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L'Internationale

L'Internationale, 1983. Le premier numéro d'un journal paraît, qui reprend le titre de celui publié en 1915 par Rosa Luxemburg - emprisonnée - alors que s'affrontaient les peuples entraînés dans la plus grande des boucheries par le capitalisme, l'impérialisme, et alors que s'étaient ralliés à celle-ci les partis de l'Internationale. En 1919, ceux-ci mettront à mort celle qui avait résisté et qui pour cela avait été emprisonnée. L'internationale 1983 comptera 11 numéros, avant de devoir s'arrêter momentanément : Il témoignera de luttes - et certains qui menèrent ces luttes sont encore aujourd'hui emprisonnés. Il réfléchira à l'évolution du capitalisme - et cette réflexion reste toujours aussi nécessaire. Le blog linter est la chronique d'un journal, c'est par là même la chronique des luttes menées alors, cela pourra être aussi la chronique de luttes menées ... aujourd'hui.

      

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Aux camarades, visiteurs du blog, bienvenue ...
Aux camarades qui viennent de rejoindre le blog, bienvenue. A ceux aussi qui lui rendent visite à l'occasion, bonjour. Le combat n'est jamais un échec, s'informer est déjà un pas vers la conscience. L'ordre et la sécurité ne sont pas le désir de tous, s'aliéner par tous les moyens de la société d'aujourd'hui ne nous intéresse pas. Nous ne cherchons pas à exploiter l'autre. Nous ne tournons pas la page des combats passés, ils sont partie de nous. Et chaque mot que nous lisons, chaque image  que nous voyons, contribue à nous former. Nous ne sommes pas dupes. Nous sommes solidaires. Nous chassons les chasseurs d'enfants. Et nous sommes  le jour face à la nuit sans cesse renouvelée de la violence et de l'oppression. Il n'y a pas d'âge pour la révolte. Et 68 rejoint l'esprit de la Bastille de ce 6 mai où les pavés ont su de nouveau voler. La révolte est une et se rit de toutes les différences.

Pour tous ceux qui viennent sur ce blog, qui font "la route des insoumis" que décrit Nathalie, qui sont et seront les révolutionnaires de demain dont parle Jean-Marc, qui se reconnaissent ce droit à l'insurrection que revendique Georges. Pour chacun, ce collage de Joëlle, mieux qu'un bras d'honneur, à tous ceux qui sont ce que nous refusons.

La queue de la baleine, Nathalie, nous ne la lâcherons pas!

Archives

Joëlle Aubron

Sur ce collage, un poème. linter
C'est l'automne, et ce n'est pas l'automne,
Ces femmes qui marchent
Des combattantes?
Des femmes qui marchent?
Vie de tous les jours ou vie d'exception?
Guerre d'Espagne,
Journées d'après occupation?
Journées d'après l'occupation?
La vie est simple
comme l'est souvent le combat

Entre l'or du feuillage
et le noir et blanc de la vie
Cette image sensible

Georges lors d'une audience devant le JAP en 2005
En tout premier lieu, du fait qu'il va être question ici de mes inclinaisons politiques et de mon évolution depuis 1987 au sein du monde carcéral, je tiens à faire une déclaration de principe : ainsi, conformément à la Constitution de la République française de 1792, repris par l'Article 35 du 26 Juin 1793 *, stipulant un droit à l'insurrection, qui a servi à Valmy pour sauvegarder et étendre la révolution, qui a servi en 1871 avec la Commune de Paris contre l'occupation Prussienne, qui a encore servi en 1940 contre l'occupation national-socialiste allemande et la collaboration pétainiste française, et pour encore servir concrètement après 1968 dans la plupart des pays d'Europe de l'Ouest avec l'insurrection armée larvée et latente contre chaque Etat capitaliste en place et contre l'OTAN ; une Constitution qui après avoir servi depuis son avènement de réfèrent à la plupart des peuples de par le monde pour se libérer des différents maux entretenus que sont, soit l'occupation étrangère, soit l'oppression de classe, soit l'exploitation de l'homme par l'homme jusqu'à l'esclavagisme, leur a ouvert une perspective politique. Et dès lors dans l'assurance qu'elle restera de même une référence au futur pour tous les peuples épris de Liberté, d'Egalité, de Fraternité et de Démocratie, conformément à cette Constitution de 1792 donc, je me refuse à abjurer ces moments historiques comme je me refuse à abjurer la stratégie de Lutte Armée pour le communiste, qui en est une expression particulière.
(
Georges Cipriani  MC Ensisheim, 49 rue de la 1ère armée 68 190 Ensisheim)


Jean-Marc dans une interview en 2005

C'est la question centrale (la question du repentir) depuis notre premier jour de prison. Et c'est le pourquoi de nos condi­tions de détention extraordi­naires, des restrictions actuelles sur le droit de communiquer ou de la censure des correspon­dances. Dans aucune des lois de l'application des peines, il n'est stipulé que le prisonnier doit ab­jurer ses opinions politiques. Mais pour nous, certains procu­reurs n'hésitent pas à affirmer que les revendications du com­munisme impliquent une récidive. Je sais bien que si nous nous repentions, nous serions soudai­nement adulés par la bonne so­ciété, mais ce n'est pas notre vi­sion de la responsabilité poli­tique. Notre engagement n'est pas à vendre ni à échanger contre un peu de liberté.
(Jean-Marc Rouillan 147575 Cd des baumettes, 230 Chemin de Morgiou Marseille Cedex 20

Joëlle à sa sortie le 16 juin 2004
Je suis fatiguée, aussi je dirai seulement trois choses :
La première est d'être bien sûr contente d'avoir la possibilité de me soigner.
La seconde est que l'application de la loi de mars 2002 reste cependant pour de nombreux prisonnières et prisonniers très en deça de son contenu même.
La troisième est ma conscience de ce que la libération de mes camarades est une bataille toujours en cours. Régis est incarcéré depuis plus de 20 ans, Georges, Nathalie et Jean-Marc, plus de 17. Je sors de prison mais je dois d'abord vaincre la maladie avant de pouvoir envisager une libération au sens propre. L'objectif reste ainsi celui de nos libérations.

