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adressé par des camarades du Nord.
Au nom du droit à l’autodétermination, pour les droits civils et politiques ! Murs tapissés de portraits des prisonniers politiques basques favorables à l’indépendance et au socialisme. Tables décorées de drapeaux d’Euskadi. Ce vendredi, la MRES (Maison Régionale de l'Environnement et des Solidarités) de Lille s’est parée de ses plus belles couleurs verte, rouge et blanche dans le cadre de la Semaine internationale de solidarité avec le peuple basque. Le Comité Solidarité Basque de Lille, le comité « Libérez-les ! » et les Ami(e)s du Peuple basque y proposaient de se pencher sur la question basque. Des militants d’Etxerat, association composée des familles et proches de détenus, et d’Askapena, mouvement basque de solidarité internationale, avaient fait le déplacement des Pyrénées à cette occasion. Il convient ici de saluer la qualité politique et humaine de leurs interventions lors d’un débat où il aura été beaucoup question de la répression menée à l’endroit de la gauche basque non seulement par l’Etat espagnol, mais aussi par la France (jugements toujours plus durs, rafles contre les jeunes basques) dans le cadre parfois du Mandat d’arrêt européen. Le cas d’Aurore Martin, une Française militante de la cause basque dont l’Etat espagnol demande l’extradition, est significatif à cet égard. Militant d’Etxerat, et fils d’un prisonnier politique basque, Mikel a ainsi largement évoqué les conditions de détention des prisonniers politiques basques au nombre de 720, dont 160 en france. Des détenus souvent soumis à la torture lors de leur arrestation par la police espagnole. L’Etat espagnol qui n’a cessé de durcir sa position depuis une vingtaine d’années. Ainsi d’octobre 2009 à décembre 2010, il y a eu 262 arrestations et 51 personnes détenues ont porté plainte pour torture. L’Etat espagnol n’hésite plus désormais à s’en prendre, non plus aux seuls membres de l’organisation socialiste révolutionnaire basque de libération nationale, ETA, mais bien à tous ceux soupçonnés d’être favorables à la lutte de libération nationale baque : des jeunes, en butte à la précarité, « mais aussi des avocats ou des journalistes », révèle ainsi Imma d’Askapena, organisation dont plusieurs militants ont aussi été arrétés fin 2010. De l’autre côté des Pyrénées, il est aussi « interdit d’exposer les portraits des prisonniers, dans la rue, dans les cafés, ou de rendre un hommage aux militants à leur sortie de prison ! ». Nul doute que cette politique répressive étendue à l’ensemble des stuctures organisées, et ayant un important soutien populaire, vise à rendre invisible une option politique qui n’a jamais d’existé en pays basque , la gauche indépendantiste.
Le lendemain, samedi, à Bapaume, une quinzaine de manifestants se sont rassemblés devant le centre de détention de Bapaume pour y exprimer leur soutien à Christina Goirizelaia Gonzales qui y est détenue, et y exposer, drapeaux au vent et poings levés, les portraits des prisonniers politiques. Ils se sont ensuite rendus à Houdain, au cœur d’un Bassin minier du Pas-de-Calais où la tradition de solidarité internationaliste reste vivace. Avec le soutien logistique de la municipalité communiste, une nouvelle rencontre d’excellente facture s’est déroulée à la Maison des Jeunes.
En dépit de la répression tout azimut, les raisons d’espérer demeurent ! Ce week-end, des dizaines de milliers de personnes manifestaient dans les rues de Bilbao pour que le nouveau parti de l’indépendance (Sortu) soit légalisé et puisse se présenter aux prochaines échéances électorales.
Les organisations à l’origine de ces initiatives dans le Nord Pas de Calais ont répondu à l’appel d’askapéna, un appel largement repris au niveau international. Ici l’engagement a été pris de poursuivre cette solidarité, de continuer à dénoncer les mesures répressives et d’exception prises à l’encontre de la dissidence basque et à « assumer cette solidarité avec le mouvement de libération nationale basque ».
