linter a pris le temps pour écrire sur le blog, d’avoir accès à l’interview et de l’écouter attentivement sans parti-pris. Publié le 25 mars 2016
Et nous demandons ici à chacun d’en faire de même.
Le lien : http://www.leravi.org/spip.php?article404
Affiche du très beau film, poétique et sensible, de Jean-Henri Meunier avec Jean-Marc Rouillan sur "l'être révolutionnaire"
"Il y a des milliers d’autres méthodes pour être révolutionnaire." Dernière phrase de l'interview.
Nous publions ici les réponses aux deux dernières questions des journalistes. Elles sont pour nous caractéristiques de cette interview.
« L’éducation, la contre-culture populaire, c’est une possibilité de déradicaliser l’islamisme. C’est-à-dire, dire aux gamins, tu appartiens à un monde, c’est le monde des pauvres, des opprimés et ce monde a une vraie culture. Bien sûr que le néo-libéralisme a écrasé tout cela. Mais ce monde avait une vraie culture, une vraie culture de s’opposer au système, de résister ensemble au système, contre ce système. Aujourd’hui la culture a abandonné les pauvres, et ils n’ont pas su créer leur contre-culture pour ces années-là. Nous on avait la Beat Génération, nous on avait [beaucoup de] contre-culture. Malheureusement aujourd’hui [on voit] l’étouffement de la culture, sa rupture avec le militantisme … Parce que en fait créer un art alternatif ou écrire d’une façon alternative, cela ne peut pas être coupé de gens qui résistent, des militants politiques, des gens qui essaient de faire aussi autre chose et le néo-libéralisme a [créé] deux insultes : artiste et militant. Et je pense que, artistes et militants, on devrait reconquérir l’espace perdu et cela aussi, c’est valable pour les gamins de banlieue. » (En réponse à la question des journalistes sur le rôle de l’Education nationale et des travailleurs sociaux)
« Totalement, parce que nous avons affaire à une classe possédante qui tient tous les monopoles, dont le monopole de la violence, celui que l’on ne peut jamais contester. Et que rien ne se fera sans la violence, mais que la violence ne suffira pas. Il y a des milliers d’autres méthodes pour être révolutionnaire. » (En réponse à la dernière question des journalistes : « En toute franchise, est-ce que vous pensez que changer la société sans violence, est-ce que c’est une utopie pour vous?)