que pendant très longtemps, lui et ses camarades ont partagé le même statut que de nombreux Palestiniens aujourd’hui. Et de la même manière que les États-Unis ont collaboré explicitement avec le gouvernement de l’apartheid sud-africain, ils soutiennent, et continuent de soutenir aujourd’hui l’occupation israélienne de la Palestine sous la forme d’une aide militaire, quotidienne, de 8,5 millions de dollars. L’occupation ne serait pas possible sans la collaboration du gouvernement états-unien. Et c’est l’un des messages que nous devons transmettre à Barack Obama.


C’est un honneur de participer à cette rencontre, spécialement en tant que membre du Comité international des Prisonniers politiques qui vient d’être créé au Cap, et également membre du jury du Tribunal Russel sur la Palestine.


Et bien sûr, j’aimerais remercier l’organisation War on Want (Lutte contre la pauvreté) pour son parrainage de cette réunion. Et SOAS (Écoles des études orientales et africaines), et particulièrement l’élément progressiste qui nous a permis d’être ici ce soir.


Le rassemblement de ce soir se concentre spécifiquement sur l’importance qu’il y a à étendre le mouvement BDS – mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions – qui a été ouvré en droit fil de la puissante dynamique du mouvement anti-apartheid concernant l’Afrique du Sud.


Même s’il existe de nombreuses sociétés transnationales à avoir été identifiées comme cibles du boycott – Veolia par exemple, et je sais que vous connaissez très bien Veolia ici -, il y a aussi Sodastream, et Ahava, et Caterpillar, et Boeing et Hewlett-Packard, et je pourrais continuer encore et encore, mais je vais m’arrêter là, mais je dirai aussi que G4S est particulièrement importante parce qu’elle pariticipe de façon flagrante, directement, ouvertement, au maintien et à la reproduction des appareils répressifs en Palestine. Nous parlons là des prisons et des checkpoints, et du mur de l’apartheid.


G4S représente l’insistance grandissante sur ce que l’on appelle la « sécurité » dans un État libéral. Et bien sûr, Ginja a exposé une critique de cette notion de sécurité en suggérant que des alternatives féministes pourraient être utiles alors que nous essayons de re-conceptualiser le sens de la sécurité. Les idéologies de la sécurité représentées par G4S ne font pas qu’encourager la privatisation de la sécurité, mais aussi la privatisation de l’emprisonnement, de même que la privatisation du bien-être, la privatisation de la santé et la privatisation de l’éducation.


G4S est responsable du traitement répressif des prisonniers politiques à l’intérieur d’Israël, nous le savons par l’organisation Addameer, dirigée par Sahar Francis, laquelle est absolument étonnante, et certains d’entre vous ont pu avoir l’occasion de l’entendre. Mais elle se déplace à travers tout le pays et elle et son organisation Addameer nous fournissent les informations sur ce qu’il se passe tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des prisons.

 

Nous avons appris l’univers terrifiant de la torture et de l’emprisonnement auxquels sont confrontés de nombreux Palestiniens, mais nous avons appris aussi leur esprit de résistance, nous avons appris leurs grèves de la faim et les autres formes de résistance qui continuent d’être pratiquées derrière les murs.


Je pense que Rafeef a souligné que G4S est la troisième société privée par ordre d’importance dans le monde. Laquelle est la première ? Quelle est la société privée la plus grande du monde ? C’est Wal-Mart. Et le numéro deux, c’est Foxconn, qui fabrique des appareils comme les iPad, et cetera, et cetera. Alors je suis allée sur le site de G4S. C’est vraiment intéressant de voir comment ils se présentent. Et ils mettent en évidence tout ce qu’ils protègent. Et parmi tout ce qui fait l’objet de leur protection, vous trouvez les stars du rock et les stars du sport, et des personnes et des biens. Je lis directement sur leur site : « s’assurer que les voyageurs vivent une expérience sûre et agréable dans les ports et aéroports à travers le monde… pour assurer la détention et l’accompagnement des personnes qui ne sont pas légalement autorisées à rester dans un pays. »


Ils vous disent exactement ce qu’ils font. Et encore une fois je cite : « De bien plus de façons que vous pouvez le penser… G4S sécurise votre monde ». Et nous pourrions ajouter : de bien plus de façons que nous pourrions le penser, G4S s’est incrusté dans nos vies sous couvert de la sécurité et de l’état de la sécurité, de ces moyens que les Palestiniens expérimentent avec l’incarcération politique et la torture jusqu’aux technologies racistes de la séparation et de l’apartheid, du mur en Israël aux écoles-prisons et au mur qui longe la frontière USA-Mexique.


G4S-Israël a apporté des technologies sophistiquées pour le contrôle de la prison de Hasharon qui compte des enfants parmi ses détenus, et de la prison de Dimona où sont incarcérées des femmes, mais examinons un instant dans quelle mesure G4S est également impliquée dans ce que nous pouvons appeler le plus grand complexe carcéral industriel. Et je ne parle pas de son implication dans les prisons – elle gère, possède et exploite ses propres prisons privées à travers le monde, et si j’ai encore du temps par la suite, je vous vous en parlerai, mais dans l’immédiat, je vais vous parler des écoles.


Aux États-Unis, les écoles, particulièrement dans les communautés pauvres, dans les communautés pauvres de couleur, sont si minutieusement empêtrées dans ce complexe carcéral industriel que quelquefois nous avons du mal à faire la distinction entre écoles et prisons. Les écoles ressemblent à des prisons, et elles utilisent les mêmes technologies de détection, et elles utilisent souvent les mêmes responsables en charge de la répression. Nous avons des écoles élémentaires aux États-Unis dont les salles sont effectivement sous la surveillance d’agents armés.


D’ailleurs, une récente tendance a conduit à armer des enseignants. Spécialement dans les districts scolaires qui ne peuvent se payer G4S. Donc, s’ils ne peuvent se permettre une sécurité privée, alors ils apprennent à tirer à leurs enseignants, et ils leur donnent des armes à feu. Je ne plaisante pas.


Si vous allez sur un site appelé « Grandes écoles », et que vous recherchez une école en Floride qui s’appelle l’Académie centrale de filles de Pasco à Land-o-Lakes, vous apprendrez seulement que c’est une petite école publique alternative. Mais si vous allez sur la page « Installations » du site de G4S, vous découvrirez cette entrée : l’Académie centrale de filles de Pasco accueille des jeunes filles à risque modéré, de 13 à 18 ans, et dont on estime qu’elles ont besoin de services de soins intensifs de santé mentale. Et ils vont jusqu’à écrire sur la façon dont ils utilisent les « services adaptés aux femmes ». Et ils abordent les violences sexuelles et la toxicomanie, et cetera.


