Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L'Internationale

L'Internationale, 1983. Le premier numéro d'un journal paraît, qui reprend le titre de celui publié en 1915 par Rosa Luxemburg - emprisonnée - alors que s'affrontaient les peuples entraînés dans la plus grande des boucheries par le capitalisme, l'impérialisme, et alors que s'étaient ralliés à celle-ci les partis de l'Internationale. En 1919, ceux-ci mettront à mort celle qui avait résisté et qui pour cela avait été emprisonnée. L'internationale 1983 comptera 11 numéros, avant de devoir s'arrêter momentanément : Il témoignera de luttes - et certains qui menèrent ces luttes sont encore aujourd'hui emprisonnés. Il réfléchira à l'évolution du capitalisme - et cette réflexion reste toujours aussi nécessaire. Le blog linter est la chronique d'un journal, c'est par là même la chronique des luttes menées alors, cela pourra être aussi la chronique de luttes menées ... aujourd'hui.

      

       SONJA SUDER EST LIBRE         Procès C. Gauger, S. Suder: Une page pour s'informer 

   PALESTINE - Une carte à ne jamais oublier

Rechercher

Texte libre

Aux camarades, visiteurs du blog, bienvenue ...
Aux camarades qui viennent de rejoindre le blog, bienvenue. A ceux aussi qui lui rendent visite à l'occasion, bonjour. Le combat n'est jamais un échec, s'informer est déjà un pas vers la conscience. L'ordre et la sécurité ne sont pas le désir de tous, s'aliéner par tous les moyens de la société d'aujourd'hui ne nous intéresse pas. Nous ne cherchons pas à exploiter l'autre. Nous ne tournons pas la page des combats passés, ils sont partie de nous. Et chaque mot que nous lisons, chaque image  que nous voyons, contribue à nous former. Nous ne sommes pas dupes. Nous sommes solidaires. Nous chassons les chasseurs d'enfants. Et nous sommes  le jour face à la nuit sans cesse renouvelée de la violence et de l'oppression. Il n'y a pas d'âge pour la révolte. Et 68 rejoint l'esprit de la Bastille de ce 6 mai où les pavés ont su de nouveau voler. La révolte est une et se rit de toutes les différences.

Pour tous ceux qui viennent sur ce blog, qui font "la route des insoumis" que décrit Nathalie, qui sont et seront les révolutionnaires de demain dont parle Jean-Marc, qui se reconnaissent ce droit à l'insurrection que revendique Georges. Pour chacun, ce collage de Joëlle, mieux qu'un bras d'honneur, à tous ceux qui sont ce que nous refusons.

La queue de la baleine, Nathalie, nous ne la lâcherons pas!

Archives

Joëlle Aubron

Sur ce collage, un poème. linter
C'est l'automne, et ce n'est pas l'automne,
Ces femmes qui marchent
Des combattantes?
Des femmes qui marchent?
Vie de tous les jours ou vie d'exception?
Guerre d'Espagne,
Journées d'après occupation?
Journées d'après l'occupation?
La vie est simple
comme l'est souvent le combat

Entre l'or du feuillage
et le noir et blanc de la vie
Cette image sensible

Georges lors d'une audience devant le JAP en 2005
En tout premier lieu, du fait qu'il va être question ici de mes inclinaisons politiques et de mon évolution depuis 1987 au sein du monde carcéral, je tiens à faire une déclaration de principe : ainsi, conformément à la Constitution de la République française de 1792, repris par l'Article 35 du 26 Juin 1793 *, stipulant un droit à l'insurrection, qui a servi à Valmy pour sauvegarder et étendre la révolution, qui a servi en 1871 avec la Commune de Paris contre l'occupation Prussienne, qui a encore servi en 1940 contre l'occupation national-socialiste allemande et la collaboration pétainiste française, et pour encore servir concrètement après 1968 dans la plupart des pays d'Europe de l'Ouest avec l'insurrection armée larvée et latente contre chaque Etat capitaliste en place et contre l'OTAN ; une Constitution qui après avoir servi depuis son avènement de réfèrent à la plupart des peuples de par le monde pour se libérer des différents maux entretenus que sont, soit l'occupation étrangère, soit l'oppression de classe, soit l'exploitation de l'homme par l'homme jusqu'à l'esclavagisme, leur a ouvert une perspective politique. Et dès lors dans l'assurance qu'elle restera de même une référence au futur pour tous les peuples épris de Liberté, d'Egalité, de Fraternité et de Démocratie, conformément à cette Constitution de 1792 donc, je me refuse à abjurer ces moments historiques comme je me refuse à abjurer la stratégie de Lutte Armée pour le communiste, qui en est une expression particulière.
(
Georges Cipriani  MC Ensisheim, 49 rue de la 1ère armée 68 190 Ensisheim)


Jean-Marc dans une interview en 2005

C'est la question centrale (la question du repentir) depuis notre premier jour de prison. Et c'est le pourquoi de nos condi­tions de détention extraordi­naires, des restrictions actuelles sur le droit de communiquer ou de la censure des correspon­dances. Dans aucune des lois de l'application des peines, il n'est stipulé que le prisonnier doit ab­jurer ses opinions politiques. Mais pour nous, certains procu­reurs n'hésitent pas à affirmer que les revendications du com­munisme impliquent une récidive. Je sais bien que si nous nous repentions, nous serions soudai­nement adulés par la bonne so­ciété, mais ce n'est pas notre vi­sion de la responsabilité poli­tique. Notre engagement n'est pas à vendre ni à échanger contre un peu de liberté.
(Jean-Marc Rouillan 147575 Cd des baumettes, 230 Chemin de Morgiou Marseille Cedex 20

