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L'Internationale

L'Internationale, 1983. Le premier numéro d'un journal paraît, qui reprend le titre de celui publié en 1915 par Rosa Luxemburg - emprisonnée - alors que s'affrontaient les peuples entraînés dans la plus grande des boucheries par le capitalisme, l'impérialisme, et alors que s'étaient ralliés à celle-ci les partis de l'Internationale. En 1919, ceux-ci mettront à mort celle qui avait résisté et qui pour cela avait été emprisonnée. L'internationale 1983 comptera 11 numéros, avant de devoir s'arrêter momentanément : Il témoignera de luttes - et certains qui menèrent ces luttes sont encore aujourd'hui emprisonnés. Il réfléchira à l'évolution du capitalisme - et cette réflexion reste toujours aussi nécessaire. Le blog linter est la chronique d'un journal, c'est par là même la chronique des luttes menées alors, cela pourra être aussi la chronique de luttes menées ... aujourd'hui.

      

       SONJA SUDER EST LIBRE         Procès C. Gauger, S. Suder: Une page pour s'informer 

   PALESTINE - Une carte à ne jamais oublier

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Texte libre

Aux camarades, visiteurs du blog, bienvenue ...
Aux camarades qui viennent de rejoindre le blog, bienvenue. A ceux aussi qui lui rendent visite à l'occasion, bonjour. Le combat n'est jamais un échec, s'informer est déjà un pas vers la conscience. L'ordre et la sécurité ne sont pas le désir de tous, s'aliéner par tous les moyens de la société d'aujourd'hui ne nous intéresse pas. Nous ne cherchons pas à exploiter l'autre. Nous ne tournons pas la page des combats passés, ils sont partie de nous. Et chaque mot que nous lisons, chaque image  que nous voyons, contribue à nous former. Nous ne sommes pas dupes. Nous sommes solidaires. Nous chassons les chasseurs d'enfants. Et nous sommes  le jour face à la nuit sans cesse renouvelée de la violence et de l'oppression. Il n'y a pas d'âge pour la révolte. Et 68 rejoint l'esprit de la Bastille de ce 6 mai où les pavés ont su de nouveau voler. La révolte est une et se rit de toutes les différences.

Pour tous ceux qui viennent sur ce blog, qui font "la route des insoumis" que décrit Nathalie, qui sont et seront les révolutionnaires de demain dont parle Jean-Marc, qui se reconnaissent ce droit à l'insurrection que revendique Georges. Pour chacun, ce collage de Joëlle, mieux qu'un bras d'honneur, à tous ceux qui sont ce que nous refusons.

La queue de la baleine, Nathalie, nous ne la lâcherons pas!

Archives

Joëlle Aubron

Sur ce collage, un poème. linter
C'est l'automne, et ce n'est pas l'automne,
Ces femmes qui marchent
Des combattantes?
Des femmes qui marchent?
Vie de tous les jours ou vie d'exception?
Guerre d'Espagne,
Journées d'après occupation?
Journées d'après l'occupation?
La vie est simple
comme l'est souvent le combat

Entre l'or du feuillage
et le noir et blanc de la vie
Cette image sensible

Georges lors d'une audience devant le JAP en 2005
En tout premier lieu, du fait qu'il va être question ici de mes inclinaisons politiques et de mon évolution depuis 1987 au sein du monde carcéral, je tiens à faire une déclaration de principe : ainsi, conformément à la Constitution de la République française de 1792, repris par l'Article 35 du 26 Juin 1793 *, stipulant un droit à l'insurrection, qui a servi à Valmy pour sauvegarder et étendre la révolution, qui a servi en 1871 avec la Commune de Paris contre l'occupation Prussienne, qui a encore servi en 1940 contre l'occupation national-socialiste allemande et la collaboration pétainiste française, et pour encore servir concrètement après 1968 dans la plupart des pays d'Europe de l'Ouest avec l'insurrection armée larvée et latente contre chaque Etat capitaliste en place et contre l'OTAN ; une Constitution qui après avoir servi depuis son avènement de réfèrent à la plupart des peuples de par le monde pour se libérer des différents maux entretenus que sont, soit l'occupation étrangère, soit l'oppression de classe, soit l'exploitation de l'homme par l'homme jusqu'à l'esclavagisme, leur a ouvert une perspective politique. Et dès lors dans l'assurance qu'elle restera de même une référence au futur pour tous les peuples épris de Liberté, d'Egalité, de Fraternité et de Démocratie, conformément à cette Constitution de 1792 donc, je me refuse à abjurer ces moments historiques comme je me refuse à abjurer la stratégie de Lutte Armée pour le communiste, qui en est une expression particulière.
(
Georges Cipriani  MC Ensisheim, 49 rue de la 1ère armée 68 190 Ensisheim)


Jean-Marc dans une interview en 2005

C'est la question centrale (la question du repentir) depuis notre premier jour de prison. Et c'est le pourquoi de nos condi­tions de détention extraordi­naires, des restrictions actuelles sur le droit de communiquer ou de la censure des correspon­dances. Dans aucune des lois de l'application des peines, il n'est stipulé que le prisonnier doit ab­jurer ses opinions politiques. Mais pour nous, certains procu­reurs n'hésitent pas à affirmer que les revendications du com­munisme impliquent une récidive. Je sais bien que si nous nous repentions, nous serions soudai­nement adulés par la bonne so­ciété, mais ce n'est pas notre vi­sion de la responsabilité poli­tique. Notre engagement n'est pas à vendre ni à échanger contre un peu de liberté.
(Jean-Marc Rouillan 147575 Cd des baumettes, 230 Chemin de Morgiou Marseille Cedex 20

Joëlle à sa sortie le 16 juin 2004
Je suis fatiguée, aussi je dirai seulement trois choses :
La première est d'être bien sûr contente d'avoir la possibilité de me soigner.
La seconde est que l'application de la loi de mars 2002 reste cependant pour de nombreux prisonnières et prisonniers très en deça de son contenu même.
La troisième est ma conscience de ce que la libération de mes camarades est une bataille toujours en cours. Régis est incarcéré depuis plus de 20 ans, Georges, Nathalie et Jean-Marc, plus de 17. Je sors de prison mais je dois d'abord vaincre la maladie avant de pouvoir envisager une libération au sens propre. L'objectif reste ainsi celui de nos libérations.

Nathalie, en février 2007

Cependant, pour nous, militant-e-s emprisonné-e-s du fait du combat révolutionnaire mené par l’organisation communiste Action directe, nous sommes sûrs de notre route : celle des insoumis à l’ordre bourgeois. Tant que des femmes et des hommes porteront des idées communistes, les impérialistes au pouvoir frémiront jusqu’à ce que la peur les gèle dans leurs manoirs sécurisés à outrance.

24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 19:53
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L'image “http://sp35.free.fr/bandregu2.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

Suite à la plainte de la Ministre de l’Intérieur contre le collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes pour « injure publique » contre la Police aux Frontières : APPEL À SOLIDARITE ET À MOBILISATION !

Début juin, nous, collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes, avons appris que la police judiciaire recherchait les noms des « animateurs » du collectif dans le cadre d’une enquête préliminaire. Le collectif n’étant pas une association avec des « animateurs » mais un regroupement d’individus refusant la spécialisation des tâches et la personnalisation des actions menées, la police a demandé à la Maison Internationale de Rennes (MIR) de livrer des noms. La MIR, association indépendante qui héberge les assemblées générales du collectif, a refusé de se plier aux injonctions de la police, y compris lors d’une audition sur convocation. Cette pression sur la MIR a déjà été largement (élu-e-s, associations, etc.) dénoncée et notre collectif se joint à cette dénonciation publique.