Maintenant, la portée du complexe carcéral industriel va bien au-delà de la prison elle-même. Et dans ce contexte, nous pourrions aussi penser à d’autres moyens par lesquels une firme comme G4s se rend complice des autres aspects du système d’apartheid d’Israël. Et le fait qu’elle fournit l’équipement et les services sur les checkpoints. Et qu’elle fournit les services concernant le tracé du mur illégal, et ainsi de suite. Et il est intéressant de voir G4S le long du mur en Israël, mais aussi de voir G4S assurer le transport d’expulsés – et je vais parler du Royaume-Uni dans un instant –, mais je vais évoquer maintenant les services de transport utilisés pour conduire les immigrants sans-papiers des USA vers le Mexique, dans une connivence entre la loi répressive sur l’immigration et les pratiques à l’intérieur des États-Unis.


Mais bien sûr, c’est ici, au Royaume-Uni, que l’un des actes répressifs les plus flagrants a eu lieu au cours d’un transport de sans-papiers. La dernière fois que je me trouvais à Londres, ce qui était en fait il n’y a pas si longtemps, c’était en octobre, j’ai eu l’occasion de rencontrer Deborah Coles, qui est directrice de Inquest (L’Enquête) qui m’a parlé du cas de Jimmy Mubenga, l’enquête ayant eu lieu l’été dernier. Et elle a expliqué comment il était mort, et cette technique qui avait été utilisée par les employés de G4S pour empêcher ses cris d’être entendus dans l’avion alors qu’il était expulsé sur un avion de British Airways. Et apparemment, il était menotté, les mains derrière le dos, il avait sa ceinture de sécurité, et il a été poussé par les gens de G4S contre le siège devant lui, lui faisant ce qu’ils appellent un « tapis de karaoké », c’est-à-dire qu’il ne pouvait crier que dans la housse du siège devant lui.


C’est incroyable, n’est-ce pas, qu’ils aient une formule pour cela – apparemment ce n’est pas censé être légal, mais ils l’utilisent de toute façon – et il a été maintenu ainsi pendant quelque chose comme 40 minutes, et personne n’est intervenu. Et bien sûr, avant qu’on ait tenté de lui apporter les premiers secours, il était mort.

Et je pense que ce traitement flagrant des immigrés sans-papiers venant des États-Unis vers le Royaume-Uni nous oblige à faire un lien avec les Palestiniens qui se retrouvent transformés en immigrants, immigrants sans-papiers, sur leur propre terre. Sur leur propre terre. Et des sociétés comme G4S fournissent les moyens techniques de mettre en œuvre ce processus.


Et puis bien sûr, G4S est impliquée dans le fonctionnement des prisons partout dans le monde, notamment en Afrique du Sud. Et le Congrès des syndicats sud-africains, le COSATU, s’est récemment exprimé contre G4S qui gère un centre correctionnel dans l’État libre. Apparemment, c’était à propos de tirs sur quelque 300 membres du syndicat de la police parce qu’ils partaient en grève. Et permettez-moi de vous lire un court passage de la déclaration du COSATU : « Le modus operandi de G4S est révélateur des deux aspects les plus inquiétants du capitalisme néolibéral et de l’apartheid israélien : l’idéologie de la ‘sécurité’ et la privatisation croissante de ce qui était traditionnellement des secteurs gérés par l’État. La sécurité dans ce contexte ne signifie pas la sécurité pour tout le monde. Mais plutôt, quand on regarde les gros clients de la sécurité de G4S, les banques, les gouvernements, les grosses entreprises, et cetera, il devient évident que quand G4S dit qu’elle ‘sécurise votre monde’, comme l’affirme le slogan de la société, elle parle du monde de l’exploitation, de la répression, de l’occupation et du racisme. »


Quand je suis allée en Palestine, il y a deux ans, et Gina a souligné que c’était avec une délégation d’autochtones et de femmes militants universitaires de couleur, c’était en fait le premier voyage, la première visite en Palestine pour nous tous. Et la plupart d’entre nous étaient impliqués depuis des années dans l’action de solidarité avec la Palestine. Mais nous avons tous été totalement choqués par la nature flagrante de la répression, associée au colonialisme de peuplement. L’armée israélienne n’a fait aucune tentative pour dissimuler ou même atténuer le caractère de la violence qu’elle était amenée à infliger à la population palestinienne.


Des hommes et des femmes militaires, portant des armes, étaient partout. Et certains semblaient avoir seulement 13 ans. Je sais, quand on prend de l’âge, on voit les autres plus jeunes. Mais ceux-ci étaient vraiment des jeunes qui se promenaient avec d’énormes fusils. C’était, je l’ai vécu ainsi, comme un cauchemar. Comment cela peut-il être possible ? Le mur, le béton et les barbelés partout nous renvoyaient l’impression que nous étions en prison. Nous étions déjà en prison. Et bien sûr, s’agissant des Palestiniens, un faux pas et le Palestinien pouvait être arrêté et jeté en prison. D’une prison à ciel ouvert à une prison fermée.

G4S, me semble-t-il, représente ces trajectoires carcérales qui sont si manifestes en Palestine, mais cela caractérise de plus en plus des politiques, motivées par le profit, des sociétés multinationales, associées à la montée d’une incarcération massive aux États-Unis et dans le monde.


Aux États-Unis, il y a environ 2,5 millions de personnes dans les prisons locales et dans celles de l’État, dans les prisons militaires, les prisons du Pays indien (territoires des Amérindiens), et dans les centres de détention pour immigrants – cela signifie qu’à un jour donné, il y a 2,5 millions de personnes en prison, environ. Il s’agit d’un recensement quotidien, aussi il ne prend pas en compte le nombre des personnes qui passent par le système, chaque semaine, chaque mois ou chaque année.


La majorité de ces personnes sont des gens de couleur. Le secteur qui augmente le plus vite est celui des femmes, des femmes de couleur. De nombreux prisonniers sont homosexuels, et transsexuels – d’ailleurs, les transsexuels de couleur sont le groupe de personnes le plus susceptibles d’être arrêtées et mises en prison. Le racisme alimente le maintien, la reproduction et l’expansion du complexe carcéral industriel. Et ainsi, si nous disons, comme nous le faisons, qu’il faut abolir le complexe carcéral industriel, nous devons aussi dire qu’il faut abolir l’apartheid. Et mettre fin à l’occupation de la Palestine.