Joëlle à sa sortie le 16 juin 2004
Je suis fatiguée, aussi je dirai seulement trois choses :
La première est d'être bien sûr contente d'avoir la possibilité de me soigner.
La seconde est que l'application de la loi de mars 2002 reste cependant pour de nombreux prisonnières et prisonniers très en deça de son contenu même.
La troisième est ma conscience de ce que la libération de mes camarades est une bataille toujours en cours. Régis est incarcéré depuis plus de 20 ans, Georges, Nathalie et Jean-Marc, plus de 17. Je sors de prison mais je dois d'abord vaincre la maladie avant de pouvoir envisager une libération au sens propre. L'objectif reste ainsi celui de nos libérations.

Nathalie, en février 2007

Cependant, pour nous, militant-e-s emprisonné-e-s du fait du combat révolutionnaire mené par l’organisation communiste Action directe, nous sommes sûrs de notre route : celle des insoumis à l’ordre bourgeois. Tant que des femmes et des hommes porteront des idées communistes, les impérialistes au pouvoir frémiront jusqu’à ce que la peur les gèle dans leurs manoirs sécurisés à outrance.

1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 10:12

Pour consulter le blog: linter.over-blog.com

 

 


 
 

Misère au Borinage est un film muet tourné en 1932 et 1933 par Henri Storck et Joris Ivens.

 

Ce documentaire militant, connu mondialement, explore longuement la misère des mineurs, l'exploitation ...

 

sortie initiale en 1933.

 

Durée 36 mn


(version audio pour ceux qui le souhaitent)

 

 


 
Partager cet article
Repost0
17 mai 2014 6 17 /05 /mai /2014 17:22

  Pour consulter le blog: linter.over-blog.com

 

 

Transmis par un camarade 


Pour lui rendre hommage

 

- Mardi 20 mai, 10h30 : Mise en bière et levée du corps de Jean Louis
Chambre mortuaire de l'Hôpital Universitaire Paul Brousse,
12 avenue Paul Vaillant-Couturier, 94800 Villejuif
(Métro Ligne 7 : station Paul-Vaillant-Couturier)

- Mercredi 21 mai, 11h30 : Enterrement de Jean Louis
Cimetière chrétien de Diar Essâada, Alger

- Dimanche 15 juin, de 14h à 20 h : Hommage à Jean-Louis Hurst
Un après-midi de camaraderie et d'amitié (lieu à confirmer).


Pour écouter et lire

 

L'émission du 15 mai 2014 à partir de 18h45 sur Jean Louis :
http://radiogalere.radio.fr/

Le beau portrait dressé par Sylvie Braibant :
http://blogs.tv5.org/caravane/2014/05/jean-louis-hurst-d%C3%A9serteur-jusquau-bout.html

L'article de Yacine K. dans Le Matin (Algérie) :
http://www.lematindz.net/news/14431-mort-jean-louis-hurst-un-ancien-porteur-de-valises.html

L'article de Luc Cédelle, dans Le Monde :
http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2014/05/15/mort-du-journaliste-jean-louis-hurst-le-deserteur-de-la-guerre-d-algerie_4418786_3382.html

Dans les archives d'internet :


Une émission de radio sur l'Algérie hier et aujourd'hui, diffusée sur FPP en 1993, dans laquelle Jean-Louis discute avec Miohammed Harbi :
http://archives.gip-epra.fr/emission/l-algerie-au-lendemain-de-l-independance-p050b-2?from=listByRealisateur
http://archives.gip-epra.fr/emission/l-algerie-au-lendemain-de-l-independance-p049a-2?from=listByRealisateur

L'article de Jean-Louis publié dans Libération en 1981, qui fut un des premiers à rouvrir le dossier du massacre des ouvriers algériens à Paris le 17 octobre 1961 :
http://www.liberation.fr/evenement/1997/10/18/en-1981-les-premiers-temoignages_217050

Le chapitre tiré des entretiens de l'auteur avec Jean-Louis dans :
Martin Evans, Mémoires de la guerre d'Algérie, préf. Gilbert Meynier, L'Harmattan, 2007, p. 143-148.

Quelques films contenant des images de Jean-Louis Hurst :
Alain Taieb et Virginie Adoutte, Monsieur le président, je vous fais une lettre…, ARTE France – Riff International Production, 2000, 61 mn (diffusé sur Arte le 9 novembre 2000). Au cours de la même soirée Théma, consacrée aux déserteurs, Jean-Louis apparaît dans :
Bernard Favre et Benjamin Stora, Les années algériennes, Antenne 2 – Taxi Production – INA, 1991, 4 60 mn
Richard Copans, Les frères des frères, La Sept – Les Films d’ici – INA, 1992

N'oublions pas la participation de Jean-Louis au comité de rédaction de la revue anticolonialiste et anti-impérialiste Partisans (1961-1973) publiée aux éditions François Maspero.