Mercredi 18 juin, nous, membres du collectif, nous sommes collectivement présentés aux services de police judiciaire afin d’être informé-e-s sur l’objet de l’enquête nous concernant. Nous avons fini par apprendre, par voie de presse, que la ministre de l’intérieur portait plainte contre nous pour « injure publique contre un corps constitué de l’Etat », à savoir la Police aux Frontières (PAF). Suite aux premières auditions depuis le jeudi 19 juin, nous avons cru comprendre que 3 de nos tracts et 2 de nos affiches étaient plus particulièrement visés par l’enquête. Une bonne dizaine d’arguments utilisés et d’expressions employées ont été évoquées lors de ces auditions pour affirmer que nous aurions tenu des propos diffamants à l’encontre de la PAF. Nous tenons à disposition de quiconque les tracts et affiches visés par l’enquête afin que chacun-e puisse se faire une idée de ce qui nous est reproché.

Nous souhaitons en effet lancer un appel à solidarité et à mobilisation car nous pensons que, au-delà de la mise en cause du collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes, c’est une certaine forme de liberté d’expression et d’opinion qui est en jeu si cette plainte aboutit.

Depuis sa naissance en 2002, le collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes a été souvent sollicité par des personnes étrangères dénonçant les pratiques de la PAF, ce service particulier de la police chargé de lutter contre l’immigration dite irrégulière. Ainsi, à de multiples reprises, de manière médiatisée ou non, notre collectif a jugé important de dénoncer les modes d’arrestations d’étranger-e-s à domicile, les interpellations devant les écoles des parents sans-papiers, le menottage systématique des étranger-e-s interpellé-e-s, les arrestations d’étranger-e-s aux guichets des préfectures ou devant les locaux associatifs, l’irruption de policiers dans les procédures de mariages mixtes… Les tracts et les affiches visés par l’enquête
dénonçaient à nouveau ces pratiques, comme le font des centaines d’organisations et de collectifs sur tout le territoire français.

Mais, plus récemment et de manière croissante, le collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes a été sollicité par des personnes étrangères, de nationalités diverses, se déclarant victimes de contrôles d’identité fondés sur la couleur de peau ou sur la langue utilisée, en particulier dans les gares ou le métro. Ces contrôles ont aussi été rapportés par des témoins. Dans la quasi-totalité des cas, les personnes contrôlées sont considérées – dans notre société – comme des personnes « arabes » ou « noires ». Nous pensons notamment à 7 élèves d’un lycée rennais revenant d’une sortie scolaire qui, le même jour en mars 2008, ont subi ces contrôles que beaucoup nomment « au faciès ». Ces contrôles d’élèves – qui ont débouché sur une interpellation et une tentative préfectorale d’éloignement du territoire français – ont constitué une goutte d’eau de trop dans l’océan des contrôles d’identité qui nous semblent échapper à la logique d’un Etat de Droit.

C’est pourquoi notre collectif a décidé d’organiser, le 2 avril 2008, une nouvelle action de dénonciation publique des pratiques de la PAF. Cette action a été annoncée et rendue visible par les 3 tracts et les 2 affiches qui sont visés par l’enquête. Nous tenons à affirmer que ces tracts et affiches, conformément aux principes de fonctionnement de notre collectif, ont été élaborés et validés collectivement en assemblée générale. Le ton humoristique ou ironique et l’ambiguïté de certaines formulations, relativement habituels dans l’histoire de notre collectif, semblent être au cœur de la plainte dont nous faisons l’objet. Tout en réaffirmant avec force que notre collectif n’entend pas – comme toujours depuis 2002 – pointer du doigt les individus travaillant à la PAF mais les pratiques et l’existence même de ce « corps constitué de l’Etat », nous craignons que les formes de notre liberté d’expression et d’opinion contre les politiques d’immigration française soient le principal objet de la plainte du ministère de l’Intérieur. Et nous déplorons que ces formes de liberté soient davantage combattues, par le pouvoir actuel, que les effets de la « dérive sécuritaire » qui structure les pratiques policières, à l’encontre notamment des personnes considérées comme étrangères.
Afin d’empêcher cette plainte ministérielle d’aboutir, le collectif appelle à un :

RASSEMBLEMENT DE SOLIDARITE ET D’EXPLICATIONS
SAMEDI 28 JUIN A 15 HEURES, PLACE DE LA MAIRIE A RENNES

Collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes Assemblée générale ouverte à toutes et tous chaque mardi à 18 hs 30 à la MIR, 7 quai Chateaubriand Rennes

comité sans papiers juin 08

Le Collectif de soutien aux sans papiers dans le collimateur de l'Etat

Accusé d'« injure publique » envers la Police aux frontières, le Collectif de soutien aux sans-papiers a été reçu, jeudi, dans les locaux de la Police judiciaire de Rennes. En cause : trois tracts et deux affiches évoquant notamment les méthodes de contrôle d'identité de la PAF. Les membres du Collectif dénoncent une atteinte à la liberté d'expression.

Depuis quelques temps, les membres du Collectif rennais de soutien aux sans-papiers se savaient dans le collimateur de la police judiciaire. Lors de leur dernière action collective, mercredi 11 juin dans les locaux de la Ddass, ils avaient évoqué le sujet lors d'une assemblée générale. A la fin du mois de mai, la Mir (Maison internationale de Rennes), qui héberge le collectif, avait reçu la visite de la police judiciaire. Les agents demandaient à connaître l'identité des membres du Collectif. A la Mir, la police s'est vue opposer une fin de non recevoir. La directrice de la Maison internationale a ensuite été convoquée au commissariat, sans plus de résultat.

Plainte du ministère
Les membres du Collectif ont appris par la suite qu'ils étaient soupçonnés d' « injure publique à corps constitué de l'Etat. », en l'occurrence la police aux frontières. En cause : plusieurs tracts anonymes évoquant les méthodes d'interpellation des étrangers en situation irrégulière, qui évoquerait des contrôles d'identité racistes. Les propos sont remontés en haut lieu et le ministère de l'Intérieur a déposé une plainte auprès du procureur. Le Collectif de soutien aux sans-papiers est accusé d'être à l'origine du tract. La Police judiciaire refusant de leur donner plus d'explications par téléphone, et exigeant de connaître les noms des protagonistes, le Collectif s'est rendu au commissariat, mercredi dernier, afin de solliciter un entretien.

Tête-à-tête
Le tête-à-tête a eu lieu le lendemain. Deux membres du collectif, désignés en Assemblée générale, ont été reçus séparément à 9h et 17h. Ils ont appris qu'une dizaine d'arguments et expressions, employés dans des tracts et affiches du collectif, sont visés par la plainte. Selon un des membres, l'entretien aurait été moins cordial que prévu. Suite à ces « interrogatoires », le Collectif s'est réuni en assemblée générale, jeudi soir.

Liberté d'expression
Dans un communiqué publié peu de temps après, les membres dénoncent une atteinte à la liberté d'expression : « Le ton humoristique ou ironique et l'ambiguïté de certaines formulations, relativement habituels dans l'histoire de notre collectif, semblent être au coeur de la plainte dont nous faisons l'objet. Tout en réaffirmant avec force que notre collectif n'entend pas - comme toujours depuis 2002 - pointer du doigt les individus travaillant à la PAF mais les pratiques et l'existence même de ce « corps constitué de l'État », nous
craignons que les formes de notre liberté d'expression et d'opinion contre les politiques d'immigration française soient le principal objet de la plainte du Ministère de l'Intérieur. »
La police judiciaire n'a pas souhaité communiquer sur ce sujet. Les membres du collectif, quant à eux, appellent à un rassemblement de solidarité, samedi 28 juin à 15h, place de la mairie à Rennes.

 Nicolas Legendre 
http://sp35.free.fr/
Article transmis par un camarade.
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23 juin 2008 1 23 /06 /juin /2008 19:52
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C'était publié le 16 juin sur rap conscient.

