Cette interview où elle est tellement présente, si simplement présente, permet à chacun en suivant ce parcours, de s'interroger sur la société qu'elle a combattue, sur ses propres engagements, sur la nécessité de ce combat, sous les différentes formes qu'il peut prendre pour chacun de nous.
Emprisonnée plus de 17 années, Joëlle ne sort et encore non sans devoir combattre, que pour une suspension de peine pour raison de santé. A sa sortie, elle réaffirme son engagement et sa volonté de se battre pour la libération de ses camarades emprisonnés.
Cette page qui lui est consacrée, regroupera les principaux articles du blog, les liens vers d'autres sites, ses textes et collages et d'autres documents qui s'ajouteront au fil du temps.
Pour consulter le blog: linter.over-blog.com
"Parce que nous pensons que cette expérience révolutionnaire ne peut être dépassée que par une nouvelle expérience révolutionnaire, capable de
prendre en compte, mieux qu'elle, les intérêts généraux de toute la classe, parce que nous savons à partir de quel patrimoine nous avons nous-mêmes expérimenté des voies nouvelles, parce que
rien dans la réalité ne nous indique un changement de la donne, barbarie ou communisme, parce que jamais les "projets" d'un "capitalisme à visage humain" n'ont paru aussi vains, nous n'avons
aucune raison de renoncer. Joëlle Aubron
"Je suis fatiguée, aussi je dirai seulement trois choses :La première est d'être bien
sûr contente d'avoir la possibilité de me soigner. La seconde est que l'application de la loi de mars 2002 reste cependant pour de nombreux prisonnières et prisonniers très en deça de son
contenu même. La troisième est ma conscience de ce que la libération de mes camarades est une bataille toujours en cours. Régis est incarcéré depuis plus de 20 ans, Georges, Nathalie et
Jean-Marc, plus de 17. Je sors de prison mais je dois d'abord vaincre la maladie avant de pouvoir envisager une libération au sens propre. L'objectif reste ainsi celui de nos libérations".
Joëlle Aubron
A propos de l'engagement: ici
La libération de mes camarades: ici
Joelle en 1996: ici
joëlle a communiqué en prison avec ses amis, ses proches, ses camarades par l'intermédiaire de collages. Chacun a donc une histoire qui lui est propre, qui lui appartient et appartient à son destinataire.
Pourtant chacun de ses collages, parce qu'il est témoignage d'un engagement sensible est partie de son combat, de notre combat.
Sur le blog, un album photo en montre quelques-uns. à voir
D'un côté, une suite de choix, guidés par le soucis d'être cohérent, avec soi-même aussi. Dans le second plateau la lucidité sur l'éternelle incertitude elle-même compensée par la motivation et le sentiment de participer à une histoire commencée bien avant soi. Aujourd'hui, après 14 ans de prison dans des circonstances difficiles, cette aspiration ne m'a pas désertée. Il v a même des jours où je me demande si ce n'est pas la violence des hauts murs qui la conserve si vivante. La misère sociale, culturelle, humaine même parfois peut provoquer le sentiment d'impuissance. Mais, si rejeter l'impuissance est au cour de l'élan vital ? Il y a un permanent aller-retour. Nous avons été vaincus et quand je dis nous ce ne sont pas seulement ceux d'A.D, c'est une génération entière de militants révolutionnaires, voir plusieurs un continuum d'engagements dont les rêves n'ont pas pu, pas su se matérialiser. Et alors ?. Pourquoi en être découragé ? À l'instar de ceux et celles nous ayant précédé, nous avons appris et apprendrons encore. Le courage avait surgi de la nécessité.
La nécessité prenait sa source en deux dynamiques, inextricablement liées ce pourquoi et ce contre quoi l'on se bat. Le choix de la lutte armée n'est pas au centre. Elle est un moyen, la conséquence d'un moment historique le fruit d'un développement dans l'histoire réquisitionnaire. Néanmoins, risquer sa vie mais aussi assumer la violence dans nos sociétés développées peut paraître extrême. Et sans doute, plus encore la seconde implication. Justement parce que les représentations de "l'homme civilisé" s'acharnent à nier l'omniprésence d'une violence destructrice dans les rapports économiques et sociaux, et par là politiques.
Face à la violence brutale de l'ordre des choses tel qu'il est donné, seuls seraient admissibles les moyens dit démocratiques. Et l'impact du message de se renforcer encore dans le matraquage idéologique selon lequel le régime politique dominant serait le moins pire des systèmes possibles.Je n'ai pas envie d'énumérer ici les guerres, les massacres, les destructions irrémédiables,... que produit ce prétendu moins pire. Pas seulement parce que ce serait fastidieux, c'est inutile l'histoire humaine n'est pas un bilan comptable. Mesurant l'inquantifiable, la comptabilité est irresponsable. Or l'engagement questionne la responsabilité. Contre les hypocrisies confortables, il déploie ses questionnements, met à nu les contradictions et repose sempiternellement la question des limites. La loi n'en est qu une parmi d'autres ; légalité n'est pas légitimité, les exemples ne manquent pas, du Code Noir aux Lois de Nuremberg.
(1) IVe siècle av,. J. C.
Collectif Nlpf - communiqué - 17 janvier 2004
Cette citation de Joëlle pour alimenter notre réflexion (linter.over-blog)
"Parce que nous pensons que cette expérience révolutionnaire ne peut être dépassée que par une nouvelle expérience révolutionnaire, capable de prendre en compte, mieux qu'elle, les intérêts généraux de toute la classe, parce que nous savons à partir de quel patrimoine nous avons nous-mêmes expérimenté des voies nouvelles, parce que rien dans la réalité ne nous indique un changement de la donne, barbarie ou communisme, parce que jamais les "projets" d'un "capitalisme à visage humain" n'ont paru aussi vains, nous n'avons aucune raison de renoncer. Malgré les conditions, nous continuons à travailler politiquement, discutant par écrit avec d'autres prisonniers révolutionnaires, participant à une publication (Front), traduisant des textes de discussions ou actions, en particulier du mouvement révolutionnaire européen,..."