Lire dans L'éducateur (pédagogie Freinet), n° 17-18, 15 mai-1er juin 1972 l'édito de l'ICEM à propos de la répression contre Jean-Louis, enseignant :
http://www.icem-freinet.fr/archives/educ/71-72/17-18/1-2.pdf

A propos du procès du "Déserteur", intenté à Jérôme Lindon en décembre 1961, les éditions de Minuit ont republié en fac-similé en 2012 le document paru en 1962 sous le titre "Provocation à la désobéissance", qui contenait "le compte rendu sténotypique des débats, augmenté de quelques pièces annexes, lettres et documents". "Provocation à la désobéissance" commentait abondamment le livre interdit, en citant intégralement les pages mises en cause... Du coup, il était légalement impossible de faire saisir cette transcription d’une audience publique. Ce fut le dernier livre sur la « question algérienne » publié par les éditions de Minuit.
Lire la page des éditions de Minuit sur l'ouvrage :
http://www.leseditionsdeminuit.fr/f/index.php?sp=liv&livre_id=2720


 

Merci à Patrick de la librairie le Point du Jour à Paris

Partager cet article
Repost0
8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 00:32

Pour consulter le blog : linter.over-blog.com

 

Banderole sur Mathausen

"Les Espagnols antifascistes saluent les forces libératrices"

 

Mathausen-mai-45.jpg

  1. Lorsque l'armée américaine est entrée à Mauthausen le 5 mai de l'année mille neuf cent quarante-cinq,les drapeaux républicains avaent remplacé les croix gammées et devant la porte était accrochée une bannière qui disait: « Espagnols antifascistes saluent les forces libératrices ».

  2. Une grande partie des exilés républicains espagnols étaient les premiers prisonniers de race non germanique entrés à Mauthausen - le seul camp nazi de la catégorie III- et le premier groupe de déportés constitué sur une base politique commune : la lutte antifasciste
  3.  
    Cuando el ejército estadounidense entró en Mauthausen el cinco de mayo de mil novecientos cuarenta y cinco, las banderas republicanas habían sustituido a las esvásticas y en la puerta principal colgaba una pancarta en la que se leía: "Los españoles antifascistas saludan a las fuerzas libertadoras".

    Una gran parte de los exiliados republicanos españoles fueron los primeros prisioneros de raza no germánica que ingresaron en Mauthausen -el único campo nazi de la categoría III-y el primer grupo de deportados constituido sobre una base política común: la de la lucha antifascista

    Leer más:
    http://buscameenelciclodelavida.blogspot.com.es/2012/05/liberacion-de-mauthausen.html
Partager cet article
Repost0
3 mai 2014 6 03 /05 /mai /2014 13:12
Partager cet article
Repost0
1 mai 2014 4 01 /05 /mai /2014 18:28

Pour consulter le blog: linter.over-blog.com


Lire cette analyse sur le site La Horde. 27 avril 2014

 

Pierre Tévanian, dans l’ouvrage Le Racisme républicain (éd. L’Esprit frappeur), analysait ainsi le silence assourdissant qui régnait autour de la commémoration de ce crime raciste :

 

Le 1er mai 1995, des skinheads participant à un cortège du Front National tuent un jeune marocain, Brahim Bouarram, en le poussant dans la Seine.

 

Huit jours plus tard, Jacques Chirac est élu président de la République, et l’éditorialiste politique de France 2, Alain Duhamel, fait ce commentaire :

 

« La campagne électorale a été adulte et civilisée : il n’y a pas eu de sang, il n’y a pas eu de mort ».


Cette campagne civilisée s’était ouverte, le 21 février 1995, par le meurtre d’un jeune Français d’origine comorienne : Ibrahim Ali, abattu d’une balle dans le dos par un colleur d’affiche du Front national.


Plus de trente ans auparavant, le 13 février 1962, huit manifestants communistes sont tués par la police parisienne. Le journal Le Monde parle du « plus sanglant affrontement entre policiers et manifestants depuis février 1934″.

 

Pourtant, quelques semaines auparavant, le 17 octobre 1961, la police parisienne massacrait par dizaines voire par centaines des Algériens qui manifestaient pacifiquement contre un couvre-feu discriminatoire.

Rappelons qu’en février 1934, la répression d’une violente manifestation d’extrême droite avait fait une dizaine de morts.

 

En octobre 1961, bien entendu, la connaissance exacte et exhaustive des faits n’est pas accessible. Mais la presse ne peut pas ne pas soupçonner que beaucoup plus de dix personnes ont été tuées [1]. Le journaliste qui compare Février 1962 à février 1934 en oubliant octobre 1961 fait donc comme si plusieurs dizaines d’Algériens valaient moins qu’une dizaine de Français – les huit communistes de Charonne ou les dix fascistes de février 1934.

 

En mai 1995, le commentateur qui affirme qu’il n’y a pas eu de mort ni de sang versé parle bien entendu au sens figuré. Il veut dire que les mots échangés par Lionel Jospin et Jacques Chirac durant la campagne électorale ont été courtois, qu’il n’y a eu entre eux ni injures ni invectives. Il reste que, pour parler ainsi de morts et de sang, et pour dire qu’il n’y en a pas eu, il faut que le commentateur ait oublié, ou mis de côté, ou en tout cas qu’il ait tenu pour rien la mort réelle et le sang réel d’Ibrahim Ali et de Brahim Bouarram.


On peut donc poser l’hypothèse qu’il y a, aux yeux de certains, des vies moins importantes que d’autres. Et que, quelle que soit la singularité de chaque situation, à des époques différentes, sous des modalités différentes, Brahim Bouarram, Ibrahim Ali et les dizaines de victimes d’octobre 1961 ont en commun d’avoir été des corps sans importance [2].

 

Des corps sans importance


Ou encore, pour emprunter un concept de Sidi Mohammed Barkat : des corps d’exception. En effet, si la haine a pu se déchaîner à ce point, dans un espace démocratique comme la France métropolitaine de 1961 [3], qui ne pratique plus la répression sanglante depuis la fin de la Commune, c’est parce que les Algériens sont à l’époque considérés comme des exceptions dans le genre humain, n’en faisant pas vraiment partie – donc comme des êtres à qui ne s’appliquent pas les Droits de l’homme [4].