Askapena 24 février 2011
La Ve Semaine Internationale de Solidarité envers l’Euskal Herria
S’est conclue sur un bilan positif allant bien au-delà des éditions
précédentes.
Il y a 4 ans, la première édition de l’initiative internationaliste se déroulait dans 5 pays avec 10 événements au total. L’année dernière, les pays concernés étaient au nombre de 18, où la solidarité envers le peuple basque s'est manifestée par quelques 80 activités avant d'aborder l'année 2011, avec un bilan général de 22 pays pour 150 événements. Une année après l’autre, la participation populaire se développe pour atteindre, cette année, le nombre de 5000 amies et amis de l’Euskal Herria, lesquelles ont pris part à des conférences, débats, projections vidéos, expositions, rassemblements et manifestations. Certains de ces événements sont encore à venir puisque la Semaine de la Solidarité n’a pas encore eu lieu en Andalousie, que des actions diverses sont programmées au Venezuela, en Uruguay et en Argentine, sans oublier la grande manifestation convoquée pour le 26 février dans les rues de Milan, en Italie.
Au total, on dénombre donc plus de 5000 participants aux quelques 150 événements organisés dans 22 pays.
Soulignons de même la campagne « Les photos des prisonniers politiques dans la rue », à l'initiative des groupes d'Amis de l'Euskal Herria (Euskal Herriaren Lagunak), qui s’est déroulée avant la Ve Semaine Internationale de Solidarité et a présenté dans les rues de 31 villes du monde entier les photos des personnes victimes de la répression : Milan, Berlin, Argentine, Rome, Londres, Uruguay, Breizh, Turin, Mexico, Barcelone-Gracia, Florence, Lisbonne, Écosse, Dublin, Derry bloody sunday, Madrid, København (Copenhague), Friuli, Livorno, Pavia, Suisse, Barcelone-Sants, Lille, Norvège, Korsika-Toulon, Korsika-Ajaccio, Sinn Féin photo, Ográ Sinn Féin photo, Bologne, Naples, Cork.
Les États espagnol et français, qui oppriment et nient l’existence de L’Euskal Herria, tentent également de faire taire et de bloquer la solidarité internationaliste. On prétend par là nous faire croire que nous sommes isolés. Mais année après année, et semaine après semaine, les groupes d’Amis et amies de l’Euskal Herria sont de plus en plus nombreux, travaillent de mieux en mieux et diffusent leur message qui fait connaître notre voix.
Les innombrables coups de boutoir de la répression n’ont pas pu éviter que le conflit politique basque gagne en notoriété et se fasse une place au sein du calendrier politique mondial. De même, le coup de filet policier visant Askapena a soulevé une vague solidaire provenant des groupes d'Amies et amis de l'Euskal Herria et parcourant le monde en gagnant en ampleur.
Quelques chiffres significatifs :
En Suisse (1ère chronique et 2e chronique) et en Allemagne, des
dizaines d’activités ont été organisées avec une participation de 600 et de 400 personnes respectivement. En outre, d'autres événements ont eu lieu au Danemark et en Suède.
En Italie, des centaines de personnes ont pris part aux quelques 35 activités convoquées dans les villes et villages du pays. À cette occasion, nous transmettons un salut à Guido et à Arturo, amis de l’Euskal Herria, qui ont été arrêtés quelques jours avant ces activités et incarcérés pour avoir tenté de stopper un train de déchets nucléaires.
De même, les tournées organisées dans les États espagnol et français ont été couronnées de succès. Ainsi, en Aragon (4 conférences-débat), à Madrid (4 événements dont celui de l’Ateneo en présence de 120 personnes), dans les Pays Catalans (11 rencontres ayant rassemblé un total de plus de 500 personnes). Par ailleurs, dans l’État français, à Paris, des centaines d’amis ont visité l’exposition d'oeuvres d'art réalisées par des prisonniers politiques basques ; des mobilisations ont eu lieu à Lille,à Houdain, à Bordeaux, en Bretagne et en Corse, outre 4 conférences-débats, devant un public de 80 personnes pour celle
présentée par Gabi Mouesca.