Nathalie, en février 2007

Cependant, pour nous, militant-e-s emprisonné-e-s du fait du combat révolutionnaire mené par l’organisation communiste Action directe, nous sommes sûrs de notre route : celle des insoumis à l’ordre bourgeois. Tant que des femmes et des hommes porteront des idées communistes, les impérialistes au pouvoir frémiront jusqu’à ce que la peur les gèle dans leurs manoirs sécurisés à outrance.

/ / /

Pour consulter le blog: linter.over-blog.com

 

Cette page consacrée au numéro 1 de l'Internationale comprend des articles du journal déjà disponibles sur le blog:

 

. L'éditorial particulièrement important puisqu'il donne les grandes lignes de ce que sera politiquement l'Internationale. Un journal anti-impérialiste luttant contre le parti de la guerre si puissant en ce début des années 80

. Des éléments du premier dossier, consacré à Porto Rico: il reste un document important pour connaître la lutte des révolutionnaires Porto-Ricains contre l'impérialisme américain.

. Un texte des Cellules révolutionnaires, archive importante puisqu'aujourd'hui encore l'on poursuit 30 ans après les faits des militants que l'on emprisonne et auxquels on prétend faire un procès.

 

Cette page sera complétée afin de donner un accès à l'ensemble des documents.

 

linter 26 novembre 2011

 



 

C'est par les lignes suivantes que nous présentions en décembre 2006 ce travail d'archives que nous entamions avec la publications d'articles du numéro 1 de L'Internationale:

Octobre 1983. Le numéro 1 de l'Internationale paraît. Une volonté: qu'il soit accessible partout, et c'est le cas, il est distribué par les NMPP et partout présent. Il le restera jusqu'au dernier numéro paru.

Son titre "détruire le parti de la guerre". Deux grands articles écrits par des groupes de militants en France, aux USA contre le parti de la guerre. Rien de neuf sous le soleil du capital. Le  combat est  bien le  même aujourd'hui et hier.

Mais aujourd'hui comme hier le combat est là.  Dans ce numéro 1, les textes en témoignent.

Au centre, comme dans tous les numéros qui suivront, un dossier: Porto Rico, lutte révolutionnaire aux USA, qui atteste du combat des FALN et de la résistance à la colonisation et qui décrit le processus impérialiste d'annexion de l'île.

Dans ce premier numéro, l'internationale se donnait pour but d'être le témoignage de tous ceux qui luttent contre le capital, qui s'affrontent à l'Etat, un instrument utilisable pour la lutte des classes, un témoignage que la lutte pour le communisme est possible dès maintenant et que nombre de prolétaires la mènent.
L'internationale a-t-il joué ce rôle, un rôle du moins...
Cette dernière phrase de toutes les façons c'est à Joëlle Aubron morte en cette année 2006 et qui a été, oh combien,  de ces combats que nous la dédions ainsi qu'aux camarades toujours emprisonnés.

 



SOMMAIRE du N°1

 

Dans L'Internationale, ce mois

  • Editorial
  • Contre la guerre impérialiste, mener la guerre de classe: analyse et position d'un groupe de camarades français
  • Guerre impérialiste et mouvement antiguerre aux USA
  • Dossiers N°1: Luttes révolutionnaires aux USA, Porto Rico
  • Texte des Cellules Révolutionnaires: Beethoven contre Mac Donald
  • Nouveau plan antiterroriste en Euskadi
  • Historique des BR pour la construction du PCC
  • La politique française de l'immigration

Edito de l'Internationale - No 1, octobre 1983  

lire .
 

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Le PARTI DE LA GUERRE, celui des capitalistes, des transnationales dominées par les intérêts américains, des affameurs de ce que leurs idéologues appellent pudiquement "le Tiers -Monde", les grands trusts de l'agro-alimentaire, les marchands d'armes, ceux pour qui la réponse à leur crise strcuturelle s'appelle toujours la guerre. Pour son plus grand profit, ce parti restructure, militarise davantage encore tous les secteurs de la société et prépare les peuples à l'idée d'une nouvelle boucherie.


Ainsi, en Suisse, la population est appelée à faire des stocks en cas de conflit. En RFA, au cours des dernières manoeuvres de l'OTAN, une unité spéciale de l'armée américaine s'entraînait à creuser au bulldozer des charniers, et pourquoi la télévision montre-t-elle toujours l'homme à la mallette, celui qui accompagne le président avec la clé du cataclysme nucléaire. Tout cela n'a pour but que de conditionner à l'idée de guerre possible. Cette guerre devient d'autant plus possible que sont mises au point des armes nucléaires tactiques comme les bombes à neutrons, propres puisque sélectives, qui tuent les personnes en laissant les constructions intactes.


L'histoire a prouvé que face au parti de la guerre, les grandes manifestations et les serments d'amitié ne changent rien, n'empêchent pas la guerre, mais bien souvent ils la précèdent. Rappelons-nous 1914, à la veille du conflit, déjà les pacifistes manifestaient par centaines de milliers, cela ne les a pas empêchés d'aller quelques mois plus tard au massacre.

 
J'aime la paix est une déclaration louable, mais c'est faire croire que la paix existe aujourd'hui, alors que depuis trente ans, l'impérialisme français par exemple n'a jamais cessé de faire la guerre, en Afrique, contre les peuples, qui veulent se libérer, et actuellement au Tchad et au Liban contre les peuples palestiniens et libanais. Et alors que la France est le troisième producteur d'armes du monde.


Le parti de la guerre, c'est le capitalisme au stade impérialiste et pour nous essentiellement l'impérialisme américain, ennemi de tous les peuples et en particulier de ceux qui vivent dans ses frontières, et ses alliés de l'OTAN, dont la France fait plus que jamais partie même si formellement elle n'appartient pas aux forces intégrées.

 
Ce numéro 1 de l'Internationale comprend deux grands articles sur la guerre: l'un émane de camarades français, l'autre est l'expression des forces anti-impérialistes aux USA

Publié sur le blog, le 21 novembre 2007

 

Samedi 24 novembre 2007


Les dossiers de L'Internationale N°1, octobre 1983: Porto Rico

lire  

LES ETATS-DESUNIS
PORTO RICO
luttes au coeur de la bête

 


CE DOSSIER SUR LES COMBATS AUX-UNIS est le premier consacré à des luttes que l'on nous tait soigneusement.

 

Pourquoi ce dossier. Caractère des luttes aux USA.