Quand, aux States, nous avons décrit la ségrégation en Palestine occupée, qui reflète si clairement l’apartheid historique du racisme dans le sud des États-Unis d’Amérique, et spécialement quand nous parlions du peuple noir, la réponse a souvent été : « Pourquoi personne ne nous a-t-il pas parlé de cela avant ? Pourquoi personne ne nous a-t-il pas parlé des panneaux en Palestine occupée ? Et des autoroutes séparées ? Pourquoi personne ne nous a-t-il pas parlé avant ? »


Et si, tout comme nous disons « plus jamais » à propos du fascisme qui a produit l’Holocauste, nous disions aussi « plus jamais » quand il s’agit de l’apartheid, dans les sud des États-Unis. Mais cela signifie, d’abord et avant tout, que nous avons à élargir et approfondir nos solidarités avec le peuple de Palestine. Avec les personnes des deux sexes de toute sexualité. Avec les personnes à l’intérieur et à l’extérieur des murs de prison. À l’intérieur et à l’extérieur du mur d’apartheid.

 

Boycottez G4S, soutenez le BDS, et enfin, la Palestine sera libre. Merci.


17 Janvier 2014 - The Electronic Intifada : http://electronicintifada.net/blogs...

traduction : JPP pour CCIPP

 

 



Rappelons aussi qu'Angela Davis avait exprimé sa solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah
lors de sa venue à Bordeaux il y a quelques mois
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19 janvier 2014 7 19 /01 /janvier /2014 20:27

Pour consulter le blog: linter.over-blog.com


L'assassinat de Rosa Luxemburg, une logique social-démocrate

 

Sinistre année à venir. On va voir tout au long des mois la célébration éhontée de la guerre de 1914-1918. On va de nouveau masquer la logique impérialiste implacable qui a mené à ces millions de morts pour rien. On va de nouveau masquer la collaboration de la social-démocratie à cette boucherie. On va de nouveau taire l'assassinat de ceux qui après avoir combattu la guerre, ont été assassinés pour fait de révolution.

 

Aussi cette année plus que jamais, en ce 15 janvier, il faut parler des assassinats de Rosa Luxemburg, de Karl Liebknecht, de Leo Jogiches, de la révolution spartakiste, assassinats voulus par une social-démocratie au pouvoir qui après avoir conduit le mouvement ouvrier à la guerre, a tué l'espoir en assassinant avec et au travers eux la révolution.

 

Pour une note d'espoir cependant : à voir absolument le road movie d'une gamine qui part sur les traces de Rosa Luxemburg : "Ich bin eine Terroristin", de V. Gaudissart (distribué par l'Harmattan).

 

 

http://a403.idata.over-blog.com/185x122-FFFFFF/1/49/59/71/Rosa-Luxemburg/1910.jpg

 

  L'assassinat de Rosa Luxemburg le 15 janvier 1919 - Ne pas oublier!


à lire sur le blog comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com


Le 15 janvier 1919, Rosa Luxemburg a été assassinée.

 

Elle venait de sortir de prison après presque quatre ans de détention dont une grande partie sans jugement parce que l'on savait à quel point son engagement contre la guerre et pour une action et une réflexion révolutionnaires était réel.

 

Elle participait à la révolution spartakiste pour laquelle elle avait publié certains de ses textes les plus lucides et les plus forts.

 

Elle gênait les sociaux-démocrates qui avaient pris le pouvoir après avoir trahi la classe ouvrière, chair à canon d'une guerre impérialiste qu'ils avaient soutenue après avoir prétendu pendant des décennies la combattre.

 

Elle gênait les capitalistes dont elle dénonçait sans relâche l'exploitation et dont elle s'était attachée à démontrer comment leur exploitation fonctionnait.

 

Elle gênait ceux qui étaient prêts à tous les arrangements réformistes et ceux qui craignaient son inlassable combat pour développer une prise de conscience des prolétaires.

Comme elle, d'autres militants furent assassinés, comme Karl Liebknecht et son ami et camarade de toujours Leo Jogiches. Comme eux, la révolution fut assassinée en Allemagne.

Que serait devenu le monde sans ces assassinats, sans cet écrasement de la révolution. Le fascisme aurait-il pu se dévélopper aussi facilement?

Une chose est sûr cependant, l'assassinat de Rosa Luxemburg n'est pas un acte isolé, spontané de troupes militaires comme cela est souvent présenté. Les assassinats ont été systématiquement planifiés.

 

Et ils font partie, comme la guerre menée à la révolution, d'une volonté d'éliminer des penseurs révolutionnaires, conscients et déterminés, mettant en accord leurs idées et leurs actes, la théorie et la pratique, pour un but final, jamais oublié: la révolution.

Publié sur le blog comprendre-avec-rosa-luxemburg le 20 février 2009

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19 janvier 2014 7 19 /01 /janvier /2014 20:22

Pour consulter le blog: linter.over-blog.com

 

[Communiqué] : TIRS FASCISTES AU PISTOLET A CLERMONT-FERRAND

« C’est seulement en se libérant de la peur que l’homme peut gagner sa liberté » Buenaventura Durruti, 1932.


Vendredi 17 janvier 2014 vers 23h15, un fasciste a tiré délibérément par arme à feu à plusieurs reprises sur un groupe de personnes, qui assistaient à un concert de soutien pour le retour d’une famille arménienne. Deux personnes ont été bléssé-es (tête, main et genoux) et emmené-es aux urgences. Les deux bléssé-es ont porté plainte et les résident-es du lieu ont posé une main courante. Nous leur assurons notre soutien total.


Le Syndicat des Travailleurs-euses et Précaires/CNT-AIT 63 condamne fermement cet attentat. Après le meurtre de Clément Méric, les agressions fascistes continuent en toute impunité. Nous constatons qu’en ces périodes de crise capitaliste, c’est avec une aisance déconcertante que les militants fascistes montent toujours d’un cran dans la violence. A Clermont- Ferrand, du détournement des affiches de films dans le Centre Jaude, de la perturbation du cercle de silence (cf le journal Exclusif numéro 34) , des menaces de morts sur les murs à Chamalière (La Montagne du 11 juin 2013, le Nouvel Observateur du 12 juin 2013), aux provocations lors de l’occupation de la Place de Jaude (septembre 2013), la gravité des faits n’a fait que croître. Qu’un militant fasciste nous rappelant l’esthétique nazie (tel Brievik en Norvège), ait pu se procurer une arme et venir tirer sur une foule, devant la passivité de toutes les institutions, nous force à croire que cela était malheureusement prévisible.


L’histoire nous apprend que seule une révolution sociale et libertaire détruira le fascisme, qui n’est que le produit d’un capitalisme en décomposition. Il faut dès aujourd’hui organiser une pression constante: manifestations, ripostes, autodéfense populaire. La CNT-AIT informera le plus largement possible, et soutiendra toutes celles et ceux qui s’organisent et luttent de manière autonome contre le capitalisme et ses fléaux.


Contre le fascisme, la lutte des classes.
Syndicat des Travailleurs-euses et Précaires/CNT-AIT 63
18 janvier 2014

En téléchargeable, à diffuser !!

