Le poème de Brecht
On cite souvent la première strophe de ce poème. La deuxième replace ce poème dans sa dimension prolétaire. Ce poème est l'un des nombreux, précis et magnifiques poèmes de Brecht, écrits en exil dans les premières années du fascisme nazi. Le texte complet :
Über die Gewalt
Der reißende Strom wird gewalttätig genannt
Aber das Flußbett, das ihn einengt
Nennt keiner gewalttätig.
Der Sturm, der die Birken biegt
Gilt für gewalttätig
Aber wie ist es mit dem Sturm
Der die Rücken der Straßenarbeiter biegt ?
Sur la violence
On dit d'un fleuve emportant tout qu'il est violent
Mais on ne dit jamais rien de la violence
Des rives qui l'enserrent
On dit que le vent qui courbe les bouleaux est violent.
Mais qu'en est-il de la tempête qui courbe les hommes
qui travaillent dans les rues ?
Source : Suhrkamps, Tome 2 des Gesammelte Gedichte, P 602.. Selon le site on peut trouver ces vers dans Poèmes. 5. 1934-1941 de Bertolt Brecht traduit par Maurice Regnaut page 111. Traduction de la deuxième strophe par nos soins.
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Prenez-nous de haut, monsieur ...
Morgue et indifférence
Une vidéo de salariés d'Air France a été vue en quelques heures par plus d'1,5 million de personnes. Elle n'est plus disponible mais elle a montré la violence qui enserre les salariés. Elle a su briser l'invisible même auprès des dits grands médias. Notre article : Air France. « On dit d'un fleuve emportant tout, qu'il est violent, mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l'enserrent. » Bertolt Brecht