pour la demande de libération conditionnelle de Jean-Marc Rouillan.
Cette semaine était examinée la demande de Bertrand Cantat. L'information large a permis de mettre en évidence a contrario le caractère exceptionnel de la procédure appliquée aux militants révolutionnaires. Si Bertrand Cantat est passé comme tous les prisonniers devant une juridiction habituelle, où le prisonnier se trouve dans le même lieu que le tribunal, accompagné de son défenseur, si sa demande a été examinée comme pour tous les prisonniers localement par le juge dont dépend le centre de détention, pour les camarades révolutionnaires après plus de vingt années de prison, c'est bien devant une juridiction spéciale et dans des conditions extrêmes que se passe l'examen de la demande.
En effet, depuis la loi de 2005 et toujours au nom de l'antiterrorisme, c'est un tribunal spécial qui juge toutes les affaires, à Paris. C'est un juge nommé pour ce type d'affaires qui décide. Le prisonnier est seul dans un local de la prison et l'ensemble du tribunal, juge, procureur, parties civiles se trouve réuni à Paris. Il faut donc, pour les camarades, suivre seuls, de loin, par videoconférence les débats. Leur avocat peut "choisir" d'être auprès d'eux ou à Paris, mais n'ayant pas le don d'ubiquité, il n'a en fait pas de choix, il doit ou laisser son client seul, ou renoncer à être au contact du "tribunal".
C'est ainsi que Jean-Marc - comme Nathalie auparavant -, pendant plus de deux heures et demie, a dû faire face au sens propre et à distance à un aréopage bruyant, et après vingt et un ans de prison faire face à un nouveau "procès" où se joue pour lui la prison ou la liberté.
Une première mesure positive a été prise cependant avec la semi-liberté de Nathalie. C'est donc avec espoir - le dossier de Jean-Marc répondant aux exigences de la libération conditionnelle - que nous attendons la décision.
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