Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L'Internationale

L'Internationale, 1983. Le premier numéro d'un journal paraît, qui reprend le titre de celui publié en 1915 par Rosa Luxemburg - emprisonnée - alors que s'affrontaient les peuples entraînés dans la plus grande des boucheries par le capitalisme, l'impérialisme, et alors que s'étaient ralliés à celle-ci les partis de l'Internationale. En 1919, ceux-ci mettront à mort celle qui avait résisté et qui pour cela avait été emprisonnée. L'internationale 1983 comptera 11 numéros, avant de devoir s'arrêter momentanément : Il témoignera de luttes - et certains qui menèrent ces luttes sont encore aujourd'hui emprisonnés. Il réfléchira à l'évolution du capitalisme - et cette réflexion reste toujours aussi nécessaire. Le blog linter est la chronique d'un journal, c'est par là même la chronique des luttes menées alors, cela pourra être aussi la chronique de luttes menées ... aujourd'hui.

      

       SONJA SUDER EST LIBRE         Procès C. Gauger, S. Suder: Une page pour s'informer 

   PALESTINE - Une carte à ne jamais oublier

Rechercher

Texte libre

Aux camarades, visiteurs du blog, bienvenue ...
Aux camarades qui viennent de rejoindre le blog, bienvenue. A ceux aussi qui lui rendent visite à l'occasion, bonjour. Le combat n'est jamais un échec, s'informer est déjà un pas vers la conscience. L'ordre et la sécurité ne sont pas le désir de tous, s'aliéner par tous les moyens de la société d'aujourd'hui ne nous intéresse pas. Nous ne cherchons pas à exploiter l'autre. Nous ne tournons pas la page des combats passés, ils sont partie de nous. Et chaque mot que nous lisons, chaque image  que nous voyons, contribue à nous former. Nous ne sommes pas dupes. Nous sommes solidaires. Nous chassons les chasseurs d'enfants. Et nous sommes  le jour face à la nuit sans cesse renouvelée de la violence et de l'oppression. Il n'y a pas d'âge pour la révolte. Et 68 rejoint l'esprit de la Bastille de ce 6 mai où les pavés ont su de nouveau voler. La révolte est une et se rit de toutes les différences.

Pour tous ceux qui viennent sur ce blog, qui font "la route des insoumis" que décrit Nathalie, qui sont et seront les révolutionnaires de demain dont parle Jean-Marc, qui se reconnaissent ce droit à l'insurrection que revendique Georges. Pour chacun, ce collage de Joëlle, mieux qu'un bras d'honneur, à tous ceux qui sont ce que nous refusons.

La queue de la baleine, Nathalie, nous ne la lâcherons pas!

Archives

Joëlle Aubron

Sur ce collage, un poème. linter
C'est l'automne, et ce n'est pas l'automne,
Ces femmes qui marchent
Des combattantes?
Des femmes qui marchent?
Vie de tous les jours ou vie d'exception?
Guerre d'Espagne,
Journées d'après occupation?
Journées d'après l'occupation?
La vie est simple
comme l'est souvent le combat

Entre l'or du feuillage
et le noir et blanc de la vie
Cette image sensible

Georges lors d'une audience devant le JAP en 2005
En tout premier lieu, du fait qu'il va être question ici de mes inclinaisons politiques et de mon évolution depuis 1987 au sein du monde carcéral, je tiens à faire une déclaration de principe : ainsi, conformément à la Constitution de la République française de 1792, repris par l'Article 35 du 26 Juin 1793 *, stipulant un droit à l'insurrection, qui a servi à Valmy pour sauvegarder et étendre la révolution, qui a servi en 1871 avec la Commune de Paris contre l'occupation Prussienne, qui a encore servi en 1940 contre l'occupation national-socialiste allemande et la collaboration pétainiste française, et pour encore servir concrètement après 1968 dans la plupart des pays d'Europe de l'Ouest avec l'insurrection armée larvée et latente contre chaque Etat capitaliste en place et contre l'OTAN ; une Constitution qui après avoir servi depuis son avènement de réfèrent à la plupart des peuples de par le monde pour se libérer des différents maux entretenus que sont, soit l'occupation étrangère, soit l'oppression de classe, soit l'exploitation de l'homme par l'homme jusqu'à l'esclavagisme, leur a ouvert une perspective politique. Et dès lors dans l'assurance qu'elle restera de même une référence au futur pour tous les peuples épris de Liberté, d'Egalité, de Fraternité et de Démocratie, conformément à cette Constitution de 1792 donc, je me refuse à abjurer ces moments historiques comme je me refuse à abjurer la stratégie de Lutte Armée pour le communiste, qui en est une expression particulière.
(
Georges Cipriani  MC Ensisheim, 49 rue de la 1ère armée 68 190 Ensisheim)


Jean-Marc dans une interview en 2005

C'est la question centrale (la question du repentir) depuis notre premier jour de prison. Et c'est le pourquoi de nos condi­tions de détention extraordi­naires, des restrictions actuelles sur le droit de communiquer ou de la censure des correspon­dances. Dans aucune des lois de l'application des peines, il n'est stipulé que le prisonnier doit ab­jurer ses opinions politiques. Mais pour nous, certains procu­reurs n'hésitent pas à affirmer que les revendications du com­munisme impliquent une récidive. Je sais bien que si nous nous repentions, nous serions soudai­nement adulés par la bonne so­ciété, mais ce n'est pas notre vi­sion de la responsabilité poli­tique. Notre engagement n'est pas à vendre ni à échanger contre un peu de liberté.
(Jean-Marc Rouillan 147575 Cd des baumettes, 230 Chemin de Morgiou Marseille Cedex 20

Joëlle à sa sortie le 16 juin 2004
Je suis fatiguée, aussi je dirai seulement trois choses :
La première est d'être bien sûr contente d'avoir la possibilité de me soigner.
La seconde est que l'application de la loi de mars 2002 reste cependant pour de nombreux prisonnières et prisonniers très en deça de son contenu même.
La troisième est ma conscience de ce que la libération de mes camarades est une bataille toujours en cours. Régis est incarcéré depuis plus de 20 ans, Georges, Nathalie et Jean-Marc, plus de 17. Je sors de prison mais je dois d'abord vaincre la maladie avant de pouvoir envisager une libération au sens propre. L'objectif reste ainsi celui de nos libérations.

Nathalie, en février 2007

Cependant, pour nous, militant-e-s emprisonné-e-s du fait du combat révolutionnaire mené par l’organisation communiste Action directe, nous sommes sûrs de notre route : celle des insoumis à l’ordre bourgeois. Tant que des femmes et des hommes porteront des idées communistes, les impérialistes au pouvoir frémiront jusqu’à ce que la peur les gèle dans leurs manoirs sécurisés à outrance.

3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 12:30

Pour consulter le blog: linter.over-blog.com

 

Suite de la première partie intitulée "La crise impulse la réaction" du texte "Crise, restructuration industrielle et guerre de classe". Texte de Joëlle Aubron, Georges Cipriani, Nathalie Ménigon et Jean-Marc Rouillan. Action directe.

 

Elle aborde la situation en France au début des années  8O et constitue en ce sens une source d'information précieuse par son analyse : du capitalisme français de l'époque avec ses restructurations, nationalisations, oppression économique et politique - de l'impérialisme français, en particulier du rôle de l'industrie militaire et de l'action de ses tenants dans le monde - de la complicité des forces politiques de l'époque.

 

Cette première partie s'achève par une description de l'intégration ouest-européenne sous domination américaine en cours de formation.


Ière partie: lire


En France, au début des années 80, les répercussions de la crise économique internationale, les distorsions des aspects économiques contradictoires internes et le processus général des luttes antagonistes, avaient fait apparaître une crise des équilibres politiques, comme domination établie dans les années de croissance et d'accumulation - équilibres qui n'avaient pas été balayé en 68, ni depuis.

 

En fait 81 a représenté le véritable dépassement de l'ère gaulliste avec sa cohorte de contrats sociaux, de paternalisme étatique et d'indépendance nationale - ce fut la fin du gaullisme, modèle national de la politique bourgeoise dans sa phase de croissance. La vague rose a été le dernier et décisif passage dans la résolution de ces contradictions internes à la bourgeoisie; qui perduraient et ralentissaient l'application d'une politique d'intégration et de concentration, d'une politique de véritable modernisation économique, industrielle et sociale correspondant au niveau atteint et aux perspectives de division internationale du travail, ainsi qu'à l'internationalisation des mouvements de capitaux.

 

L'arrivée de Mitterand et des socialistes au pouvoir est le résultat de la force conjuguée de deux courants: l'un populaire, qui espérait atténuer par une politique réformiste et révisionniste, unie sous le drapeau du républicanisme bourgeois, les effets destructurants de la crise; et l'autre, une partie importante de la bourgeoisie et de l'oligarchie technocratique qui voyaient, à juste titre, dans le PS, l'unique force politique capable d'imposer le véritable tournant de la rigueur et de la restructuration industrielle, en gérant au mieux toute possible explosion sociale.

 

Dans cette mission de gestion contrôlée de la crise, les socialistes ont été étroitement secondés par le PC. Un PC qui a abandonné depiis belle lurette l'idée de la révolution en acceptant le caractère immuable de l'exploitation capitaliste, une reconnaissance de fait qui régit l'ensemble de ses relations consensuelles et parlementaires avec la structure institutionnelle bourgeoise. Les conceptions réformistes et révisionnistes trouvaient leur ancrage dans les tentatives de relance par la consommation, dans la gestion "douce" des restructurations et du redéploiement modérant l'effet des grandes manoeuvres de concentrations industrielles et technologiques internationales sur le terrain social. C'est à partir de cette politique que la vague rose a pu se garantir l'appui de l'ensemble des directions syndicales. Des bureaucraties syndicales qui s'empressèrent d'accentuer leur pression et leur contrôle sur la classe ouvrière, pour l'éloigner de ses intérêts et objectifs véritables et pour l'intégrer pleinement aux programmes étatiques et patronaux. L'ensemble de cette politique s'accompagnant d'un cortège de mots d'ordre pour solutions interclassistes et démagogiques, du "produisons français" au "travailler moins mais plus intensément".

 

Dans le mouvement intégrationniste de cette "nouvelle gauche", la vieille garde des directions gauchistes s'est établie, cette fois véritablement, dans le rôle et place de la technologie ministérielle et idéologique. Modèles de cette version de la "Realpolitik", de cette maestria en reniement, les têtes d'affiches se ramassent à la pelle; July, ex Gauche prolétarienne, mentor médiatique des nouveaux maîtres, Weber, trotskiste/social-démocrate, scribe du patronat et sénateur du "parti de l'entreprise", ou encore Glucksmann, ex adepte de la Révolution culturelle transformé en adorateur de la force de frappe et de la bombe..., sans oublier Stourdze, encore un ex, promu Monsieur Eureka, etc ... Les "ex" ont achevé leur mutation en cerbères politiques pontifiants des "valeurs éternelles" de la nouvelle société "post-industrielle". Clamant leur propre renoncement et repentir pour prêcher le culte du fric, le danger rouge ou vert, ils nappent le tout d'un apolitisme qui a toujours été le masque trompeur de la politique réactionnaire. C'est le "parler vrai", idéologie moderne et pragmatique contre la désuète langue de bois des utopies révolutionnaires. C'est le dialogue consensuel, la béatification de la non-violence à l'usage des opprimés et des exploités face aux agressions internes et externes du système. Ce débordement comme autant de slogans publicitaires de la nécessaire soumission à l'ordre impérialiste des choses.

 

Les "opposants" d'hier travaillent à recouvrir l'exacerbation des inégalités, l'instauration de la société à deux vitesses: celle du challenge et des gagneurs et celle des loosers, le retour des soupes populaires, l'extension de la misère ..., des oripeaux d'un modernisme de bon aloi, d'une idéologie anti-idéologie dont le vecteur serait la communication, que les faits démontrent toujours plus assujettie aux pouvoirs économique et étatique, quand ce n'est pas directement militaire.

 

Utilisant leur propre retournement de veste comme autant de preuves irréfutables de l'impossibilité de rêver et construire une société humaine libérée de l'exploitation, les apôtres de l'apostasie sont devenus les champions du travaillons tous ensemble à enrichir les trusts impérialistes.

 

Mais les illusions des trompés et les masques des trompeurs tombaient les uns et les autres, une succession de démystification qui défaisait le consensus populiste autour de la social-démocratie et bâtissait les grandes lignes du nouveau consensus politique et institutionnel bourgeois, moderniste et réactionnaire qui n'aura de cesse de s'étendre dans les années 80.

 

Le sommet de Versailles, en juin 1982, était un pas décisif dans l'intégration stratégique des pays impérialistes à partir de la ligne déterminée et imposée par l'administration Reagan. A ce sommet, particulièrement important pour la stratégie impérialiste de redéploiement et d'interventions, dont les décisions dans les mois qui suivirent, ont signifié, agressions directes contre les peuples de la périphérie, au Liban, à Grenade, aux Malouines, en Namibie, ... et simultanément, interventions indirectes de déstabilisation des gouvernements progressistes, au Nicaragua, en Angola, ... le discours de Mitterand évidencie ce raidissement réactionnaire.

 

 

Parallèlement, les lézardes apparaissent dans la vitrine de la vague rose.

Une crise de l'emploi toujours plus catastrophique, plans de relance nettoyés par la pression des réalités internationales, économiques et financières, spéculation sur le franc, politique de blocage des salaires.

 

Dans le même temps, les syndicats ne réagissent plus que comme articulations gouvernementales dans la masse ouvrière. La phase précédente d'expansion économique avait permis à la bourgeoisie de lâcher, quand nécessaire, du lest social; ce qui la relégitimait en légitimant par la même occasion, l'activité réformiste. A ce stade du développement de la crise, il n'y a plus aucun espace crédible à la négociation efficace, à la concertation pour les miettes. En s'embourbant de plus en plus dans la politique anti-crise, mise en pratique du nouveau consensus bourgeois, le réformisme et le révisionnisme apparurent clairement aux travailleurs comme les instruments de la politique qui les étranglait dans le social de la rigueur et de la précarité. Une conscience prolétarienne qui se traduisit immédiatement par une accélération de la désaffection syndicale pour retrouver dans les comités de base et les coordinations, la véritable expression de l'autonomie de classe - tendance ne se démentant toujours pas.