Ne comprend-on pas mieux à la lecture de ces conditions de vie ce qui s'est passé à Vincennes? Pas besoin de pousser qui  que ce soit comme le pouvoir voudrait le faire croire pour préparer mieux la criminalisation des soutiens. En prison, combien de prisonniers, se sont mutilés, suicidés, ont mis le feu à leur matelas. C'est bien pour ça que dans les mitards, on supprime tout. Parce que le pouvoir a peur de tout!
Entre détenus et retenus, il n'y a qu'une lettre et elle n'est qu'administrative. les sans-papiers dans les centre de rétention ne sont rien d'autres que des prisonniers ...

Dernières nouvelles du centre de rétention de Vincennes, le lundi 16 juin 2008
Enregistré dans : Prise de position — skalpel @ 6:58 pm

CRA 2:

« Quand je suis arrivé il y a une semaine et demi, on a essayé de faire une grève pour essayer de faire connaître les conditions de vie ici. Quand on veut faire un mouvement on arrive pas à faire bloc, les différences de nationalité posent problème, par exemple les russes et puis quelques arabes disent qu’ils suivent pas. C’est même pas parrapport à la communication, on essaye de prendre un représentant de chaque pays pour faire savoir ce qu’on veut faire.Ils m’ont arrêté à la gare du Nord, c’était un contrôle d’identité, les policiers étaient 4, ils arrêtaient que les gens de couleurs, arabes,noirs.

Ils étaient en civil. Je les ai remarqués, ils étaient avec une fourgonnette marquée « police », les gens autour se rendaient pas compte, donc ils réagissaient pas. J’ai passé une journée à Cité en garde à vue. J’ai demandé à voir un médecin, la policière m’a répondu « vous n’avez pas besoin de médecin, vous êtes sportif ». C’était la première fois que j’étais arrêté donc je savais pas que c’était illégal, c’est après le procès verbal que j’ai eu un avocat et je me suis rendu compte.

Ici c’est invivable, on voit de tout, il y a des mecs qui ont rien à faire là. Par exemple il y a un mec qui a été opéré du cerveau, il avait des cicatrices, il a été arrêté en pleine convalescence deux jours après être sorti de l’hôpital où il était resté un mois et demi, il doit se faire encore opérer le 20 juin. Sa tête continue à enfler ici. Ça fait cinq jours qu’il est dans le CRA. Il y a pleins de cas comme ça, il y a un gars qui a mal aux dents, son visage est enflé, il dort pas la nuit, il a vu un dentiste il y a une semaine, qui lui a dit que pour le moment il pouvait pas lui arracher ses dents et après il est revenu au centre, ils lui donnent des calmants mais c’est vraiment le minimum parce que depuis ça désenfle pas.

On a pas le droit de faire entrer de la bouffe, comme quoi ça pourrait nous empoisonner alors qu’ils nous donnent des rasoirs bic, c’est quand même beaucoup plus dangereux! Ils nous foutent des distributeurs: c’est un gros marché, un buisness. Il n’y a à vendre que des choses pour le goûter, chocolat, coca, c’est que de la confiserie. Même en prison les mecs ont le droit qu’on leur ramène des paquets de clopes. Ils vendent ici les clopes et la nourriture au même prix qu’à l’extérieur. Je pense que GEPSA , qui s’occupe ici de la bouffe de la cantine, s’occupe aussi de ces machines.

L’OMI [Office des Migrations Internationales] dit qu’on peut leur faire acheter des choses, du tabac cartes téléphoniques, ça marche mais on peut pas commander de la nourriture. C’est l’enfer la nuit il y a plein de moustiques, les murs sont couverts de sang des moustiques écrasés. Il y a des tentatives de suicide tous les jours, peut être trois par jour. Un mec qui devait prendre son vol a avalé une lame, il s’est coupé sur le ventre. C’est d’abord les policiers qui sont venu le voir, je les ai vu lui mettre des baffes [la communication a coupé] »

CRA1
« Il y a des tentatives de suicide très souvent, presque tous les jours. Quand quelqu’un s’évanouit, ils viennent le prendre et l’emmènent à l’hôpital, et puis très souvent on entend que la personne a été expulsée, elle s’en va sans s’en rendre compte. Vendredi dernier c’est arrivé à un jeune malien, le lendemain un frère nous a appelés et nous a dit qu’il était dans son pays d’origine, il est arrivé là bas sans chaussures. Quand quelqu’un fait une tentative de suicide, les policiers le mettent dans un drap ou sur un brancard, ils minimisent l’acte, ils disent qu’il a bu seulement du shampoing, « c’est rien ».

Tout le monde est pas pareil dans le centre, on arrive pas à faire un mouvement parce que bon nombre de gens sont pas motivés, ils ont peur des représailles, moi je leur dit qu’on peut pas sanctionner un groupe si ya pas de chef. Il y en a qui peuvent pas bien parler le français et pour faire une grève et écrire des revendications c’est difficile. On est obligé de fermer les yeux et la bouche, je trouve ça aberrant. On discute tout le temps entre noirs africains, on sait que derrière il y a des gens qui nous soutiennent et on en est très content mais il faut aussi se battre soi-même. On voudrait que nos pays d’origine sachent nos conditions de détention, et pas rétention (parce qu’avec ce mot ils masquent nos conditions de prisonniers), et se mobilisent devant les ambassades françaises.

La manifestation de samedi a été très bien, on a entendu leurs voix. Les retenus ont crié et secoué la grille qui se trouve près de l’accueil et d’où on entend à l’extérieur. Un responsable a essayé de nous faire taire, il en a attrapé deux, les meneurs, mais ils se sont dégagés. Les mobilisations à l’extérieur sont nécessaires, ça nous incite beaucoup à faire des actions, à dénoncer les choses. Et vouloir la fermeture.

J’ai entendu pendant une visite les policiers parler entre eux de 17 travestis arrivés au CRA 2. Ici c’est l’angoisse totale, quand on a son voisin de chambre qui se fait réveiller à 4h du matin emmené sans chaussures, attaché, bâillonné.

On nous envoie à la justice comme si on était de très grands criminels, menottés, dans un fourgon avec des cages à l’intérieur, on nous enferme dedans. Je suis rentré 3 fois dans ce fourgon pour aller au tribunal, à chaque fois que j’y rentre je dis au policier « Nous sommes traités comme du bétail », le policier rigole. En cas d’accident, on peut pas être sauvé.

Le combat doit continuer! »

fermeturetention@yahoo.fr

source ccc forum

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20 juin 2008 5 20 /06 /juin /2008 19:16
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Témoignages

Mercredi 4 juin 17 h 50

En sortant de la réunion de rédaction de la revue Commune, je reçois ce texto : « Attention  Métro la Chapelle rafle en cours ». Impossible d’être partout : une marche est prévue à Montreuil entre les foyers de travailleurs immigrés pour protester contre les contrôles et les ar­restations de sans-papiers qui se multiplient aux abords de leur domicile. Depuis trois semai­nes, nous nous rassemblons chaque mercredi, comité anti-ex­pul­sion, collectif de soutien aux sans-pa­piers, parents d’élèves de RESF et syndicalistes. Nous nous or­­ga­ni­sons contre les rafles et les expulsions, faisant du bruit autour des foyers pour aver­ti­r les voi­sins que des rafles ont quotidiennement lieu dans leur quartier et leur montrer qu’il est pos­si­ble de s’organiser pour empêcher ces arrestations.

 Retour en arrière

À la fête des foyers, le samedi 31 mai, une camarade a pris la parole pour demander que la mairie de Montreuil, et plus particulièrement Dominique Voynet, affiche clairement et de façon visible, son opposition aux rafles qui se sont déroulés sur la ville. Mme la maire débarque, s’empare du micro et s'adresse très agressivement à notre camarade en disant qu'elle et son équipe ont agi pour que M. Dramé ne soit pas expulsé. Elle rejette la faute de l'expulsion sur le collectif de sans-papier de Montreuil qui ne lui aurait pas fourni les trois fiches de salaire réclamées par le préfet mais « des bouts de papier ». De fait, Mme Voynet n'a pas répondu à la question ; elle a parlé de l'expulsion de Dramé pour faire croire qu'elle s’activait, tout en incriminant le collectif qui n'aurait pas fourni ce sésame de trois fiches de salaire.