 


UNE ILE, COLONIE MILITARO-INDUSTRIELLE DES USA

 

 

  Porto-Rico fait partie des Antilles et est situé dans les îles Caraïbes.

C'est un archipel de 100 miles de long sur 35 miles de large composé d'une île principale et d'îles plus petites telles que Vieques, Culebra, Culebrita, Mona etc.
la population comptait en 1980, 4,5 millions d'habitants, 2,5 millions aux USA.

. Porto-Rico est une colonie américaine, contrôlée depuis 1898 par les Etats-Unis après que les forces militaires de ce pays ont occupé l'île au moment de la guerre dite hispano-américaine.
Porto-Rico a un gouverneur et un parlement qui doivent cependant obtenir l'approbation du gouvernement et du congrès des USA pour avaliser leurs décisions. La citoyenneté américaine et le service militaire obligatoire ont été imposés aux porto-ricains au moment de la première guerre mondiale.

. Porto Rico est une colonie militaro-industrielle du fait de la présence massive des troupes et des industries américaines.
Onze bases américaines occupent 13% des terres cultivables. Par exemple, 80 % de l'île de Vieques ont été expropriés par les Etats-Unis pour développer leurs bases sur cette base et pour entraîner leur marine. C'est une grande partie du Roosevelt Road, le plus grand complexe naval militaire des Etats-Unis dans le monde.

. Porto Rico est un pays qui devrait se suffire sur le plan agricole. Il possède une forte industrie, métallurgique et chimique. Mais les Etats-Unis utilisent cette économie à leur profit.
Porto Rico doit importer sa viande des Etats-Unis, 81 % de la population doit s'employer dans des trusts américains. Les Etats-Unis investissent énormément sur Porto-Rico. Ils installent sur l'île des industries hautement polluantes réalisant d'énormes profits comme l'industrie pétrochimique. Le cinquième des investissements réalisés dans le Tiers Monde par ce pays est réalisé à Porto Rico, les industries étant assurés de hauts profits dans des conditions parfaites. Les capitalistes américains contrôlent 80 % de l'industrie, 60 % des banques et 90 % des exportations industrielles.

. La population est complètement méprisée par les Etats-Unis qui n'y voient que chair à canon comme lors de la première guerre mondiale (où les portoricains ont été enrôlés en masse), travailleurs à bas prix et à haut risque sur l'île, marchandise immigrée et objet d'expérience: 40 % des femmes sont stérilisées, les expériences concernant la pilule ont été réalisées d'abord à Porto-Rico.
 
. A cette exploitation, les portoricains ont répondu depuis toujours par la lutte sur l'île et maintenant aux USA. La création des partis à la solde des Etats-Unis n'a pu empêcher le développement d'organisations de lutte.
Les forces politiques sur l'île sont d'une part les partis créés par les USA et/ou qui les servent:
 
. Le Nouveau Parti Porgressiste est contrôle par le gouvernement colonial. C'est un parti néofasciste. Il utilise l'Etat pour lutter contre les indépendantistes. Il est financé en grande partie par les USA
. Le parti politique Démocratique. Il a été formé par Munoz Marin dans les années 30.
Et les organisations progressistes et indépendantistes:
. Le Parti Portoricain indépendantiste. Il appartien à l'Internationale socialiste. Le plus important parti d'opposition jouant le rôle de l'opposant loyal et préconisant la prise du pouvoir par les élections.
. Le parti socialiste Portoricain. Parti eurocommuniste dans le contexte colonial. Participe aux élections.
. La ligue socialiste Portoricaine. Groupe révolutionnaire marxiste-léniniste. Il refuse toute participation aux élections. Il soutient le combat indépendantiste. Parti frère du MLN qui, lui, agit aux USA.
Puis des groupes armés clandestins qui ont revendiqué plus d'une centaine d'actions.
. Les FALN: forces armées de libération nationale
. Les FARP: Forces armées de résistance populaire
. Les macheteros, Ejercito Popular Boricua, bras armé du parti révolutionnaire des travailleurs.
. L'OVRP: Organisation des Volontaires pour la révolution portoricaine.
. Le CRP: Commandement Révolutionnaire du peuple.
 
Ces derniers représentent avec la ligue, les forces politiques qui ont une réelle compréhension de l'impérialisme et une expérience/volonté d'affrontement jamais démentie.

 


FALN: les Faln sont l'organisation de lutte armée portoricaine ayant choisi de lutter sur le sol même des USA. Ces communiqués précisent leurs positions politiques.

 


Un des communiqués:

Les FALN revendiquent l’entière responsabilité pour les attentats à la bombe qui ont eu lieu dimanche 28 février dans le quartier financier de Wallstreet. Cette attaque armée contre des entreprises et des institutions de l’impérialisme yankee font partie de la guerre permanente que nous menons pour la libération de notre pays du colonialisme US, pour la libération immédiate et sans condition de nos prisonniers de guerre et de nos prisonniers politiques, et elle est l’expression de notre solidarité avec le peuple héroïque du Salvador et son avant-garde armée, le Front Farabundo Marti de Libération Nationale.

C’est la réponse du peuple portoricain en exil (aux USA, note du traducteur), aux dernières déclaration des impérialistes américains, celles de Reagan (le 12 janvier 1982) et du porte-parole du gouvernement O’Neil, affirmant que les impérialistes américains revendiquent le "statehood" pour Porto-Rico.

Ainsi, les impérialistes ont renouvelé clairement leurs prétentions concernant notre pays : accentuer la colonisation de Porto-Rico par son intégration dans la fédération des Etats yankees. Ils veulent réaliser cela avec la bénédiction et le soutien du capitalisme international, comme l’a déclaré ouvertement l’ancien président Gerald Ford lors d’une rencontre de la Commission Trilatérale qui a eu lieu sur le sol de Porto-Rico, sur un territoire qui nous a été dérobé par des voelurs et des criminels, des parasites ouvertement tolérés : les Rockfellers.