 

Malgré les contradictions persistantes et les particularismes encore inévitables, la politique socialiste a représenté par sa dynamique dans ses applications concrètes - et donc, loin des beaux discours et petites phrases démagogiques abondamment médiatisées -, la traduction nationale d'une tendance générale.

 

Politique générale qui, en Europe de l'Ouest et dans l'ensemble de la chaîne impérialiste, est réponse à la nécessité d'organisation des marchés et de la nouvelle division du travail entre les puissances impérialistes. Dans la servilité aux milieux financiers et l'harmonie retrouvée avec le patronat, les gouvernements Mauroy et Fabius se sont employés à établir les conditions de reproduction du rapport capitaliste d'exploitation et, à garantir les fondements généraux de la production et de la gestion pacifiée de la force de travail.

 

Dans l'élaboration et la mise en oeuvre de la stratégie de restructuration industrielle, économique et sociale, le maître mot fut et est toujours: assurer les conditions de la pérennité de la propriété capitaliste.

 

Dans cette politique nationale de redéploiement et d'intégration à la chaine impérialiste, le PS, principal acteur de la centralisation et de la concentration oligarchique des pouvoirs, est devenu, ici, le grand parti moderniste de l'ordre et de la réaction.

 

La dynamique de résolution des retards et des contradictions internes et la politique de redéploiement conduisirent les socialos à mettre en oeuvre une gigantesque manoeuvre de nationalisations. Ces nationalisations très éloignées du contenu social de celles imposées par la Résistance à la fin de la seconde guerre mondiale, - et bien que défendues par le bréviaire du programme commun gouvernement PC-PS - ont constitué l'attaque la plus directe et la plus déterminante contre les ouvriers de ces secteurs, mais aussi contre l'ensemble du prolétariat. Les implications économiques, industrielles et sociales qu'elles portaient dans leur oeuvre de cartellisation et de déstructuration des forces productives, de redéfinition réactionnaire des rapports sociaux, s'adressaient à l'ensemble de la formation nationale base française. Ainsi, ces nationalisations, entre les mains des techno-politiciens roses, devenaient une arme à double détente contre le prolétariat. D'une part, en couplage avec la tentative de "relance de la consommation", elles étaient une volonté de pacification pour enterrer mieux encore  tout autre solution à la crise que celle prônée par les apologues du Capital. D'autre part, elles résolvaient une part importante des contradictions internes et des retards accumulés en instaurant un coeur pour la stratégie anti-crise. Par exemple, la nationalisation générale de la sidérurgie, tant applaudie par l'ensemble des directions syndicales, a été en fait, l'ultime instrument du démembrement de ce secteur; cette intervention étatique n'a représenté que le tour de passe-passe de liquidation industrielle des productions dépassées de ce secteur et la concentration des autres sur fond de l'imposition du plan acier sans conflit majeur alors que, depuis des années, la résistance ouvrière l'avait ralenti puis bloqué.

 

Mais centralement, les nationalisations ont été conçues comme clef de voute de la stratégie de redéploiement en France par la concentration des productions industrielles stratégiques dans le Secteur Public Industriel. Une concentration économique, industrielle et technologique, soutenue par une intégration financière issue de la même dynamique de nationalisations de 38 banques privées et compagnies financières.

 

Comme le rappelait le Commando "Christos Kassimis": "c'est à partir de la tendance générale à la concentration que le gouvernement socialiste va rationaliser et concrétiser celle-ci par les nationalisations et la redéfinition du Secteur Public Industriel, SPI." ... " Ce secteur constitué comme un élément offensif dans la stratégie anti-crise par son adaptation à l'internationalisation des marchés, sa contribution à la reprise de l'investissement, son rôle moteur dans la recherche et l'application des technologies nouvelles, est le fer de lance de la politique industrielle et sociale française dans le développement de la stratégie impérialiste générale".

 

Comme dans l'ensemble de la métropole, le Complexe Militaro-Industriel, CMI, dans sa concentration et son essor technologique, est devenu le coeur des principales dynamiques et politiques de recomposition économique et industrielle dans la tentative de résolution de la crise. Cette réalité de l'importance du bloc SP/CMI (Secteur Public Industriel/Complexe Miliaro-Industriel) a rencontré un soutien unanimiste, aussi bien de la part des participants au nouveau consensus bourgeois que de la part des représentants institutionnels et syndicaux de l'essoufflée vague rose. La restructuration du SP/CMI était la garantie naturelle à la médaille de bronze française en matière d'armement - avec tout ce que cela représente comme position économique et politique au niveau planétaire. Un large consensus qui s'articule autour du lobby issu de cette concentration SPI/CMI. Lobby agissant pour une politique extérieure agressive et interventionniste, qui permet l'indispensable écoulement de la production et le test du nouveau matériel. Ainsi, aussi bien l'opération Manta au Tchad que l'alimentation du long conflit Iran/Irak sont le résultat de cette double dynamique: la nécessité d'expérimenter, en situation réelle, toute une série de nouvelles technologies dans l'armement, en fait tester l'avancée de la technologie occidentale sur celle des pays socialistes, et l'autre nécessité de disparition pour leur renouvellement des stocks existants.

 

Cette même pression lobbytique alimente l'inflation des budgets militaires. La production de guerre, en France, est un monument sacré devant lequel il est indispensable de se recueillir. Sur les marches du pouvoir, se bousculent les prétendants institutionnels. Du plus petit au plus grand, ils y vont de leur collaboration concrète. Et les révisionnistes ne sont pas à la traîne pour entamer cette incontournable ascension.

 

Si, pour la galerie, ils refusent de voter les différents budgets militaires, ils se précipitent, par contre, dans la rue, pour défendre la moindre programmation ou production. Des arsenaux au Rafale, la liste de leurs manifestations est longue. Plus courte est celle des protestations contre la politique d'intervention armée coloniale et impérialiste de la France, au Liban, au Tchad, ou encore dans le Golfe ou, contre la vente d'armes aux gouvernements des puissances impérialistes. Aujourd'hui, après les révisionnistes, défenseurs de l'armement "made in France", il n'est pas rare de voir des prétendants alternatifs et verts faire trempette dans l'eau bleue des lagons polynésiens pour démontrer aux plus incrédules que les expérimentations nucléaires françaises sont totalement écologiques.

 

Le Complexe Militaro-Industriel, ici, a depuis des décennies, des implications directes dans tous les aspects de la production et de la société. De la politique métropolitaine à l'oppression extérieure, ainsi des dépendances territoriales ne sont plus que des laboratoires ou des annexes de ce pouvoir politico-militaire, Mururoa/CERA/nucléaire ou Guyane/ESA/CNES/ spatial. Dernier aspect, son rôle fonctionnel dans la presse et l'ensemble des médias, dans la constitution de l'aliénation quotidienne, de la pression idéologique - ainsi, par exemple, le monopole de la distribution et des messageries de presse est totalement inféodé à ce complexe dans la relation NMPP-Hachette-Matra.

 

La tendance internationale à l'accroissement de la fonction et de la centralité du Complexe-Militaro-Industriel a, d'autant plus, amplifié le poids déjà considérable de ce secteur dans l'économie nationale et la vitalité de son implication à tous les niveaux stratégiques de redéploiement et de l'intégration - ce non seulement dans la zone géo-politique ouest-européenne mais aussi mondiale.

 

La concentration Secteur Public Industriel/Complexe militaro-industriel a été le moment essentiel de la politique économique et industrielle des années 80 en France. Dans ce mouvement, comme nous y reviendrons plus tard, Besse a joué un rôle très important de stratège et d'homme de décision du nucléaire civil et militaire, à la restructuration de la multinationale nationalisée Pechiney-Ugine-Kuhlmann et enfin, à Renault, comme il nous paraît symptomatique que le jour de sa mort, il déjeunait avec deux des plus importants dirigeants du SPI/CMI, Dassault, PDG, PDG Electronique de Serge Dassault et Lagardère, PDG de Matra et Hachette - entre autres.

 

Cette manoeuvre de concentration Secteur Public Industriel/Complexe militaro-Industriel et ses stratégies annexes ont été le catalyseur pour l'intégration nationale à la formation du bloc ouest-européen. En fait, elle correspond aux deux axes complémentaires qui, au niveau de la stratégie générale, articulent la solution bourgeoise à la crise. Deux axes qui, comme nous le verrons d'une manière pluis développée plus avant, sont:

 

- une recomposition économique et sociale, à base de concentration autoritaire et de destruction des forces productives,

- une préparation, matérielle et psychologique à la généralisation de la guerre impérialiste.

 

Deux axes qui se répondent l'un à l'autre pour imposer un rapport de force politico-militaire favorable à la bourgeoisie.

 

A partir de cette stratégie globale, initiée et développée sous l'égide US, la formation ouest-européenne doit, en tant que bloc dur et articulation dans la chaîne impérialiste, se résoudre militairement sur des avancées concrètes.

 

L'une de ces avancées concrètes était l'implantation des missiles en Europe de l'Ouest. Fidèles en cela à leur tradition impérialo-coloniale, de Suez à l'Algérie, les gouvernements socialistes de la période rose/kaki se définirent toujours plus comme l'élément militariste de cette formation dépassant même parfois, les consignes du commandement intégré de l'OTAN (bien que officiellement la France n'en fasse pas partie), dans l'élaboration des budgets militaires, la création de brigades spéciales et de forces d'intervention, la conception de nouveaux matériels comme le canon à neutron, l'accumulation des armes conventionnelles. De l'ensemble des négociations pour une programmation commune en matière d'armement aux multiples initiatives tout azymut sur le front de l'homogénéisation des stratégies nationales de défense des pays européens. Une tendance certaine de "va-t-en-guerre" nullement démentie par toutes les expéditions armées contre les peuples de la périphérie. Expéditions communes ou en attaques avancées, elles se développèrent à partir de cette articulation forte dans la chaine impérialiste qu'est le pôle ouest-européen.

 

Ainsi se sont succédés débarquement "pacificateur" à Beyrouth ou bombardements, tentative de souder les Etats européens en une structure homogène, en un bloc dur, qui soit complètement intégré dans le noyau du pouvoir impérialiste: l'OTAN, en tant que structure de domination la plus avancée ici. Son redéploiement structurel, articulé politiquement, économiquement et militairement est, en tant que remise en cause de la phase antérieure de repli face à la poussée des mouvements de libération, projet déterminant, ici.

 

Pouvoir absolu que la bourgeoisie veut reconstituer en recouvrant toutes les contradictions déterminées par des aspects nationaux ou économiques de cette structure, qui pénètre et détermine tous les domaines de la société, et donc la solution à leur crise est la généralisation de la guerre:

 

- militairement, par le "Roll Back" contre les peuples victorieux en Asie, en Afrique et en Amérique centrale, et par la contre-révolution comme politique commune traversant l'ensemble des pays de la chaine impérialiste,

- économiquement, par la construction d'une économie de guerre comme moyen de résoudre la crise."

 

Depuis, le processus enclenché a poursuivi son avancée. Et ce ne sont pas les vastes manifestations de propagande impérialiste sur le soi-disant "désarmement", perpétuelle vitrine idéologique et miroir aux alouettes du système guerrier qu'est l'impérialisme qui pourrait le masquer. Bien au contraire, en dehors du fait que la réduction demeure ridicule au regard des stocks existants, il s'agit avant tout d'une nouvelle structuration de la répartition du poids économique et militaire du redéploiement impérialiste sous la direction des USA. Ainsi, actuellement, un projet franco-américain vise à remplacer en 1993 les fusées Lance de l'OTAN, basées en RFA, qui seront périmées à cette date, par des missiles Hadès, made in france. Un tel projet, loin du découplage redouté par certains atlantistes comme Kohl, qui sont eux aussi, périmés dans leur vision de l'articulation entre défense US et défense de l'Europe, souligne: d'une part, la nouvelle répartition des rôles et fonctions qui est en train de s'effectuer entre ces deux pôles impérialistes, d'autre part ce que vaut le mot désarmement dans les bouches impérialistes.

 

Et si cela ne suffisait pas, rappelons que les prochaines manoeuvres américaines en Méditerranée seront appuyées par le porte-avion nucléaire français. Car il s'agit bien d'opérabilité, d'inter-action et de concordance entre un pôle européen dont la France se veut le leader politico-militaire, et un pôle US qui a de plus en plus de difficultés au plan économique avec son déficit budgétaire pléthorique. De même, la volonté politique clairement affichée l'année dernière par la création d'une brigade franco-allemande et son prolongement, le Conseil de défense Commun a démontré la véritable teneur de ce "désarmement" et sa réalité ouest-européenne. Cette concrétisation bi-latérale - une de plus - de la politique de redéploiement à partir d'une répartition économique et militaire de son coût financier, reçut immédiatement l'adhésion enthousiaste du gouvernement socialiste espagnol qui y voyait le moyen de contourner les difficultés que rencontrait son désir aujourd'hui satisfait d'intégration à l'UEO.

 

Ces accords bilatéraux et plus, de même que la particpation aux structures politico-militaires ouest-européennes d'un plus grand nombre d'Etats membres, complètent les coopérations tout azimut en matière de systèmes d'armes, et soulignent la nature belliqueuse de la formation de l'Europe de l'Ouest.

 

De la même façon que la récente concentration en Allemagne de l'Ouest, entre Daimler.Benz et MBB (Messerschmitt, Bölkow, Blohm), traduit le mouvement ouest-européen de concentration monopoliste qui accompagne la militarisation directement politico-étatique. De fait, ce nouveau pas en avant au niveau économique et industriel n'en est qu'à son prélude. Ainsi, des contacts se tissent pour renforcer encore ce pôle militariste à l'échelle ouest européenne : l'Allemand Siemens et le leader anglais de l'électronique militaire en OPA sur Plessey, Daimler, avec désormais sa main mise sur 60 % des activités militaires ouest-allemandes, outre sa participation de 5% à Matra, se tourne maintenant vers British Aerospace ;;; Bref, "le coût des programmes, l'offensive des géants américains, de l'avis général, tout pousse à un regroupement des forces européennes. Les surcapacités, la chute des commandes des pays pétroliers, l'arrêt du conflit Iran/irak, qui a représenté un pactole de 40 milliards de dollars, obligent en outre à revoir les prévisions à la baisse en matière de profits courants - ce qui en régime d'accumulation capitaliste donne lieu à une accélération monopoliste.