Après sa prise de micro quelques échanges ont lieu entre l'équipe municipale (vingt personnes à peu près) et notre camarade. Ce ne sont que des attaques personnelles associées à des sketchs d’auto congratulation : « MOI j'étais à Saint-Bernard. MOI ceci, MOI cela... ça ». Signe des temps, on se croirait au Sarko show. La meute des bobos est prête à mordre et Mme Voynet n’est pas en reste.

— Qu’est-ce qui les a rendus si niaiseux ? demande une de ces sympathisantes.
— On sait que le pouvoir rend
obtus, mais il peut aussi rendre dangereux !  remarque une autre camarade.

Mercredi 4 juin 18 h 10

Une heure avant la marche prévue, un sans-papier est arrêté. Les « gardiens de la paix » de Montreuil se sont hâtés de pratiquer un contrôle au faciès, provocation évidente de la  part du commissaire principal Bérot qui nous quitte le mois prochain, individu qui s’illustra lors du CPE et de l’affaire du Gazomètre qui fit de nombreux blessés.

J’en garde en moi-même un souvenir cuisant et gage que cet énergumène veut quitter la ville sur un coup de  panache.

Cependant, venant du foyer de Rochebrune, dans le haut-Montreuil, la manifestation descend la rue Paul-Vaillant-Couturier et s’arrête devant le commissariat, avec une ban­de­­ro­le :

 Liberté de circulation !

Aux fenêtres du premier et du deuxième étage, les photographes de la police mitraillent avec des appareils numériques. Une voiture de ronde stoppe devant le portail électrique du commis­­sariat, des membres de la BAC se ruent pour protéger l’entrée, car il est évident, n’est-ce-pas, (lire Le Parisien) que nous voulions l’attaquer !

Le rassemblement augmente, scandant : « Libérez notre camarade ! » ; certains chantent, timi­­dement, la Semaine sanglante, « …les mauvais jours finiront… gare à la revanche quand tous les pauvres s’y mettront ! » ; d’autres essaient d’obtenir un contact avec la mairie, mais les numéros des élus sont sur messagerie.

Devant le commissariat, la foule grossit. Nous voyons les policiers s’agiter derrière les fenêtres comme des pantins. On se croirait dans un film de René Clair.

19 h

Soudain, le sémillant commissaire Bérot, grotesque avec son écharpe tricolore à pompons dorés, apparaît derrière une vitre avec un porte-voix. Au pre­mier rang on ne perçoit, à peine audibles, que les mots : « Dernière Sommation ! » (Il n’y en a pas eu d’autres). Ses hom­mes, chauffés à blanc, n’atten­daient que ça pour foncer.

Finita la comædia, la bouffonnade tourne au  tragique. Un gradé désigne les manifestants à arrêter. Nous essayons de contenir les flics afin de laisser du temps aux sans-papiers de se ré­fu­­gier à l’écart, mais la charge est d’une violence extrême. Les commis de la BAC se lâchent allé­gre­ment, ils frappent en dehors de tout processus d’arrestation, en public, sans se gêner. Ils envoient les la­cry­mos au visage, cognent les têtes contre les vitrines, coincent contre les voitures en stationnement, tapent dans le tas au ha­­s­ard. Ils matraquent côtes et crânes, jouent du tonfa dans nos tibias pour nous faucher — au sol, un manifestant est plus facile à rosser.

Des excités du flash ball ju­bi­lent de tirer des balles caoutchouc à bout portant. Ils s’en don­nent à cœur joie, les keufs ! On sent qu’on leur a laissé toute liberté de se défouler pour réprimer ceux qui à Montreuil, dans les foyers, dans les quartiers, jour après jour, s’organisent con­­tre les rafles, contre les expulsions. Il s’agit de nous faire baisser la tête par les coups, les humiliations, l’enfermement.

Des manifestants, sauvagement interpellés, sont emmenés au commissariat à coups de ma­traques. Huit arrestations dont trois sans-papiers. Les pompiers sont appelés pour les bles­sés. Un sans-papier part à l'hôpital à la suite d’un tir de flash ball dans les testicules. Alors qu'elles s’in­­terpo­saient pour empêcher quatres fonctionnaires de la BAC de tabasser un sans-pa­pier à terre, des ca­ma­rades sont sonnées à coups de tonfa. L'avocate du collectif des sans-papiers a reçu de violents horions. Bien que très choquée, elle reste toute le nuit au com­mis­sa­riat pour recevoir les dépositions et PV des policiers. Un grand merci à Me Elise Vallois !

19 h 30

Retour au calme. Les nez de boeufs sont rentrés à l’étable. Mais les habitants sont des­cen­dus de chez eux. Sur la chaus­sée et le trottoir en face du commissariat, le rassemblement ne cesse de grossir. Nous sommes à ce moment-là environ 300.

Un médecin de passage dans la rue se présente et demande à voir les blessés. Il est refoulé. Nous reprenons nos slogans pour demander la libération des camarades, tandis qu'au carrefour un grand feu est allumé et entretenu avec les poubelles du quartier. Les pompiers viennent à plusieurs reprises évacuer des personnes blessées et détenues en garde-à-vue. Révoltés par les violences policières, les habi­tants de l'immeuble situé en face du commissariat n’ont cessé de prendre des photos et des vidéos.

Je cause avec un riverain qui aurait été probablement molesté sans la présence du chien qu’il tient en laisse. Il se dit effaré du total manque de professionnalisme et de formation des jeunes policiers. « Ils se baladaient en tous sens dans la foule sans manœuvre clairement organisée, alors l’isolement d’un ou plusieurs policiers dans une foule hostile risque de les amener à utiliser leurs armes ». Mon interlocuteur ne comprend pas que ceux-ci procèdent à des arrestations sans savoir que faire que faire de tous ces manifestants, lesquels protestent somme toute contre une arrestation d’une personne qui se trouve dans le commissariat : « Pour moi, une telle incompétence dans l’action et dans le commandement mèneront à des actes irréversibles. Le caractère massif et permanent de la répression contre les étrangers provoquera inévi­ta­­ble­ment des réactions et des évènements du type guerre civile… C’est une grave irresponsabilité du pouvoir, pour autant qu’il n’y ait pas volonté de multiplier les situations pousse-au-crime dans le but de recourir à nouveau à des procédures d’état d’urgence. »

20h 50

De plus en plus de monde devant le commissariat, quatre-cents personnes environ. Les poubelles continuent à brûler au milieu de la rue. Beaucoup de tension, des flics très remontés. Ils ont sorti les chiens et se mettent en tenue de com­bat : casques, boucliers, ma­tra­­ques, ga­zeuses, flash-balls. Ils sont sur le point de charger de nou­veau tandis que d’autres flics se préparent dans les rues adjacentes. Les slogans reprennent, de plus en plus fort :

Police partout, justice nulle part !

Libérez nos camarades !

21 h

Dominique Voynet déboule au pas de charge. La tension retombe pendant que la maire discute avec le commissaire. Elle veut visiter les camarades arrêtés, mais le policier refuse l’entrée de son commissariat au premier magistrat de la commune. Survient, Jean-Pierre Brard, l’ancien maire, à qui ce privilège est accordé — privilège de l’ancienneté ? Ensuite Mme Voynet peut entrer à son tour.

Le Conseil municipal se déploie dans la foule, écharpe bien en vue. Le message circule : « Voynet parle avec le préfet. »

22 h

Après négociation avec Dominique Voynet, l'avocate de retour de l'hôpital peut entrer à son tour dans le commissariat pour rencontrer les gardés-à-vue.