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18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 09:57

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Samedi 18 janvier à 16h à L’Insoumise 10 rue d’Arras Lille
Métro porte de Douai/porte d'Arras
 
Présentation critique du « complexe militaro-informatique »
 
C'est la course. Quelques mois avant « l'affaire Snowden », le Pentagone prévoit une multiplication par cinq de ses effectifs voués à la cybersécurité. Le soufflet des révélations sur la NSA n'a pas le temps de retomber que le gouvernement français nous fait ce doigt d'honneur : la Loi de programmation militaire votée en décembre 2013 augmente les capacités humaines et technologiques de surveillance. Cette escalade est mondiale, alimentée par des États et des industriels se soutenantmutuellement.
 
Au cœur de ce dispositif technologique, on trouve le renseignement. À des fins de contrôle publicitaire et policier des populations ; mais surtout au profit d'une guerre des connaissances scientifiques et techniques : vol de secrets industriels d'un côté, défense face aux intrusions de l'autre.
 
Ensuite vient la protection des « intérêts vitaux de la nation » – centrales nucléaires et usines Seveso, aéroports, usines d'armement, raffineries et plates-formes pétrolières – de plus en plus adossés à des
infrastructures numériques, et donc soumises aux attaques informatiques.
 
Enfin, les technologies numériques et électroniques modifient l'art de la guerre de la même façon  qu'elles modifient la société entière – la Défense française étant le plus gros investisseur public. À la « numérisation de l'espace de bataille », la guerre « intelligente » et les combattants « augmentés » répondent, dans le « civil », la « numérisation de l'espace de travail », la ville « intelligente », les piétons « augmentés ». Cette guerre économique et militaire, au centre de laquelle se trouve le progrès technologique, se mène entre États, et donc contre nous.
 
Contrairement aux militants d'un encadrement juridique des technologies de l'information, nous souhaitons la disparition de cette filière« militaro-informatique ». Autant pour ce qu'elle est que pour ce qu'elle défend.
 
***
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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 20:17

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Bagnolet 160114

Grand meeting

✭✭✭

"Georges Ibrahim Abdallah

citoyen d'honneur de Bagnolet"

Jeudi 16 janvier à 19H

Cin'Hoche

métro Gallieni Ligne 3

Venez nombreux pour exiger sa libération !

✭✭✭

A l'occasion de la nomination de Georges Ibrahim Abdallah au rang de citoyen d'honneur de la ville de Bagnolet, le Groupe des Associations de Bagnolet (GAB) organise un meeting le jeudi 16 janvier à 19h.

( cliquer sur l'image pour lire la liste des participants )

La courageuse initiative du maire de Bagnolet a suscité de prévisibles réactions de la part de ses détracteurs sionistes et de leurs acolytes. Vidéo 

A cet effet, le CLGIA a tenu à exprimer sa solidarité à Marc EVERBECQ, maire de Bagnolet. Lire ici.


"Camarades, ensemble nous vaincrons

et ce n'est qu'ensemble que nous vaincrons !"

Georges Abdallah

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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 20:24

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"Ah je suis bien votre pareil
Ah je suis bien pareil à vous"

 

"J’aurais tant aimé cependant
Gagner pour vous pour moi perdant
Avoir été peut-être utile"

 

 


 

Retour de rencontre auprès de Christian Gauger, Sonja Suder libres

pour simplement être ensemble après cette année de combat.

 

Sur le chemin cette chanson évoquée

qui représente tant et que linter leur offre

ainsi qu'à Hermann F. et Sibylle pour leur volonté à tous

face à l'acharnement de l'Etat


Alors que l'on attend toujours la version écrite du verdict

et que le combat contre la torture utilisée dans ce procès

se doit de continuer

 

 

Poème de Louis Aragon sublimé par l’ interprétation de Jean Ferrat…

 

J’en ai tant vu qui s’en allèrent
Ils ne demandaient que du feu
Ils se contentaient de si peu
Ils avaient si peu de colère

J’entends leurs pas j’entends leurs voix
Qui disent des choses banales
Comme on en lit sur le journal
Comme on en dit le soir chez soi 

Ce qu’on fait de vous hommes femmes
O pierre tendre tôt usée
Et vos apparences brisées
Vous regarder m’arrache l’âme


Les choses vont comme elles vont
De temps en temps la terre tremble
Le malheur au malheur ressemble
Il est profond profond profond

Vous voudriez au ciel bleu croire
Je le connais ce sentiment
J’y crois aussi moi par moments
Comme l’alouette au miroir

J’y crois parfois je vous l’avoue
A n’en pas croire mes oreilles
Ah je suis bien votre pareil
Ah je suis bien pareil à vous


A vous comme les grains de sable
Comme le sang toujours versé
Comme les doigts toujours blessés
Ah je suis bien votre semblable

J’aurais tant voulu vous aider
Vous qui semblez autres moi-même
Mais les mots qu’au vent noir je sème
Qui sait si vous les entendez

Tout se perd et rien ne vous touche
Ni mes paroles ni mes mains
Et vous passez votre chemin
Sans savoir que ce que dit ma bouche


Votre enfer est pourtant le mien
Nous vivons sous le même règne
Et lorsque vous saignez je saigne
Et je meurs dans vos mêmes liens

Quelle heure est-il quel temps fait-il
J’aurais tant aimé cependant
Gagner pour vous pour moi perdant
Avoir été peut-être utile

C’est un rêve modeste et fou
Il aurait mieux valu le taire
Vous me mettrez avec en terre
Comme une étoile au fond d’un trou

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13 janvier 2014 1 13 /01 /janvier /2014 22:07

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Déclaration de grève de la faim de aintzane orkolaga etxaniz

 

Carte dessinée par Aintzane
Message de nos camarades de libérez-les!
A vous tous
 
Veuillez trouver en pièce jointe le document/déclaration du Comité Libérez-les ! (cliquer sur les images ci-dessous pour lire le document) suite à la manifestation massive, 130 000 personnes, de ce samedi 11 janvier à Bilbao et aux arrestations en Euskal Herria le 8 janvier, dont fait partie notre camarade AINTZANE ORKOLAGA, emprisonnée 9 ans en france, incarcérée des années à Bapaume et que nous avions soutenu durant ces années jusque son expulsion vers l’espagne en septembre 2009, comme beaucoup d'autres auparavant et bien d’autres depuis.

Ce soir Aintzane est en prison...comme tout les militants arrêtés avec elle.

Ce soir nous sommes tristes...et en colères, nous pensons tout particulièrement à son compagnon, à sa famille, ses ami(e)s qui pendant des années ont du faire des centaines, oui, de milliers de kms pour la visiter en prison, pour quelques heures !