 

A la structuration de l'économie ouest-européenne sous la domination politico-militaire des USA, par la concentration dans les domaines stratégiques de la recherche, de la production de nouvelles technologies, de l'utilisation des technologies de pointe - et pour cela, la concentration dans le domaine financier -, répond la structure offensive ouest-européenne sur le plan militaire.

 

Une structure offensive qui concrétise une répartition des rôles dont le "désarmement" est la mise en évidence. Ainsi, la politique des conflits dits de "basse intensité", les aides aux forces réactionnaires dans les pays récemment décolonisés ou libérés, a eu pour corollaire la création d'unités de guerre "éclair" comme la FAR en France. Répartition des rôles qui nécessite une intégration toujours plus ferme des forces armées et des industries d'armement.

 

Se développant selon les deux axes complémentaires:

d'une recomposition économique et sociale, par une restructuration et une concentration monopoliste destructrice pour les forces productives et sociales,

et d'un processus de militarisation comme garantie mondiale de la position hégémonique de la chaine impérialiste: USA-Japon-Europe de l'Ouest,

ce sont là les conditions de valorisation du capital pour les multinationales, leur permettant d'affronter la concurrence et de s'imposer sur le marché mondial.

 

En fait, c'est un processus de militarisation de l'ensemble de la société qui est toujours plus conditionné par le mélange explosif que forme la multitude et l'interdépendance des contradictions existantes et se développant en luttes des classes, internes et externes, toujours plus aigües.

 

Ainsi, tandis que s'accélère, simultanément au processus de formation militaire ouest-européenne, le cycle de restructuration technologique imposée par les besoins des multinationales - dont prioritairement, celles du Complexe Militaro-Industriel -, l'exclusion toujours plus massive de prolétaires des processus de production et les nouvelles conditions de travail multipliant l'atomisation sociale et organisationnelle, la réification par l'introduction de la robotique, l'informatique et l'ergonomie auxquelles doivent faire face des "nantis" du droit à être exploités, soumis et méprisés, constituent la poutre de soutènement du redéploiement comme autant de moyens d'imposer des pacifications dans la métropole.

 

Partager cet article
Repost0
31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 10:24

Pour consulter le blog: linter.over-blog.com

 

Début du texte "Crise, restructuration industrielle et guerre de classe", témoignage de la  volonté d'analyse et de réflexion commune des militants d'Action directe en prison comme lors des procès. Le début de ce texte aborde l'inversion du rôle de la bourgeoisie qui depuis le XIXème siècle s'est transformée en une  force réactionnaire, le rôle de l'Etat, le développement de la crise depuis le début des années 60, la dynamisation des luttes, le développement de l'internationalisation des capitaux et du complexe militaro-industriel. Ce texte étant très long, nous en poursuivrons la publication durant l'été.

 

L'histoire a montré que sans violence

révolutionnaire, il est impossible de vaincre.

Sans la violence révolutionnaire dirigée contre

les adversaires directs des ouvriers et des

paysans, il est impossible de briser la

résistance des exploiteurs;"

Lénine

 

 

Un texte de Joëlle Aubron, Georges Cipriani, Nathalie Ménigon et Jean-Marc Rouillan

 

LA CRISE IMPULSE LA REACTION

 

Ce qui se passe dans cette salle ne peut être résumé aux Sections Spéciales dans leur rôle d'attaque institutionnelle contre une avant-garde communiste. Car, autant que l'existence elle-même de cette avant-garde, elles sont le produit du développement et des contradictions du mode de production capitaliste se traduisant en contradictions de classes. Et, si à partir de celles-ci, l'action du Commando "Pierre Overney" est le fruit d'une pratique communiste combattante par et dans laquelle notre organisation se détermina à partir de 1979, les Sections Spéciales sont un outil de la bourgeoisie pour résoudre, par leur caractère réactionnaire, la puissante contradiction du développement des forces productives déformant le régime de la propriété capitaliste. Outil de la réaction à l'exacerbation des luttes qui en naissent et impulsent la crise généralisée du système de domination impérialiste.

 

En attaquant Georges Besse, PDG de la transnationale du Secteur Public industriel: Renault, le Commando "Pierre Overney" a cristallisé un moment de la lutte des classes, de l'affrontement Prolétariat International et bourgeoisie impérialiste. Le véritable moteur de l'histoire étant la lutte des classes, l'affrontement entre Prolétariat International et bourgeoisie impérialiste est sa dynamique actuelle dans une dimension mondiale.

 

 

L'avénement de l'impérialisme au début de ce siècle a concrétisé l'inversion de la fonction de la bourgeoisie, sa transition de classe progressiste en classe réactionnaire. Les traits généraux de cette mutation auront été liés simultanément, à la forme de concentration du capital au sein des monopoles et au colonialisme, articulé sur le militaire et donc sur la structure étatique, qui introduisait les rapports d'exploitation capitaliste, en garantissant, à ces monopoles, des matières premières. Un colonialisme qui ainsi correspondait à la nécessaire expansion du capital.

Un processus toujours plus fortement soutenu par l'accroissementt du rôle et de la fonction de l'Etat qui, en tant qu'appareil chargé de réguler la domination de la classe bourgeoise, se caractérise par le conservatisme et la réaction comme gels pacificateurs contre les antagonismes produits par le mode de production capitaliste.

Au monopole et au parasitisme dans la vie économique répondit inévitablement le monopole et l'atrophie dans la vie politique; de sorte que le conservatisme, la peur de l'action des masses, l'anticommunisme et la réaction sur toute la ligne deviennent dans une large mesure les traits politiques les plus caractéristiques de la bourgeoisie en déclin.

Réaction qui, au cours de ce siècle, ne se démentit jamais, de guerres mondiales impérialistes en génocides, de guerres coloniales en contre-révolutions. Fondée directement sur la destruction massive de capitaux au cours du dernier conflit mondial, l'expansion d'après-guerre, tout en étant marquée par la disparition des monopoles à caractère strictement national et par la construction de l'hégémonie des multinationales - principalement sous le contrôle et par le soutien de l'impérialisme américain -, ne fut nullement une cause d'atténuation de ce caractère réactionnaire.

En effet, cette période de transition fut, au fur et à mesure de la reconstruction des fondements généraux de l'exploitation et de la domination, caractérisée par une revitalisation de l'affrontement entre révolution et contre-révolution, dans les métropoles: guerre froide, offensive anti-sociale avec des apogées anti-insurrectionnelles contre les mouvements ouvriers en lutte, et interventions armées coloniales dans les pays opprimés.

Cette situation atteignit son paroxysme avec la guerre de livbération du peuple vietnamien. En s'attaquant à la fraction dominante, la plus avancée de la bourgeoisie impérialiste: les USA, le FLN (Front de Libération Nationale vietnamien) construisit concrètement par sa lutte une nouvelle notion de l'internationalisme prolétarien et de lutte anti-impérialiste, une nouvelle notion de la lutte des peupes et du prolétariat. Mais aussi, en triomphant de l'armée US, le FLN brisa l'avancée hégémonique depuis 1945 de l'impérialisme US. Cette victoire fut l'un des éléments déterminant l'entrée en crise de l'économie américaine et son extension à l'ensemble des économies de l'aire impérialiste.

 

Les crises du mode de production capitaliste ne sont, ni fondamentalement, ni uniquement, dues à des facteurs économiques - ce sont principalement des facteurs extérieurs, produits par la structure économique et, se répercutant contre elle, des facteurs de désarticulation de la direction politique de la bourgeoisie et donc de l'Etat. Facteurs conscients et organisés, produits de la lutte des classes et qui, l'impulsent.

La guerre civile et la guerre de libération représentent les articulations les plus avancées de cette désarticulation structurelle de l'Etat bourgeois, pour la libération du prolétariat et des peuples opprimés.

 

Au début des années 60 commença à poindre aux Etats-Unis une crise de surproduction de capitaux du fait de l'internationalisation du capital et, sous la pression des multinationales, de l'intégration des économies nationales au marché mondial. Ce début de crise entraîna une perte de vitesse générale pour la tendance à l'accumulation. Pour conserver son leadership face à cette inversion de tendance, dans laquelle la surproduction succédait peu à peu au sommet du boom économique par, entre autres, la réduction des commandes militaires, l'administration américaine impose en 71, le traité de Bretton Wood qui rendait le dollar inconvertible en or. Ceci ne fit qu'accélérer la dévaluation de la monnaie américaine et donc de l'étalon international;

La déclaration unilatérale de la fin de l'inconvertibilité du dollar, simultanée à un blocage des prix et des salaires et d'une surtaxe de 10% sur toutes les importations permit aux USA de consolider leur monopole sur les relations financières internationales. Mais, en fait, Bretton Wood représentait la fin du cycle expansif du capital et déchargeait sur les économies européennes, les contradictions accumulées durant la phase antérieure. La dévalorisation et la forte compétitivité du dollar ont provoqué une aggravation de l'inflation dans les autres pays capitalistes et une valorisation de leurs ressources en dollar. Mais, par la même occasion, cela détermina un mouvement de refuge des capitaux internationaux dans l'activité réelle avec comme conséquence de produire une hausse générale des matières premières.

Cette crise a rendu caduque l'ensemble du système de régulation et de réglementation d'après-guerre. Il s'en suivit une concurrence effrénée déterminant des phases de concentration sauvages et de destruction interne des capitaux les plus faibles.

 

Cette crise en se généralisant dynamisait la lutte des classes et les processus de libération des peuples opprimés.

Dès la moitié des années 60, la guerre du Vietnam cristallisa la conscience de l'oppression impérialiste, de son caractère insoutenable avec ses cortèges de morts, de villages "napalmisés" de populations en fuite ..., tout d'abord dans la jeunesse américaine, puis dans l'ensemble des métropoles. Une prise de conscience relayée par le mouvement prolétarien qui brisa le consensus pacificateur établi après-guerre autour du mirage de "l'american way of live". Subvertissant les données idéologiques, politiques et culturelles de la réaction bourgeoise, cette prise de conscience ébranlait les structures économiques d'exploitation et d'oppression.

Ce processus de critallisation renforçait la multiplication des luttes sur les trois continents qui, par leurs interdépendances, développaient la prise de conscience. Et de même, c'est dans ce processus de critallsation et de consolidation que les guerres de libération des peuples opprimés se déployèrent sur de nouvelles bases, construites par les répercussions de la Révolution culturelle chinoise, de la Révolution cubaine -, et à partir de ce foyer, la propagation des guerillas en Amérique latine -, par la libération de l'Algérie et la victoire du peuple vietnamien. Un déploiement qui donna lieu, entre autres, à l'organisation de la lutte armée par les combattants du peuple palestinien contre l'Etat israélien, agent de l'impérialisme au Moyen Orient.

Dans la métropole, cette vague de libération et de lutte anti-impérialiste s'est unifiée au combat contre les régimes bourgeois fascistes en Europe même. Contre le franquisme en Espagne, la Grèce des colonels et le Portugal de Salazar, pour devenir un des repères politiques essentiels dans le processus révolutionnaire de la lutte des classes qui s'accentua sur tout le continent à partir de l'insurrection prolétarienne de 68. Grèves générales, barricades, usines occupées, séquestrations des patrons et des cadres, grèves sauvages ... Dans la lutte directe et ouverte contre l'Etat et le patronat, le monde ouvrier a soulevé la chape de plomb du réformisme et du révisionisme qui le maintenait emprisonné dans le carcan des luttes partielles, économiques et sans perspectives de véritables transformations à même de porter ses objectifs historiques de classe, en tant que classe révolutionnaire combattant pour ses intérêts authentiques. Intérêts authentiques qui sont l'avenir même de l'humanité pour mettre à bas l'exploitation et la domination capitaliste.

 

Les avant-gardes armées, qui apparurent dans ce contexte général d'affrontement matérialisèrent le contenu et le devenir le plus puissant du mouvement conscient dans l'inconscient de l'explosion prolétarienne. Posant la question incontournable pour tout processus révolutionnaire qu'est la question du pouvoir, les guérillas, en désignant clairement et concrètement l'unique voie pour la conquête du pouvoir dans les pays impérialistes, développaient une nouvelle qualité vers la résolution des tâches révolutionnaires.

Ainsi les avant-gardes ont brisé les modèles de fausses alternatives de gauche et gauchiste; elles ont démystifié les alibis de l'extrémisme petit-bourgeois et ont révélé leur véritable nature de soupape de sécurité, leur fonction concrète de pression interne, leur rôle de légitimation au développement même du programme de la bourgeoisie. Comme avant-gardes réelles, elles ont construit la perspective révolutionnaire dans et par la stratégie de lutte armée pour le communisme.

Une stratégie de lutte armée pour le communisme qui se réalise dans l'unité du politique et du militaire, qui lie les lignes forces de l'antagonisme prolétarien et de l'anti-impérialisme - de la destruction, en 72, à Heidelberg, des ordinateurs de l'armée US qui géraient les bombardements du Nord-Vietnam aux jambisations de syndicalistes vendus alors que le mouvement ouvrier se développaient en conscience et en force agissante en Italie, la guérilla ouest-européenne a inscrit pour la lutte des classes dans la métropole, les tâches concrètes qui se posaient vers la résolution d'un mouvement révolutionnaire puissant, libéré des fausses solutions. Les offensives de "l'automne allemand" en 77 et du "printemps italien en 78" posèrent les jalons historiques du processus révolutionnaire en Europe de l'Ouest. Des jalons indestructibles qui déterminaient, dans l'ensemble de la métropole, la réalité et le caractère de la guerre de libération prolétarienne.

 

Dans cette situation conflictuelle au niveau mondial, les difficultés croissantes des diverses économies des pays industrialisés et leurs tensions contradictoires, le recul de l'hégémonisme US, le premier choc pétrolier consécutif à la guerre israélo-arabe de 73 et à l'éviction des multinationales pétrolières US de la libye de Khadafi, accéléraient d'autant la crise économique, politique et militaire des pays impérialistes.