En tant que corps d’exception, les Algériens (alors appelés « FMA », « Français Musulmans d’Algérie ») sont perçus comme des êtres infra-humains, ou pas tout à fait humains, donc comme des êtres dont la mort n’importe pas – ou pas autant que celle d’un « Français de souche ». Ils sont aussi perçus comme des êtres louches et inquiétants, violents par nature – donc des êtres qu’on a plus facilement le droit de tuer. Leur simple existence, ou du moins leur visibilité dans une manifestation politique apparaît comme un danger, voire comme une agression insupportable : l’exécution sommaire devient donc un acte de « légitime défense de l’homme digne d’avoir des droits ».


Ce qu’a bien montré Sidi Mohammed Barkat, et qui importe au plus haut point, c’est que l’image du corps d’exception est une production : s’il a suffi de trois journées pour que deux cent personnes soient assassinées, il a fallu en revanche un siècle pour qu’auparavant, ces personnes deviennent assassinables. Un siècle de production et de transmission de l’image du corps d’exception.


Cette image a été produite et transmise de génération en génération par les « propos de table », la littérature et le cinéma, mais aussi par les livres pour enfants, l’école et le discours scientifique [5]. Elle est enfin, dans une très large mesure, une production juridique : les statuts spéciaux fabriqués sur mesure pour le colonisé algérien ont habitué les esprits à penser qu’il était normal de soumettre le maghrébin à un traitement spécial. Par exemple, en instaurant la responsabilité collective, la Justice a accrédité et transmis l’idée que les Arabes sont tous les mêmes. Et le système électoral du double collège » et en donnant près de dix fois plus de poids à une voix de colon qu’à une voix de « FMA », a transmis l’idée qu’un « blanc » vaut dix Maghrébins. Cette idée a aussi été transmise par l’habitude de tuer dix prisonniers algériens lorsqu’un soldat ou un policier français était tué.

 

Si l’absence d’octobre 1961 dans la presse et dans les manuels est si grave, c’est que l’occultation des événements est la continuation de cette production du corps d’exception. En effet, en commémorant les morts de la Commune ou ceux de Charonne tout en oubliant ceux d’octobre 1961, les institutions et les organisations de gauche ont continué de transmettre l’idée – ou plutôt le sentiment confus – que certains crimes sont plus graves que d’autres, que certaines vies valent plus que d’autres, et que deux cent morts maghrébins, cela ne compte pas.

 

Aujourd’hui, cette idée est toujours dominante – quelles que soient les avancées qui ont pu avoir lieu ces dernières années. Il n’est donc pas étonnant que, depuis 1961, les représentations n’aient pas beaucoup changé, et que la crise économique ait servi aussi facilement de prétexte à la réactivation d’un profond racisme anti-maghrébin. Il n’est hélas pas étonnant qu’un Marocain et un Français d’origine comorienne, tous les deux basanés et présumés musulmans comme l’étaient les « FMA », aient connu, trente-cinq ans après, un sort analogue.

 

Il n’est pas étonnant, enfin, que le commentateur de France 2 ait oublié si vite ces deux corps sans importance, comme son confrère du Monde, trente-cinq ans plus tôt, avait oublié plusieurs dizaines de Maghrébins. Ce genre d’omission durera tant qu’octobre 1961 ne fera pas partie de la mémoire officielle, celle des programmes scolaires, des monuments et des commémorations. Seule une réforme profonde de la mémoire collective pourra rendre les élites, et plus largement l’ensemble de la société française, perméables à cette vérité qui paraît simple à comprendre mais que nous n’avons jamais vraiment apprise : une vie « algérienne », « marocaine », « franco-comorienne » ou « musulmane », vaut autant que n’importe quelle vie française, et que toute vie humaine.

 

Tant que ce travail ne sera pas fait à grande échelle, il faudra s’attendre à affronter le même type d’exactions.

 

http://p1.storage.canalblog.com/12/86/139339/86172946_p.jpg

 

http://cogneras.canalblog.com/archives/2013/05/01/27054900.html


A voir:

 

http://nemesistv.info/video/UUGKW2B5BSMX/rappel-assassinat-de-brahim-bouarram# 

 

verdict http://www.ina.fr/video/CAB98019454


Clement Meric.


Sa mort aussi était involontaire?

C'est lui aussi qui avait provoqué?

(voir la vidéo ci-dessus sur le verdict)

 

 


Partager cet article
Repost0
1 mai 2014 4 01 /05 /mai /2014 12:04

Pour consulter le blog : linter.over-blog.com


Sur le blog comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com

La fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle a été une marche continue vers la guerre marquée par les conflits liés à la concurrence entre Etats nationaux et au colonialisme. Loin d'être la responsabilité d'un peuple, voire d'un seul Etat, en l'occurence l'Etat allemand (le traité de Versailles est l'une des principales origines du fascisme avec la répression par la social-démocratie de la révolution spartakiste), elle est due au développement de l'impérialisme et au ralliement de lIème internationale.

 

Rosa Luxemburg a accompagné chaque pas vers le conflit mondial de ses analyses et de son action. Le texte suivant a été écrit pour le conflit russo-japonais. Elle s'appuie sur le 1er mai pour tenter de mobiliser contre la guerre et affirme que la réalisation de la paix ne peut venir que d'une révolution socialiste (au sens de l'époque). 