Le calme perdure, hormis quelques bousculades et les interventions de certaines personnes pour éviter que tout dégénère, mais tous sont conscients du sentiment d'injustice qui frappe les sans-papiers et leurs soutiens.

Scènes de magie à Montreuil 

Cette nuit-là, nous avons vu de bien belles images : ainsi celle de ces élus arrêtant un camion de pompiers venus éteindre notre joli feu de camp montreuillois, les bloquant par une ribambelle d’écharpes tricolores faisant la chaine !

Si la nouvelle maire de Montreuil a servi de tampon, elle a fait de son mieux, mais en Sarko­zie l’impuissance des élus n’est plus une secret. Mise de côté par les policiers, la première magistrate de la commune n’a pu qu’assister, impuissante, aux charges de la BAC de sa bonne ville, d'une violence inouïe, flash-balls et lacrymos à tout va. La raton­nade prend pour première cible un groupe de jeunes dont l’un deux, fils d'un militant associatif de Mon­­treuil, filmait ce qui se passait. Arrêté, il est accusé d’avoir lancé un projectile sur la police — on ne dira jamais assez que la caméra est une arme !

La colère continue de monter. Les nouvelles continuent de se propager. Des centaines de personnes affluent de Montreuil et des environs, alimentant le feu allumé au milieu du carrefour.

En revanche, les lampadaires de la rue Paul-Vaillant-Couturier sont éteints pour empêcher la police de filmer depuis les toits.

Près de la mairie où les palissades du Cœur de ville sont mises à terre, d’autres poubelles brûlent. La police charge de nouveau et repousse une partie des manifestants jusqu’à la Croix de Chavaux.

Il y a de nouvelles arrestations pendant la nuit, mais Montreuil reste debout et la mobilisation ne faiblit pas cependant que les habitants du « neuf trois » continuent d’arriver devant le commissariat. Cris pour la libération des camarades interpellés, contre les rafles, les expulsions, la police.

Jeudi 5 juin 02 h

À deux heures du matin, devant l’ampleur de la mobilisation, la police cède, libérant six personnes ; deux autres seront relâchées le matin, l’une avec une convocation. Ces délinquants sont accusés d'avoir participer à une manifestation armée, car brandir des casseroles en tapant dessus est devenu par magie une arme « par destination » La gent policière semble décidée à blinder les dossiers d'accusations. À Montreuil, comme partout, le gouvernement continue à montrer son visage antisocial et répressif...

Vendredi 6 juin

À la première heure, C. dépose une plainte à Bobigny avec son certificat médical et il y a d’au­tres voix pour se révolter contre ces violences abjectes. Il reste trois personnes détenues, toutes sans-papiers. Quand les plus écrasés sortent de l’ombre et s’organisent contre le sort qui leur est réservé, c’est sur eux que la répression s’abat le plus brutalement. Nous ne sommes pas encore assez nombreux, nous avons besoin de tous pour libérer nos camarades et continuer d’empêcher les rafles.

Aux dernières nouvelle, tous les sans-papiers arrêtés mercredi à Montreuil et passant en comparution immédiate à Bobigny à la 17e chambre ont été relâchés. L'un des trois devait comparaître devant la 17e chambre du Tribunal de Bobigny, mais il a été hospitalisé pour une pathologie respiratoire et l'audience compromise. Dans l'attente d'un procès le 4 juillet, tous ont été remis en liberté. Cette mesure exceptionnelle confirme l'utilité des mobilisations en cours pour que tous soient libérés, leurs chefs d'inculpations retirés et que des mesures d'expulsions ne soient pas prononcées.

Pour conclure, ultime scène de magie, au matin dans le Parisien (Seine-Saint-Denis), cette déclaration de David Skuli, directeur départemental de la sécurité publique : « La police a agi avec calme et n’a pas été violente. Elle a permis d’éviter des dérapages plus importants. » Rien de surprenant : le chien ne sait qu’aboyer qu’avec la Voix de son maître.

Jean-Pierre Bastid, 9 juin 2008

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11 juin 2008 3 11 /06 /juin /2008 20:06
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En revenant du meeting de Calonne-Ricouart en solidarité avec les prisonniers révolutionnaires, et en revivant cet accueil incroyable dans une mairie dont le maire communiste a mis à disposition la grande salle  (Mais, est-ce possible ailleurs qu'en pays ouvrier?), en repensant à ces proches d'André Théret présents des heures durant et écoutant les interventions, en réécoutant en pensée Dominique Grange et ses "gueules noires", c'est toute l'importance d'avoir pensé et voulu ce meeting, là, dans cette ville qui nous est apparue.  Et le souvenir de la "catastrophe de Liévin" comme on dit qui est remonté en mémoire. Alors, un petit mélange de musique et de mots, d'images et ... de chiffres.

Pour écouter Brel sur des images de la vie et non vie des mineurs : ici

Si par malheur ils survivaient
C'était pour partir à la guerre
C'était pour finir à la guerre
Aux ordres de quelque sabreur
Qui exigeait du bout des lèvres
Qu'ils aillent ouvrir au champ d'horreur
Leurs vingt ans qui n'avaient pu naître
Et ils mouraient à pleine peur
Tout miséreux oui notre bon Maître
Couverts de prèles oui notre Monsieur


calonnePlus de 120 noms et souvent plusieurs pour une même famille

Liste des noms inscrits au monument aux morts :

(à l'origine, les noms des victimes de la grande guerre étaient inscrits par année de décès, suite à une restauration, ils sont désormais présentés par ordre alphabétique)
1914-1918
AMBLOT Jules
BACKER Jérémie
BAYARD Jules
BEAUVOIS Ferdinand
BECU Alphonse
BENARD Jules
BETTE Charles
BIGAND Henri
BINET Charles
BITEBIERE André
BOITEL Basile
BOITEL Basile [nom présent deux fois]
BOTTE Vital
BOULANGER Émile
BOULANGER Henri
BOURDON Henri
BOURDON Jules
BOUTILLIER Alphonse
BROGNART Alfred
BROGNIART Aristide
CARON Ferdinand
CARPENTIER Victor
CHARLAI Julien
CHARLES Jean-Baptiste
CHELERS Georges
CHELERS Oscar
CORDONNIER Jean-Baptiste
COUTURIER Marcel
DAMART Henri
DAMBRUNE Léon
DELAIRE Victor
DELANSAY Edouard
DELAUTRE Alphonse
DELAUTRE Joseph
DELAUTRE Paul
DELGERY Dominique
DELGERY Henri
DELHELLE Joseph
DELIGNY Wilfrid
DELOBEL Raymond
DEMONT Camille
DEMOULIN Amédée
DENIS François
DERAM Marcel
DERON Gustave
DEROSIAUX Louis
DESEILLE Alfred
DOUBLET Jules
DRUHELLE Georges
DUBOIS Augustin
DUBOIS Charlemagne
DUBOIS Louis
DUCLERMORTIER Désiré
DUFAY Théodule
DUFLOT Gustave
DUPONT Augustin
DUPONT Émile
DUPONT Ernest
DUPONT Jules
DUPUICH Louis
DUQUESNE Émile
DURIEZ Léon
EVRARD Marcel
EVRARD Maurice
EVRARD Moïse
FEBVIN Louis
GALLET François
GAQUERE Octave
GOUGET Camille
GUFFROY Georges
GUILLERET Alfred
GUILLET Armand
GUILLET Léon
HAIGNERE Maurice
HENAUT Charles
HENON Alexis
HIRSOUT Émile
HOULIEZ André
JOLY Léandre
JOLY Octave
JOUAN Marc
JUBERT Fernand
LABUSSIERE Joseph
LAMOURY Gustave
LECIEUX Louis
LECIGNE Henri
LECIGNE Joseph
LECŒUVRE Benoît
LECRIVAIN Lucien
LEFEBVRE Jean-Bart
LEGRAND Léopold
LEGRU Émile
LELONG Julien
LENGLET Edgar
LENGLET Oscar
LEPRETRE Henri
LEPRETRE Joseph
LOURME Georges
MACHU Gaston
MERLIN Auguste
MEURICE François
MOREL Jules
NIQUET Aimé
PENET Abel
PICOL Jean-François
PODEVIN Daniel
POIX Louis
POLART Pierre
PLOT Charles
QUILLIOT Jean-Baptiste
REANT Edmond
RIFFLART Pélissier
RIFLART Adolphe
ROHART Louis
ROPITAL Émile
ROSE Victor
THAREL Louis
THELLIER Valentin
THERET Aristide
TISON Jules