L'insécurité et la hausse des prix de l'énrgie renforçaient l'inflation des coûts de production et conditionnaient une récession de la demande sur le marché. ceci accentuant encore la concurrence inter-impérialiste. Simultanément, les pays industrialisés durent, d'une part, élaborer une solution énergétique indépendante: le tout nucléaire, correspondant aux nécessités militaro-stratégiques et d'autre part, ils furent contraints d'intensifier les interventions militaires, directes ou indirectes, pour s'assurer l'approvisionnement en matières premières, pour garantir leurs investissements industriels à la recherche de main d'oeuvre bon marché. Evacuant sur les "nouveaux marchés" une part de la surproduction ou mieux, les produits inconsommables sur les marchés métropolitains, du lait Nestlé périmé, médicaments retirés du marché aux pesticides interdits.

 

L'accélération des contradictions entre la dynamique de crise et l'antagonisme de masse, interne et externe, imposa à la bourgeoisie une intégration toujours plus ferme des réalités nationales dans une formation de chaine impérialiste, articulée sur les plans, politique, économique, militaire et idéologique, pour arrimer l'exploitation et l'oppression, toujours plus fortement, sur les épaules du prolétariat et des peuples opprimés. Une stratégie de recomposition et de redéploiement devant permettre une rationalisation des politiques anti-crises et contre-révolutionnaires.

En fait, un nouveau tournant réactionnaire qui, tout au long de son affirmation devait, entre autres, se concrétiser par l'accroissement de la pression de l'endettement sur les pays périphériques, par le développement de la pression militaire contre les pays socialistes, la restructuration industrielle et technologique, la glorification idéologique du libéralisme reaganien, l'apologie des gagneurs, les interventions militaires contre-révolutionnaires...

Au fur et à mesure que se développe ce processus de domination, que se resserrent l'exploitation et l'oppression, les masses et le prolétariat sont, toujours plus, exclus et rejetés.

Tandis qu'en face, les Etats sont chargés de rendre toujours plus homogènes les structures politiques, militaires et idéologiques nécessaires pour garantir et reproduire le fonctionnement et le développement de l'exploitation.

 

C'est dans cette concentration autoritaire à tous les niveaux que la réaction s'amplifie pour maintenir à distance et isoler les travailleurs. Elle avance sous le masque trompeur de la modernité culturelle et salvatrice des paradis technologiques.

La crise a été ponctuée par les mouvements de restructuration de l'équilibre productif, qui servirent de discontinuités restructurantes pour permettre aux monopoles les plus performants d'acquérir les capitaux nécessaires au saut technologique. Saut accélérant ainsi le processus de concentration des capitaux, alors qu'inversement la réduction du coût de la main d'oeuvre, l'augmentation de la productivité, l'innovation technologique accéléraient l'exclusion des travailleurs du cycle de production et élevaient le niveau d'exploitation et d'oppression.

Pour ce faire, l'Etat s'est, encore une fois, révélé organe et instrument de la bourgeoisie dans sa politique de redéploiement impérialiste. Au service des multinationales, l'Etat en déterminant les priorités et choix de la restructuration, en organisant les conditions de reproduction des entreprises par la gestion de l'éducation, la formatiopn, la recherche, ..., en légiférant contre les droits acquis et pour les intérêts boursiers, a joué pleinement son rôle d'outil du Capital.

 

Dans la stratégie monopolistes qui, inhérente à la logique du capital, est solution bourgeoise à la crise, les structures sociales, politiques et idéologiques de la "démocratie bourgeoise" se renforcent dans un même mouvement de concentration/centralisation et d'autoritarisme. Un renforcement autoritaire qui évidencie le caractère instrumental et fictif de la démocratie parlementaire.

La crise impulse la réaction.

 

Ainsi, à cause de la crise les alternatives institutionnelles se putréfient en ne remettant pas fondamentalement en cause les structures politico-sociales qui assurent la pérennité de l'exploitation et de l'oppression. Et, en conséquence, ne pouvant apporter aucune solution véritable à la crise structurelle du mode de production capitaliste, elles se dissolvent dans cette même concentration autoritaire.

A partir de la concentration financière, de la concentration industrielle et technologique, la stratégie monopoliste correspond à une monopolisation du pouvoir par les oligarchies restreintes qui président les milieux financiers et économiques, qui décident des priorités en matière militaire aussi bien qu'industrielle ou sociale, qui dirigent les partis politiques ... Bref, des oligarchies qui structurent les différents pôles de la société capitaliste.

Non seulement cette formation oligarchique exclut toujours plus le prolétariat et les masses populaires, mais elle accélère le processus réactionnaire qui caractérise l'impérialisme dans sa politique intérieure et extérieure.

La monopolisation économique alimente la monopolisation et le conservatisme en matière politique et culturelle.

 

Ainsi, la base du tournant réactionnaire actuel est l'internationalisation des capitaux, la connexion croissante de la division internationale du travail, l'intégration hiérarchisée des pays européens aux USA dans un renforcement de la chaîne impérialiste: USA - Japon - Europe de l'Ouest.

Il s'agit là, d'une politique d'intégration  globale articulée aux différents niveaux politique, économique et militaire. Et si une telle politique était préconisée, dès le début des années 70, par une digne assemblée de "têtes pensantes" comme la tristement célèbre Trilatérale, son élaboration et son application résultent d'abord les nécessités du développement capitaliste et, pour ce, du redéploiement impérialiste. C'est en ce sens que cette politique d'intégration globale n'élimine nullement les contradictions inter-impérialistes et, que son processus de concrétisation n'est en rien linéaire.

 

L'impérialisme n'est pas plus un système global de surpuissance, dominant tout, centralisé à Washington ou Dysneyland en un commandement général, qu'il ne serait une machine aux incidences quasiment incontrôlées et ne pouvant être gérées et résolues qu'au quotidien. Il s'agit de deux visions aussi simplistes l'une que l'autre. Elles ne prennnent pas en compte la complexité d'une réalité où s'exercent des forces antagonistes dont les deux principales sont: la pression exercée par la logique du profit et de l'accumulation capitaliste, la contre-pression développée par la lutte des classes dans sa dimension mondiale qu'est l'affrontement entre Prolétariat International et bourgeoisie impérialiste, ainsi que dans ses dimensions territoriales plus restreintes à partir des spécificités des formations nationales bases des pays impérialistes.

Mais de ces contradictions n'en naît pas moins une politique propre à la bourgeoisie. Une politique impulsée par la formation dominante, en l'occurence les USA, comme d'autres politiques de déploiement et de domination furent impulsées par la Grande-Bretagne lors de son apogée.

C'est ainsi que Carter commença à mettre en oeuvre cette politique d'intégration globale qui correspondait aux besoins du Capital. Et, qu'elle fut, comme tournant réactionnaire, appliquée, déployée et imposée à l'ensemble de la planète par l'administration Reagan.

Une politique d'intégration globale qui avait pour fonction l'homogénéisation des pays impérialistes en un bloc dur. Cette homogénéisation correspondant aux concentrations sur le plan de la structure économique et industrielle dans le saut technologique, qui dévéloppent la réaction politique et idéologique - elle est condition et nécessité des grands monopoles multinationaux.

 

Dans ce contexte général, la crise a développé principalement deux dynamiques dialectiques:

Une dynamique d'intensification du processus de centralisation et de fusion des capitaux, produite par l'accélération du développement concurrentiel toujours plus effréné et toujours plus sauvage, par l'innovation et l'introduction de nouveaux systèmes de production qui nécessitent d'énormes capitaux, et enfin, par le monopole des nouvelles technologies; tout ceci, par l'internationalisation du capital, accentue encore plus le caractère d'interdépendance et donc, d'homogénéisation forcée à l'intérieur du système impérialiste.

 

L'autre dynamique est le rôle et le poids qu'assume le complexe militaro-industriel, centre principal d'application et d'innovation des technologies avancées et des nouveaux systèmes de production.

Le complexe militaro-industriel ne trouve pas seulement un stimulant et une impulsion dans la demande croissante sur le marché des armes, mais aussi dans le lancement de méga-projets comme la "Guerre des Etoiles", Eurêka ou les principaux projets européens que les Etats impérialistes élaborent et financent, soit à des fins directement militaires, soit dans des développements économiques et technologiques  dont les effets, à court et moyen terme, retournent en l'activant vers ce secteur industriel moteur.

Le SDI, par exemple, représente pour le capital international et surtout européen, la possibilité d'une plus grande intégration à la répartition des marchés en cours. Il est aussi un accès important à la haute technologie qui assure une position stratégique. Quant aux USA, ils profitent de cette intégration économique, financière et technologique pour maintenir leur domination dans le redéploiement impérialiste.

Le complexe militaro-industriel est conçu comme fer de lance de la cartellisation et de la concentration des capitaux - par sa fonction de forte valorisation et de profits, il est, dans la crise, le secteur de pointe pour la restructuration industrielle, la recherche et l'innovation technologique.

 

La crise du mode de production capitaliste est une crise de surproduction des capitaux, et le système est malade parce qu'il ne peut remplir sa fonction la plus importante: la valorisation de la masse des capitaux accumulés. Pour la bourgeoisie impérialiste, le dépassement de cette crise est intrinsèquement lié à la possibilité et à la nécessité d'une destruction massive des forces productives et d'une extension considérable des marchés; ceci est d'autant plus passible d'une généralisation de la guerre impérialiste - unique contre-tendance capable de bloquer le cours de la crise -, que l'effondrement économique de la majorité des pays du tiers monde réduit considérablement tout autre possibilité.

 

La préparation à la guerre est une tendance objective du capital introduite par les contradictions et les limites du Capital lui-même. Ainsi dans cette phase historique, des déformations produites par la principale contradiction entre une formidable socialisation des forces productives se heurtant aux étroites limites de la propriété capitaliste, toujours plus monopolisée, naît cette préparation; Cette contradiction dont la première conséquence se traduit par la séparation, en constante accélération entre crise du Travail et crise du Capital, stimule les contradictions de classe et leur traduction en un véritable antagonisme.

Contradiction entre Prolétariat International et bourgeoisie impérialiste qui démontre l'impérieuse nécessité pour l'humanité du dépassement du capitalisme par la révolution prolétarienne pour vaincre la guerre impérialiste.

Partager cet article
Repost0
9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 18:29
Pour consulter le blog: linter.over-blog.com

L'Internationale en 1983 - 1984 s'était attaché à publier les textes des organisations révolutionnaires. C'est dans ce cadre qu'avait été publié le communiqué concernant l'Institut Atlantique. Il rappelle que les militants d'Action directe ont mené un combat contre le capitalisme, contre l'impérialisme et que la lutte contre l'OTAN était importante pour eux.

L'Inter indique en préambule: "nous avons reçu à l'adresse du journal ces communiqués, nous les publions intégralement comme contribution au débat. Joints au communiqué, nous avons reçu quelques documents en annexe. Le listing comptable de l'Institut ainsi que des brouillons de lettre. Nous les reproduisons dans leurs extraits les plus significatifs, ceux qui démontrent l'interdépendance entre l'Institut Atlantique et l'OTAN Ils prouvent entre autres la participation importante de l'OTAN au financement de l'Institut Atlantique et son engagement en faveur de l'implantation des euromissiles en particulier et de la politique belliciste en général." (ces documents illustrent l'article).

Communiqué:

Le 11 juillet 1984 ... l'Institut Atlantique, cellule de réflexion et de propagande d'articulation impérialiste.

Son importance n'est pas à démontrer: nous l'avons choisi pour initier une nouvelle aire d'offensive politico-militaire, car bien plus que la Commission Trilatérale qui n'insère pas au sein de ses réflexions l'aspect matériellement militaire, l'Institut est un point de convergences pratiques entre les divers secteurs du capital international, la recherche dite scientifique et son application militaire.
 
Toute son infrastructure dirigeante est une preuve de cette affirmation. La direction est entièrement américaine, inféodée à l'OTAN. Au plus haut niveau des structures de cet institut, on retrouve des représentants du capital transnational, c'est ainsi que l'Italie est représenté par Agnelli, PDG de la Fiat. Le financement est opéré par des entreprises privées et par des entreprises étatiques, telles que le Crédit agricole, Elf Aquitaine ou la Régie Renault, mais c'est surtout l'OTAN lui-même qui assure le financement principal.

Les listings comptables, tous les brouillons de lettres que nous avons trouvés en deux ans de surveillance, démontrent que cette officine de l'OTAN est l'une des plus importantes courroies de transmission en Europe de l'Ouest.

Les derniers travaux de l'institut révèlent les préoccupations de l'OTAN en Europe: restructuration industrielle, implantation des missiles, unification d'une Europe militaire et économique sous l'égide de l'OTAN.

Le simplisme qui ne veut voir l'impérialisme que comme un système global de surpuissance dominant tout, centralisé en un commandement général, que ce soit Washington, New York ou Disneyland, ou l'analyse contraire qui ne comprend l'impérialisme que comme une machine n'ayant des incidences ou ne pouvant être résolue qu'au quotidien, constituent les deux pièges qui conduisent à un renforcement de l'impérialisme par une fausse praxis ...

Partager cet article
Repost0
9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 16:57
Pour consulter le blog: linter.over-blog.com

Extrait du communiqué concernant l'annexe du Ministère de l'Industrie à Paris le 14 juillet 1984 ... "responsable de la régulation des Oléoducs interallié, précisément pourvoyeur de carburant auprès des bases européennes de l'OTAN.

Guerres, économies de guerre, économie permanente d'armement, voilà la caractéristique centrale de l'économie de l'impérialisme, le stimulant permanent dont elle a un besoin viscéral pour se maintenir à flot. Qu'il s'agisse des deux grandes guerres, de la guerre froide des années 1950, des quelques     conflits armés que que le monde a connus de 1945 à 1984, de l'intensification des dépenses d'armement à la fin des années 1970 et du début des années 1980, le militarisme apparaît nettement comme la bouée de sauvetage à laquelle le capitalisme s'accroche systématiquement chaque fois que les forces inhérentes à son propre système risquent de le faire sombrer dans l'abime de la crise. Face à la nécessité inhérente à ce système, il est dérisoire de s'installer dans un pacifisme pacifique.On ne doit pas comprendre l'implantation des missiles comme seule conséquence d'un délire reaganien, mais analyser la logique de ce système et ses répercussions. C'est-à-dire: militarisme, guerre psychologique et surtout restructuration industrielle [...]