 

C'est ce que nous devons garder en mémoire en cette année d'hypocrite commémoration officielle.

 

Car combien de 1er mai, depuis la mort de Rosa Luxemburg, ont été célébrés "au milieu des bruits de la guerre", et comme cette année en France, avec la social-démocratie réformiste au pouvoir.

 

Sur le site MIA -Téléchargement fichier winzip (compressé) : cliquer sur le format de contenu désiré
     

https://www.marxists.org/francais/luxembur/works/1904/05/lux_19040501.htm


Dans la tempête

 

lesocialistemai1904

Rosa Luxemburg. Paru dans "Le Socialiste", 1-8 mai 1904

La fête de Mai de cette année tire un relief particulier de cette circonstance qu'elle est célébrée au milieu du bruit de la guerre. Par là, son caractère de démonstration en faveur de la paix du monde prend naturellement le dessus cette année. Mais plus que jamais, en présence de la guerre, la démonstration spécifique prolétarienne doit aussi être l'expression de cette idée, que la réalisation de la paix universelle ne peut être conçue que liée à la réalisation de notre but final socialiste.


Si la guerre russo-japonaise a démontré quelque chose, c'est toute la vanité des spéculations de ces socialistes « humanitaires », qui prétendent fonder la paix du monde sur le système d'équilibre de la Double et de la Triple alliance. Ces panégyristes des alliances militaires ne pouvaient assez exprimer leur enchantement de la période de trente ans de paix dans l'Europe centrale et, se basant sur ce fait, proclamaient déjà tout naturellement « la paix en marche » et « l'humanité dans la paix ». Le tonnerre des canons de Port-Arthur, qui a fait trembler convulsivement les Bourses européennes, rappelle à l'intelligible voix à ces idéologues socialistes de la société bourgeoise que, dans leurs fantaisies sur la paix européenne, ils n'avaient négligé qu'un seul facteur : la politique coloniale moderne, qui a, dès à présent, dépassé le stade des conflits européens locaux en les transportant sur le Grand Océan. La guerre russo-japonaise donne, à présente, à chacun conscience que même la guerre et la paix de l'Europe, ses destinées, ne sont plus décidées entre les quatre murs du concert européen, mais au dehors, dans la gigantesque Maelström de la politique mondiale et coloniale.


Et c'est en cela que réside la grande signification de la guerre actuelle pour la démocratie-socialiste, même abstraction faite de son effet immédiat : l'effondrement de l'absolutisme russe. Cette guerre ramène les regards du prolétariat international sur les grandes connexités politiques et économiques du monde et dissipe violemment dans nos rangs le particularisme, la mesquinerie dans les idées, qui se forment dans toute période de calme politique.


La guerre arrache complètement tous les voiles dont le monde bourgeois, ce monde de fétichisme économique, politique et social, nous enveloppe constamment.


La guerre détruit l'apparence qui fait croire à l'évolution sociale pacifique, à l'omnipotence et à l'intangibilité de la légalité bourgeoise, à l'exclusivisme national, à la stabilité des conditions politiques, à la direction consciente de la politique par ces « hommes d'Etat » ou des partis, à la portée capable d'ébranler le monde des chamailleries dans les Parlements bourgeois, au parlementarisme, comme centre prétendu de l'existence sociale.


La guerre déchaîne, en même temps que les puissances réactionnaires du monde capitaliste, les forces génératrices de révolution sociale qui fermentent en leurs profondeurs.


Eh bien, nous célébrons, cette fois, la fête de Mai sous âpre brise, l'allure fortement précipitée des événements dans le monde.

 

Rosa Luxemburg - Parti démocrate-socialiste de Pologne et de Lituanie

Partager cet article
Repost0
20 avril 2014 7 20 /04 /avril /2014 22:21

Pour consulter le blog: linter.over-blog.com

 

Quand le fond de l'air était rouge. Mémoire ouvrière sur le blog.

Histoire ouvrière - Les combats et les morts de Peugeot (juin 1968)

"La bataille de l'acier à Denain", sur France-Culture

La bataille de longwy: lire

Vital Michalon : lire


Un film de Richard Prost.   Durée 20mn 1984.


 

 

Au pays d’Usinor raconte une partie de l’histoire du SLT, Syndicat de Lutte des Travailleurs, à l’usine sidérurgique d’Usinor Dunkerque. En 1983 un grave accident a lieu à la coulée continue, à l’aciérie. Pourtant le syndicat avait mis en garde la direction contre la modification des podiums où se trouvent les ouvriers pendant leur travail.

La plupart des militants provenaient de sections CFDT et furent exclus en 1979 pour cause de combativité excessive. Ils quittèrent plus tard la CGT n’arrivant toujours pas à faire entendre leurs voix.

Au moment de l’arrivée de la gauche au pouvoir, il n’est pas bon de s’opposer aux grandes centrales syndicales et de parler du SLT. le film fut interdit de diffusion au Festival « Cinéma et monde ouvrier » à Saint Nazaire en 1985 et 1986.

Au Pays d’Usinor a été tourné grâce à l’Ecole Nationale Louis Lumière, puis il a été monté et terminé par la production aujourd’hui disparue Les Films des Millaudes. Il sort en salles en 1984 pendant trois semaines en avant programme du film d’Arthur Mac Caig « Euskadi Hors d’Etat ».

La présence de la chanson de Serge Utgé Royo « Balade aux Usines du Nord » écrite spécialement pour le film donne un ton poétique et magique au film.