Le peuple basque s’est engagé pour la résolution du conflit, pour la libération des prisonniers, pour leur transfert à Euskal Herria, pour l'Amnistie. 
 
Autant le dire nous sommes avec eux et déterminés à poursuivre notre solidarité avec les militant(e)s et prisonnier(e)s politiques basques, membres désignés de ETA ou pas, pour nous ils sont toutes et tous des résistant(e)s et non des terroristes !  
 
Comptons sur votre solidarité, merci de diffuser notre protestation au plus grand nombre.

Sans-titre-1.jpgSans-titre-1-2.jpg
 

Pour s'informer sur cette camarade que nous avons soutenue et qui s'est montrée toujours si solidaire:

Rassemblement devant la prison de bapaume

article - 27/05/08 - Dans cette prison se trouve incarcérée, depuis le 2 juillet 2007, Miren AINTZANE ORKOLAGA ETXANIZ, prisonnière politique basque qui a été condamnée par les tribunaux…

Manifestation devant bapaume en solidarité avec aintzane

article - 18/09/09 - Manifestation devant Bapaume en solidarité avec AINTZANE - Pour consulter le blog: linter.Over-blog.Com - Comité Solidarité Basque de Lille - csblille@aol.Com – L’alliance…

Ce que les impérialistes français et espagnols font subir aux militant-e-s basques est insupportable

article - 16/09/09 - - Pour consulter le blog: linter.Over-blog.Com Commentaire reçu à propos de AINTZANE. Nous nous joignons à ces mots de toute notre solidarité. linter Ce que les…

A bapaume, solidaires d'aintzane orkolaga. Ces liens que l'on appelle solidarité ..

article - 21/09/09 - A Bapaume, solidaires d'AINTZANE ORKOLAGA. Ces liens que l'on appelle solidarité .. - Pour consulter le blog: linter.Over-blog.Com Bapaume. Nous y sommes venus pour la…

Solidarité avec aintzane orkolaga etxaniz

article - 16/09/09 - Solidarité avec AINTZANE ORKOLAGA Etxaniz - Pour consulter leblog: linter.Over-blog.Com Militante politique Basque de l’ETA, incarcérée à la prison de Bapaume En…

Déclaration de grève de la faim de aintzane orkolaga etxaniz

article - 18/09/09 - Déclaration de grève de la faim de AINTZANE ORKOLAGA Etxaniz - Pour consulter le blog: linter.Over-blog.Com Cet article est à lire sur le blog liberonsgeorges …

Aintzane orkolaga etkaniz est libre!

article - 28/09/09 - AINTZANE ORKOLAGA Etkaniz est libre! - Pour consulter le blog: linter.Over-blog.Com Message de libérez-les! Partie ce matin de Bapaume, elle est…

  

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11 janvier 2014 6 11 /01 /janvier /2014 10:36

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Le dessin de Wolinski était à voir dès le 9 janvier sur Comprendre avec Rosa Luxemburg 2 avec pour seule légende Contre ce qui a assassiné à Charlie Hebdo, une seule solution … la conscience politique

 

L'analyse du capitalisme, l'éducation à la conscience politique, la lutte des classes comme seule alternative.

 

Non pas seulement la phrase répétée à satiété parce qu'elle en arrange beaucoup "socialisme ou barbarie", mais la transformation de cette phrase dans la "Brochure de Junius", critique de l'Union sacrée et de la trahison de la social-démocratie en 14-18, en "socialisme ou impérialisme".

 

Rosa Luxemburg avait su établir une relation dialectique entre action et éducation à la conscience politique. Elle n'a eu de cesse que de réfléchir et d'aider à réfléchir, de créer une "conscience de classe". Et seule cette conscience permet de s'opposer à ce qui a assassiné à Charlie Hebdo

 

Et  de dire face à ce que nous voyons organisé aujourd'hui: Une marche n'a de sens ... que consciente.


C'est ce que ce dessin repris sur ce blog voulait exprimer.


  evariste-face-pochette1

Contre ce qui a assassiné à Charlie Hebdo, une seule solution …
En illustration, ce dessin de Wolinski

 

 

 


 


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5 janvier 2014 7 05 /01 /janvier /2014 21:40

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 plus d'infos là, avec une annonce tout en musique : http://lahorde.samizdat.net/2013/12/17/paris-rencontre-avec-adolfo-kaminsky-de-la-resistance-antifasciste-aux-luttes-anticoloniales/ Paris : Rencontre avec Adolfo Kaminsky, de la résistance antifasciste aux luttes anticoloniales Qui est Adolfo Kaminsky ? De 1943 au début des années 1970, ce sont près de trente ans de faux papiers qu’Adolfo va fabriquer au service de causes diverses. Diverses mais avec un fil conducteur simple : le refus de l’abjection, le choix de l’engagement et de la résistance. Il faut attendre encore presque quarante ans pour entendre parler de ce personnage de l’ombre, inconnu de tous ou presque. C’est en 2009, grâce au travail et à la force de persuasion de sa fille Sarah qu’il accepte de se dévoiler. Sarah en tire une biographie intitulée tout simplement Adolfo Kaminsky, une vie de faussaire, publiée aux éditions Calmann-Levy. Enfin, c’est en 2014 que La Horde, le collectif méchamment antifasciste, vous propose de venir les rencontrer tous les deux autour d’une discussion sur le thème « de la résistance antifasciste aux luttes anticoloniales ». En espérant vous y voir ! 

 

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5 janvier 2014 7 05 /01 /janvier /2014 18:44

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Vingtième anniversaire de la rébellion du Chiapa. « Le goût de la liberté des zapatistes »
entretien avec Jérôme Baschet
sur http://lavoiedujaguar.net/Vingtieme-anniversaire-de-lamercredi 1er janvier 2014, par Bernard Duterme, Jérôme Baschet

 

Historien médiéviste, Jérôme Baschet vit entre Paris et San Cristóbal de Las Casas depuis plus de quinze ans. Il a consacré au mouvement zapatiste de multiples travaux, dont La Rébellion zapatiste. Insurrection indienne et résistance planétaire (Flammarion, 2005). En 2013, il a préfacé Éthique et politique et Eux et nous (Éditions de l’Escargot), ouvrages rassemblant les textes récents des sous-commandants Marcos et Moisés.


En janvier 2014 sera publié son nouveau livre, largement fondé sur l’inspiration zapatiste, Adieux au capitalisme. Autonomie, société du bien-vivre et multiplicité des mondes (La Découverte).


En ce vingtième anniversaire du soulèvement indigène du 1er janvier 1994, la dynamique zapatiste est-elle toujours à ce point porteuse de sens et d’espoir pour les résistances altermondialistes et les luttes d’émancipation dans le monde ?