L'économie capitaliste en crise a un besoin vital d'une intensification de ses dépenses militaires, passage à toutes fins utiles de l'économie d'armement à une économie de guerre  et éventuellement à la guerre, que seuls empêchent de se déployer les rapports actuels entre les classes et les rapports politiques mondiaux [...]"
Partager cet article
Repost0
9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 16:50
Pour consulter le blog: linter.over-blog.com

Jeudi 2 août 1984 ... l'European Space Agency (ESA).

La convention de l'ESA fut signée le 31mai 1975, avec la participation de 11 pays européens, résultat de la coopération européenne spatiale (Eldo, Esro) des années 60. La coopération spatiale européenne vient de fêter ses  ans de réalisations. L'Agence a atteint sa pleine maturité. L'ère de l'industrialisation et l'aire militaire européenne de l'espace est ouverte.

Le moment de son utilisation concrète est arrivé. Aux gouvernements, sur les propositions de l'ESA d'ouvrir les créneaux indispensables à l'élaboration pratique de la volonté de main-mise politico-militaire de l'Europe sur l'espace. (...) L'Agence permet le dépassement des contradictions inter-européennes et des faiblesses pouvant en résulter. Quant à la concurrence (stimulante) avec les USA, elle existe bien mais au niveau industriel et économique, et nullement dans la globalité stratégique du projet impérialiste politico-militaire: quatre des pays membres de l'ESA, de même que deux des pays y ayant le statut d'Etats observateurs, sont aussi membres de l'OTAN.

Cette imbrication des pays européens avec les USA, membres officiels et officieux de l'OTAN, s'exprime à travers divers accords sur les projets spatiaux de ces 20 dernières années. L'un d'eux, la navette "spacelab", dont la RFA, forte de l'aval des USA, est le maître d'oeuvre, assujettit l'Europe au bon vouloir des Etats-Unis par la signature du protocole NASA/ESA, qui définit en ces termes le partage des tâches: "L'ESA conçoit et réalise le "Spacelab", fournit un soutien logistique pendant les deux premiers vols et assure la mise sur pied en Europe d'un potentiel de production en série, impliquant l'obligation pour les Européens de "payer" leurs places dans les prochains vols."

En contre-partie, les USA accordent à ses loyaux serviteurs, par l'entremise de l'organisme ESA, une relative autonomie de mouvement dans les projets ne remettant nullement en cause sa domination ou la complétant, tels que : "satellites d'obervation" et de "télécommunication", télécommunication mobile de la marine militaire et civile, ECS, European Communication (...)

Le secteur civil, aux USA, a toujours bénéficié directement de l'effort militaire, du fait de l'importation spatial militaire américain, entraînant ainsi une importante compétitivité commerciale dont l'Europe dépend (...).
Partager cet article
Repost0
7 janvier 2009 3 07 /01 /janvier /2009 21:08
Pour consulter le blog : linter.over-blog.com

En France des militants révolutionnaires qui ont lutté pour la Palestine dans les années 80
sont encore emprisonnés.


Le blog a publié en archive, les textes d'Action directe sur la guerre du Liban.



82, de Versailles à la guerre du Liban - L'Internationale No 6 (1): lire
82, de Versailles à la guerre du Liban - L'Internationale No 6 (2): lire
Partager cet article
Repost0
24 novembre 2007 6 24 /11 /novembre /2007 13:35

l--internationale--4-fevrier-1984.jpgL'Internationale a décidé de publier cette contribution au débat des révolutionnaires dans les métropoles. Nous donnons ainsi la parole à un groupe que l'on voudrait faire taire et sur lequel circulent beaucoup d'idées fausses. Nous le publions au même titre que les textes d'autres organisations des métropoles, telles que les Cellules Révolutionnaires, l'Etat, la RAF ou les Brigades rouges pour la construction du PCC.

Chers camarades,
Voici un texte de notre organisation. Nous souhaiterions que, malgré des différences possibles au niveau de l'analyse, vous lui donniez la place qu'il mérite en tant que contribution au débat sur l'unification des forces révolutionnaires en Europe, appelant critiques et discussions larges. Vous y trouverez aussi une analyse de votre projet.

Il s'agit aujourd'hui de concevoir l'Europe occidentale comme un territoire homogène où la construction d'un pôle révolutionnaire unitaire est possible. Cela signifie considérer le prolétariat de la métropole comme une classe unique, répartie sur des territoires différents, mais qui ont des caractéristiques fondamentalement semblables.
Concrètement, nous ne considérons pas la recomposition de l'ensemble des prolétaires européens en une fraction prolétaire unique comme une chose acquise. Mais le terrain stratégique que nous choisissons dans la phase actuelle est celui de la construction de l'organisation internationale du prolétariat d'Europe de l'Ouest. Et nous cherchons à généraliser dans cette stratégie les particularités et les spécificités des différentes réalités des divers prolétariats nationaux.
Considérer le prolétariat d'Europe de l'Ouest comme une réalité unique veut dire rendre dynamique ce que le Capital Multinational rend statique par la division formelle de l'Europe en divers Etats nationaux. Alors que ce même territoire n'est, pour le Capital Multinational, qu'un espace stratégique avancé de marché et de production.
Il est le centre des conflits économiques et de pouvoir de toutes les multinationales mondiales (américaines, japonaises, allemandes, anglaises, françaises, italiennes). Et les gouvernements des différents Etats nationaux constituent de plus en plus les simples paravents des luttes internes au Capital Multinational, chacun d'entre eux constituant un terrain où coexistent et s'affrontent les intérêts des multinationales.
En Europe, si le Capital Multinational se présente divisé, au niveau du pouvoir et des rapports internesà chaque Etat, dans son rapport avec la classe, il n'en a pas moins un comportement unitaire dans l'exploitation et la répression du prolétariat.
L'Europe de l'Ouest, tant comme marché qu'au niveau de la production constitue un territoire unique sur lequel le Capital multinational projette, programme, réaliser et impose sa logique de profit.
Toutes les structures de production et de marché de l'Europe de l'Ouest sont en fait multinationalisées. Ce qui permet au Capital multinational de jouer sur les divisions nationales du prolétariat, tant en termes d'exploitation que de répression. Et cela afin de gérer les conflits de classe qui explosent sur un territoire donné de façon spécifiquement régionale, en évitant ainsi la diffusion des conflits à l'échelle européenne.
Cette division du prolétariat européen permet au Capital multinational d'intervenir avec le maximum de brutalité dans les territoires où l'intensité de la contradiction de classe empêche toute médiation. Dans le même temps, celui-ci peut maintenir dans les autres territoires d'amples rapports de médiation et de liberté formelle.
La régionalisation et la circonscription des conflits de classe dans un territoire défini laissent intactes les possibilités de pacification et de médiation dans les autres.
Au cours des trente dernières années, les crises cycliques qui sont intervenues dans toute l'Europe ont été résolues et dispchées, à des moments et avec des moyens différents, sur l'ensemble des territoires évitant ainsi la généralisation des conflits de classe que produisaient ces crises. Elles ont été le résultat d'un même cycle de restructuration qui a investi l'ensemble de l'Europe et a frappé les différents teritoires nationaux, à commencer par les territoires les plus avancés, la France, la RFA et la Grande-Bretagne, suivis ensuite par l'Espagne, moins développée.
Ce processus a touché non seulement la structure productive, mais aussi la structure sociale et urbaine. Il a vu se développer une véritable métropolisation des territoires. Ce qui se traduit par le fait que le contrôle, la médiation, la décomposition et la différenciation du prolétariat se développent d'abord dans les secteurs nationaux les "plus avancés", pour être ensuite systématisés dans les autres secteurs présentant ces caractéristiques. Cette systématisation fut générale, rapide et efficace.
Le disocurs conceptuel fut rapidement stratifié, pacifié et redéfini selon les multiples changements qui intervenaient dans la cycle de crise du Capital Multinational. Il fut aussi marqué par le développement de la concurrence économique et de pouvoir en son propre sein.
L'homogénéisation de l'Europe de l'Ouest est déterminé tant par le niveau actuel de développement et de crise du capital multinational mondial que par la phase actuel de tendance à la guerre.
Dans toute l'Europe, le cycle crise- restructuration - crise se développe simultanément. L'équilibre entre les territoires pacifiés et ceux qui le sont moins tend à se rompre, la crise et la tendance à la guerre contraignant de plus en plus le capital à se situer dans un même rapport avec l'ensemble du prolétariat. Il doit alors rompre avec sa tactique de médiation pour imposer par la violence les restructurations économiques, un accroissement de l'exploitation et de la logique de guerre impérialiste.
La restructuration de la production (dans l'automobile, la chimie, dans le secteur énergétique) et la logique de guerre impérialiste prennent alors une dimension concrète immédiate: les licenciements massifs, la réduction généralisée des dépenses sociales et publiques au profit des dépenses militaires, l'installation des missiles nucléaires, la création de la Task force et le renforcement de la mission historique de l'OTAN, afin de faire face aux éventualité que suscite cette tendance.
Apparaît alors pour le prolétariat métropolitain européen, une seule et unique réalité: celle de l'exploitation et de la répression brutale pour satisfaire les exigences que la crise impose au Capital multinational. La réalité d'être condamné à devenir la "chair à profit" de l'impérialisme, en Afrique, au Moyen-Orient etc.
Travailler à la recomposition révolutionnaire du prolétariat en Europe ne suffit donc pas. Mais cela devient possible. Parce que tout ce que nous construisons aujourd'hui, au sein de cette stratégie, comme développement même minimal, de la conscience révolutionnaire par rapport à la crise et à la tendance à la guerre, avec toutes les conséquences possibles de l'ensemble des contradictions de classe, tout ce que nous construisons donc, m^me à une échelle minime, se développera demain, oeuvrant ainsi à la construction de l'organisation de masse du prolétariat européen.
Travailler à une stratégie de libération communiste du prolétariat signifie regarder le présent avec le regard du futur, parce que la fonction historique des communistes en tant que fraction et avant-garde organisée du prolétariat, est de comprendre le mouvement du capital dans son ensemble, en lui permettant ainsi de détruire et de désarticuler ses projets d'exploitation et de mort, et de comprendre le mouvement de la classe, afin de déterminer, dans un rapport dialectique avec elle, le développement de la conscience révolutionnaire du prolétariat.
Dans la phase actuelle de crise général du capital et de la tendance à la guerre, tout ceci impose de travailler à construire l'organisation internationale du prolétariat d'Europe de l'Ouest. Cela signifie concrètement travailler, dans chaque territoire, en partant de sa spécificité et de ses particularités, à favoriser le développement de la conscience prolétaire en termes internationaux.
Pour recomposer le prolétariat comme classe révolutionnaire, il faut favoriser la meilleure circulation des expériences de lutte prolétariennes et de l'expérience des organisations révolutionnaires, en rompant ainsi avec les la différenciation entre territoires plus ou moins pacifiés, et cela afin de propager la conscience révolutionnaire dans l'ensemble du prlétariat.
Il est actuellement nécessaire de travailler dans les mouvements de masse qu'exprime ce prolétariat. Ces mouvements sont aujourd'hui extrêmement contradictoires parce qu'ils sont, soit des mouvements partiels et spécifiques (teritoriaux, liés à la réalité d'un territoire) contre les restructurations, les licenciements, la réduction des dépenses sociales, soit des mouvements généraux contre la guerre et la politique impérialistes qui ne réussissent pas à développer le discours défensif ou strictement pacifiste. La présence massive de la gauche institutionnelle dans ces mouvements tend pour l'heure à leur insuffler une ligne politique réformiste et révisionniste qui bloque toute perspective de développement de la conscience révolutionnaire.
Mais il y a objectivement, dans la phase actuelle, une incapacité politique des révisionnistes et des révisionnistes à offrir des débouchés crédibles au mouvement des prolétaires. Avec la tendance à la guerre et le développement de la crise, toutes les potentialités de médiation sont rompues. A toute lutte ouvrière contre la restructuration et les licenciements, le capital répond par de nouvelles restructurations et de nouveaux licenciements. Les partis "de gauche" et les syndicats se démasquent de plus en plus comme la représentation politique des multinationales au sein de la classe. A chaque manifestation contre la guerre, le Capital répond par l'implantation de nouveaux silos de missiles, par l'augmentation des dépenses militaires et par la préparation pratique à la guerre. Les gouvernements sociaux-démocrates se dévoilent de plus en plus clairement comme des gouvernements bellicistes à la solde de l'impérialisme multinational.
Les mouvements des masses prolétaires expriment actuellement de grandes contradictions mais aussi de grandes potentialités. Il faut avoir présent à l'esprit que ces mouvements naissent d'un prolétariat décomposé, différencié, parcellisé. Les restructurations, l'informatisation sociale, la militarisation et la répression ont détruit sa mémoire historique révolutionnaire, telle qu'elle existait dans les années soixante et soixante-dix, alors que se développent les luttes de la classe et des nouvelles générations prolétariennes.
Ce n'est pas par hasard que nous parlons de prolétariat métropolitain. Car il se caractérise de manière contradictoire, à la fois par son haut degré de décomposition et par un haut niveau d'antagonisme social et de refus du mode de vie capitaliste.
Nous disons donc que ces mouvements de masse sont à la recherche de débouchés de libération et de réalisation de leur propre richesse sociale. Mais cela ne peut passer que par la destruction du cpitalisme et la construction d'un parcours de libération communiste.
Ces mouvements sont des terrains concrets de travail pour tous les mouvements révolutionnaires européens. Cela veut dire travailler à la démystification du discours révisionniste et réformiste, à la propagande constante dans ces dans ces mouvements autour des tactiques et et des stratégies du mouvement révolutionnaire, de ses contenus, de ses instruments, de ses pratiques, à la construction de structures organisées d'information, de débat, de développement de la conscience de masse révolutionnaire, à la destruction de toutes les déterminations matérielles de la domination du Capital qui empâchent le libre-développement du mouvement et à la destruction de toutes celles qui favorisent l'exploitation et la guerre.
Le mouvement révolutionnaire dispose de réels instruments pour développer son activité, tels que l'analyse marxiste pour comprendre la réalité, la politique révolutionnaire comme pratique pour la construction des organisations de masse et la lutte armée comme instrument de destruction matérielle du Capital.
Ce sont ces trois instruments stratégiques qui, dans leur rapport dialectique développent réellement la dynamique construction/destruction. Construction de la libération communiste/destruction du Capital. La méthodologie marxiste sans la politique révolutionnaire et la lutte armée dégénère en théorisation statique de la réalité. La politique révolutionnaire sans les deux autres éléments s'abstrait du réel, tandis que la lutte armée seule sombre dans l'impasse militariste.
Pour toutes ces raisons, seul un rapport dialectique entre tous les instruments de la lutte révolutionnaire permet la réalisation et la concrétisation des contenus de la libération communiste et de l'émancipation du prolétariat.
Et cela pour construire un système social basé sur le libre-développement de l'individu. Notre identité de communistes révolutionnaires est basée sur un rapport symbolique et dialectique entre le contenu de libération et les instruments historiques nécessaires à sa réalisation. dans la phase actuelle, l'identité communiste révolutionnaire retrouve d'énormes possibilités de développement concret dans le rapport dialectique entre organisatio communiste révolutionnaire et mouvement de masse prolétarien, à l'intérieur de la stratégie de construction de l'organisation du prolétariat d'Europe de l'Ouest.
Le développement d'un parcours unitaire inclunt les différentes expériences des organisations révolutionnaires d'Europe de l'Ouest pour la construction d'un pôle révolutionnaire unitaire constitue un premier pas vers la recomposition du prolétariat européen. Et cela ne signifie pas une somme figée de toutes les expériences parce que chaque epérience s'est développée dans des conditions différentes et a eu des méthodes différentes en fonction des territoires où elle s'est développée. Toutes ces expériences, si elles avaient des caractéristiques similaires, avaient aussi des spécificités qui ont notablement influencé leur développement au cours des dernières années.
Un parcours unitaire signifie travailler à une stratégie internationale unitaire en Europe de l'Ouest et déterminer les étapes successives visant à créer, phase après phase, une unité politico-organisationnelle sur le terrain de la lutte contre le capital, pour la recomposition du prolétariat métropolitain.
Nous sommes donc convaincus que les différences qui existent actuellement entre les diverses expériences révolutionnaires en Europe sont le produit d'une confusion politique que nous avons pu exprimer et des divers niveaux de mûrissement de toutes nos expériences. La stratégie de construction en Europe de l'organisation internationale du prolétariat est le terrain sur lequel il est possible de bâtir concrètement une clarification politique qui corresponde à la phase et qui permette une maturation d'ensemble de toutes les expériences révolutionnaires. Celles-ci trouvent, dans leurs propres maturations et dans leurs propres spécificités, un débouché concret à l'intérieur d'un rapport de pratique unitaire. Construire le mouvement révolutionnaire unitaire signifie développer les potentialités du prolétariat, parce qu'ainsi à l'intérieur d'un rapport unitaire se développe un niveau de maturation globale de tout le mouvement révolutionnaire. Et c'est dans une stratégie de recomposition du prolétariat en Europe que se développe son niveau global de conscience.
Pour le mouvement révolutionnaire, le terrain stratégique de l'initiative correspond à la possibilité pour le prolétariat de développer sa propre conscience, parce que le mouvement révolutionnaire est le premier embryon de l'organisation communiste de toute la classe.
La construction de l'organisation internationale du prolétariat n'est donc pas la stratégie d'une organisation mais bien la stratégie de l'ensemble du mouvement révolutionnaire dans du mouvement révolutionnaire dans la phase de développement maximum et de crise du capital multinational et des tendances à la guerre. En tant que stratégie de phase, cette stratégie se veut une critique précise à toutes les stratégies mises en oeuvre dans les phases précédentes de l'expérience révolutionnaire en Europe.
Les limites de la phase précédente se trouvent dans les conceptions à la fois du nationalisme et de l'internationalisme. Nous entendons par nationalisme les tendances qui veulent développer le mouvement révolutionnaire sur un terrotoire national, au-delà de toutes les partialités d'un tel déterminisme au niveau général. En particulier, ces expériences généralisent mécaniquement leur pratique au niveau de la pratique internationale.
Et, de fait, tout ceci détermine le fait que les pratiques internationales, qu'elles qu'elles soient ne sont pas assumées, et aussi la prétention utopique de détacher "son" territoire de la chaine impérialiste. Nous disons que cette conception est utopique car, dans la phase de crise et de tendance à la guerre, le capital multinationale, se recompose dans ces territoires centraux contre toutes les contradictions de classe qui y apparaissent et il jette toutes ses forces dans la bataille contre tout mouvement révolutionnaire qui peut se développer dans chaque territoire particulier.
Ce fut le cas complexe de l'Italie qui est le territoire européen sur lequel s'est développé le mouvement révolutionnaire le plus fort au cours de ces dernières années. Mais dans le tourbillon des quatre dernières années, celui-ci fut désarticulé non par la seule structure de l'Etat italien, mais bien par l'entière structure de l'impérialisme des multinationales. Ce mouvement vécut de plus une forte contradiction interne à travers l'absence d'un terrain de développement stratégique de sa force territoriale: il existait une force réelle en Italie mais qui ne disposait pas de perspective internationale.
Concevoir la chaine impérialiste dans un ensemble statique demaillons forts et de maillons faibles signifie ne rien comprendre à l'actuel niveau de développement de l'impérialisme qui, dans ses territoires centraux, tend toujours à homogénéiser ses forces structurelles internationales.
La seconde limite de la phase précédente de l'expérience révolutionnaire est constituée par "l'internationalisme". Par internationalisme, nous entendons une pratique basée sur une unité générique, statique et de principe, d'un internationalisme prolétarien déterminé à partir d'une analyse erronée et  figée de l'affrontement entre bourgeoisie et prolétariat au niveau mondial. C'est ainsi qu'en Europe de l'Ouest, des pratiques partielles se sont limitées au seul soutien soutien aux luttes du prolétariat du tiers monde. De telles pratiques choisissent un développement limité du mouvement révolutionnaire dans les territoires centraux de l'impérialisme.
Car ce développement n'est conçu qu'en termes de structures ayant une fonction d'arrière-garde par rapport à ce qui est considéré comme le front central, à savoir la contradiction entre impérialisme et prolétariat des pays de la périphérie.
Aujourd'hui plus que jamais, la contradiction centrale reste pour nous celle entre la bourgeoisie mondiale et le prolétariat mondial. C'est elle qui détermine l'ensemble des aspects de la réalité impérialiste, au sein de laquelle la révolution prolétarienne connaît, dans chaque territoire contrôlé par l'impérialisme, un développement unique. la stratégie de construction de l'organisation du prolétariat métropolitain, elle-même, s'insère comme étape possible à l'intérieur de la perspective globale de développement mondial du prolétariat métropolitain.
Dans cette phase, il n'y a pas de territoire plus ou moins important que d'autres. La simultanéité des développements est une nécessité. Avec la tendance à la guerre et au dévloppement de la crise du Capital, tout territoire revêt une importance réelle, tant dans les rapports avec le bloc de l'Est que dans la gestion de ses contradictions internes.
Le problème d'une stratégie internationale est le problème de la construction d'un pôle révolutionnaire unitaire, dans tous les territoires homogènes, du point de vue de la contradiction de classe et de la possibilité de développement révolutionnaire.
En plus de l'Europe de l'Ouest, il existe d'autres pôles potentiels, tels que l'Afrique ou l'Amérique latine. En effet, dès qu'une situation explosive se développe en Europe, en Afrique ou en Amérique latine, l'impérialisme entre en crise. Car, par delà les contradictions immédiates qu'il porte en son sein, la conscience et l'organisation révolutionnaire de l'ensemble du prolétariat mondial constituerait l'élément capable de déchaîner une crise irréversible de l'impérialisme, et un affaiblissement d'une telle ampleur se développerait alors de façon massive à l'échelle mondiale.
Développer des pôles révolutionnaires unitaires dans les territoires homogènes signifie construire des points de référence concrets pour l'organisation et la recomposition révolutionnaire du prolétariat mondial. La tendance à la guerre dans l'accentuation des contradictions de clase développe aussi l'homogénéisation de territoires extrêmement vastes et favorise objectivement la recomposition du prolétariat qui vit sur ces territoires. Ce n'est pas là un procès mécanique et spontané mais la base objective sur laquelle le mouvement révolutionnaire bâtit la stratégie de libération du prolétariat. Aujourd'hui, pour tous les révolutionnaires, oeuvrer dans cette direction stratégique, c'est contribuer oncrètement à la transformation de la réalité prolétaire actuelle, pour la libération de la réalité prolétaire de demain.
Ce qui est en dernière analyse commun au nationalisme et à l'internationalisme, c'est la défiance envers les possibilités révolutionnaires de recomposition du prolétariat en Europe de l'Ouest. Et c'est là le résultat de l'absence totale de stratégie internationale de libération prolétaire.
Partager cet article
Repost0
22 octobre 2007 1 22 /10 /octobre /2007 21:06
Une tâche révolutionnaire, le combat international (1984)
 