 

"Balade aux usines du Nord" de Serge Utgé-Royo


Ils sont arrivés un matin, sous le ciel gris de chaque jour;

on leur a monté leurs quartiers, à deux pas du chemin de fer.

Ils ont parqué leurs caravanes, disposé quelques fleurs autour...

Puis les hommes s'en sont allés vendre leur bras intérimaires.

 

Ils ont respiré cette odeur, cette poussière et ces fumées

qui matelassent les poumons et rouillent la vie sans pareille...

Dans la pénombre et les lueurs, leurs yeux se sont habitués.

Enfin, la terrible rythmique a crépité dans leur oreilles.

 

Dans les usines du Nord, on s'accroche à son salaire.

Il y a danger de mort, c'est vrai... Mais on est trop fier...

Trop fier pour pleurer misère, supplier un directeur

qui respecte la matière, mais jamais le travailleur.



Au son des sinistres "glouglous", ils sembleraient dans leurs armures,

défier les monstres métalliques qui vomissent parfois la mort.

Ils sont forts de ces jeux de fous qui les font vivre d'aventure,

Sous l'éblouissant feu liquide qui, souvent leur brûle le corps.

 

Quand ils ont le coeur au repos, ils pensent à d'autres horizons,

caressent leurs enfants vivants et s'enivrent de l'air mouillé...

Certains attendent les pigeons qui remontent du Sud au Nord,

avant d'aller tenter malchance sous le ventre du haut fourneau.

 

Dans les usines du Nord, on s'accroche à son salaire,

mais on aimerait, quand même que nos enfants vivent mieux...

Il y a danger de mort ; on est toujours aussi fier !

Mais on aimerait quand même vivre longtemps, vivre vieux...


 

le site de Serge Utgé-Royo

Serge Utgé-Royo est un artiste indépendant, il est aussi écrivain.

Soutenez-le en achetant ses œuvres.

 

 

film censuré

 



Et en hommage à tous ces  sidérurgistes sacrifiés par le capitalisme

 

Pour tous les métallos obligés d'arrêter leurs outils.
A Liège , à Florange , à Charleroi ou à La louvière
Pour tous ceux qui sont dans l'incertitude et qui vont perdre leur travail
Pour ceux des hauts-fourneaux , des aciéries et des laminoirs.
Pour tous ceux qui vivent ce moment avec beaucoup de tristesse.
Cette magnifique chanson de Bernard Lavilliers ,nous représente parfaitement.
plus d'infos :

 

http://haut-fourneau06.skyrock.com/

 

 


 

 

Partager cet article
Repost0
14 mars 2014 5 14 /03 /mars /2014 23:32

Pour consulter le blog: linter.over-blog.com

 


Nous entamons une série de rencontres autour de la pensée et l'action de Rosa Luxemburg contre la guerre. La première aura lieu ce samedi 15 mars à 17 heures dans les locaux de l'UNRPA à Paris, à 17 heures. c.a.r.l.

comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com


Elle ... a refusé la guerre

Rosa luxemburg, une pensée et une action contre la guerre

l 257851d1598b45e39a193dad611747ec Tardi

 

Rencontre le samedi 15 mars 2014 à l'UNRPA à 17 heures,

58 rue des Amandiers, Métro Père Lachaise, à Paris

2014, année de toutes les célébrations officielles de la boucherie de 14-18.

2014, l’urgence de transmettre la pensée, les analyses et l’action de Rosa Luxemburg contre la guerre.

Une rencontre pour s’informer et réfléchir ensemble

Parce que la guerre est toujours au centre de l’actualité du système que nous vivons, montrer les fondements et la continuité de l’action de Rosa Luxemburg, c’est réfléchir aux causes de la guerre, du ralliement du mouvement ouvrier, c’est réfléchir dans l'alternative mise en avant par Rosa Luxemburg, Réforme sociale ou Révolution

  comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com

Partager cet article
Repost0
3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 20:17

Pour consulter le blog: linter.over-blog.com

 

"J’ai très rarement vu quelque chose d’aussi émouvant ,et d’édifiant pour ceux qui n’ont jamais mesuré la signification de l’abandon du peuple espagnol par le gouvernement SFIO (ancêtre du PS) .Vraiment un document filmé à voir et à faite connaître!Terrible cette séquence où les combattants des Brigades internationales, défilent et doivent rendre leurs armes, être fouillés et parqués dans les camps de la République …."

 

 

écouter - voir

 

http://www.lindependant.fr/2013/02/22/fevrier-1939-le-film-de-l-exode-d-un-peuple,1730042.php

 

 

Partager cet article
Repost0
30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 21:17

Pour consulter le blog: linter.over-blog.com

 

Parce que son combat est celui des militants d'aujourd'hui.

http://a134.idata.over-blog.com/299x207/0/51/50/28/putain_usine.jpg


Quelles sont les origines du 1er mai? Un texte de lutte qui met en avant la dimension internationale et de classes (éléments biographiques et historiques)

 

A lire sur le blog: comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com

 

C'est un des texte les plus connus de Rosa Luxemburg. Quand a-t-il été écrit et dans quel contexte?


Rosa Luxemburg a 24 ans. Comme de nombreux militants de l'empire tsariste, elle s'est réfugiée en Suisse.

 

Elle les cotoie et peut  échanger et réfléchir à la poursuite de son action politique. Elle rencontre ainsi des révolutionnaires polonais, et ils créent le Parti social-démocrate du royaume de Pologne sur des bases de classes et internationalistes en opposition au parti socialiste polonais (PPS) qui met en avant la revendication nationale. Le SDKP, puis SDKPiL (pour Lituanie) se dote d'un journal la Sprawa Robotnicza.