Au cours des années récentes, principalement de 2007 à 2011, il était courant d’entendre dire que le mouvement zapatiste s’était épuisé. Au Mexique, les médias et certains intellectuels plutôt hostiles entretenaient les rumeurs sur la débandade au sein de l’EZLN (Armée zapatiste de libération nationale) ou sur la mort du sous-commandant Marcos. Pour tous ceux-là, et à dire vrai pour tout le monde, la mobilisation massive du 21 décembre 2012, le « jour de la fin du monde », a été une surprise totale : plus de 40 000 zapatistes ont occupé, dans un silence impressionnant et de manière aussi ordonnée que pacifique, cinq villes du Chiapas (presque les mêmes que le 1er janvier 1994). Cela a constitué un démenti cinglant à toutes les rumeurs, démontrant que la relative discrétion des années précédentes ne signifiait pas un déclin, mais la préparation silencieuse d’une nouvelle étape de la lutte. Depuis, la « petite école zapatiste » a constitué une impressionnante démonstration de force et d’inventivité politique. Parmi les autres initiatives annoncées dans la série de communiqués intitulée « Eux et nous », il y a l’appel à constituer un réseau planétaire de luttes, appelé « la Sexta » (en référence à la Sixième Déclaration de la Selva Lacandona). Pour cela, les zapatistes soulignent qu’il ne s’agit plus de faire la liste, connue jusqu’à la nausée, des NON de ce que nous refusons, mais d’élaborer collectivement les OUI qui caractérisent les mondes que nous voulons. En matière de construction de ces mondes alternatifs, il me semble que les zapatistes ont développé une expérience qui, sans nullement constituer un modèle, est l’une des plus importantes que l’on puisse observer aujourd’hui. Il serait très dommage, pour tous ceux qui ne désespèrent pas d’un véritable projet d’émancipation, de ne pas tourner le regard vers cette expérience, pour apprendre d’elle ce qui peut l’être, y chercher une possible source d’inspiration et, à tout le moins, un regain d’énergie et d’espérance.


En 2013, les zapatistes ont lancé une nouvelle invitation aux « zapatisants » du monde entier à venir se frotter de près aux réalités de la vie quotidienne des communautés rebelles autonomes, durant ce qu’ils ont appelé la « petite école zapatiste » (dont une première session a eu lieu en août, une deuxième et une troisième autour de ce 1er janvier 2014). Vous y avez participé : quel bilan tirent ces communautés et quel bilan tirez-vous vous-même de la situation d’« autonomie de fait » qu’elles ont construite depuis plus d’une décennie (en réaction au non-respect gouvernemental des accords de San Andrés censés précisément officialiser une certaine forme d’autonomie indigène) ?


La « petite école » du mois d’août, qui a permis à près de 1 500 personnes de partager, une semaine durant, la vie de familles zapatistes, a été une expérience exceptionnelle et parfois bouleversante, y compris sur le plan émotionnel. Cela a également été, pour les zapatistes eux-mêmes, l’occasion de faire une évaluation collective de l’autonomie, qui a été consignée dans quatre élégants fascicules remis aux participants de la « petite école ». Ce bilan est d’une grande honnêteté ; il fait une large place aux difficultés, aux tâtonnements de ceux qui, au moment de se constituer en autorités, savaient n’être pas préparés pour cela et ont dû « cheminer en questionnant » ; de nombreuses lacunes et des erreurs parfois graves sont également reconnues. Néanmoins, ce qui a été réalisé est remarquable. Prenant appui sur les traditions indiennes tout en les renouvelant profondément, un système d’autogouvernement a été mis en place, au niveau des villages, des communes et des régions. Cinq « conseils de bon gouvernement » fonctionnent, rendent la justice, organisent la prise de décision collective sur la base d’un mécanisme complexe de consultation des assemblées locales, communales et régionales. Un système de santé autonome a été mis en place ; des centaines d’écoles autonomes ont été créées et plus d’un millier d’enseignants ont été formés. Et cela sur la base d’un refus absolu de toute aide gouvernementale. Ce que les zapatistes ont créé peut être considéré comme un autogouvernement de démocratie radicale. Ils démontrent que la politique n’est pas une affaire de spécialistes et que les gens ordinaires (que nous sommes aussi) sont capables de s’emparer des tâches d’organisation de la vie collective. Ils appellent cela l’autonomie, terme qui, pour eux, n’a rien à voir avec une simple décentralisation des pouvoirs de l’État, mais désigne une démarche clairement antisystémique, à la fois construction d’une autre réalité sociale et mise en place d’une forme non étatique de gouvernement, dans laquelle la séparation entre gouvernants et gouvernés tend à se réduire autant que possible. C’est cela le « bilan » du zapatisme, vingt ans après le ¡Ya basta ! de 1994, et ce n’est pas rien.


Quelle est la viabilité sociale d’une telle expérience émancipatrice dans un contexte politique, militaire et économique toujours aussi adverse ?


La situation des communautés rebelles est certes moins dramatique qu’elle ne l’était entre 1997 et 2000 (paramilitarisation orchestrée par le gouvernement fédéral, dizaines de milliers de déplacés, massacre d’Acteal en décembre 1997). Néanmoins, l’hostilité contre-insurrectionnelle reste aujourd’hui manifeste. Elle agit surtout par l’intermédiaire de groupes et organisations que les autorités incitent à harceler les communautés zapatistes, notamment afin de leur soustraire des terres récupérées en 1994 et que celles-ci cultivent depuis lors (elles n’ont pas été légalisées, faute d’un accord de paix mettant fin au conflit). Il y a actuellement plusieurs communautés zapatistes qui ont dû abandonner leurs villages à la suite d’actions de ce genre, menées les armes à la main. Autre exemple, dénoncé l’an dernier : une organisation non zapatiste avait reçu une aide gouvernementale ; l’accord prévoyait que le projet ainsi financé devait utiliser un hangar dont les zapatistes font usage depuis les années 1990 pour y entreposer leur récolte de café.


Si l’EZLN répondait à la violence par la violence, ce serait le prétexte idéal pour une intervention de l’armée fédérale. Poursuivre la construction de l’autonomie suppose donc d’avoir assez de sang-froid pour ne pas « répondre à la provocation ». Cela dépend aussi de la vigilance de la « société civile » mexicaine et internationale, qui est essentielle, car elle rappelle aux autorités fédérales que les zapatistes ne sont pas seuls.


Dans certaines régions et communautés du Chiapas, la population indigène elle-même est hostile à la rébellion zapatiste. Comment ces clivages, parfois violents, évoluent-ils aujourd’hui ?


