Pour consulter le blog: linter.over-blog.com
Nous étions avec des militants de stopextraditions et des militants allemands dans la salle d'audience ce vendredi.
Entrée tranquille dans la salle d'audience, dont on va bientôt pouvoir pourtant mesurer les limites, autant pour le public, que dans le procès lui-même.
Ce qui se joue là, c'est un monde de l'horreur et de l'injustice, de l'implacable et l'inacceptable sous l'aspect aseptisé et tranquille de cette salle d'audience ambiance années 80.
Un témoin menacé d'emprisonnement pour refus de témoigner
Tout d'abord la citation du témoin, la compagne de Hermann feiling, qui a vécu tout ce que son compagnon a subi, et que la justice prétend entendre sur des faits de 1978 pour étayer son acte d'accusation.
Le but de la juge: obtenir absolument des déclarations, car les deux seuls éléments à charge présentés pour cette partie du procès contre Christian Gauger et Sonja Suder sont les témoignages qu'elle espère de ces deux personnes - traumatisées à l'époque par les interrogatoires subis par Hermann Feiling.
Entre-temps, le témoin est resté proche de Hermann Feiling, elle a un emploi qu'elle risque de perdre, et elle se retrouve replongée dans ce monde judiciaire auquel elle n'aurait jamais plus dû être confrontée. Tous les faits étant normalement largement prescriptibles: à l'époque elle avait été condamnée à 18 mois avec sursis.
Cette femme risque aujourd'hui une peine de six mois pour refus de témoigner. Car cela est passible en Allemagne d'amende pour entrave à la justice et de six mois de mise en détention : emprisonnement pendant lequel la personne est censée réfléchir et revenir sur sa décision. (On nomme cela en Allemagne "Beugehaft". Et cela a été récemment utilisé contre des militants de la RAF dont Christa Eckes - qui s'est vu menacée d'une mise en détention alors qu'elle était atteinte d'une leucémie qui l'emportait quelques mois plus tard).
Or, le témoin a maintenu malgré les pressions de la juge, sa décision.
Elle était accompagnée de son avocat de l'époque, Me Borowski (présent lui aussi auprès de sa cliente, comme Me Baier l'est auprès de Hermann Feiling, montrant par l'empreinte indélébile qu'ont eu sur eux les événements de 1978).
Tout d'abord, comme à son habitude, la juge commence à lui parler avec une douceur exagérée, se penchant vers elle, l'air doucereux, en lui indiquant les règles de droit, puis rapidement elle reprend son attitude rigide et d'une extrême violence concentrée quand le témoin exprime son refus.
Le témoin indique qu'elle est toujours fermement persuadée que les déclarations de Hermann Feiling étaient irrecevables à l'époque, et qu'elle ne s'était pas opposée au verdict à l'époque pour ne pas alourdir le poids de toute cette situation sur H.Feiling. Elle demande une révision du procès et de ce fait à faire usage de ce droit qui permet à un accusé de refuser de témoigner si son témoignage devait l'incriminer ou incriminer ses proches.
Bien entendu, le juge refuse et menace.
Il est à noter que tout repose sur le témoignage de ces deux témoins, et que c'est donc tout le procès qui est en jeu.
Il est aussi à remarquer cependant que la volonté de faire témoigner à tout prix Hermann Feiling et maintenant sa compagne de l'époque, continue à créer un malaise perceptible cette fois encore dans la presse (La Frankfurter Rundschau n'hésite pas à titrer en faisant référence à Martin Luther et en se référant à l'attitude historique et symbolique de celui-ci de refuser de céder devant la hiérarchie catholique, ce qu'il nomme la Martin-Luther-Attitude).
Et un signal de cela n'est-ce pas aussi le refus de la partie civile de souscrire à la demande de mise en détention du témoin.
Une lecture insupportable
Après la sortie du témoin, alors que chacun d'entre nous, était encore sous le coup de l'émotion, la juge, toujours aussi froide et distante, commence à lire comme si de rien n'était, les cotes des pièces sur lesquelles elle entend s'appuyer.
Et elle commence par le juge Kuhn, juge hautement célèbre à son époque pour son intransigeance, et pour un incident où son comportement autoritaire lui avait valu un joli direct de la part d'un prévenu excédé par son autoritarisme. C'était aussi en 1978.
Comme si de rien n'était, comme si elle ne venait pas d'avoir affaire à un témoin dont la dignité et le courage avait encore plus fait ressortir son extrême froideur et insensibilité, comme si elle n'allait pas se mettre à lire des textes aussi violents que pervers!
Car, comment qualifier autrement , les extraits choisis par elle qui décrivent les interrogatoires d'un juge d'instruction apparemment aux petits soins pour le prévenu, jouant sur l'émotif et le personnel et qui décrit un homme qui vient d'être si gravement mutilé comme un être ouvert, faisant des projets d'avenir.