Nous, membres de la nation portoricaine opprimée, qui avons été contraints de quitter notre cher pays, pour aller dans les misérables bidonvilles et ghettos des USA et tenter d’y survivre, nous savons ce que signifie réellement pour le peuple portoricain "l’autonomie". Nous la vivons. "L’autonomie" signifie le génocide. C’est une vie d’esclaves soumis aux intérêts d’une minorité parasite, avide seulement de profits. C’est la destruction totale de notre idenité, de notre langue, de nos valeurs, de notre nationalité, de notre culture, et cela signifie le vol et le pillage de notre pays et de ses ressources naturelles au profit des capitalistes yankees. Nous devons résister à cela. Porto-Rico n’est pas et ne sera jaais une partie des USA. Porto-Rico appartient au peuple portoricain. c’est ce que nous défendons et nous combattons pour cela jusqu’à la victoire ou la mort.

Les FALN aimeraient attirer l’attention du peuple portoricain, du peuple des Etats-Unis et des peuples du monde sur le traitement inhumain réservé à nos camarades prisonnierEs, membres de notre organisation, les onzes prisonnierEs de guerre portoricains (Oscar Lopez Rivera, Lucy Rodriguez, Carlo Alberto Torres, Haydee Torres, Luis Rosa, Alicia Rodriguez, Ricardo Jiminez, Dyclia Pagan Morales, Adolfo Matos, Anton Giorgi, Elizam Escobar, Carmen Valentin) dans les géôles du système pénitentiaire yankee. Leurs problèmes de santé ont été ignorés, les surveillantsl es tourmentent sans arrêt et tentent de les provoquer. Ils ont été isolés dans leurs cellules des semaines durant, les visites de leur famille leur ont été interdites, les livres et toute littérature leur ont été refusées et ils ont été confrontés sans cesse à des situations de stress psychique et physique. Cela comprend par exemple la balle tirée dans la cellule de Luis Rosa et le refus d’un traitement médical pour Haydee Torres, bien que même le médecin de la prison ait diagnostiqué un cancer vraisemblable au stade précoce. Malgré une campagne nationale et internationale qui a mobilisé des groupes médicaux, des organisations bourgeoises et religieuses, des travailleurs, des étudiants, des intellectuels, qui ont effectué une pression constante sur le gouvernement yankee et son administration des prisons, Haydee Torres n’a pas été soignée.

Notre organisation ne laissera pas sans réponse tout dommage physique ou psychique subi par nos camarades. Nous exigeons qu’ils soient traités comme des prisonniers de guerre comme l’imposent la Convention de Genève et les protocoles des Nations Unies pour les combattantEs faitEs prisonnierEs dans le cadre des guerres de libération. Nous rendons responsables les capitalistes yankees et les bêtes féroces et sadiques qui constituent et dirigent leurs forces de répression, pour tout dommage que subissent nos prisonniers de guerre et nos prisonniers politiques et pour toute attaque qui vise à opprimer et à détruire l’aspiration légitime de notre peuple à l’indépendance et au socialisme. Ce n’est pas une menace en l’air. L’impérialisme yankee sait très bien que les révolutionnaires portoricains ne bluffent pas. Il a essuyé nos balles et senti l’odeur de nos explosifs - du Colonel Riggs à Blair House, de l’attaque contre le Congrès, contre l’Anglr’s Club à Sabana Seca.

Le combat portoricain pour l’indépendance et le socialisme fait partie de la révolution des masses exploitées et opprimées contre l’oligarchie, contre le capitalisme et l’impérialisme, en Amérique latine. C’est tout autant une partie de la révolutioin de la classe ouvrière internationale pour la destruction du capitalisme et la construction du socialisme. En tant que révolutionnaires, nous sommes unis aux masses exploitées et opprimées du monde entier et nous savons clairement que les seuls gouvernements progressistes sont ceux qui sont menés par les principes du marxisme-léninisme et qui construisent une société socialiste libre de toute exploitation de classe.

Pour ces raisons, nous rejetons la "solidarité" et le "soutien" hypocrites à l’indépendance portoricaine, affirmés par les gouvernements de Mexico et du Venezuela. Tandis qu’il soutient l’indépendance du Porto-rico, le gouvernement du Venezuela renforce ouvertement le régime tyrannique et fasciste de Duarte au Salvador, en lui procurant le soutien politique et matériel pour l’assassinat lâche et brutal de milliers de Salvadoriens. En tant qu’allié de l’impérialisme yankee pour le maintien de la domination de l’oligarchie au Salvador, le gouvernement du Venezuela est coupable de meurtres et de génocide. Il assume un rôle de plus en plus agressif comme exécuteur des plans de l’impérialisme yankee qui veut étendre et assurer sa domination en Amérique Centrale et aux Caraïbes. En échange, les USA ont accepté d’équiper l’armée vénézuélienne d’armes modernes, d’accorder des crédits et des capitaux pour l’expansion économique des capitalistes vénézuéliens et de permettre à ces capitalistes l’accès à de nouveaux marchés pour leurs produits. Le Venezuela doit se comporter, et ce en accord avec les plans de la Commission Trilatérale, comme une puissance sub-impérialiste. Ce sera l’un des garants du trilatéralisme en Amérique Latine, opprimant les mouvements populaires et révolutionnaires intérieurs et défendant les intérêts de l’impérialisme.

Le gouvernement mexicain prétend lui aussi soutenir l’indépendance de Porto-Rico. Il était même l’hôte de la Conférence Internationale pour la Solidarité avec l’Indépendance Portoricaine. Cette image de "défenseur des opprimés" est une farce. C’est un masque qui a pour but de cacher l’exploitation et la répression la plus brutale des masses mexicaines appauvries par l’oligarchie mexicaine et l’impérialisme yankee. comme au Salvador, des milliers de travailleurs, de petits paysans, d’étudiants, de professeurs et de révolutionnaires mexicains ont été assassinés et ont disparu par le soin des forces de répression et des escadrons de la mort d’extrême-droite, payés et organisés par la classe dominante mexicaine. A Mexico, l’ordre et la loi sont maintenus par le meurtre, la terreur et la torture. Le véritable but de Mexico à sa politique extérieure progressiste n’est autre qu’un manoeuvre pour masquer la répression dans son propre pays et pour servir de force stabilisatrice dans la région contre les mouvements populaires et révolutionnaires, afin que ceux-ci ne tendent pas trop vers la gauche. Dans la stratégie des impérialistes, il doit apparaître comme le brave type à côté des méchants garçons que sont les USA.