LES CATASTROPHES MINIERES

  1. 04/1823 : Compagnie d’Anzin. Grisou. 22 morts.
  2. 07/1825 : Fosse Saint-Ignace (Boulonnais). Grisou. 2 morts.
  3. 1868 : Fosse 2 à Oignies. Grisou. 4 morts.
  4. 11/1869 : Fosse 1 à Bully. 18 asphixiés suite à un incendie.
  5. 02/1872 : Fosse 1 à Bauvin. La cage retombe dans le puits. 8 morts.
  6. 06/1873 : Fosse 2 à Auchy-au-Bois. Grisou. 7 morts.
  7. 01/1875 : Pont de la Deûle, Fosse 3. Chute au fond du puits. 5 morts.
  8. 1876 : Fosse Soyez à Roost Warendin. 2 cages se rencontrent dans le puits. 13 morts.
  9. 04/1882 : Fosse 3 à Liévin. Grisou. 9 morts.
  10. 1883 : Fosse 7 à Courcelles-les-Lens. Grisou. 4 morts.
  11. 02/1884 : Fosse 2, Ferfay. Grisou. 17 morts.
  12. 01/1885 : Fosse 1 à Liévin. Grisou. 28 morts.
  13. 06/1885 : Fosse 1 à Noeux. Coup de poussières. 3 morts.
  14. 08/1885 : Fosse 7 à Courcelles-les-Lens. Grisou. 10 morts.
  15. 11/1900 : Fosse Fénélon à Aniche. Explosion de dynamite. 21 morts.
  16. 03/1901 : Fosse 1 à Hénin-Liétard. Grisou. 7 morts.
  17. 03/1906 : Courrières. Grisou et coup de poussières. 1 099 morts.
  18. 01/1907 : Fosse 5 à calonne Liévin. Grisou. 3 morts.
  19. 09/1912 : La Clarence. Grisou. 79 morts.
  20. 04/1917 : Fosse 9 à Hersin-Coupigny. Grisou. 42 morts.
  21. 07/1929 : Fosse 8 à Auby. Grisou. 8 morts.
  22. 03/1943 : Fosse 9, Annequin. Grisou. 16 morts.
  23. 03/1946 : Fosse 6, Ostricourt. Grisou. 8 morts.
  24. 03/1946 : fosse 1, Oignies. Grisou et éboulement. 9 tués.
  25. 12/1946 : Fosse 15, Loos-en-Gohelle. Eboulement. 9 tués.
  26. 04/1948 : Fosse 4, Sallaumines. Coup de poussières. 16 morts.
  27. 12/1948 : Fosse 7, Avion. Explosion. 7 tués.
  28. 04/1949 : Fosse 11, Grenay. Coup de poussières. 18 blessés.
  29. 07/1949 : Fosse21, Noyelles-sous-Lens. Explosion. 2 tués.
  30. 02/1951 : Fosse 5 bis, Bruay. Coup de poussières. 11 morts.
  31. 08/1952 : Fosse Schneider, Lourches. Coup de poussières. 9 morts.
  32. 01/1953 : Fosse 7, Mazingarbe. Eboulement. 2 tués.
  33. 06/1954 : Fosse de la Clarence. Grisou. 10 tués.
  34. 03/1957 : Fosse 6 bis, Bruay. Eboulement. 2 tués.
  35. 03/1957 : Fosse 3, Liévin. Coup de grisou. 10 tués.
  36. 02/1958 : Fosse 4 sud, Méricourt. Accident de cage. 11 tués.
  37. 06/1962 : Fosse 13, Hulluch. Eboulement. 6 tués.
  38. 06/1964 : Fosse 5, Auchel. Accident de cage. 5 morts.
  39. 02/1969 : Fosse 7, Avion. Grisou. 16 tués.
  40. 03/1969 : Fosse 10, Leforest. Accident de cage. 5 morts.
  41. 11/1969 : Fosse Barois, Pecquencourt. Eboulement. 4 morts.
  42. 02/1970 : Fosse 6, Fouquières. Grisou. 16 tués.
  43. 02/1971 : Fosse 4, Lens. Chute dans le puits. 4 tués.
  44. 11/1971 : Fosse Barois, Douai. Eboulement. 4 tués.
  45. 01/1972 : Mazingarbe, usine. Explosion. Pas de victime.
  46. 04/1974 : Fosse Agache, Fenain. Eboulement. 2 morts.
  47. 12/1974 : Fosse 3 bis, Liévin. Coup de grisou. 42 morts.
  48. 02/1975 : Cokerie de Drocourt. Explosion. 3 tués.
  49. 08/1975 : Terril de Quenehem, Calonne-Ricouart. Explosion. 6 mortsorts.

Récit-souvenir de chti: le journal de cheminée - André Théret
par janpi le, 21/03/2006

Dins ches in.nées quater-vingt, j'ai ouvré à Bétheune, et j'armeuros à Houdain (Haut). J'ai rincontré Indré Théret, ainciain mineur qui avot fait un "tribunal populaire" aveuc Jin-Paul Sartre in 73, suite à l' catastrophe ed' Liévin. I sin.not êt' inconnu au bataillon, sauf qu' ches journalisses ed télévision du monne intier v'nottent à s' majon pou li poser des questions... Infin...
Je l'ai conduit, comme beaucop d' comarates, jusqu'à s' dernière majon.
I m'avot espliqué, qué quind il étot arrivé à Houdain pour ouvrer à l' fosse d'Haillicourt, il avot r'çu la visite du gart' à s' mason. Et comme il avot pas eu l' timps d'installer sin poële à carbon, ch' garte s'étot approché dé l' kéminée et avot ravisé queu journal bouchot ch' tro. Comme ses visins l'avottent prév'nu, il avot mis la Voix du Nord.
Y avot des imprudints qu'i avottent mis l'Humanité et qui s'étottent fait repérer tout d' suite in arrivaint!

Jean-Pierre Darras


                                               



Pour écouter deux titres de Dominique Grange, de 68 et de 81, ce site de 45 tours qui renferme de toutes façons des tas de titres à écouter.

                                   http://www.myspace.com/dominiquegrange


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9 juin 2008 1 09 /06 /juin /2008 18:25

Pour consulter le blog: linter.over-blog.com


Ci-dessous deux articles que nous reprenons sur le blog liberonsgeorges. Pour rappeler l'importance du combat mené par ce militant communiste emprisonné en France et pour rappeler l'existence de ce blog qu'il convient de visiter régulièrement.


Lundi 9 juin 2008

Vendredi a eu lieu à Beyrouth un meeting de soutien à Georges Ibrahim Abdallah et samedi une manifestation pour rappeler à la clique politique française et aux partis libanais que ce militant était emprisonné en France depuis 1984 et bien que libérable depuis 1999 il restait embastillé, otage des intérêts français.

France : Justice ou Vengeance, pouvait-on lire sur les pancartes tenues par les manifestants.