ARTICLES SUR LINTER
Sa sensibilité de communiste
La justesse dans sa lutte
La simplicité de son courage
La force de ses convictions révolutionnaires
Son humanité combattante
Son amour de la vie
Son amour de la liberté
Son rire, fort et clair, qui résonne à nos oreilles
comme l'espoir d'un monde prolétarien
Gloire et honneur à Joëlle
Que pour toujours ton nom fleurisse dans nos cœurs
Pour la continuité du combat
Prisonnière d'Action Directe
4 mars 2006
Joelle a pu participer à l'Internationale. Elle sortait de prison elle voulait discuter avec les autres, elle voulait rencontrer et discuter avec les militants, les mouvements tels qu'ils existent. L'Internationale était le lieu d'une expression , d'un combat. De son combat.
Joëlle, une une du journal, et sous la photographie "la prison n'est pas un temps mort".
Les mots et les idées s'entrechoquent et les souvenirs aussi. Vie, combat, lutte ...
Camarades d'Action directe, 20 ans ....
Colombes rouges
Etoiles rouges
Rêve et engagement
Les combats sont politiques
Ils sont aussi rêves sensibles
Colombes rouges
Etoiles rouges
Oppression et répression
Exploitation ouvrière
Répression policière
Colombes rouges
Etoiles rouges
Les combats sont résistance
20 ans de prison,
20 ans de combat,
20 ans de résistance
Libération
Si les enfants du monde sont encore aujourd'hui objets
Si des soldats de par le monde tuent et sont tués
Si capital et impérialisme sont toujours jaune flammes, rouge sang
Si cependant toujours les fleurs fleurissent
Si cependant encore les hommes résistent
C'est le même combat toujours nécessaire
toujours possible
En ce jour un plus un, une année et un jour ...
Des mots sur un collage que tu as créé, emprisonnée.
(écrit le 2 mars 2007)
des militants d'Action Directe
Des militants révolutionnaires, sortis après des années de prison - qui se comptent en dizaines - disent leur solidarité
Des hommes à la pensée libre disent leurs réflexions
Des chants: Dominique Grange à la pensée et la musique toujours aussi fortes depuis les chansons de 68 et la K-Bine aux textes rap si précis et si solidaires
La voix de Georges Ibrahim Abdallah
Un texte de Nathalie Ménigon
Et cet hommage à Joëlle
Aubron
1er mars 2006 - 1er mars 2007
Hommage à la Camarade Joëlle AUBRON.
Un an, déjà un an, que Joëlle n’est plus avec nous. Et chaque jour, il y a une pensée pour cette courageuse camarade, pour cette combattante révolutionnaire, qui, malgré sa maladie, a
maintenu jusqu’au bout son engagement pour ses camarades encore enfermés.
Ce 1er mars 2007 résonne dans nos têtes comme une lame qui tombe.
Ce 1er mars 2007 nous aveugle comme un souvenir qui réapparaît.
Oui, la haine de classe contre les révolutionnaires, au service du Peuple, est bien présente dans les cerveaux de l’oligarchie et de la bourgeoisie, pour laisser mourir des êtres humains dans l’indifférence et le mépris.
Mais, nous aussi, avons cette haine de classe contre cette racaille affamée de profits et de luxe, mais aussi de violence extrême contre les peuples qui osent leur résister.
Oui il est juste de proclamer sa colère contre cette méprisante et décadente vengeance, et nous n’oublierons jamais Joëlle, son sourire, sa voix, sa force, son intelligence.
Il faut qu’ils le sachent, Joëlle n’est pas une martyre, c’est une communiste, elle est toujours présente dans la lutte, dans chaque texte, sur nos affiches.
17 ans de trou, de mitard et de brimades, pour elle, pour nous c’est beaucoup ; mais pas assez pour les amis d’un criminel vendeur d’armes, d’un patron licencieur en série et de masse, pour tous ces gens là, la mort du militant, de la militante en prison est-il un choix ? Vengeance absolue, pour l’exemple !
Joëlle Aubron, la camarade, tu n’es plus là, mais la lutte pour l’émancipation des larges masses prolétariennes, contre la capitalisme et son stade suprême, l’impérialisme et sa déformation, le fascisme, contre toutes les inégalités et l’exploitation…continue, pour toi, ton histoire, pour les Peuples.
« Ami, si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place » dit le chant des Partisans, mais cette place n’est pas facile à prendre, la lutte révolutionnaire est si dure.
Camarade Aubron,
Commandante Joëlle,
Gloire à toi !
Honneur à ta mémoire !
Que survivent tes combats !
Que la lutte continue jusqu’à la victoire !
Au Père- Lachaise, mars 2007
Tiens! ... des anémones
Et là ce bouquet accompagnés de mots
Tiens! ... là encore, rouges,
allongées dans l'herbe
d'autres anémones encore.
Coquelicots, anémones,
Des fleurs qui se ressemblent,
s'assemblent.
Il y a un an dans les mots
Aujourd'hui au pied du Mur des Fédérés
Tiens, j'ai presque rien à
dire
tant de force dans l'image
tant de force dans la construction
tant de force dans les couleurs
Mais... ce/cette combattante qui regarde, qui regarde et qui fixe
Elle attend au coin des immeubles,
au coin d'une rue,
au détour d'un chemin,
femme résistante, elle impose
son combat au monde,
simple, ferme, décidée
Résistance, elle est résistance