Notre combat pour la libération nationale n’a pas besoin de cette "solidarité" des meurtriers, des bourreaux et des exploiteurs. Ils sont partout les ennemis des peuples qui aiment la liberté. Nous n’avons pas besoin de prostituer nos principes politiques pour gagner le soutien momentané de nos ennemis de classe, qui nous trahiraient finalement quand nous ne leur servirions plus à rien ou quand nous servirions plus leurs intérêts.

A nos frères et soeurs chicano-mexicains, noirs nés mexicains, qui combattent à l’intérieur de la Fédération des Etats yankees, pour reconquérir le pays et les territoires qui leur ont été volés, nous adressons l’expression de notre solidarité révolutionnaire la plus sincère et la plus profonde. Les FALN soutiennent la volonté de réunification des pays chicano-mexicains du Sud-Ouest et de l’Ouest américain avec Mexico et de construction d’un Mexique indépendant des blocs impérialiste et socialiste ; elles soutiennent le droit légitime du peuple noir sur les territoires du sud et à la création de la nation Nouvelle Afrique ; elle soutient le droit des peuples et dfes nations indigènes américaines à recouvrer leurs territoires occupés. Pour nous, il n’y a qu’une seule voie : la lutte armée, et qu’un seul ennemi : l’impérialisme yankee. Dans l’esprit de l’internationalisme prolétarien, les FALN livrent leur contribution à la destruction de la fédération des Etats impérialistes en continuant à mener la lutte armée jusqu’à ce que Porto-Rico soit libéré du colonialisme et de l’immixion yankee.

Aux combattants noirs qui sont confrontés actuellement à toute la violence de la machine de répression yankee et qui ont été torturés et assassinés par ces agents de la mort : votre force, votre courage et votre volonté de combattre nous a donné du courage. Nous soutenons votre combat contre l’esclavage colonial de votre peuple et pour la Nouvelle Afrique, et nous sommes convaincus que votre victoire comme la nôtre est inéluctable.

Nous voulons exprimer notre solidarité avec les trois Nord-Américains qui ont été faits prisonniers lors de l’action d’expropriation de la Brinks. En vous unissant avec vos camarades noir(e)s et en faisant vôtre leur combat, vous avez mis em pratique que le principe léniniste, qui dit que le devoir de la classe ouvrière et des forces progressistes dans les pays impérialistes est de soutenir activement la libération des colonies et de combattre pour cela. Compañeros, nous saluons votre exemple : désintéressement et engagement total au côté de la libération nationale et pour larévolution de la classe ouvrière internationale.

La guerre pour l’indépendance et le socialisme de Porto-Rico ne sera pas facile et coûtera de nombreuses victimes. Mais l’ennemi n’est pas invincible. Le Viêt-Nam, le Nicaragua. Cuba est maintenant le Salvador l’ont montré. L’impérialisme yankee va tout mettre en oeuvre pour vaincre notre organisation révolutionnaire et pour opprimer l’aspiration à la liberté de notre peuple. Sa stratégie face aux mouvements de libération est très claire : d’un côté, ils vont tenter d’utiliser leur système juridique et pénal pour chasser notre mouvement de la rue et l’enfermer dans les salles d’audience ; d’un autre côté, ils vont employer la violence pour nous intimider, pour nous faire peur, pour paralyser notre travail et nous contraindre à la défensive, où nous ne serions plus capables que de réagir. C’est dans ce contexte que nous devons voir le fait que Carlos Rosario Pantojas, Carlos Noya Muratti et Cintron Fiallo sont retenus prisonniers par les "grands jurys", le complot contre Jorge Albizu Orta et l’assassinat de Arnaldo Dario Rosado, Carlos Soto Arrivi et Angel Rodriguez Cristobal. Le traitement de l’affaire "Vieques" par la Cour Suprême de Boston, le fait que les tribunaux yankees soeint impliqués à Porto-Rico dans les grèves étudiantes sont des tentatives de contriandre notre combat à se mouvoir dans l’appareil de justice des impérialistes. Cette manoeuvre a pour but de nous désarmer et de nous placer dans une position où nous reconnaîtrions leur autorité et où tous les combats ont lieu dans des conditions déterminées par eux. Dans ces conditions, nous ne pourrions que perdre. Nous devons déterminer la confrontation et le lieu où elle se passe et non pas l’ennemi.

Notre combat doit être déterminé par la stratégie de la guerre permanente, s’il veut être victorieux. Pour mener celui-ci, nous devons construire les organisations, que l’ennemi ne peut détruire par ce qu’il ne peut les voir. Seule, l’organisation politico-militaire avec des structures, des membres et des méthodes de travail clandestins est en mesure de mobiliser notre peuple et de l’organiser et en même temps de mener le combat armé. Toute organisation luttant pour l’indépendance qui travaille à l’intérieur du système de la légalité bourgeoise, parce qu’elle a confiance en ce système ou parce qu’elle trouve que les conditions pour l’organisation clandestine ne sont pas encore mûres ou bien parce qu’elle n’a rien à cacher, se mystifie elle-même. quant ell l’attendra le moins, l’ennemi la détruira parce qu’il pense que ces organisations constituent une menca. Porto-Rico est une nation qui est déterminée par une puissance étrangère. Elle est occupée militairement, économiquement et politiquement. C’est pourquoi le peuple porto-ricain a toujours raison de prendre les armes et les conditions de la lutte armée ont toujours existé.

Ce qui lui a manqué dans une situation donnée, ce sont les organisations révolutionnaires qui dirigent ce combat. Maintenant, ces organisations existent. Leur existence contraint tout combattant ou bien à reculer ou bien à aller de l’avant en rejoignant les organisations armées, clandestines, révolutionnaires ou en les soutenant ou bien à se mettre sur la touche et à annoncer la couleur, en rejoignant les fractions réformistes, autonomistes qui tentent d’endormir le combat armé pour l’indépendance et le socialisme à Porto-Rico.

Le succès de notre lutte dépend du développement et de la force de frappe des organisations armées, clandestines, politico-militaires. elles seules sont en mesure de rassembler et de mener efficacement les masses et les combats armés. C’est pourquoi nous devons travailler à réaliser cette unité. Par l’union des organsations clandestines armées qui sont nées de la théorie et de la pratique révolutionnaire et dans le feu du comabt, et qui se sont développées, nous organiserons le front de libération nationale et son bras armé, l’armée révolutionnaire du peuple. Ce sera ce moyen qui chassera les impérialistes yankees de Porto-Rico et qui ménera aux structures nécessaires pour la construction d’une société socialiste.