Articles et vidéo sur le meeting (en arabe)
http://www.georgesabdallah.org/en/documents/marriotmeeting.htm

Sur Arte, bulletin d'informations

http://plus7.arte.tv/fr/detailPage/1697660,Grid=4702.html
par Libérons Georges Ibrahim Abdallah publié dans : Georges Ibrahim Abdallah

Samedi 7 juin 2008

Nicolas Sarkozy se rendra en visite au Liban ce samedi, accompagné selon la presse par le Premier ministre François Fillon, le ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner, François Hollande pour le PS, Jean-François Copé, Patrick Devedjian et Jean-Pierre Raffarin pour l'UMP, François Bayrou pour le MoDem et Marie-George Buffet pour le PCF, Jean-Michel Baylet pour le PRG, Cécile Duflot pour les Verts. Selon l'Elysée "C'est un message de la démocratie française à la démocratie libanaise".

Après un déjeuner réunissant les chefs de partis français et les représentants des 14 partis libanais, le ministre de la Défense Hervé Morin se rendra dans le sud du pays, à At Tiri, pour rencontrer les forces françaises de la FINUL qui comprend un contingent de 1.600 hommes et de 13 chars Leclerc.

Pendant ce temps Georges Ibrahim Abdallah, combattant révolutionnaire Arabe, reste enfermé dans une prison française. Il est prisonnier depuis 1984 et le message de la « démocratie française » à la « démocratie libanaise » est que la libération de Georges Abdallah est une décision politique et de fait tous les artifices judiciaires sont utilisés pour retarder son inéluctable libération. Ainsi en plein examen en appel de sa septième demande de libération conditionnelle, un juge décide d'appliquer rétroactivement la nouvelle loi sur la rétention de sûreté. Depuis le dossier est gelé. Les décisions des juges sont régulièrement repoussées, en attente de nouvelles instructions gouvernementales en fonction de l'évolution de la situation politique au Liban et des pressions de l'Etat sioniste et des Etats-Unis.

Georges Abdallah est un combattant anti-impérialiste qui dérange la politique française au Liban. La DST a écrit récemment aux juges pour avancer des arguments alarmistes tels que « Compte-tenu de l'implication de la France au Liban, de son soutien au gouvernement libanais et surtout de la présence militaire française dans le cadre de la FINUL renforcée, on ne peut exclure que Georges Ibrahim Abdallah use de son influence sur des mouvements extrémistes pour agir contre les intérêts français. ». Cette même DST déclare « Personnalité emblématique de la lutte antisioniste, sa libération [de Georges Abdallah] constituerait sans nul doute, au Liban, un évènement. Il sera probablement fêté comme un héros à son retour dans son pays, mais aussi par différentes mouvances engagées dans une lutte révolutionnaire ».

Il y a quelques mois le gouvernement français a pris la décision de réintégrer le commandement militaire de l'OTAN et de renforcer la présence de l'armée française en Afghanistan. L'implication de ces décisions est claire : la France sous la présidence de Sarkozy est revenue au cœur de l'Alliance atlantique.

Dans ce contexte, nous saluons la libération de Nessim Nisr combattant libanais qui était prisonnier de l'Etat sioniste. Nous saluons le combat pour la libération de Samir Kuntar, prisonnier libanais enfermé par les Israéliens depuis 1979, ainsi que le combat pour la libération de l'ensemble des prisonniers libanais retenus dans des prisons sionistes. Nous appelons à l'amplification de la campagne pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah.

De même, nous dénonçons la politique impérialiste de la France, nous dénonçons la parade de la classe politique française au Liban, elle qui méprise la souffrance du peuple palestinien si proche, et nous dénonçons le silence de cette même classe politique sur l'enfermement de Georges Ibrahim Abdallah, otage des intérêts français.

Libération immédiate de Georges Ibrahim Abdallah !

Communiqué du Collectif pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah.

Paris le 7 juin 2008 http://liberonsgeorges.over-blog.com/ 

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23 avril 2008 3 23 /04 /avril /2008 00:09
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Entendue, cette phrase d'une femme de l'association et qui peut s'appliquer à tant de silences ...

Quelque 200 à 300 proches des victimes ont manifesté
52 morts dans des hôtels parisiens. Et trop peu de manifestants, alors cette phrase d'un membre d'une association qui parle de l'indifférence de la société devant la mort des plus exploités.

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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 09:06
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Carte de Bruno Baudrillart, militant communiste révolutionnaire (aujourd'hui décédé)

Pour protester contre les expulsions et réclamer la régularisation de tous les sans-papiers en France, trente-deux sans papiers de nationalités différentes ont entamé une marche vers Paris. Musique, de nombreuses personnes pour les soutenir d'un côté, police de l'autre. Leur première étape prévue: Seclin, à une trentaine de kilomètres.

Les risques sont là bien entendu: "Les sans-papiers du Nord ont toujours refusé de se cacher. Oui, il y a des risques, oui, il y a des expulsions, mais certains d'entre eux sont là depuis plusieurs années, ils n'ont plus rien à perdre", a déclaré à l'AFP un porte-parole du comité des sans-papiers du Nord (CSP59), Saïd Bouamama.

La marche traversera le Nord, le Pas-de-Calais et devrait arriver à Paris vers le 10 mai.
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14 mars 2008 5 14 /03 /mars /2008 19:04
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UNE CARTE ....
De quelques-uns des sites touchés
Mais il y en a partout, dans les plus petites villes
Dont on parle peu
Et des luttes ....
L'image “http://www.lariposte.com/IMG/jpg/TOUL_3_copie.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.
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17 novembre 2007 6 17 /11 /novembre /2007 11:37
 
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A lire sur le site RTO. samedi 3 novembre 2007 par collectif rto

Navigation rapide

1-GRANDES LUTTES ET PETITES LUTTES LES RESISTANCES A L’EXPLOITATION

2-AUTOMOBILE - LA VALSE MONDIALE

3-L’ART ET LA MANIERE DE REDUIRE LES COÛTS DE PRODUCTION

4-LUTTES SOCIALES, LUTTES POLITIQUES

5-ATTAQUES SUR LES SALAIRES ET CONDITIONS DE TRAVAIL :

6-LES RESTRUCTURATIONS ET LES LICENCIEMENTS

7-CONDITIONNEMENT ET MANIPULATION ;

8-IMMIGRATION’ EXPLOITATION, ESCLAVAGE

9-LES CRIMES DU CAPITAL

(3 novembre 2007)
source : mondialisme.org

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8 novembre 2007 4 08 /11 /novembre /2007 16:38
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Visite sur le site RTO et comme toujours des infos, réflexions sur le travail dont ce texte d'Orwell, extrait  de l'ouvrage "Le quai de Wigan", vendredi 26 octobre 2007 par collectif rto
pens--e-insurg--e-copie-1.jpg(carte de Bruno Baudrillart)

A Wigan, la lutte entre chômeurs pour la récupération du charbon est devenue si féroce qu’elle a pris la forme d’une extraordinaire coutume, baptisée « la grimpette au charbon ». Le spectacle est vraiment étonnant, je m’étonne d’ailleurs que personne n’ait encore pensé à le filmer. Un mineur en chômage m’a conduit un après-midi sur les lieux. Le décor d’abord : une chaîne de montagnes d’anciens terrils, avec un chemin de fer circulant dans la vallée en bas.  Puis deux ou trois cents gaillards dépenaillés, chacun muni d’un sac et d’un marteau à charbon attaché sous la veste. La crasse que l’on remonte du puits est chargée sur des wagons qu’une locomotive entraîne vers un autre terril situé à quelque quatre cents mètres de là, puis les abandonne. La grimpette au charbon consiste à monter dans le convoi en marche. Tout wagon sur lequel vous êtes arrivé à prendre pied alors qu’il se trouvait en mouvement devient « votre » wagon. Voici que le train pointe à l’horizon. Avec une clameur sauvage, une centaine d’hommes dévalent la pente pour l’attraper dans la courbe. Mais même là, le train se déplace à plus de trente kilomètres à l’heure. Les hommes se jettent dessus, se hissent sur les tampons, grimpent à cinq ou dix sur chaque wagon. Le mécanicien fait celui qui ne remarque rien. Il conduit son convoi jusqu’au sommet du terril, décroche les wagons et retourne au puits, pour revenir bientôt avec un nouveau chargement. Et c’est à nouveau la même ruée sauvage qui se reproduit. A la fin, il n’y avait qu’une cinquantaine d’hommes qui n’avaient pas réussi à monter à bord d’un convoi.