 
Pour consulter le blog: linter.over-blog.com


Ce texte fut l'un des principaux textes rédigés par Action directe. C'est une réflexion pratique et concrète sur la lutte révolutionnaire en Europe au-delà des frontières entretenues par le capital, selon la logique "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous!" Et un pas plus loin "Prolétaires de tous les pays organisez-vous!" Un vieux rêve?

bruno1-1.jpg(carte de Bruno Baudrillart)

Une tâche révolutionnaire, le combat international (Action Directe, 1984)

Il s’agit aujourd’hui de concevoir l’Europe occidentale comme un territoire homogène où la construction d’un pôle révolutionnaire unitaire est possible. Cela signifie considérer le prolétariat de la métropole comme une classe unique, répartie sur des territoires différents, mais qui ont des caractéristiques fondamentalement semblables. Concrètement, nous ne considérons pas la recomposition de l’ensemble des prolétaires européens en une fraction prolétaire unique comme une chose acquise. Mais le terrain stratégique que nous choisissons dans la phase actuelle est celui de la construction de l’organisation internationale du prolétariat d’Europe de l’Ouest. Et nous cherchons à généraliser dans cette stratégie les particularités et les spécificités des différentes réalités des divers prolétariats nationaux.

Considérer le prolétariat d’Europe de l’Ouest comme une réalité unique veut dire rendre dynamique ce que le capital multinational rend statique par la division formelle de l’Europe en divers états nationaux. Alors que ce même territoire n’est, pour le capital multinational, qu’un espace stratégique avancé de marché et de production. Il est le centre des conflits économiques et de pouvoir de toutes les multinationales mondiales (américaines, japonaises, allemandes, anglaises, françaises, italiennes). Et les gouvernements des différents états nationaux constituent de plus en plus les simples paravents des luttes internes au capital multinational, chacun d’entre eux constituant un terrain où coexistent et s’affrontent les intérêts des multinationales. En Europe, si le capital multinational se présente divisé ", au niveau du pouvoir et des rapports internes à chaque Etat, dans son rapport avec la classe, il n’en a pas moins un comportement unitaire dans l’exploitation et la répression du prolétariat.

L’Europe de l’Ouest, tant comme marché qu’au niveau de la production, constitue un territoire unique sur lequel le capital multinational projette, programme, réalise et impose sa logique de profit.

Toutes les structures de production et de marché d’Europe de l’Ouest sont en fait multinationalisées. Ce qui permet au capital multinational de jouer sur les divisions nationales du prolétariat, tant en terme d’exploitation que de répression. Et cela afin de gérer les conflits de classe qui explosent sur un territoire donné de façon spécifiquement régionale, en évitant ainsi la diffusion des conflits à l’échelle européenne.

Cette division du prolétariat européen permet au capital multinational d’intervenir avec le maximum de brutalité dans les territoires où l’intensité de la contradiction de classe empêche toute médiation. Dans le même temps, celui-ci peut maintenir dans les autres territoires d’amples rapports de médiation et de liberté formelle. La régionalisation et la circonscription des conflits de classe dans un territoire défini laissent intactes les possibilités de pacification et de médiation dans les autres.

Au cours des trente dernières années, les crises cycliques qui sont intervenues dans toute l’Europe ont été résolues et dispatchées, à des moments et avec des moyens différents, sur l’ensemble des territoires, évitant ainsi la généralisation des conflits de classe que produisaient ces crises. Elles ont été le résultat d’un même cycle de restructuration qui a investi l’ensemble de l’Europe et a frappé les différents territoires nationaux, à commencer par les territoires les plus avancés, la France, la RFA et la Grande-Bretagne, suivis ensuite par l’Espagne, moins développée.

Ce processus a touché non seulement la structure productive, mais aussi la structure sociale et urbaine. Il a vu se développer une véritable métropolisation des territoires. Ce qui se traduit par le fait que le contrôle, la médiation, la décomposition et la différenciation du prolétariat se développent d’abord dans les secteurs nationaux les plus " avancés ", pour être ensuite systématisés dans les autres secteurs présentant ces caractéristiques. Cette systématisation fut générale, rapide et efficace.

Le discours conceptuel fut rapidement stratifié, pacifié et redéfini selon les multiples changements qui intervenaient dans le cycle de crise du capital multinational. Il fut aussi marqué par le développement de la concurrence économique et de pouvoir en son propre sein. L’homogénéisation de l’Europe de l’Ouest est déterminée tant par le niveau actuel de développement et de crise du capital multinational mondial que par la phase actuelle de tendance à la guerre.

Dans toute l’Europe, le cycle crise - restructuration - crise se développe simultanément. L’équilibre entre les territoires pacifiés et ceux qui le sont moins tend donc à se rompre, la crise et la tendance à la guerre contraignant de plus en plus le capital à se situer dans un même rapport avec l’ensemble du prolétariat. Il doit alors rompre avec sa tactique de médiation pour imposer par la violence les restrictions économiques, un accroissement de l’exploitation et de la logique de guerre impérialiste. La restructuration de l production (dans l’automobile, la chimie, dans le secteur énergétique) et la logique de guerre impérialiste prennent alors une dimension concrète immédiate : les licenciements massifs, la réduction généralisée des dépenses sociales et publiques au profit des dépenses militaires, l’installation des missiles nucléaires, la création de la Task force et le renforcement de la mission historique de l’OTAN, afin de faire face aux éventualités que suscite cette tendance.