Indépendance et socialisme pour Porto-Rico.
Libération immédiate et sans condition de nos prisonniers de guerre et de nos prisonniers politiques.
USA, bas les pattes du Salvador, du Nicaragua et du Guatemala.
Pas une once de nos ressources naturelles ne doit quitter Porto-Rico.
Vive la lutte armée clandestine.

28 février 1982
FALN, Commandement central.

 


 CHRONOLOGIE D'UNE LUTTE


LE GRAND JURY, une antichambre de la prison


VIEQUES

   

Manifestation importante contre la base de la marine US, contre le manoeuvres de l'OTAN et contre les essais nucléaires sur Vieques: une petite île sur la côte est de Porto Rico. Cette île est à 80 % occupée par la base de Camp Garcia qui sert avant tout à protéger la route du pétrole qui vient à 50 % des Caraïbes. Les deux-tiers de l'île sont interdits: et la pêche, ressource essentielle des habitants, est menacée par l'extension du camp et la pollution des eaux.

Ce Ier mai, les pêcheurs firent le blocus du port pendant que quelques centaines de manifestants tentaient de pénétrer sur la base. Leur slogan était un peuple en guerre. Ils s'affrontèrent durement aux militaires et plusieurs dizaines de manifestants furent arrêtés, vint et un traduits en procès.

 


A.R. CRISTOBAL


W. MORALES 



  "Beethoven contre Mac Donald" - Texte des Cellules Révolutionnaires paru dans le N° 1 de L'Internationale en octobre 1983.

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Beethoven contre

Mac Donald

 

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L'une des composantes de la lutte armée anti-impérialiste en RFA explique l'amalgame fait

entre anti-américanisme et anti-impérialisme

 

Les attentats de groupes fascistes dans les cités américaines et contre des officiers et des soldats américains dans la région de Francfort dans la seconde moitié de l'année 1982 nous ont d'abord été attribués par la Sécurité de l'Etat, puis, après l'arrestation du groupe Hepp, par les réformistes de gauche qui nous ont considérés comme responsables moralement.

 

Une journaliste du TAZ a mis une fois de plus dans le mille en rermerciant le BKA d'avoir arrêté ces fascistes, permettant ainsi que les groupes de la gauche armée ne soient plus rendus responsables de ces actions, soulignant de ce fait qu'un doute pouvait exister: la guérilla aurait bien été capable de ce genre d'actions d'après elle.

 

Le journal Radikal, même s'il se situe dans une tout autre perspective, prend les bombes des fascistes comme prétexte pour ouvrir une discussion sur les "cas limites" quelque part entre RZ, flics et fascistes et critique dans un seul et même contexte "les maladresses et erreurs" commises lors d'actions qui font bel et bien partie de notre mouvement.

 

Aussi nécessaire que soit justement en ce moment un débat sur les objectifs et l'organisation d'une politique armée de gauche, les attentats anti-américains de groupes fascistes sont une mauvaise base de discussion. La désorientation et l'incertitude concernant ces attentats ne sont pas explicables par un "actionnisme diffus" ou une légèreté de la politique de la gauche militante et armée qui aurait provoqué cela. On ne saurait discuter de la même façon de quelques attentats problématiques par le choix de l'objectif ou la réalisation technique, qui ont eu lieu lors de l'expulsion des squatts à Berlin, et la série des attentats fascistes. Ceux qui les amalgament ne passent pas seulement négligemment au-dessus des motivations politiques différentes de ces actions, ils empêchent que soient nommées les véritables raisons de cette désorientation : un anti-américanisme latent existant aussi au sein de la gauche allemande, une légèreté et un désintérêt qui ont fait ignorer les développements dans le spectre fasciste et les moments communs réels entre actions fascistes et opérations des services secrets et ce malgré le bain de sang de Munich en 1980, malgré Bologne, malgré les campagnes meurtrières contre des ouvriers immigrés ou des juifs. Au-delà de tout jugement moral des actions du groupe Hepp, il aurait dû devenir évident, au plus tard après les attentats dirigés contre des membres isolés de l'armée américaine, que ceux-ci se mouvaient sur une vague d'anti-américanisme que nous refusons et que nous combattons en tant que conception politique.

 

Il est malveillant d'insinuer que les attentats dirigés contre l'armée américaine, contre des installations américaines, contre la logistique de l'OTAN, contre les réseaux de communication et contre les entreprises multinationales US, revendiquées par les Cellules Révolutionnaires, la RAF et de nombreux groupes autonomes aient pu ressortir de la même ligne politique anti-américaine, ou d'une ligne comparable ou encore qu'ils aient pu la favoriser.

 

Ces actions furent toutes sans exception des actions à caractère anti-impérialiste et contenaient en elles la possibilité d'approfondir les failles et les contradictions existant au sein de l'armée américaine et de soutenir la résistance des minorités nationales et raciales. Nous avons attaqué les mess d'officiers, pas ceux des simples soldats ou pas des supermarchés. Nous avons fait exploser des bombes contre des filiales des multinationales US sans qu'aucun petit employé allemand ou américain n'aient jamais eu le moindre dommage à subir. Le quartier général de l'armée américaine à Francfort fut plusieurs fois la cible d'attentats, des actions furent dirigées contre des dépôts militaires de carburant, mais jamais contre des stations-services dans des zones d'habitation américaines. Finalement, ce n'est pas sans raison que nous avons pris la visite de Reagan en Europe et la rencontre au sommet de l'OTAN comme prétexte à une série d'actions - et non pas quelque chose comme un concert de Sammy Davis Jr ou la prolongation de la diffusion de Dallas. Les derniers attentats contre SEL à Düsseldorf et contre IBM à Reutlingen ne laissent aucun doute sur les différences.

 

Celui qui a suivi notre pratique comme nos prises de position politiques sait que nous refusons une politique diffuse dirigée contre des parties du peuple, que nous refusons le terrorisme. Les stratégies de la tension, du bain de sang sont le terrain des groupes fascistes ou des services secrets pour qui les êtres humains ne sont de toute façon que des pions qui peuvent être sacrifiés pour un maigre profit. Ils utilisent la peur de la population au profit de leur politique visant à influencer ou à modifier les institutions.