Hormis ces situations de conflit ouvert, presque toujours induits ou encouragés par les autorités, zapatistes et non-zapatistes sont tout à fait capables de coexister pacifiquement. C’est ce qui se passe dans la plupart des villages du Chiapas. Une grande partie de la population indigène, sans être zapatiste, ne leur est pas hostile et leur témoigne souvent un véritable respect.


Du reste, les cliniques zapatistes sont ouvertes aux non-zapatistes, qui savent qu’ils y seront mieux traités que dans les hôpitaux publics où règnent racisme et inefficacité (nombreux cas récents de femmes indigènes ayant accouché à l’entrée d’hôpitaux publics sans être prises en charge). Il est également fréquent que des non-zapatistes fassent appel à l’un des « conseils de bon gouvernement » pour résoudre une question juridique. Ils bénéficient là d’une justice gratuite, rapide et exercée par des personnes qui connaissent la réalité indienne, ce qui n’est pas le cas des instances constitutionnelles, dont la corruption est profonde. L’un des cinq « conseils de bon gouvernement » s’est récemment inquiété d’avoir trop de cas de non-zapatistes à traiter : il a simplement décidé, sans revenir sur le principe de gratuité, de demander que soient couverts les modestes frais de déplacement (en microbus) des personnes en charge de la justice, lorsque celles-ci devaient se rendre sur les lieux de l’affaire !


Sur le plan national, les zapatistes ont relancé dernièrement la dynamique du Congrès national indigène (CNI), qui fédère les luttes des peuples indiens du Mexique contre l’exploitation de leurs territoires. Au-delà, quelles sont les relations de l’EZLN avec les diverses composantes de la gauche mexicaine ?


Fondé en 1996, le Congrès national indigène rassemble des organisations de la plupart des ethnies du pays (plus de cinquante au total). Sa dernière réunion générale, en août dernier, a été convoquée à l’initiative de l’EZLN et a pris le nom de « chaire Tata Juan Chavez », en l’honneur de l’un des fondateurs du CNI, récemment décédé. Des centaines de délégués des organisations indiennes de tout le pays y ont dressé l’effrayante liste des attaques contre leurs territoires et leurs formes d’organisation communautaire, depuis le détournement illégal de l’eau du fleuve Yaqui dans l’État de Sonora jusqu’à l’implantation massive d’éoliennes détruisant l’écosystème lagunaire dont vivent les pêcheurs de l’isthme de Tehuantepec, sans oublier les récentes attaques contre la police communautaire des régions montagneuses du Guerrero. Le CNI est le lieu de convergence et d’appui mutuel entre ces multiples luttes indiennes.


Les zapatistes ayant dit et répété qu’ils rejetaient totalement la politique d’en haut, celle de l’État et du système des partis, leurs relations avec le Partido de la Revolución Democrática (mais peut-on encore le dire « de gauche » ?) ainsi qu’avec López Obrador, qui tente de fonder un nouveau parti, sont inexistantes. Pour les zapatistes, ce qui importe c’est de tisser des liens avec les organisations dont la lutte ne s’inscrit pas dans une perspective électorale, ainsi qu’ils l’ont fait dans le cadre de l’Autre Campagne.


On se souvient que le jour du soulèvement indigène zapatiste du 1er janvier 1994 fut aussi celui de l’entrée en vigueur des Accords de libre-échange nord-américain – Alena (Mexique, États-Unis, Canada). Vingt ans plus tard, quel bilan les zapatistes dressent-ils de cette ouverture du marché mexicain aux grands voisins du Nord ? Quelle influence a-t-elle eu sur leur propre lutte ?


Pour les zapatistes, il est clair que l’Alena, signé entre des puissances aussi manifestement inégales, fait partie de la « quatrième guerre mondiale » qui, en soumettant peuples et États à la logique néolibérale, tend à les détruire. De manière plus spécifique, l’Alena a fonctionné comme « arme de destruction massive » contre la paysannerie mexicaine. Dans les années 1980, le Mexique était autosuffisant pour sa production de base ; aujourd’hui, il importe la moitié du maïs consommé, pour ne rien dire des autres céréales. L’abandon pur et simple du monde rural faisait explicitement partie du projet du président Salinas de Gortari lorsqu’il a signé l’Alena. Il s’agissait de vider les campagnes et de mettre fin à un mode de vie archaïque dont la logique technocratique se plaît à souligner qu’il n’apporte presque rien au PIB national. Le résultat est catastrophique : migrations, déstructuration des communautés, baisse de la production, imposition de nouvelles formes de consommation, dépendance accrue à l’égard du marché, etc. Aux côtés d’autres organisations qui défendent une agriculture paysanne et promeuvent la souveraineté alimentaire, l’autonomie telle qu’elle se construit en territoire zapatiste se présente comme une alternative au désastre rural mexicain.


Quelles sont, à vos yeux, les perspectives de la dynamique zapatiste (« anticapitaliste, en bas à gauche ») comme critique en actes du modèle dominant et d’un certain rapport au politique ?


Le mouvement zapatiste (notamment « la Sexta ») se définit à la fois par un anticapitalisme conséquent et par un refus de la politique d’en haut, celle qui est centrée sur le pouvoir d’État et le jeu des partis. Ce second point renvoie évidemment à une question sensible, qui provoque malheureusement bien des divisions au sein des gauches mondiales. Pour les zapatistes, cette posture est le résultat d’une histoire jalonnée de trahisons (accords signés par le gouvernement mais jamais respectés, vote des parlementaires de tous les partis contraire au projet de réforme constitutionnel issu des Accords de San Andrés). Elle repose aussi sur le fait que le choix de la conquête du pouvoir d’État conduit, dans un monde dont la globalisation est irréversible, à une soumission, plus ou moins maquillée, aux logiques systémiques et, de plus, à une accentuation de la séparation entre gouvernants et gouvernés. Sur cette base, il n’y a pas d’autre option que de multiplier les espaces permettant d’amorcer la construction de formes d’organisation collective alternatives. Mais, attention, les zapatistes ne prônent pas la stratégie de la désertion et il ne s’agit pas, pour eux, de créer quelques îlots de paix supposément protégés du désastre capitaliste. Ils savent fort bien que, pour construire, il faut une force collective organisée. Et, même si l’autonomie qu’ils ont construite est sans doute l’un des « espaces libérés » les plus amples actuellement existants, ils savent aussi qu’une telle autonomie doit être défendue en permanence contre de multiples agressions et qu’elle demeure nécessairement partielle, vu son environnement systémique. De ce fait, construire et lutter contre doivent être conçus comme deux démarches indissociables. Durant la « petite école », l’un des maestros zapatistes nous a demandé à tous : « Et vous, est-ce que vous vous sentez libres ? » Pour eux, la réponse est claire. Malgré des conditions de précarité extrêmes, ils ont fait le choix de la liberté ; ils décident eux-mêmes de leur propre manière de s’organiser et de se gouverner. C’est sans doute ce goût de la liberté et la dignité qui en découle que l’on perçoit dans la manière d’être si singulière des zapatistes.