Mais en prétendant montrer que le juge d'instruction Kuhn interrogeait un prévenu en mesure de répondre aux interrogatoires, elle a en fait décrit les méthodes perverses appliquées consciemment à Hermann Feiling et dénoncées depuis le début par tous ceux qui en ont pris connaissance comme tortures.
Etat allemand, état tortionnaire
Tous étions glacés par ce que nous entendions, certains ne sachant comment réagir, quand des cris ont interrompu cette lecture indigne.
Les mots lancés atteignirent, sans aucun doute, la Cour.
Car conformément à ce qu'elle montre depuis le début, la juge a alors désigné une personne au jugé, au hasard, demandant qu'on prenne son identité. Etrangement, c'est la police qui intervient dans l'enceinte du palais et elle utilise la force pour ce contrôle d'identité sous les protestations du public.
Cet incident montre clairement la fragilité de la publicité des débats dans ce procès. La juge peut se permettre de désigner sans avoir à donner de preuve une personne du public et à faire constater son identité et au-delà bien entendu elle peut demander l'expulsion ou une peine.
Ceux qui pouvaient penser à l'entrée dans la salle que la publicité des débats pouvaient être respectés, ont senti clairement combien au contraire la menace pèse sur ce procès, car les faits sont si accablants pour le juge qu'elle ne peut raisonnablement que souhaiter pouvoir faire le sale travail dans le silence ...
Les prochaines audiences sont le 15 et le 19. Organisez-vous pour venir au procès, organisons-nous pour rompre le silence qu'elle espère tant.
Pour consulter le site: stopextraditions
A lire sur linter les articles des catégories: christa eckes Christian Gauger et Sonja Suder
Voir les albums photos : christa-eckes C-GAUGER-S-SUDER
Nous reprenons ci-dessous le texte du site verdammtlangquer, dont nous faisons une traduction rapide (donc perfectible) afin que l'information passe plus rapidement.
Le témoin ne se laisse pas influencer et continue à refuser. La juge Stock commente cela en indiquant que le refus de témoigner peut entraîner des amendes et un emprisonnement pouvant aller jusqu'à 6 mois.
Puis la juge commence à citer les cotes de pièces qu'elle entend lire et commence par le juge Kuhn, disparu depuis et qui poursuivait, en tant que juge d'instruction une tâche apparemment neutre. Nous nous souvenons que ce Kuhn - c'était aussi en 1978 - donne à un prévenu la possibilité de choisir un avocat. avant la lecture du mandat d'arrêt. Lorsque celui-ci fait usage de ce droit et que l'avocat arrive, Kuhn coupe le contact. C'était sa manière de montrer son pouvoir. En réponse, le prévenu saute au-dessus de la table et lui lance un direct en plein visage.
Kuhn décrit Hermann F. lors de ces interrogatoires comme un homme ouvert, qui corrige des descriptions de personnes inexactes et très prêt à parler. Le juge Kuhn indique qu'il était très attentif à laisser des pauses afin de ne pas trop solliciter Hermann F. Il décrit des détails qui confortent les descriptions de la défense qui montre que ce comportement relève d'une situation traumatisante et s'apparentant à la torture, comme le montrent les recherches récentes sur les traumas. La juge Stock refuse à ce jour d'entendre ces experts et essaie en lisant ces déclarations d'imposer la recevabilité des soi-disantes déclarations de Monsieur Feiling.
Cette situation est insupportable et en protestant avec force le public quitte la salle. Environ dix minutes après, la police arrive et demande à une des personnes de la suivre, qui refuse et demande la raison., un policier en civile l'oblige à le suivre sous les protestations. La police procède au relevé d'identité de force. L'atmosphère est agressive.
Christian Gauger est déjà malade depuis plusieurs audiences. Comme il ne reste que quelques minutes, la présidente interrompt l'audience.
Prochaine audience le 15 octobre à 9 heures
Venez au procès
Am heutigen Prozesstag ist die Zeugin S. geladen und betritt mit ihrem Rechtsbeistand den Gerichtssaal. RA Borowsky fordert als Zeugenbeistand beigeordnet zu werden und erklärt für seine Mandantin, dass ihre damalige Verurteilung 1982, die auf angeblichen Aussagen von Hermann F. basieren, von ihr akzeptiert worden war, weil sie Hermann F. eine weitere Belastung ersparen wollte. Sie ist bis heute der festen Überzeugung, dass Hermann F. nicht vernehmungsfähig war und will dieser Position Nachdruck verleihen, indem sie ein Wiederaufnahmeverfahren anstrebt und deswegen von dem Aussageverweigerungsrecht nach § 55 StPO Gebrauch macht.