 

C'est pour assurer la publication de ce journal que Rosa Luxemburg effectue des séjours à Paris. Quelques indications dans sa correspondance montrent concrètement  les relations avec l'imprimeur, avec les militants - cela parlera à tous ceux qui ont eu à réaliser un journal militant! -, sa part dans le journal et la diffusion en Pologne en particulier, diffusion clandestiine et dangereuse qui s'arrrêtera avec la répression, les arrestations.

 

C'est l'arrière-plan qu'il faut avoir à l'esprit quand on lit le texte qu'elle consacre au Ier mai. Nous ne sommes pas en présence d'un texte académique mais d'un texte de lutte, un texte qui veut mettre en avant la dimension internationaliste et de classe, un texte réalisé dans un contexte de lutte dangereux et clandestin pour sa diffusion en Pologne, un des premiers textes de Rosa Luxemburg qui témoigne de la continuité de ses choixx politiques.

Texte paru dans la Sprawa Robotnicza, le  8 février 1894.
Titre original : Jak powstalo Swieto Majowe.

Pourquoi ce texte de Rosa Luxemburg sur le 1er mai? Ici, deux citations du texte de Rosa Luxemburg


Concernant le 1er mai lui-même, il est important de resituer ce texte dans l'histoire de ce jour international de manifestations ouvrières.

 

Important surtout de réaliser que l'histoire en est très récente. Que cela ne fait  pas dix ans qu'il est célébré, que nous n'en sommes qu'au début de sa diffusion au sein du mouvement ouvrier, que c'est encore une journée de lutte et non institutionnalisée.

 

Le SDKP et ce texte s'inscrivent donc dans le mouvement pour  le développement de cette initiative dans le monde. Le texte de Rosa Luxemburg a pour but d'informer les prolétaires en Pologne en décrivant l'histoire de cette journée et de les convaincre de se joindre à cette initiative. Nous reprenons ici deux citations de ce texte:

 

"De fait, qu’est-ce qui pourrait donner aux travailleurs plus de courage et plus de confiance dans leurs propres forces qu’un blocage du travail massif qu’ils ont décidé eux-mêmes ? Qu’est-ce qui pourrait donner plus de courage aux esclaves éternels des usines et des ateliers que le rassemblement de leurs propres troupes ? Donc, l’idée d’une fête prolétarienne fut rapidement acceptée et, d’Australie, commença à se répandre à d’autres pays jusqu’à conquérir l’ensemble du prolétariat du monde."


"Le 1° mai revendiquait l’instauration de la journée de 8 heures. Mais même après que ce but fut atteint, le 1° mai ne fut pas abandonné. Aussi longtemps que la lutte des travailleurs contre la bourgeoisie et les classes dominantes continuera, aussi longtemps que toutes les revendications ne seront pas satisfaites, le 1° mai sera l’expression annuelle de ces revendications. Et, quand des jours meilleurs se lèveront, quand la classe ouvrière du monde aura gagné sa délivrance, alors aussi l’humanité fêtera probablement le 1° mai, en l’honneur des luttes acharnées et des nombreuses souffrances du passé.


A lire sur marxists.catbull.com

Le texte de Rosa Luxemburg

Quelles sont les origines du 1er mai ? Texte de Rosa Luxemburg

Article publié dans le journal polonais « Sprawa Robotnicza » en 1894.

L’heureuse idée d’utiliser la célébration d’une journée de repos prolétarienne comme un moyen d’obtenir la journée de travail de 8 heure (1) est née tout d’abord en Australie. Les travailleurs y décidèrent en 1856 d’organiser une journée d’arrêt total du travail, avec des réunions et des distractions, afin de manifester pour la journée de 8 heures. La date de cette manifestation devait être le 21 avril. Au début, les travailleurs australiens avaient prévu cela uniquement pour l’année 1856. Mais cette première manifestation eut une telle répercussion sur les masses prolétariennes d’Australie, les stimulant et les amenant à de nouvelles campagnes, qu’il fut décidé de renouveler cette manifestation tous les ans.

De fait, qu’est-ce qui pourrait donner aux travailleurs plus de courage et plus de confiance dans leurs propres forces qu’un blocage du travail massif qu’ils ont décidé eux-mêmes ? Qu’est-ce qui pourrait donner plus de courage aux esclaves éternels des usines et des ateliers que le rassemblement de leurs propres troupes ? Donc, l’idée d’une fête prolétarienne fût rapidement acceptée et, d’Australie, commença à se répandre à d’autres pays jusqu’à conquérir l’ensemble du prolétariat du monde.

Les premiers à suivre l’exemple des australiens furent les états-uniens. En 1886 ils décidèrent que le 1er mai serait une journée universelle d’arrêt du travail. Ce jour-là, 200.000 d’entre eux quittèrent leur travail et revendiquèrent la journée de 8 heures. Plus tard, la police et le harcèlement légal empêchèrent pendant des années les travailleurs de renouveler des manifestations de cette ampleur. Cependant, en 1888 ils renouvelèrent leur décision en prévoyant que la prochaine manifestation serait le 1er mai 1890.