Apparaît alors pour le prolétariat métropolitain européen, une seule et unique réalité : celle de l’exploitation et de la répression brutale pour satisfaire les exigences que la crise impose au capital multinational. La réalité d’être condamné à devenir la " chair à canon " des prochains conflits, et en attendant, la " chair à profit " de l’impérialisme, en Afrique, au Moyen-Orient, etc.

Travailler à la recomposition révolutionnaire du prolétariat en Europe ne suffit donc pas. Mais cela devient possible. Parce que tout ce que nous construisons aujourd’hui, au sein de cette stratégie, comme développement, même minimal, de la conscience révolutionnaire par rapport à la crise et à la tendance à la guerre, avec toutes les conséquences possibles de l’ensemble des contradictions de classe, tout ce que nous construisons donc, même à une échelle minime, se développera et se multipliera demain, oeuvrant ainsi à la construction de l’organisation de masse du prolétariat européen.

Travailler à une stratégie de libération communiste du prolétariat signifie regarder le présent avec le regard du futur, parce que la fonction historique des communistes, en tant que fraction et avant-garde organisée du prolétariat, est de comprendre le mouvement du capital dans son ensemble, en lui permettant ainsi de détruire et de désarticuler ses projets d’exploitation et de mort, et de comprendre le mouvement de la classe, afin de déterminer, dans un rapport dialectique avec elle, le développement de la conscience révolutionnaire du prolétariat. Dans la phase actuelle de crise générale du capital et de la tendance à la guerre, tout ceci impose de travailler à construire l’organisation internationale du prolétariat d’Europe de l’Ouest. Cela signifie concrètement travailler, dans chaque territoire, en partant de sa spécificité et de ses particularités, à favoriser le développement de la conscience prolétaire en termes internationaux.

Pour recomposer le prolétariat comme classe révolutionnaire, il faut favoriser la meilleure circulation des expériences de lutte prolétarienne et de l’expérience des organisations révolutionnaires, en rompant ainsi avec la différenciation entre territoires plus ou moins pacifiés, et cela afin de propager la conscience révolutionnaire dans l’ensemble du prolétariat. Il est actuellement nécessaire de travailler dans les mouvements de masse qu’exprime ce prolétariat. Ces mouvements sont aujourd’hui extrêmement contradictoires parce qu’ils sont soient des mouvements partiels et spécifiques (territoriaux, liés à la réalité d’un territoire) contre les restructurations, les licenciements, la réduction des dépenses sociales, soient des mouvements généraux contre la guerre et la politique impérialistes qui ne réussissent pas à dépasser le discours défensif ou strictement pacifiste. La présence massive de la gauche institutionnelle dans ces mouvements tend pour l’heure à leur insuffler une ligne politique réformiste et révisionniste qui bloque toute perspective de développement de la conscience révolutionnaire.

Mais il y a, objectivement, dans la phase actuelle, une incapacité politique des révisionnistes et des réformistes à offrir des débouchés crédibles au mouvement des prolétaires. Avec la tendance à la guerre et le développement de la crise, toutes les potentialités de médiation sont rompues. A toute lutte ouvrière contre la restructuration et les licenciements, le capital répond par de nouvelles restructurations et de nouveaux licenciements. Les partis " de gauche " et les syndicats se démasquent de plus en plus comme la représentation politique des multinationales au sein de la classe. A chaque manifestation contre la guerre, le capital répond par l’implantation de nouveaux silos de missiles, par l’augmentation des dépenses militaires et par la préparation pratique à la guerre. Les gouvernements sociaux-démocrates se dévoilent de plus en plus clairement comme des gouvernements bellicistes à la sole de l’impérialisme multinational.

Les mouvements des masses prolétariennes expriment actuellement de grandes contradictions, mais aussi de grandes potentialités. Il faut avoir présent à l’esprit que ces mouvements naissent d’un prolétariat décomposé, différencié, parcellisé. Les restructurations, l’informatisation sociale, la militarisation et la répression ont détruit sa mémoire historique révolutionnaire, telle qu’elle existait dans les années soixante et soixante-dix, alors que se développaient les luttes de la classe et des nouvelles générations prolétariennes.

Ce n’est pas par hasard que nous parlons de prolétariat métropolitain. Car il se caractérise de manière contradictoire, à la fois par son haut degré de décomposition et par un haut niveau d’antagonisme social et de refus du mode de vie capitaliste. Nous disons donc que ces mouvements de masse sont à la recherche de débouchés de libération et de réalisation de leur propre richesse sociale. Mais cela ne peut passer que par la destruction du capitalisme et la construction d’un parcours de libération communiste. Ces mouvements sont des terrains concrets de travail pour tous les mouvements révolutionnaires européens. Cela veut dire travailler à la démystification du discours révisionniste et réformiste, à la propagande constante dans ces mouvements autour des tactiques et des stratégies du mouvement révolutionnaire, de ses contenus, de ses instruments, de ses pratiques, à la construction de structures organisées d’information, de débat, de développement de la conscience de masse révolutionnaire, à la destruction de toutes les déterminations matérielles de la domination du capital qui empêchent le libre développement du mouvement et à la destruction de toutes celles qui favorisent l’exploitation et la guerre. Le mouvement révolutionnaire dispose de réels instruments pour développer son activité, tels que l’analyse marxiste pour comprendre la réalité, la politique révolutionnaire comme pratique pour la construction des organisations de masse et la lutte armée comme instrument de destruction matérielle du capital.

Ce sont trois instruments stratégiques qui, dans leur rapport dialectique, développement réellement la dynamique construction/destruction. Construction de la libération communiste/destruction du capital. La méthodologie marxiste sans la politique révolutionnaire et la lutte armée dégénère en théorisation statique de la réalité. La politique révolutionnaire sans les deux autres éléments s’abstrait du réel, tandis que la lutte armée seule sombre dans l’impasse militariste.

Pour toutes ces raisons, seul un rapport dialectique entre tous les instruments historiques de la lutte révolutionnaire permet la réalisation et la concrétisation des contenus de la libération communiste et de l’émancipation du prolétariat.

Et cela pour construire un système social basé sur le libre-développement de l’individu. Notre identité de communistes révolutionnaires est basée sur un rapport symbiotique et dialectique entre le contenu de libération et les instruments historiques nécessaires à sa réalisation. Dans la phase actuelle, l’identité communiste révolutionnaire retrouve d’énormes possibilités de développement concret dans le rapport dialectique entre organisation communiste révolutionnaire et mouvement de masse prolétarien, à l’intérieur de la stratégie de construction de l’organisation du prolétariat d’Europe de l’Ouest.

Le développement d’un parcours unitaire incluant les différentes expériences des organisations révolutionnaires d’Europe de l’Ouest pour la construction d’un pôle révolutionnaire unitaire constitue un premier pas vers la recomposition du prolétariat européen. Et cela ne signifie pas une somme figée de toutes les expériences, parce que chaque expérience s’est développée dans des conditions différentes et a eu des méthodes différentes en fonction des territoires où elle s’est développée. Toutes ces expériences, si elles avaient des caractéristiques similaires, avaient aussi des spécificités qui ont notablement influencé leur développement au cours des dernières années.

Un parcours unitaire signifie travailler à une stratégie internationale unitaire en Europe de l’Ouest et déterminer des étapes successives visant à créer, phase après phase, une unité politico-organisationnelle sur le terrain de la lutte contre le capital, pour la recomposition du prolétariat métropolitain. Il ne s’agit pas de créer un rapport idéologique, mais un rapport unitaire de pratiques concrètes, de développement du mouvement révolutionnaire en Europe de l’Ouest.

Nous sommes convaincus que les différences qui existent actuellement entre les diverses expériences révolutionnaires en Europe sont le produit d’une confusion politique que nous avons pu exprimer et des divers niveaux de mûrissement de toutes nos expériences. La stratégie de construction en Europe de l’organisation internationale du prolétariat est le terrain sur lequel il est possible de bâtir concrètement une clarification politique qui corresponde à la phase et qui permette une maturation d’ensemble de toutes les expériences révolutionnaires. Celles-ci trouvent, dans leurs propres maturations et dans leurs propres spécificités, un débouché concret à l’intérieur d’un rapport de pratique unitaire. Construire le mouvement révolutionnaire unitaire signifie développer les potentialités du prolétariat, parce qu’ainsi, à l’intérieur d’un rapport unitaire, se développer un niveau de maturation globale de tout le mouvement révolutionnaire. Et c’est dans une stratégie de recomposition du prolétariat en Europe que se développe son niveau global de conscience. Pour le mouvement révolutionnaire, le terrain stratégique de l’initiative correspond à la possibilité de développer sa propre conscience, parce que le mouvement révolutionnaire est le premier embryon de l’organisation communiste de toute la classe.

La construction de l’organisation internationale du prolétariat n’est donc pas la stratégie d’une organisation, mais bien la stratégie de l’ensemble du mouvement révolutionnaire dans la phase de développement maximum et de crise du capital multinational et des tendances à la guerre. En tant que stratégie de phase, cette stratégie se veut une critique précise à toutes les stratégies mises en oeuvre dans les phases précédentes de l’expérience révolutionnaire en Europe.

Les limites de la phase précédente se trouvent dans les conceptions à la fois du nationalisme et de l’internationalisme. Nous entendons par nationalisme les tendances qui veulent développer le mouvement révolutionnaire sur un territoire national, au-delà de toutes les partialités d’un tel déterminisme au niveau général. En particulier, ces expériences généralisent mécaniquement leur pratique au niveau de la pratique internationale.

Et de fait, tout ceci détermine le fait que les pratiques internationales, quelles qu’elles soient, ne sont pas assumées, et aussi la prétention utopique de détacher " son " territoire de la chaîne impérialiste. Nous disons que cette conception est utopique car, dans la phase de crise et de tendance à la guerre, le capital multinational se recompose dans ses territoires centraux contre toutes les contradictions de classe qui y apparaissent, et il jette toutes ses forces dans la bataille contre tout mouvement révolutionnaire qui peut se développer dans chaque territoire particulier.

Ce fut le cas complexe de l’Italie, qui est le territoire européen sur lequel s’est développé le mouvement révolutionnaire le plus fort au cours des dernières années. Mais, dans le tourbillon des quatre dernières années, celui-ci fut désarticulé non par la seule structure de l’Etat italien, mais bien par l’entière structure de l’impérialisme des multinationales. Ce mouvement vécut de plus une forte contradiction interne à travers l’absence d’un terrain de développement stratégique de sa force territoriale : il existait une force réelle en Italie, mais qui ne disposait pas de perspective internationale. Concevoir la chaîne impérialiste dans un ensemble statique de maillons forts et de maillons faibles signifie ne rien comprendre à l’actuel niveau de développement de l’impérialisme qui, dans ses territoires centraux, tend toujours à homogénéiser ses forces structurelles internationales.

La seconde limite de la phase précédente de l’expérience révolutionnaire est constituée par " l’internationalisme ". Par internationalisme nous entendons une pratique basée sur une unité générique, statique et de principe d’un internationalisme prolétarien déterminé à partir d’une analyse erronée et figée de l’affrontement entre bourgeoisie et prolétariat au niveau mondial. C’est ainsi qu’en Europe de l’Ouest des pratiques partielles se sont limitées au seul soutien du prolétariat du tiers-monde. De telles pratiques choisissent un développement limité du mouvement révolutionnaire dans les territoires centraux de l’impérialisme. Car ce développement n’est conçu qu’en termes de structures ayant une fonction d’arrière-garde par rapport à ce qui est considéré comme le front central, à savoir la contradiction entre impérialisme et prolétariat des pays de la périphérie.

Aujourd’hui plus que jamais, la contradiction centrale reste pour nous celle entre la bourgeoisie mondiale et le prolétariat mondial. C’est elle qui détermine l’ensemble des aspects de la réalité impérialiste, au sein de laquelle la révolution prolétarienne connaît, dans chaque territoire contrôlé par l’impérialisme, un développement unique. La stratégie de construction de l’organisation du prolétariat métropolitain elle-même s’insère comme étape possible à l’intérieur de la perspective globale de développement mondial du prolétariat métropolitain.

Dans cette phase, il n’y a pas de territoire plus ou moins important que d’autres. La simultanéité des développements est une nécessité. Avec la tendance à la guerre et au développement de la crise du capital, tout territoire revêt une importance réelle, tant dans les rapports avec le bloc de l’Est que dans la gestion de ses contradictions internes.

Le problème d’une stratégie internationale est le problème de la construction d’un pôle révolutionnaire unitaire de tous les territoires homogènes, du point de vue de la contradiction de classe et de la possibilité de développement révolutionnaire.

En plus de l’Europe de l’Ouest, il existe d’autres pôles potentiels, tels que l’Afrique ou l’Amérique latine. En effet, dès qu’une situation explosive se développe en Europe, en Afrique ou en Amérique latine, l’impérialisme entre en crise. Car, par delà les contradictions immédiates qu’il porte en son sein, la conscience et l’organisation révolutionnaire de l’ensemble du prolétariat mondial constituerait l’élément capable de déchaîner une crise irréversible de l’impérialisme, et un affaiblissement d’une telle ampleur se développerait alors de façon massive à l’échelle mondiale.

Développer des pôles révolutionnaires unitaires dans les territoires homogènes signifie construire des points de référence concrets pour l’organisation et la recomposition révolutionnaire du prolétariat mondial. La tendance à la guerre dans l’accentuation des contradictions de classe développe aussi l’homogénéisation des territoires extrêmement vastes et favorise objectivement la recomposition du prolétariat qui vit sur ces territoires. Ce n’est pas là un procès mécanique et spontané, mais la base objective sur laquelle le mouvement révolutionnaire bâtit la stratégie de libération du prolétariat. Aujourd’hui, pour tous les révolutionnaires, oeuvrer dans cette direction stratégique, c’est contribuer concrètement à la transformation de la réalité prolétaire actuelle, pour la libération de la réalité prolétaire de demain.