 

Nous nous considérons par contre comme une partie d'un faible courant anti-impérialiste et social-révolutionnaire en RFA et à Berlin-Ouest, à l'extension et à la stabilisation duquel nous continuerons à contribuer. Notre long combat pour la libération vient d'en bas et ne joue pas avec la vie des individus ni avec celle de nos propres camarades. Nous nous trouvons encore dans une première phase de ce processus, où il s'agit essentiellement de mener le combat pour gagner "la tête et les sentiments" des gens et justement pas une guerre.

 

Que nous employions dans cette lutte, de même que la droite et les flics, des armes et des explosifs, ne doit pas conduire à la conclusion que tout cela est du pareil au même!

 

Armes ou explosifs, machines à écrire ou à imprimer, appareils-photos ou instruments de musique peuvent être des instruments de nos luttes: cela dépend de comment nous les employons et à quel contenu ils sont rattachés.

 

La responsabilité politique des attentats anti-américains n'est pas à faire porter aux groupes de la gauche armée mais bien plutôt à une certaine partie du mouvement pacifiste qui s'adonne à un nationalisme diffus, qui propage l'idée absurde que la RFA est un "pays occupé", qui rend de bon ton le réveil du patriotisme allemand et abandonne le terrain d'une politique de gauche lorsqu'il ramène la question du stationnement des missiles à une question d'identité nationale. La frontière entre l'anti-impérialisme et la mobilisation du sentimeent anti-américain fond forcément lorsque les matadores du mouvement de la paix appuient leur protestation contre le surarmement et les Pershings en en appelant au sentiment de l'honneur des Allemands contre un esclavage quasi colonial.

 

Il y a une énorme différence entre considérer Mac Donald comme un cartel alimentaire américain qui a imposé des normes d'organisation intensives du travail aussi bien que des dégradations extrêmes des salaires et a mis en place dans le monde entier un business agro-alimentaire, et le considérer comme l'expression d'une culture "yankee". Celui qui fait de Coca Cola ici un synonyme de génocide et la forme principal d'un impérialisme culturel et le place sur le même plan que le soutien du gouvernement à presque toutes les dictatures militaires, se retire à lui-même la possibilité de comprendre l'origine fasciste des actions nationalistes ou anti-américaines.

 

Le scandale politique n'est pas le fait que les fascistes aient transformé en actions militaires rentables pour eux ces positions courantes aussi dans le mouvement de la paix. Le scandale est que ces positions puissent exister et qu'elles aient pu s'imposer dans le processus de démarcation et de combat des positions social-révolutionnaires et anti-impérialistes, mené par les réformistes de gauche de toutes tendances, dans les cartels appelant à la signature de pétitions passant par le TAZ et jusqu'aux Verts. Et qu'ainsi la volonté d'alliances du mouvement pacifiste ait conduit en partie consciemment, en partie naïvement, à des positions nationalistes ou fascistes. Le passage de groupes fascistes, d'actions extrémistes ou de terreur contre les travailleurs immigrés ou les réfugiés, à des attentats anti-américains n'est surprenant qu'au premier abord. Ils opèrent en premier lieu sur une seule et même ligne: racisme et haine des étrangers. La phrase d'Hitlier: "Dans une seule symphonie de Beethoven, il y a plus de culture que tout ce que l'Amérique a produit à ce jour." résume tous les sentiments et aversions obscures contre l'a-culture américaine, à la même notion que celle que l'on retrouve aujourd'hui dans la campagne contre les américanismes dans la langue allemande. C'est à cette tradition que se rattachent les groupes fascistes. Michael Kühnen dit à propos de la signification de l'anti-américanisme de la droite : "Historiquement, c'est un ancien courant, car nous avons dû faire la seconde guerre mondiale, c'est connu, autant contre les Etats-Unis que contre l'Union soviétique. C'est la vieille histoire de l'Europe du centre (!) qui se tourne aussi bien contre les puissances étrangères à l'Est qu'à l'Ouest. Pour nous, le problème de l'impérialisme de l'Ouest est plus important que celui de l'Est. Aujourd'hui, au-delà de cet aspect historique, il y a le point de vue de la décadence de notre culture, de notre langue, de notre musique importée chez nous par l'Amérique - et nous refusons catégoriquement cela. Il faut aussi rappeler le problème de la drogue. Le fait est que tout ce que nous combattons peut être identifié totalement par le terme d'américanisme."

 

Il est important de pouvoir discuter ici plus longuement les buts de la droite - sa programmatique : création d'un bloc européen sous hégémonie allemande - est manifeste et annonce une extension des actions anti-américaines sur le même principe dans l'avenir que le modèle déjà éprouvé. Haine de l'immigré, aversion pour tout ce qui est étranger, désignation et persécution de tout ce qui est autre, sont maintenant comme avant en RFA les motifs profondément ancrés que les fascistes intègrent dans leurs calculs. Justement dans la région Rhin-Main, il y a dans les villes et les communes où sont stationnés les soldats américains et surtout les Noirs, des sentiments racistes semblables à ceux que l'on trouve ailleurs contre les Turcs et les Arabes.

 

"Jamais depuis la guerre de trente ans, la ville a connu une telle insécurité: vols, meurtres, viols jour et nuit ... La vieille ville de Fribourg est un terrain d'entraînement civil pour nos protecteurs américains qui se saoulent, se bagarrent et violent." Ce sentiment sourd de peur avec sa composante raciste - de nombreux cafés sont interdits aux soldats américains noirs - est la base des actions anti-américaines. Ceci est d'autant plus regrettable que nous avons pris cette citation dans le TAZ du 8 avril 1982 sous le titre "Oui à l'antiaméricanisme".

 

Ce développement dans le camp fasciste a lieu parallèlement aux modificatios dans l'appareil d'Etat confirmées par les élections du 6 mars. Dans cette situation, les massacres comme à la fête de la bière en 80, qui était le point culminant d'une campagne de plusieurs services secrets voulant démontrer l'incapacité de la coalition à contrôler l'appareil d'Etat et favoriser l'élection de Strauss comme chancelier, ne sont plus à l'ordre du jour (Voir Colère révolutionnaire N°6).