Entre temps, le mouvement ouvrier en Europe s’était renforcé et animé. La plus forte expression de ce mouvement intervint au Congrès de l’Internationale Ouvrière en 1889 (2). A ce Congrès, constitué de 400 délégués, il fût décidé que la journée de 8 heures devait être la première revendication. Sur ce, le délégué des syndicats français, le travailleur Lavigne(3)de Bordeaux, proposa que cette revendication s’exprime dans tous les pays par un arrêt de travail universel. Le délégué des travailleurs américains attira l’attention sur la décision de ses camarades de faire grève le 1er mai 1890, et le Congrès arrêta pour cette date la fête prolétarienne universelle.

A cette occasion, comme trente ans plus tôt en Australie, les travailleurs pensaient véritablement à une seule manifestation. Le Congrès décida que les travailleurs de tous les pays manifesteraient ensemble pour la journée de 8 heures le 1er mai 1890. Personne ne parla de la répétition de la journée sans travail pour les années suivantes. Naturellement, personne ne pouvait prévoir le succès brillant que cette idée allait remporter et la vitesse à laquelle elle serait adoptée par les classes laborieuses. Cependant, ce fût suffisant de manifester le 1er mai une seule fois pour que tout le monde comprenne que le 1er mai devait être une institution annuelle et pérenne.

Le 1er mai revendiquait l’instauration de la journée de 8 heures. Mais même après que ce but fût atteint, le 1erer mai sera l’expression annuelle de ces revendications. Et, quand des jours meilleurs se lèveront, quand la classe ouvrière du monde aura gagné sa délivrance, alors aussi l’humanité fêtera probablement le 1er mai, en l’honneur des luttes acharnées et des nombreuses souffrances du passé. mai ne fût pas abandonné. Aussi longtemps que la lutte des travailleurs contre la bourgeoisie et les classes dominantes continuera, aussi longtemps que toutes les revendications ne seront pas satisfaites, e 1° mai sera l’expression annuelle de ces revendications. Et, quand des jours meilleurs se lèveront, quand la classe ouvrière du monde aura gagné sa délivrance, alors aussi l’humanité fêtera probablement le 1° mai, en l’honneur des luttes acharnées et des nombreuses souffrances du passé.


1.  L’usage était alors une journée de travail d’au moins 10 à 12 heures par jour.

2.  Il s’agit du premier congrès de la II° internationale.

3. Raymond Lavigne (1851- ?), militant politique et syndicaliste.

 

  Repris sur le site marxists.catbull.com

 

http://a407.idata.over-blog.com/0/51/50/28/collages-de-joelle-aubron/grosz-01.jpg

Partager cet article
Repost0

Militants d'AD

Situation des  MILITANTS

Nathalie Ménigon

Georges Cipriani

en libération conditionnelle

Jean-Marc Rouillan

en semi-liberté 

NOS COMBATS

(avril 2010)

Après la semI-liberté de Georges Cipriani, la campagne continue pour la libération de Jean-Marc Rouillan
et encore et toujours  
Pour une solidarité avec ces militants en semi-liberté, en libération conditionnelle et au-delà car le but reste le même: leur permettre de préserver leur identité politiqe et de vivre matériellement, politiquement.

(septembre 2008)

Contre le risque de peine infinie pour les prisonniers révolutionnaires - contre la rétention de sûreté - contre le CNO
Pour une libération complète et sans condition des prisonniers révolutionnaires
Pour une solidarité avec ces militants en semi-liberté, en libération conditionnelle et au-delà car le but reste le même: leur permettre de préserver leur identité politiqe et de vivre matériellement, politiquement.

  (août 2009)


Le combat pour la libération des prisonniers d'Action directe doit donc continuer et se renforcer ...
Après la réincarcération de Jean-Marc Rouillan, nous avons appris ce 20 août, le refus brutal et tellement politique de la libération conditionnelle pour Georges Cipriani.

Alerte: La santé, la vie de Jean-Marc Rouillan sont menacées, il doit être libéré.
Liberté pour Georges Cipriani'

C. GAUGER ET S. SUDER

PROCES CONTRE C. GAUGER ET S. SUDER

Pour suivre le procès : lire

 

LIBERATION DE SONJA SUDER

EMPRISONNEE DEPUIS SEPTEMBRE 2011 POUR DES FAITS REMONTANT A PLUS DE TRENTE ANS ET SUR LES SEULES ACCUSATIONS D'UN TEMOIN REPENTI HANS-JOACHIM KLEIN.

 

ARRET DES POUSUITES CONTRE CHRISTIAN GAUGER ET SONJA SUDER

ENGAGEES AU MEPRIS DE TOUTE PRESCRIPTION

SUR LES SEULES BASES DE DECLARATIONS OBTENUES SOUS LA TORTURE D'UNE PART ET D'UN REPENTI D'AUTRE PART

 

NON A LA TORTURE - NON A LA CITATION COMME TEMOIN D'HERMANN F.

Militant grièvement blessé en 1978, interrogé dès le lendemain d'une opération où il a perdu ses deux yeux et a été amputé des deux jambes, séquestré durant quatre mois sans mandat d'arrêt par la police, maintenu à l'iolement, et dont le tribunal prétend aujourd'hui utiliser les déclarations, qu'il a remis en cause dès qu'il a qu'il a pu être libéré des griffes des policiers.

 

LIBERATION DE SIBYLLE S., ARRETEE LE 9 AVRIL EN PLEIN PROCES POUR REFUS DE TEMOIGNER :

 

condamnée il y a plus de trente ans sur la base des déclarations de son ex-compagnon Hermann F., elle est restée proche de lui toutes ses années et refuse qu'on utilise ces déclarations qui lui ont été extorquées au prix de traitements inhumains.

 


Liberté pour Sibylle et Sonja 2