Nous grimpons au sommet du terril. Les hommes déchargent les wagons avec leurs pelles, tandis qu’en bas les femmes et les enfants, à genoux, fouillent rapidement de leurs mains la crasse encore humide pour en extraire des morceaux de charbon de la taille d’un œuf, ou même plus petits. Il faut voir ces femmes saisir un fragment de matière, l’essuyer sur leur tablier pour s’assurer que c’est bien du charbon, avant de le faire disparaître prestement dans leur sac. Naturellement, celui qui prend possession d’un wagon ne sait pas à l’avance ce qu’il va y trouver. Ce peut être de la véritable « crasse » provenant des galeries, ou du simple schiste argileux arraché au toit. Dans ce dernier cas, il ne faut pas espérer trouver la moindre parcelle de charbon ; en revanche, il existe une autre roche inflammable, appelée cannel ou houille grasse, qui ressemble à du schiste ordinaire mais présente une coloration un peu plus sombre et se reconnaît à ce qu’elle se brise en couches parallèles, comme l’ardoise. Cela fait un combustible passable, pas assez bon pour être mis dans le commerce, mais assez pour faire le bonheur des chômeurs. Les mineurs ayant hérité des wagons chargés de schiste s’attaquent avec leurs marteaux à cette houille grasse. En bas, ceux qui, malgré tous leurs efforts, n’ont pu prendre pied sur un wagon font la chasse aux bouts de charbon qui dévalent la pente jusqu’à eux – des morceaux parfois gros comme une noisette, mais qui sont encore les bienvenus.

Nous sommes restés là jusqu’à ce que le train soit vide. En l’espace de deux heures, la crasse avait été nettoyée de la moindre parcelle de combustible qui pouvait s’y trouver. Les gens jetaient les sacs remplit sur leur épaule ou sur le cadre de leur bicyclette de fortune et s’apprêtaient à parcourir les trois kilomètres de pénible trajet qui les séparaient de Wigan.  La plupart des familles avait récolté une vingtaine de kilos de charbon ou de houille grasse, ce qui veut dire qu’en tout cinq à dix tonnes de combustibles avaient été volées. Cette forme de vol organisé se pratique quotidiennement à Wigan, surtout en hiver, et il n’est pratiquement pas de houillère qui soit épargnée. C’est bien sûr extrêmement dangereux. L’après-midi où je me trouvais sur place, il n’y eut pas de blessé à déplorer, mais quelques semaines plus tôt, un homme avait eu les deux jambes sectionnées, et la semaine suivante un autre perdit plusieurs doigts. Matériellement, je le répète, c’est du vol, mais chacun sait que le charbon qui ne serait pas ainsi soustrait aux charbonnages serait de toute façon perdu pour tout le monde. De temps à autre, à simple fin de sauvegarder les apparences, une compagnie minière décide de poursuivre un voleur : on pouvait lire ce matin-là dans le journal local un entrefilet signalant que deux hommes avaient écopé de dix shillings d’amende. Mais ces poursuites n’ont guère d’effets – un des hommes dont le nom se trouvait mentionné dans le journal était d’ailleurs à l’œuvre l’après-midi que je viens d’évoquer – et les voleurs de charbon organisent des souscriptions entre eux pour payer les amendes. La pratique est quasiment institutionnalisée. Tout le monde sait que les chômeurs ont besoin de se procurer du combustible, d’une manière ou d’une autre. Et donc, chaque après-midi, plusieurs heures durant, des centaines d’hommes risquent leur peau et des centaines de femmes se mettent à quatre pattes dans la boue – tout cela pour une vingtaine de kilos de mauvais combustible valant neuf pence tout au plus.

La scène reste gravée dans ma mémoire, au milieu d’une galerie de « souvenirs du Lancashire » : les femmes courtaudes, avec leurs fichus sur la tête, leurs tabliers de grosse toile et leurs lourdes galoches noires, s’agenouillant dans la boue et la cendre sous le vent aigre pour ramasser fiévreusement de petits bouts de charbon. Et heureuses de pouvoir le faire. L’hiver, le combustible est une denrée qu’on se dispute, une chose presque plus importante que la nourriture. Et pendant ce temps, à perte de vue, on découvre les terrils et les machineries des houillères, ces houillères dont aucune ne pourrait vendre la totalité du charbon qu’elle est à même d’extraire. Voilà qui devrait intéresser le Major Douglas*.

*C.H. Douglas : initiateur du Social Credit Movement qui proposait la réforme du système monétaire comme meilleur moyen pour rétablir la prospérité.

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Militants d'AD

Situation des  MILITANTS

Nathalie Ménigon

Georges Cipriani

en libération conditionnelle

Jean-Marc Rouillan

en semi-liberté 

NOS COMBATS

(avril 2010)

Après la semI-liberté de Georges Cipriani, la campagne continue pour la libération de Jean-Marc Rouillan
et encore et toujours  
Pour une solidarité avec ces militants en semi-liberté, en libération conditionnelle et au-delà car le but reste le même: leur permettre de préserver leur identité politiqe et de vivre matériellement, politiquement.

(septembre 2008)

Contre le risque de peine infinie pour les prisonniers révolutionnaires - contre la rétention de sûreté - contre le CNO
Pour une libération complète et sans condition des prisonniers révolutionnaires
Pour une solidarité avec ces militants en semi-liberté, en libération conditionnelle et au-delà car le but reste le même: leur permettre de préserver leur identité politiqe et de vivre matériellement, politiquement.

  (août 2009)


Le combat pour la libération des prisonniers d'Action directe doit donc continuer et se renforcer ...
Après la réincarcération de Jean-Marc Rouillan, nous avons appris ce 20 août, le refus brutal et tellement politique de la libération conditionnelle pour Georges Cipriani.

Alerte: La santé, la vie de Jean-Marc Rouillan sont menacées, il doit être libéré.
Liberté pour Georges Cipriani'

C. GAUGER ET S. SUDER

PROCES CONTRE C. GAUGER ET S. SUDER

Pour suivre le procès : lire

 

LIBERATION DE SONJA SUDER

EMPRISONNEE DEPUIS SEPTEMBRE 2011 POUR DES FAITS REMONTANT A PLUS DE TRENTE ANS ET SUR LES SEULES ACCUSATIONS D'UN TEMOIN REPENTI HANS-JOACHIM KLEIN.

 

ARRET DES POUSUITES CONTRE CHRISTIAN GAUGER ET SONJA SUDER

ENGAGEES AU MEPRIS DE TOUTE PRESCRIPTION

SUR LES SEULES BASES DE DECLARATIONS OBTENUES SOUS LA TORTURE D'UNE PART ET D'UN REPENTI D'AUTRE PART

 

NON A LA TORTURE - NON A LA CITATION COMME TEMOIN D'HERMANN F.

Militant grièvement blessé en 1978, interrogé dès le lendemain d'une opération où il a perdu ses deux yeux et a été amputé des deux jambes, séquestré durant quatre mois sans mandat d'arrêt par la police, maintenu à l'iolement, et dont le tribunal prétend aujourd'hui utiliser les déclarations, qu'il a remis en cause dès qu'il a qu'il a pu être libéré des griffes des policiers.

 

LIBERATION DE SIBYLLE S., ARRETEE LE 9 AVRIL EN PLEIN PROCES POUR REFUS DE TEMOIGNER :

 

condamnée il y a plus de trente ans sur la base des déclarations de son ex-compagnon Hermann F., elle est restée proche de lui toutes ses années et refuse qu'on utilise ces déclarations qui lui ont été extorquées au prix de traitements inhumains.

 


Liberté pour Sibylle et Sonja 2