Ce qui est en dernière analyse commun au nationalisme et à l’internationalisme, c’est la défiance envers les possibilités révolutionnaires de recomposition du prolétariat en Europe de l’Ouest. Et c’est là le résultat de l’absence totale de stratégie internationale de libération prolétaire.

Partager cet article
Repost0
2 octobre 2007 2 02 /10 /octobre /2007 21:34
l--internationale--11-novembre-1984.jpgPour consulter le blog: linter.over-blog.com

Dans linter 11, novembre 1984, derniers communiqués publiés avant arrestation.  S'il avait toujours été évident, que publier les textes d'organisations communistes combattantes était un engagement en soi, c'est cet engagement qui nous permet d'avoir accès aujourd'hui à ces textes et de nous faire notre idée, notre analyse au-delà de toutes les entreprises de désinformation. Quand informer devient un combat. Quand informer reste encore et toujours un devoir militant.

Action directe poursuit son attaque contre le projet impérialiste.
Actions contre Dassault et Hispano

Nous avons attaqué l'usine Dassault à Saint-Cloud. Parce que toute action n'a de sens que dans un processus vers l'organisation révolutionnaire des prolétaires, cette action ne tend pas uniquement à la destruction d'un élément de production (en l'occurence "le meilleur constructeur et celui qui a le plus d'avions, d'armes en Europe" aux dires de son PDG, Bruno Claude Valliers), mais aussi à situer notre attaque dans une stratégie globale, offensive. Le but est la construction d'une politique prolétaire armée contre la stratégie d'extermination que réalisent matériellement les Dassault et consorts.
Aujourd'hui, aucune action armée ne peut se concevoir hors d'un processus de développement organisationnel de l'affrontement de classe, hors de l'élargissement politique, militaire et structurel des fractions organisées du prolétariat.
Ce qui est principal, c'est la contradiction entre prolétariat international et bourgeoisie impérialiste. Se situer en tant que communistes dans cette réalité, c'est développer la lutte du prolétariat international, c'est-à-dire sortir du cadre formel de la réaction et de la riposte en portant dialectiquement nos actions sur le terrain de l'anticipation et de l'attaque, en développant cette contradiction en guerre de classe.
Pour nous communistes, la logique de l'entreprise Dassault - dont l'histoire reflète fidèlement celle du capital en france après la seconde guerre mondiale, et qui a pris son essor au niveau mondial lors de la guerre du Vietnam, occupant les marchés délaissés par les etats-Unis, quintuplant son chiffre d'affaires en vendant près de 1500 Mirages de par le monde - se place pleinement et activement dans la stratégie impérialiste.
La restructuration entreprise dès les années 70 lui a permis de développer la capacité et la faculté d'être, sur le plan industriel "le réalisateur matériel" de cette stratégie, tant au niveau de l'exploitation et de l'oppression que de l'appauvrissement et la misère qui en découlent.
C'est à partir de cette avancée au plan mondial que Dassault a pu devenir au sein de l'industrie civile et militaire, l'entreprise de pointe restructurée exemplaire et économiquement saine (puisqu'elle a réalisé en 1983 un bénéfice net de 394 millions de francs, enregistrant une augmentation de son chiffre d'affaires de 3% par an), sur laquelle peuvent se greffer les projets politico-militaires actuels de l'impérialisme.
Le développement d'entreprises comme Dassault se fait face et contre les besoins, les luttes et les guerres de libération du prolétariat international. De telles entreprises sont l'expression de la connexion et de l'homogénéisation des structures politiques, économiques et militaires de l'impérialisme.
Acculé par la prise de conscience et par la pratique du prolétariat international, l'impérialisme américain est aujourd'hui de plus en plus contraint à s'engager dans des zones "déstabilisées" comme l'Amérique centrale ou le Moyen-Orient, et de sauvegarder sa puissance de pression ainsi que sa centralité stratégique contre l'Union sociétique et les pays de l'Est, en renforçant le processus d'unification de l'oppression sur le territoire européen par le dévelopement de structures politiques, économiques et militaires homogènes.
L'apparition de ces strcutures n'exprime nullement l'existence de frictions au sein du système capitaliste mondial, mais indique que la stratégie impérialiste a besoin de ce palliatif structurel, qu'il a besoin d'une structure européenne de domination qui ait la capacité et l'agressivité nécessaire pour résister à la lutte du prolétariat européen tout en étant capable sous le contrôle de l'OTAN, de développer sa faculté d'intervention et de domination politique, économique et militaire contre le prolétariat international.
"L'américanisation de l'Europe ce n'est pas seulement Mac Donald, Coca Cola, les "nouveaux pauvres". C'est au travers d'une méthode d'exploitation et d'oppression probante, la cristallisation d'un capitalisme guerrier et de structures politiques de pacification.
Ce sont des structures de guerres et de pacification que nous avons attaquées par nos différentes interventions:
. le service informatique de recherche en matière d'armement
. l'Institut atlantique comme centre de réflexion de l'OTAN
. la Délégation du ministère de l'Industrie à l'approvisionnement interallié de carburant
. l'ESA (Agence spatiale européenne), qui concrétise les décisions politiques, industrielles et militaires dans le domaine de l'espace
. l'UEO comme articulation structurelle du projet militaire, économique et politique de l'OTAN en Europe
. et aujourd'hui Dassault, en tant que l'un des maîtres d'oeuvre de projets essentiels au processus dintégration au niveau européen
- l'ACX, avion de combat des années 90 dont la production en série doit se faire avec des partenaires européens (Allemagne, Espagne, Grande-Bretagne, Italie) et qui représente un marché "fabuleux" de 800 avions;
- l'utilisation militaire de l'espace à laquelle Dassault participe déjà activement par sa collaboration étroite avec l'Aérospatiale, par la fourniture du système pyrotechnique d'Ariane et dont il compte bien être encore un élément central avec l'étude de la navette spatiale européenne Hermès.
Les multiples concertations depuis le printemps dernier entre la direction de Dassault, ses principaux sous-traitants et partenaires (l'Aérospatiale) et Christian Lenzer (appartenant à la CDU, parti chrétien-démocrate en Rfa, membre du comité permanent de l'Assemblée de l'Ueo, responsable des questions scientiifiques), démontrent le degré concret d'avancée de l'homogénéisation des structures d'exploitation et d'oppression en Europe.
Lorsqu'un Lenzer, l'un des dirigeants de la Cdu travaille aussi bien avec un député Ps, comme Pignon qu'avec un démocrate-chrétien tel l'Italie De Poi ou le conservateur Frazer, il est complètement imbécile de concevoir l'oppression ou la libération en termes de partis politicards.
Du socialisant Gonzales à la "dame de fer" en passant par les différentes composantes du panorama politicien européen, c'est la même stratégie qui se développe: homogénéisation politique, restructuration économique et unification militaire contre le prolétariat international.
Ces attaques contre diverses articulations stratégiques de l'impérialisme américain et de ses alliés sont l'expression d'un mouvement plus large qui, à travers ses concrétisations en Europe, montre la nécessité et le besoin d'un développement cohérent dans la continuité, dont le sens général est: la reprise de l'offensive.
C'est dans ce sens que travailler à une stratégie de libération communiste du prolétariat signifie regarder le présent avec le regard du futur, parce que la fonction historique des communistes, en tant que fraction et avant-garde organisée du prolétariat est de comprendre le mouvement du capital dans son ensemble, en lui permettant aussi de détruire et de désarticuler ses projets d'exploitation et de mort, et de comprendre le mouvement de classe, afin de déterminer dans un rapport dialectique avec elle, le développement de la conscience révolutionnaire du prolétariat.

Unité combattante Ciro Rizzato
Action directe



Partager cet article
Repost0
14 août 2007 2 14 /08 /août /2007 06:25

Ce deuxième texte a été publié dans linter 9 à la suite de celui sur l'Institut atlantique. Les analyses ne peuvent elles pas s'appliquer  aux multiples guerres qui se sont déroulées ces derniers vingt ans? A la guerre que mène l'impérialisme en ... Irak! Il constitue en tous les cas, c'est sûr, un élément de réflexion


Contre le service informatique du ministère de la défense.

Le 13 juillet 1984, nous avons attaqué le service informatique du bureau de recherche et programmation du ministère de la Défense dans les locaux du SIAR (Surveillance industrielle de l'armement: "Organisme chargé de la surveillance technique et de la liquidation financière des commandes de matériel d'armement passées à l'industrie. La Siar assure aussi la représentation de la délégation générale pour l'armement auprès des autorités régionales et des industries."), au 10 rue Sextus-Michel, 75015 Paris. Le 14.07.84, nous avons attaqué l'annexe du ministère de l'Industrie, rue Crillon, 75004 Paris, responsable de la régulation des oléoducs inter-allié, précisément pourvoyeur des bases européennes de l'OTAN.

Guerres, économie de guerre, économie permanente d'armement, voilà la caractéristique centrale de l'économie de l'impérialisme, le stimulant permanent dont elle a un besoin viscéral pour se maintenir à flot. Qu'il s'agisse des deux grandes guerres, de la guerre froide des années 1950, des quelques 250 conflits armés que le monde a connus de 1945 à 1984, de l'intensification des dépenses d'armement de la fin des années 1970 et du début des années 1980, le militarisme apparaît nettement comme la bouée de sauvetage à laquelle le capitalisme s'accroche systématiquement chaque fois que les forces inhérentes à son propre système risquent de le faire sombrer dans l'abîme de la crise. Face à la nécessité inhérente à ce système, il est dérisoire de s'installer dans un pacifisme pacifique. On ne doit pas comprendre l'implantation des missiles comme seule conséquence d'un délire reaganien, mais analyser la logique de ce système et ses répercussions; c'est-à-dire: militarisme, guerre psychologique et surtout restructuration industrielle.

Il ne faut pas voir les conséquences immédiates comme étant le projet.

Chacun doit lutter dans le secteur où il détient le plus de force, mais toujours en reliant offensivement son combat à ceux des autres prolétaires engagés dans d'autres secteurs de la même lutte; seule réponse à la tendance à la guerre impérialiste: la guerre de classe généralisée. Donc frapper à tous les niveaux de cette préparation, dépacifier leurs centres de direction, saboter à tous les niveaux les articulations de leur projet. L'économie capitaliste en crise a un besoin vital d'une intensification de ses dépenses militaires, du passage à toutes fins utiles de l'économie d'armement à une économie de guerre, que seuls empêchent de se déployer les rapports actuels entre les classes et les rapports politiques mondiaux où l'initiative à l'échelle mondiale appartient à la classe ouvrière et aux masses exploitées. La crise et les fondements économiques du système se double d'une crise de domination politique.
Il s'agit aujourd'hui de développer les luttes économiques en pouvoir politique de classe.

Construire l'organisation communiste à partir des usines et des quartiers
Guerre de classe contre guerre impérialiste
Détruire le projet impérialiste et sonarticulation Otan

Unité communiste combattante
Lahoari Farid Benhellal
ACTION DIRECTE
Partager cet article
Repost0

Militants d'AD

Situation des  MILITANTS

Nathalie Ménigon

Georges Cipriani

en libération conditionnelle

Jean-Marc Rouillan

en semi-liberté 

NOS COMBATS

(avril 2010)

Après la semI-liberté de Georges Cipriani, la campagne continue pour la libération de Jean-Marc Rouillan
et encore et toujours  
Pour une solidarité avec ces militants en semi-liberté, en libération conditionnelle et au-delà car le but reste le même: leur permettre de préserver leur identité politiqe et de vivre matériellement, politiquement.

(septembre 2008)

Contre le risque de peine infinie pour les prisonniers révolutionnaires - contre la rétention de sûreté - contre le CNO
Pour une libération complète et sans condition des prisonniers révolutionnaires
Pour une solidarité avec ces militants en semi-liberté, en libération conditionnelle et au-delà car le but reste le même: leur permettre de préserver leur identité politiqe et de vivre matériellement, politiquement.

  (août 2009)


Le combat pour la libération des prisonniers d'Action directe doit donc continuer et se renforcer ...
Après la réincarcération de Jean-Marc Rouillan, nous avons appris ce 20 août, le refus brutal et tellement politique de la libération conditionnelle pour Georges Cipriani.

Alerte: La santé, la vie de Jean-Marc Rouillan sont menacées, il doit être libéré.
Liberté pour Georges Cipriani'

C. GAUGER ET S. SUDER

PROCES CONTRE C. GAUGER ET S. SUDER

Pour suivre le procès : lire

 

LIBERATION DE SONJA SUDER

EMPRISONNEE DEPUIS SEPTEMBRE 2011 POUR DES FAITS REMONTANT A PLUS DE TRENTE ANS ET SUR LES SEULES ACCUSATIONS D'UN TEMOIN REPENTI HANS-JOACHIM KLEIN.

 

ARRET DES POUSUITES CONTRE CHRISTIAN GAUGER ET SONJA SUDER

ENGAGEES AU MEPRIS DE TOUTE PRESCRIPTION

SUR LES SEULES BASES DE DECLARATIONS OBTENUES SOUS LA TORTURE D'UNE PART ET D'UN REPENTI D'AUTRE PART

 

NON A LA TORTURE - NON A LA CITATION COMME TEMOIN D'HERMANN F.

Militant grièvement blessé en 1978, interrogé dès le lendemain d'une opération où il a perdu ses deux yeux et a été amputé des deux jambes, séquestré durant quatre mois sans mandat d'arrêt par la police, maintenu à l'iolement, et dont le tribunal prétend aujourd'hui utiliser les déclarations, qu'il a remis en cause dès qu'il a qu'il a pu être libéré des griffes des policiers.

 

LIBERATION DE SIBYLLE S., ARRETEE LE 9 AVRIL EN PLEIN PROCES POUR REFUS DE TEMOIGNER :

 

condamnée il y a plus de trente ans sur la base des déclarations de son ex-compagnon Hermann F., elle est restée proche de lui toutes ses années et refuse qu'on utilise ces déclarations qui lui ont été extorquées au prix de traitements inhumains.

 


Liberté pour Sibylle et Sonja 2