 

Aujourd'hui on intensifie plutôt les efforts pour discréditer la résistance légale et illégale par des actions diffuses, pour contribuer à désorienter et à noyer les buts de la politique armée par le mélange d'actions anti-américaines avec des actions anti-impérialistes, pour construire des groupes terroristes contrôlés par la police et qui opèrent en notre nom ou sous un autre ou même sans revendiquer. C'est ainsi que les propagandistes de l'appareil policier ont tenté de nous attribuer les attentats fascistes, bien que les services de la Sûreté de l'Etat aient su dès le début que ce n'était pas nous. Plus qu'étrange est aussi le fait que Ottfried Hepp, qui aurait séjourné à Beyrouth dans les camps des Phalanges et de l'OLP, qui a été ramené en RFA par une difficile opération du BND, qui est le principal témoin à charge contre Hoffmann, qui s'est tiré du procès avec une peine ridicule qu'il n'a dû accomplir qu'à moitié, serait le principal instigateur de ce groupe. C'est justement aussi le seul qui ait pu se soustraire à l'arrestation.

L'intérêt que la Sûreté de l'Etat porte aux groupes fascistes et à leurs actions comme la protection dont ils bénéficient de la part d'une partie de l'appareil d'Etat ne signifie pas, loin de là, que la Sûreté de l'Etat ait mis en scène elle-même ces attentats. Nous considérons comme absurde cette affirmation de cette soi-disant RZ, comme quoi derrière "les actions contre-insurretionnelles" (de toute façon trop "professionnelles" pour les RZ) il y aurait obligatoirement le Parquet et que c'est sous ses ordres que le BND et le BKA auraient frappé dans les cités américaines.

 

1. Nous ne voyons pas ce qu'il y a de si professionnel dans un interrupteur et un mélage désherbant ...


2. Une telle construction nie l'existence de groupes fascistes et permet ainsi que le débat sur leurs positions comme après Munich, soit occulté dans la gauche.


3. Une telle affirmation suppose la transformation d'une domination institutionnelle et d'un pouvoir légalisé en un terrorisme mis en scène par l'Etat - développement que nous n'excluons pas dans des cas isolés et que nous considérons comme possible - mais pour lequel il n'y a actuellement aucun élément. Expliquer un tel développement par la dangerosité des RZ ou de la guérilla diffuse est l'expression d'une surestimation.

 

Le gouvernement CDU-FDP ne laissera passer aucune occasion d'enterrer la crédibilité de la réslstance légale et illégale et de la prendre encore plus en tenailles par l'augmentation de mesures répressives. La lenteur des poursuites contre le groupe Hepp sont un exemple type, les attaques policières contre Radikal ou l'Atom Express en sont le revers: là où l'on proclame qu'il y a désorientation, on veut boucher les canaux qui cherchent à la clarification.

 

Nous ne pouvons pas empêcher les actions fascistes. Mais nous pouvons nous efforcer de clarifier nos positions politiques et de rendre plus claire notre pratique. Mais cela implique dans d'autres parties de la gauche, la volonté et la capacité de mener le débat sur notre politique et sur la leur.

 

     En ce sens,

 

         Joyeuses Pâques

 

      Cellules Révolutionnaires



 

 

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Militants d'AD

Situation des  MILITANTS

Nathalie Ménigon

Georges Cipriani

en libération conditionnelle

Jean-Marc Rouillan

en semi-liberté 

NOS COMBATS

(avril 2010)

Après la semI-liberté de Georges Cipriani, la campagne continue pour la libération de Jean-Marc Rouillan
et encore et toujours  
Pour une solidarité avec ces militants en semi-liberté, en libération conditionnelle et au-delà car le but reste le même: leur permettre de préserver leur identité politiqe et de vivre matériellement, politiquement.

(septembre 2008)

Contre le risque de peine infinie pour les prisonniers révolutionnaires - contre la rétention de sûreté - contre le CNO
Pour une libération complète et sans condition des prisonniers révolutionnaires
Pour une solidarité avec ces militants en semi-liberté, en libération conditionnelle et au-delà car le but reste le même: leur permettre de préserver leur identité politiqe et de vivre matériellement, politiquement.

  (août 2009)


Le combat pour la libération des prisonniers d'Action directe doit donc continuer et se renforcer ...
Après la réincarcération de Jean-Marc Rouillan, nous avons appris ce 20 août, le refus brutal et tellement politique de la libération conditionnelle pour Georges Cipriani.

Alerte: La santé, la vie de Jean-Marc Rouillan sont menacées, il doit être libéré.
Liberté pour Georges Cipriani'

C. GAUGER ET S. SUDER

PROCES CONTRE C. GAUGER ET S. SUDER

Pour suivre le procès : lire

 

LIBERATION DE SONJA SUDER

EMPRISONNEE DEPUIS SEPTEMBRE 2011 POUR DES FAITS REMONTANT A PLUS DE TRENTE ANS ET SUR LES SEULES ACCUSATIONS D'UN TEMOIN REPENTI HANS-JOACHIM KLEIN.

 

ARRET DES POUSUITES CONTRE CHRISTIAN GAUGER ET SONJA SUDER

ENGAGEES AU MEPRIS DE TOUTE PRESCRIPTION

SUR LES SEULES BASES DE DECLARATIONS OBTENUES SOUS LA TORTURE D'UNE PART ET D'UN REPENTI D'AUTRE PART

 

NON A LA TORTURE - NON A LA CITATION COMME TEMOIN D'HERMANN F.

Militant grièvement blessé en 1978, interrogé dès le lendemain d'une opération où il a perdu ses deux yeux et a été amputé des deux jambes, séquestré durant quatre mois sans mandat d'arrêt par la police, maintenu à l'iolement, et dont le tribunal prétend aujourd'hui utiliser les déclarations, qu'il a remis en cause dès qu'il a qu'il a pu être libéré des griffes des policiers.

 

LIBERATION DE SIBYLLE S., ARRETEE LE 9 AVRIL EN PLEIN PROCES POUR REFUS DE TEMOIGNER :

 

condamnée il y a plus de trente ans sur la base des déclarations de son ex-compagnon Hermann F., elle est restée proche de lui toutes ses années et refuse qu'on utilise ces déclarations qui lui ont été extorquées au prix de traitements inhumains.

 


Liberté pour Sibylle et Sonja 2