Die Staatsanwaltschaft hat keine Einwände gegen die Beiordnung des Anwalts als Zeugenbeistand, verlangt aber, dass die Zeugin aussagt. Die Verteidigung widerspricht dieser Sichtweise und erklärt, dass die Zeugin nichts sagen muss, weil sie wegen der unzulässigen Vernehmung von Feiling mit Recht ein Wiederaufnahmeverfahren durchführen können muss.Nicht unvermutet sieht das Gericht das anders und beschließt, die Beiordnung des Anwalts zurückzuweisen und auch der Zeugin die Aussageverweigerung abzusprechen.
Die Zeugin lässt sich davon nicht beirren und beharrt darauf, keine Aussagen zu machen. Richterin Stock kommentiert dies mit einer Belehrung, dass die Aussageverweigerung zu Ordnungsstrafen und Beugehaft bis zu einem halben Jahr führen kann. Die Zeugin bleibt auch daraufhin bei ihrer Haltung.
Die Staatsanwaltschaft forderte ein Ordnungsgeld von 800 €, ersatzweise 8 Tage Haft und gleichzeitig die Androhung von Beugehaft, weil sie Überzeugungstäterin sei. Der RA der Zeugin erklärt, dass seine Mandantin das Wiederaufnahmeverfahren durchführen will, weil Hermann F.s Aussagen auch damals nicht hätte verwertet werden dürfen.
Dann meldet sich der Anwalt der Nebenklage zu Wort und meint, er hat den Eindruck, dass die Zeugin eine klare feste Überzeugung vertritt und auch durch ein Strafgeld und Beugehaft nicht davon abzubringen ist. Von daher lehne er eine Beugehaft ab.
Nach einer 20-minütigen Beratungspause geht’s mit dem Beschluss der Kammer weiter: der Zeugin werden die Kosten des heutigen Verfahrens auferlegt, es wird ein Ordnungsgeld von 400,-€ verhängt, ersatzweise 4 Tage Haft. Begründet wird dies mit der Verweigerung auszusagen und dem Hinweis, dass es keine rechtlichen Gründe für ein Wiederaufnahmeverfahren gibt. Sie wird für den nächsten Freitag, 19.10. erneut geladen. Süffisant bemerkt Frau Stock gegenüber der Zeugin, die ruhig und souverän ihr gegenüber sitzt, dass sie bis zum nächsten Freitag genügend Zeit hat, über ihre Aussagebereitschaft nach zu denken. Die Zeugin verlässt mit ihrem Anwalt den Saal.
Dann zählt die Vorsitzende Aktenseiten auf, die sie verlesen will und beginnt mit Bundesrichter Kuhn, der mittlerweile verstorben ist und in seiner Funktion als Ermittlungsrichter einen scheinbar neutralen Auftrag verfolgt. Wir erinnern uns, dass dieser Kuhn einem vorgeführten Festgenommenen, es war auch im Jahre 1978, vor der Verlesung des Haftbefehls die Möglichkeit gibt, einen Vertrauensanwalt anzurufen. Als er das tut und der Anwalt sich meldet, unterbricht Richter Kuhn die Leitung – kein Kontakt. So spielte er damals seine Macht aus. Daraufhin sprang der Beschuldigte über den Tisch und traf mit der Faust das Gesicht seines Anklägers.
Kuhn beschreibt Hermann F. in einer damaligen Vernehmung als aufgeschlossenen Mann, der unrichtige Personenbeschreibungen korrigierte und sehr gesprächsbereit war. Richter Kuhn war bedacht darauf, Pausen einzuhalten, damit der Verhörende nicht überstrapaziert würde. Er beschreibt Einzelheiten, die genau die Position der Verteidigung unterstreichen, die dieses Verhalten auf eine traumatisierte, folterähnliche Situation zurück führt – diese Sicht wird von der aktuellen Traumaforschung unterstützt. Richterin Stock weigert sich aber bisher diese Gutachter zu hören und versucht mit den Verlesungen, die Verwertung der angeblichen Aussagen von Herr Feiling durchzudrücken.
Diese Situation ist nicht auszuhalten, unter lautstarkem Protest verlassen Zuhörer_innen den Saal. Frau Stock weist auf eine Zuhörerin und verlangt die Personalienfeststellung, sie unterbricht die Verhandlung. Nach ca. 10 min kommt die Polizei und verlangt von einer Zuhörerin, dass sie mitkommt. Diese weigert sich und fragt nach dem Grund, woraufhin ein Zivi handgreiflich wird und mit Gewalt die Frau aus dem Raum führt. Leute drum herum protestieren. Die Polizei erzwingt die Personalienfeststellung. Es herrscht eine aggressive Stimmung.
Christian Gauger geht es schon seit mehreren Verhandlungstagen sehr schlecht. Da sowieso nur noch wenige Minuten zu verhandeln sind, unterbricht die Vorsitzende die Verhandlung.
Fortsetzung am Dienstag 15.10. um 9.00 Uhr.
Kommt zum Prozess