Propos recueillis
par Bernard Duterme

Source : CETRI
Centre tricontinental


 La déclaration du 1er janvier 1994


Contes rebelles, récits du sous‐commandant Marcos
vendredi 27 décembre 2013 par  Jean-Paul Le Marec
http://lepcf.fr/Contes-rebelles-Recits-du

Depuis mon voyage au Chiapas en décembre 2011, je m’intéresse à l’expérience zapatiste dont vous n’entendez peu parler dans les médias. Par exemple, le 21 décembre 2012, 40.000 Zapatistes ont occupé en silence 5 villes du Chiapas dans l’indifférence totale des médias français. Vingt ans ont passé depuis leur soulèvement armé du 1er janvier 1994 et les Zapatistes sont toujours là !

 

Le sous-commandant Marcos, figure emblématique de la révolution zapatiste, a écrit de nombreux contes, à la fois poétiques et politiques. Le collectif "Grains de sable" a décidé de traduire ces textes en français et de les éditer sous forme d’un livre-CD avec les voix de John Berger, Carmen Castillo, Manu Chao, Serge Pey, Daniel Pennac... Je vous propose d’acheter dès maintenant ce livre-CD en utilisant le bulletin de souscription en PJ.

Je vous invite également à participer aux nombreux évènements (films, débats, lectures, musique, manifestation...) qui se dérouleront pendant la "Semaine zapatiste" du 11 au 18 janvier pour fêter les 20 ans de la Révolution zapatiste (consulter le programme complet sur le site www.cspcl.ouvaton.org).

Contes rebelles

Récits du sous‐commandant Marcos

Un livre CD pour fêter les 20 ans du soulèvement zapatiste du 1er janvier 1994.


• 12 contes et récits • 20 photographies couleurs des communautés zapatistes • un CD contenant les textes du livre lus par John Berger, Bonga, Carmen Castillo, Manu Chao, D’ de Kabal, Jolie Môme, Denis Lavant, Les Ogres de Barback, Daniel Pennac, Serge Pey, Tamérantong.


Ce livre, coordonné par le collectif « Grains de sable », est une réalisation solidaire dont les bénéfices seront versés aux communautés zapatistes.


Vingt ans après le 1er janvier 1994, les zapatistes sont toujours là. Entre‐temps, ils ont construit une autre réalité sociale et une démocratie radicale d’autogouvernement. Mais l’histoire du zapatisme, c’est aussi la profusion des histoires que le sous‐commandant Marcos ne cesse de raconter : celles du vieil Antonio – porte‐parole d’un imaginaire indien déconcertant –, du scarabée Durito – infime insecte se prenant pour Don Quichotte –, ou encore de ces enfants intrépides qui infligent défaite sur défaite au stratège de l’EZLN. Ces contes nous invitent à écouter la parole de ceux que l’on n’écoute pas. Ils sont portés jusqu’à nous par la personnalité et la voix de 12 lecteurs et lectrices, pour intensifier le plaisir de les savourer, enrichir notre propre imaginaire et interroger nos principes de vie.


MERCI POUR VOTRE SOUTIEN


En souscrivant avant le 31 janvier 2014, vous bénéficiez d’un tarif préférentiel de 12 euros TTC (+ frais d’expédition) au lieu de 19 euros TTC/exemplaire (prix à compter du 1er avril 2014).

Documents joints
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Militants d'AD

Situation des  MILITANTS

Nathalie Ménigon

Georges Cipriani

en libération conditionnelle

Jean-Marc Rouillan

en semi-liberté 

NOS COMBATS

(avril 2010)

Après la semI-liberté de Georges Cipriani, la campagne continue pour la libération de Jean-Marc Rouillan
et encore et toujours  
Pour une solidarité avec ces militants en semi-liberté, en libération conditionnelle et au-delà car le but reste le même: leur permettre de préserver leur identité politiqe et de vivre matériellement, politiquement.

(septembre 2008)

Contre le risque de peine infinie pour les prisonniers révolutionnaires - contre la rétention de sûreté - contre le CNO
Pour une libération complète et sans condition des prisonniers révolutionnaires
Pour une solidarité avec ces militants en semi-liberté, en libération conditionnelle et au-delà car le but reste le même: leur permettre de préserver leur identité politiqe et de vivre matériellement, politiquement.

  (août 2009)


Le combat pour la libération des prisonniers d'Action directe doit donc continuer et se renforcer ...
Après la réincarcération de Jean-Marc Rouillan, nous avons appris ce 20 août, le refus brutal et tellement politique de la libération conditionnelle pour Georges Cipriani.

Alerte: La santé, la vie de Jean-Marc Rouillan sont menacées, il doit être libéré.
Liberté pour Georges Cipriani'

C. GAUGER ET S. SUDER

PROCES CONTRE C. GAUGER ET S. SUDER

Pour suivre le procès : lire

 

LIBERATION DE SONJA SUDER

EMPRISONNEE DEPUIS SEPTEMBRE 2011 POUR DES FAITS REMONTANT A PLUS DE TRENTE ANS ET SUR LES SEULES ACCUSATIONS D'UN TEMOIN REPENTI HANS-JOACHIM KLEIN.

 

ARRET DES POUSUITES CONTRE CHRISTIAN GAUGER ET SONJA SUDER

ENGAGEES AU MEPRIS DE TOUTE PRESCRIPTION

SUR LES SEULES BASES DE DECLARATIONS OBTENUES SOUS LA TORTURE D'UNE PART ET D'UN REPENTI D'AUTRE PART

 

NON A LA TORTURE - NON A LA CITATION COMME TEMOIN D'HERMANN F.

Militant grièvement blessé en 1978, interrogé dès le lendemain d'une opération où il a perdu ses deux yeux et a été amputé des deux jambes, séquestré durant quatre mois sans mandat d'arrêt par la police, maintenu à l'iolement, et dont le tribunal prétend aujourd'hui utiliser les déclarations, qu'il a remis en cause dès qu'il a qu'il a pu être libéré des griffes des policiers.

 

LIBERATION DE SIBYLLE S., ARRETEE LE 9 AVRIL EN PLEIN PROCES POUR REFUS DE TEMOIGNER :

 

condamnée il y a plus de trente ans sur la base des déclarations de son ex-compagnon Hermann F., elle est restée proche de lui toutes ses années et refuse qu'on utilise ces déclarations qui lui ont été extorquées au prix de traitements inhumains.

 


Liberté pour Sibylle et Sonja 2