En Irlande, des activités ont eu lieu dans les villes de Cork, Derry, Belfast et Dublin. En Écosse, 80 personnes ont assisté à la conférence donnée par des membres d?Etxerat tandis qu’à Londres, les amis de l?Euskal Herria ont organisé une grande fête avec la participation de bertsolaris et de groupes de musique basques. Citons encore la conférence prononcée par Brian Currin et Guillermo Barredo devant des députés du parlement britannique. Sachez que les parlementaires, non contents d’appeler à participer aux activités organisées, ont déployé une banderole de solidarité face au palais de Westminster.
La participation d'Euskal Herria à la Semaine
Parmi les points intéressants de ce mouvement solidaire, signalons la participation de collectifs sociaux basques. C'est ainsi que la semaine de solidarité a vu la participation de membres d'Elkartzen, 8H, de la Diaspora, d’Etxerat, d’Ikasle Abertzaleak, de jeunes indépendantistes, de la Gauche indépendantiste basque, d’Askapena, d’Udalbiltza, du Groupe contre la torture, du réalisateur des films « Sagarren denbora » (La saison des pommes) et « Itsasoaren alaba » (Fille de la mer), produits par le GITE-IPES. C'est pourquoi nous tenons à remercier tous les participants pour l’effort accompli et, en particulier, les familles de prisonnières et de prisonniers privées de parloir pour cause de participation à la Semaine de Solidarité, leur rôle dans les activités évoquées ayant été très significatif.
Filature policière
Comme les années précédentes, la présence policière s’est fait sentir, avec des filatures constantes de membres du syndicat étudiant Ikasle Abertzaleak et d’Askapena en Italie et dans les Pays Catalans. Nous dénonçons également le fait que, dans les États espagnol et français, en Italie et au Portugal, les amies et amis de l’Euskal Herria ont vécu dans leur propre chair la criminalisation de la solidarité et que leur réponse a créé de nouveaux espaces et a permis d'approfondir le travail effectué. Nous les remercions chaleureusement pour l’effort
accompli.
Liberté pour Arturo et Guido !
Ces deux amis de l’Euskal Herria et organisateurs d?activités de la Semaine de Solidarité ont été arrêtés le 7 février pour avoir tenté de stopper un train chargé de déchets nucléaires hautement radioactifs à la gare Chiusa Condove del Val de Susa. Placés en détention préventive, leur situation a été dénoncée en Italie comme une vengeance raffinée s?adressant à leur esprit solidaire et internationaliste.
Milan : « Tanti popoli un'unica lotta »
« Hamaika herri, borroka bakarra ! (De nombreux peuples, une seule lutte !) »
Le 26 février prochain aura lieu la manifestation annuelle « Tanti popoli un'unica lotta » à l’occasion de laquelle quelques 3000 personnes ont défilé les autres années, chiffre que l’on espère dépasser cette année.
Bien que des représentants et sympathisants du Kurdistan, de Palestine, d’Abya-Yala et d?autres peuples soient annoncés, la solidarité envers l’Euskal Herria jouera un rôle spécial. L?année dernière, lors de cette manifestation, 300 photos de prisonniers
politiques basques étaient exhibées et, cette année, une représentation variée venue d’Euskal Herria est annoncée : joaldunak, txalapartariak, représentants d'Askapena, le groupe musical Hesian, et des dizaines de citoyens et citoyennes basques se donneront rendez-vous, aux côtés des membres des groupes d’amis et d’amies de l’Euskal Herria en Italie.
Cette manifestation constitue la principale action internationale de solidarité envers l’Euskal Herria. C'est pourquoi Askapena assurera une couverture spéciale de l'événement.
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